Catherine Deneuve





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Catherine Deneuve



Description de cette image, également commentée ci-après

Catherine Deneuve lors de la Berlinale 2017.


























Nom de naissance
Catherine Fabienne Dorléac
Naissance
22 octobre 1943(75 ans)
Paris, France
Nationalité
Drapeau de France Française
Profession
Actrice
Films notables
voir filmographie



Catherine Dorléac dite Catherine Deneuve, née le 22 octobre 1943 dans le 17e arrondissement de Paris, est une actrice française.


Considérée comme l'une des plus grandes actrices françaises de sa génération et de la seconde partie du XXe siècle, elle est l'égérie de réalisateurs majeurs comme Jacques Demy, François Truffaut ou André Téchiné. Elle compte également dans sa filmographie plusieurs grands noms du cinéma international, comme Luis Buñuel, Roman Polanski, Mauro Bolognini, Robert Aldrich, Marco Ferreri, Dino Risi, Tony Scott, Manoel de Oliveira, Raoul Ruiz ou encore Lars von Trier.


Elle obtient deux Césars de la meilleure actrice (pour Le Dernier Métro et pour Indochine), une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice (pour Indochine) et un prix d'interprétation dans les trois plus grands festivals de cinéma— Cannes, Venise et Berlin.




Sommaire






  • 1 Biographie


    • 1.1 Famille


    • 1.2 Débuts au cinéma


    • 1.3 Avec Jacques Demy


    • 1.4 Années 1960


    • 1.5 Années 1970


    • 1.6 Années 1980


    • 1.7 Rôles variés


    • 1.8 Années 1990


    • 1.9 Années 2000 et 2010


    • 1.10 Vie privée et familiale




  • 2 Prises de position


    • 2.1 Interruption volontaire de grossesse


    • 2.2 Peine de mort


    • 2.3 Sans-papiers


    • 2.4 Dissidents cubains


    • 2.5 Droits des femmes


    • 2.6 Mariage homosexuel


    • 2.7 François Hollande


    • 2.8 Roman Polanski


    • 2.9 Assassinat de JFK / guerre du Viêt Nam


    • 2.10 Défense de l'environnement




  • 3 Approche de son travail d'actrice


  • 4 Filmographie


  • 5 Box-office


  • 6 Discographie


    • 6.1 Album studio


    • 6.2 Collaborations


    • 6.3 Audiobooks pour les Éditions des femmes




  • 7 Publications


  • 8 Publicités


  • 9 Distinctions


    • 9.1 Oscars


    • 9.2 BAFTA


    • 9.3 Césars


    • 9.4 David di Donatello


    • 9.5 Festival de Berlin


    • 9.6 Festival de Cannes


    • 9.7 Festival de Venise


    • 9.8 European Film Awards


    • 9.9 Autres




  • 10 Notes et références


    • 10.1 Notes


    • 10.2 Références




  • 11 Voir aussi


    • 11.1 Bibliographie


    • 11.2 Documentaires


    • 11.3 Article connexe


    • 11.4 Liens externes







Biographie |



Famille |


Le père de Catherine Dorléac, l'acteur Maurice Dorléac (1901-1979), travaille au théâtre et au cinéma mais également comme directeur de doublage à la Paramount Pictures. Sa mère, Renée Simonot (née en 1911 et dont Catherine utilise le véritable patronyme, « Deneuve », Simonot n'étant qu'un nom de scène), est une ancienne pensionnaire du théâtre de l'Odéon, où sa grand-mère avait été souffleuse.


Elle est la troisième des quatre filles de la famille ; ses trois sœurs sont Danielle (née le 27 octobre 1936)[1] (fille du comédien Aimé Clariond), Françoise (l'actrice Françoise Dorléac, née le 21 mars 1942, morte le 26 juin 1967 dans un accident de voiture sur l'autoroute Esterel-Côte d'Azur) et Sylvie (née le 14 décembre 1946).


Comme sa sœur Françoise, petite fille, elle double des voix d'enfant dans des films de la Paramount[2].



Débuts au cinéma |


Catherine Deneuve débute au cinéma en 1956 sous son nom de Catherine Dorléac, avec un petit rôle dans Les Collégiennes d'André Hunebelle. « Je joue en uniforme de collège, et c'est là que j'apprends à nouer des cravates[3] », dira-t-elle.


Quatre ans plus tard, sa sœur Françoise lui dit : « Tu sais, ce serait amusant que tu fasses des essais. Je dois tourner cet été un film qui s'appelle Les portes claquent et le réalisateur, Jacques Poitrenaud, cherche une jeune fille pour jouer ma sœur. Tu devrais y aller »[4]. Après avoir obtenu l'accord de ses parents, elle passe des essais et elle est choisie pour le rôle. Elle n'est cependant pas intéressée par le métier[5]. Cet épisode l'amène pourtant à interrompre ses études, au cours de sa classe de seconde[6].


Le réalisateur Mel Ferrer lui trouve une ressemblance avec Audrey Hepburn et l'engage pour tourner L'Homme à femmes, avec Danielle Darrieux[5]. Les critiques saluent sa performance.



« La révélation du film, c'est une petite personne exquise qui s'appelle Catherine Deneuve. Discrète, sans être empaillée, proprette sans être banale, ingénue sans être niaise, et jolie, si jolie, sans avoir l'air de le savoir. Elle devrait être d'ici à trois mois la proie favorite des metteurs en scène fatigués du style Saint-Germain-des-Prés. »



— France Roche, France-Soir (1960).


En 1962, elle rencontre Roger Vadim à l’Épi Club de Montparnasse. « Ce fut le coup de foudre. Vadim m'apprit à devenir femme, à me faire une personnalité et à vivre dans le bonheur[7] ». Il lui offre un rôle dans Le Vice et la Vertu en 1962. Elle vit ensuite avec le cinéaste, de quinze ans son aîné, dont elle a un fils, Christian, né le 18 juin 1963.



Avec Jacques Demy |


En 1964, Catherine Deneuve incarne le premier rôle féminin du film entièrement chanté de Jacques Demy, Les Parapluies de Cherbourg, récompensé par la Palme d'or au Festival de Cannes et par le Prix Louis-Delluc. Révélation de l'année 1964, elle devient l'incarnation de l'idéal féminin.


La rencontre avec Jacques Demy est un tournant dans sa carrière puisqu'elle devient l'un des visages les plus emblématiques de l'univers poétique, enchanté et grave du réalisateur. Elle tournera encore trois films sous sa direction : Les Demoiselles de Rochefort, Peau d'âne et L'Événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la Lune. En revanche, elle renoncera au rôle d'Edith dans Une chambre en ville, parce que Jacques Demy refuse qu'elle chante elle-même les dialogues. Cela entraîne la suspension du projet, qui sera tourné sept ans plus tard avec Dominique Sanda dans le premier rôle[8].



Années 1960 |




Catherine Deneuve en 1968.


En 1965, Roman Polanski propose à Catherine Deneuve le rôle principal dans l'adaptation qu'il compte faire de la pièce de théâtre de Roland Dubillard, Naïves Hirondelles, mais elle refuse, considérant qu'il s'agit d'un rôle d'idiote[9]. Néanmoins, elle regrette sa décision et accepte une nouvelle offre du réalisateur pour jouer dans son prochain film, Répulsion. Son personnage, Carol, est une manucure qui souffre d'une schizophrénie qui la conduit finalement à la folie meurtrière. La seule réserve qu'elle émet porte sur le fait de tourner nue, et elle exige de jouer en chemise de nuit[10]. Lors de sa sortie, le film est un succès critique et public.


Elle accepte ensuite, par amitié pour Agnès Varda, de faire une apparition dans son film Les Créatures (1966)[11]. Le film est un échec cuisant, ce qui empêche Varda de faire d'autres films en France. Deneuve déclare à ce sujet : « Les Créatures a été accueilli de façon très injuste, car on ne s'est pas seulement contenté d'assassiner le film, mais aussi Agnès Varda qui n'a rien pu faire depuis en France ! Mais je préfère ne pas en parler, car cela me rendrait très agressive à l'égard de gens qui font de la critique de façon très méprisable »[12].


En 1967, elle retrouve Jacques Demy pour le film musical Les Demoiselles de Rochefort, dans lequel elle donne la réplique à sa sœur Françoise Dorléac, autour d'une distribution internationale comprenant Gene Kelly, George Chakiris et Danielle Darrieux. Le film raconte l'histoire de sœurs jumelles, professeurs de danse et de musique, qui rêvent de monter à Paris et qui saisissent l'occasion lorsqu'une troupe de forains passe en ville. Leur but est de chercher l'amour idéal. Bien qu'elles ne soient pas très proches dans la vraie vie, le film a beaucoup contribué, selon Deneuve, à les rapprocher[13]. Les voix chantées des deux actrices sont doublées dans le film par Anne Germain et Claude Parent. Bien qu'elle adore le film, celui-ci reste pour Deneuve un souvenir malheureux[14]. En effet, Françoise Dorléac meurt dans un accident de voiture le 26 juin 1967. Pour Catherine, la perte de sa sœur représente « la déchirure la plus importante de [sa] vie »[13].




Catherine Deneuve dans Folies d'avril (1969).


Avant la mort de celle-ci, Catherine Deneuve commence par refuser le scénario qu'elle reçoit pour l'adaptation du roman de Joseph Kessel, Belle de jour, mais change d'avis lorsqu'elle apprend que le réalisateur est Luis Buñuel[15]. Aux côtés de Michel Piccoli, Pierre Clémenti et Francis Blanche, elle interprète l'épouse d'un interne en médecine qui, malgré sa richesse, se livre à la prostitution occasionnelle. Le tournage est pour elle extrêmement difficile. En effet, les producteurs, Robert et Raymond Hakim, refusent qu'elle parle avec Buñuel et servent d'intermédiaire. « Sur Belle de jour, on a eu affaire à des producteurs à l'ancienne et qui tenaient à ce que les acteurs restent dans leur coin et ne communiquent pas avec leur réalisateur. Privée de ce dialogue-là, j'ai vécu des moments vraiment douloureux »[16]. Le film remporte le Lion d'Or à la Mostra de Venise et marquera l'histoire du cinéma. Selon François Truffaut, le film « coïncidait merveilleusement avec la personnalité un peu secrète de Catherine et les rêves du public. C'était un film formidablement mystérieux qui lui convenait parfaitement »[17]...


À la suite de la mort de sa sœur, Catherine Deneuve n'a qu'un seul but en tête : travailler.



« Très longtemps, je me suis sentie comme un zombie. Je n'ai pas arrêté de travailler, j'ai tourné des films, c'est vrai, mais ce sont des souvenirs assez flous, je n'étais pas du tout en état d'analyser les raisons pour lesquelles je faisais les choses, j'étais anesthésiée. »



— Catherine Deneuve, Elle s'appelait Françoise.


Au moment de l'accident, elle a déjà accepté de participer au tournage de Benjamin ou les Mémoires d'un puceau de Michel Deville et se doit de continuer[n 1],[13]. Avec, entre autres, Michèle Morgan et Michel Piccoli, le film se déroule dans la France libertine du milieu XVIIIe siècle et raconte l'éducation sentimentale et sexuelle d'un jeune homme élevé jusque-là loin des femmes. Grand succès, le film remporte le Prix Louis-Delluc.


Son film suivant, Manon 70, est une adaptation contemporaine du roman-mémoires de l’abbé Prévost, Manon Lescaut. Même si elle considère que le film est raté, elle refuse de le renier[n 2],[12]. « J'ai beaucoup d'estime pour Jean Aurel (le réalisateur). Si Manon n'est pas une grande réussite, c'est sans doute parce que le metteur en scène n'était pas au meilleur de sa forme. Ni moi non plus. Je ne considère pas Manon comme un échec, ou si c'en est un, je ne veux en considérer que l'aspect instructif »[18].


Après une adaptation du roman de Françoise Sagan, La Chamade, dans lequel elle joue une femme qui aime vivre dans l'oisiveté grâce à l'argent de son amant, Catherine Deneuve est dirigée par François Truffaut dans La Sirène du Mississipi (1968) et donne la réplique à Jean-Paul Belmondo. Elle interprète une chanteuse de cabaret, qui, après s'être mariée à un homme riche, lui vole son argent et s'enfuit. Le film est particulier et difficile pour Deneuve, puisqu'il est tourné chronologiquement et Truffaut écrit les dialogues au fur et à mesure du tournage[19]. La Sirène est un échec, ce qui affecte beaucoup son réalisateur et son actrice. « L'échec du film m'a beaucoup attristée : un sujet très romanesque, une histoire d'amour... J'adorais ce film. Mais il était tellement contre les lois du genre, contre mon image habituelle et surtout celle de Belmondo. Le public n'a apparemment pas accepté que Belmondo joue un homme faible, qui subit. C'était une série noire vraiment noire. Mais je considère que c'est un film important »[20]. Elle entretient avec le réalisateur une histoire d'amour discrète qui se prolonge au-delà du tournage. Elle le quitte brusquement, ce qui le plonge dans une dépression profonde[21].




Avec Jack Lemmon dans Folies d'avril (1970).


La même année,elle tourne sous la direction de Terence Young dans Mayerling, l'histoire d'amour entre Rodolphe d'Autriche et Marie Vetsera. Le film est un succès considérable. Cependant, bien qu'elle ne regrette pas de l'avoir tourné, elle estime qu'il est trop commercial. « Il y avait des choses à dire, il y avait certainement des images plus fortes à montrer. Quand il y a beaucoup d'argent, il y a tout de suite trop de choses à respecter. La liberté a un prix »[11].


Elle joue ensuite dans un autre film américain, Folies d'avril (The April Fools, 1970), une comédie avec Jack Lemmon. « Tourner une comédie américaine, sur le rythme des studios US, avec un acteur tel que Lemmon, c'est une expérience précieuse. Lemmon est l'invention, la finesse, l'amitié même. Mais c'est aussi un grand professionnel, qui ne laisse rien au hasard, qui n'est jamais pris au dépourvu quand il doit se perfectionner lui-même. Il a ceci de précieux : il sait vous entraîner dans son rythme, tout en respectant votre personnalité. Il ne dévore jamais ses partenaires. Et pour une débutante à Hollywood, c'est infiniment précieux »[22]. Le film est globalement un échec, car mal distribué selon l'actrice[n 3],[11].



Années 1970 |


Buñuel l'invite alors à jouer le rôle-titre de son prochain film, Tristana (1970). Malgré leur collaboration difficile sur Belle de jour, Deneuve accepte et se rend en Espagne pour interpréter une jeune femme recueillie par un notable de Tolède et qui finit aigrie, malade et amputée d'une jambe. Le tournage est merveilleux pour Deneuve. « Tristana est un de mes grands souvenirs. Le tournage s'est très bien passé. Buñuel était revenu en Espagne et j'étais attirée par le mystère de ce personnage féminin, son comportement, ses pulsions »[20].


Pour la troisième fois, elle retrouve Jacques Demy pour le film musical Peau d'âne inspiré du conte éponyme de Charles Perrault. Le film tient une place particulière dans sa carrière et est un succès considérable avec 2,2 millions d'entrées.



« J'y allais les yeux fermés. Heureuse de retrouver cet univers. Un univers où toutes les relations interdites sont transfigurées. Jacques savait créer le merveilleux avec un rien, son regard le suscitait. Où que j'aille, le film m'a poursuivie. Il y a des rôles qu'on oublie. Mais, là, c'est le film lui-même qui ne m'a jamais quittée. Souvent, des amis me demandaient si j'en avais une copie. Mais, pour moi aussi, le film avait disparu. Si bien que je suis la première enchantée de pouvoir le redécouvrir dans ses couleurs d'origine[23] ! »



— Catherine Deneuve, « Catherine Deneuve nous conte Peau d'âne »


De retour à Paris après un bref séjour à Londres - au cours duquel Roman Polanski lui présente Marcello Mastroianni - elle lit le scénario de Ça n'arrive qu'aux autres que Nadine Trintignant a déposé à son intention chez sa concierge[24]. Devant cette histoire — celle d'un couple qui doit faire face à la perte d'un enfant — qu'elle trouve magnifique, elle accepte et suggère même Mastroianni pour lui donner la réplique[24]. Les deux acteurs tombent amoureux sur le tournage.


Ils s'illustrent tous les deux ensuite dans Liza de Marco Ferreri. Elle joue le rôle-titre, une femme qui vient perturber l'existence d'un homme retiré du monde. L'expérience est entièrement nouvelle pour Deneuve, qui, avec Ferreri, apprend à être totalement décontractée[11].


Enceinte de cinq mois de sa fille Chiara, elle accepte ensuite de participer au film de Jean-Pierre Melville, Un flic[n 4]. Pour le réalisateur et son actrice, le but est de faire connaissance avant un prochain film qu'ils comptent faire[n 5],[20]. Malheureusement, Melville meurt peu de temps après, en 1973.


Pour son film suivant, L'Événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la Lune, elle joue de nouveau face à Mastroianni et est pour la quatrième (et dernière) fois dirigée par Jacques Demy. Le scénario, qui raconte l'histoire d'un homme enceint, ne la satisfait pas[n 6]. De plus, elle est déçue par sa performance et s'agace à chaque fois qu'elle revoit le film[n 7],[25].


Elle retrouve ensuite Ferreri pour Touche pas à la femme blanche !, toujours avec Mastroianni. Le film est une parodie de western, de la bataille de Little Big Horn (1876) et son célèbre général Custer, tournée dans le chantier du futur Forum des Halles, dans le centre de Paris. Deneuve s'amuse sur le tournage et estime que Ferreri, malgré son caractère bien trempé, est l'un des seuls cinéastes à écrire de très beaux personnages féminins[n 8],[26].


Elle est ensuite dirigée par le fils de Luis Buñuel, Juan Luis, pour La Femme aux bottes rouges (1974). Le film est un échec, mais reste apprécié de l'actrice[n 9],[11]. Elle devient ensuite - expérience qui restera unique dans sa carrière - coproductrice du film Zig-Zig de László Szabo, dans lequel elle joue aux côtés de Bernadette Lafont. Bien que le film soit un échec critique et commercial, elle reste cependant très attachée au film[n 10],[27].


Elle est ensuite l'héroïne La Grande Bourgeoise de Mauro Bolognini, puis de L'Agression (1975) de Gérard Pirès dans lequel elle croise le jeune acteur Daniel Auteuil. C'est sous la direction de Jean-Paul Rappeneau qu'elle fait une nouvelle comédie, Le Sauvage. Le film, dans lequel elle vient perturber l'existence d'un parfumeur (joué par Yves Montand), est tourné au Venezuela, ce qui l'empêche de voir les rushes. Mais contrairement à Belle de jour, cela ne lui pose aucun problème. Ce film, qui fut un succès aussi bien critique que commercial, révèle le vrai talent comique de l'actrice, jusque-là mésestimé. Rappeneau utilise l'impressionnant débit de paroles de l'actrice comme élément rythmique indispensable pour son film.


Elle accepte la même année un nouveau film américain, La Cité des dangers, avec Burt Reynolds. Elle se méfie tout d'abord du réalisateur Robert Aldrich dont la réputation avec les femmes n'est plus à faire. Il se montre charmant avec elle et Deneuve expérimente une nouvelle technique, la préparation avant le tournage, qui lui facilite grandement les choses[n 11],[11].


Pour Claude Lelouch, elle joue une femme qui fait la connaissance de son fils après seize ans passés en prison, dans Si c'était à refaire, puis elle joue dans deux autres films italiens, l'un avec Ugo Tognazzi et Jodie Foster, La Cabine des amoureux, l'autre sous la direction de Dino Risi, Âmes perdues.


En 1977, elle signe sans scénario définitif pour Il était une fois la Légion de Dick Richards avec Gene Hackman. Elle regrette rapidement sa décision et refuse de parler du film ou du réalisateur dans ses interviews parce qu'elle n'aime pas dire quelque chose de désagréable sur quelqu'un[n 12],[11]. Cette même année, elle se voit proposer de donner la réplique à Philippe Noiret dans Coup de foudre que doit réaliser Robert Enrico. Le film, extrêmement coûteux, est arrêté au bout d'une semaine de tournage. Parce que c'est un projet qu'elle aime beaucoup, Deneuve se sent frustrée et ne tourne plus pendant près d'un an[n 13],[28].


En 1978, elle partage la vedette avec Jean-Louis Trintignant, Claude Brasseur et Michel Serrault dans L'Argent des autres de Christian de Chalonge. Elle se voit ensuite offrir par un jeune réalisateur, Hugo Santiago, le rôle principal de Écoute voir. Elle y joue une femme détective privé qui, engagée par un jeune châtelain et savant émérite (joué par Sami Frey), enquête sur de mystérieux individus membres d'une étrange secte. Elle considère le film comme raté[29] et trouve son jeu trop sérieux[n 14],[30]. Néanmoins, elle considère avoir enrichi son expérience grâce au film et ne le considère pas à regret[n 15],[29].


Son film suivant est Ils sont grands, ces petits, une comédie de Joël Santoni. Claude Brasseur et elle se donnent la réplique en tant que frère et sœur essayant de déjouer les plans d'un promoteur immobilier pour sauver leur propriété. Le tournage se déroule à Nice et est un vrai bonheur pour l'actrice qui considère le film comme une « vraie comédie » comme elle n'en a pas fait depuis un moment[n 16],[31].


Elle retrouve ensuite Lelouch pour À nous deux (1979) dans lequel elle a pour partenaires Jacques Dutronc et Jacques Villeret. Puis Yves Robert la dirige dans une autre comédie qu'elle adore, Courage fuyons (id.)



Années 1980 |


Claude Berri lui offre ensuite le rôle principal de Je vous aime (1980) où elle joue face à Gérard Depardieu, Jean-Louis Trintignant, Alain Souchon et Serge Gainsbourg (avec lequel elle chante le titre Dieu fumeur de havanes).


François Truffaut souhaite renouveler leur collaboration et lui confier un « rôle de maturité. » Il écrit donc le scénario du film Le Dernier Métro à propos d'une femme comédienne qui tombe amoureuse de son partenaire engagé dans la Résistance. De tous ses films, Le Dernier Métro est celui dont elle déclare, en 1984, être la plus fière[n 17],[32]. Le film est un gros succès et elle remporte à cette occasion son premier César de la meilleure actrice.


Elle joue par la suite la femme d'Yves Montand dans Le Choix des armes (1981) de Alain Corneau. C'est à cette époque qu'elle se sent lasse du cinéma et envisage de mettre un terme à sa carrière[n 18],[33]. En 1982, Jacques Demy, à qui elle doit son succès grâce au film Les Parapluies de Cherbourg, lui propose de tenir le rôle principal de son nouveau film Une chambre en ville au côté de Gérard Depardieu. Mais celle-ci refuse de se faire doubler par Anne Germain et souhaite chanter elle-même les chansons. À cause de cela, elle renonce au rôle, entrainant avec elle l'annulation de Depardieu. Le film sortira finalement, mais sans les deux acteurs.


Elle rencontre alors le réalisateur André Téchiné avec qui elle va collaborer à plusieurs reprises au cours de sa carrière. Leur premier film ensemble est Hôtel des Amériques (1981), une histoire d'amour pessimiste avec Patrick Dewaere. Le fait que le film soit un échec commercial lors de sa sortie l'affecte, mais ne la surprend pas[n 19],[34].


Alain Delon joue de nouveau avec elle pour Le Choc (1982). Le tournage est, pour elle, difficile. En effet, elle ne s'entend pas avec le réalisateur, Robin Davis, et Delon se trouve obligé de réaliser les scènes où elle apparaît[n 20],[35].


Elle se rend ensuite en Afrique pour les besoins de la comédie de Philippe de Broca, L'Africain (1983), avec Philippe Noiret.


En 1983, elle interprète le rôle d'une femme vampire, aux côtés de David Bowie et Susan Sarandon, dans un film fantastique de Tony Scott, The Hunger (Les Prédateurs).


En 1985, elle crée la société Deneuve SA chargée de commercialiser son nom et de valoriser son image à travers le monde[36]. Cette société lance ainsi des produits de luxe sons son égide mais qui connaissent un échec commercial, les contrats publicitaires signés l'actrice (Saint Laurent, L'Oréal...) « ayant permis de maintenir l'entreprise à flot, voire, certaines années, de lui assurer des revenus confortables (1,36 million d'euros de chiffre d'affaires en 2002) »[37]. La même année, elle prête ses traits à la sculpture de Marianne, symbole de la République française. Cette désignation, suite à un sondage organisé par Pierre Bonte et le magazine VSD, fait l'objet de controverses[38].



Rôles variés |




Catherine Deneuve à la 24e cérémonie des César en 1999.




Catherine Deneuve en septembre 2012 à une avant-première de Astérix et Obélix : Au service de sa Majesté.


Après avoir, entre autres, travaillé avec Michel Deville, Claude Lelouch, Élie Chouraqui, Jean-Pierre Mocky et Philippe Labro, Catherine Deneuve décide d'internationaliser à nouveau sa carrière. Elle avait auparavant déjà tourné avec Stuart Rosenberg et Robert Aldrich aux États-Unis ou encore Marco Ferreri, Sergio Citti, Mauro Bolognini et Dino Risi en Italie. Plus tard, elle est dirigée notamment à deux reprises par Manoel de Oliveira et une seule fois par Lars von Trier qui lui offre un second rôle remarqué dans Dancer in the Dark.


Après Hôtel des Amériques, elle poursuit sa collaboration avec André Téchiné qui la montre sous un nouveau jour dans Le Lieu du crime, Ma saison préférée, Les Voleurs et Les Temps qui changent entre autres. Chez Téchiné, Deneuve abandonne son statut de star pour jouer des rôles de femmes fragilisées par la vie, en proie au temps qui passe et à une certaine incapacité au bonheur.


Catherine Deneuve est une star respectée qui alterne aussi bien les films grand public tels Fort Saganne d'Alain Corneau, Le Bon Plaisir de Francis Girod, Indochine et Est-Ouest de Régis Wargnier, Belle-maman de Gabriel Aghion ou encore Huit Femmes et Potiche de François Ozon, que des œuvres d'auteur artistiquement ambitieuses comme Drôle d'endroit pour une rencontre de François Dupeyron, Généalogies d'un crime et Le Temps retrouvé de Raoul Ruiz, Le Vent de la nuit de Philippe Garrel, Pola X de Leos Carax, Un conte de Noël d'Arnaud Desplechin ou plus récemment Elle s'en va d'Emmanuelle Bercot.



Années 1990 |


Son interprétation remarquée d'une propriétaire de plantation d'hévéas dans l’Indochine française vue par Wargnier lui vaut un nouveau César en 1993 et également une première nomination à l'Oscar de la meilleure actrice. Elle reçoit ensuite la Coupe Volpi pour la meilleure interprétation féminine à la Mostra de Venise en 1998 pour son rôle de joaillière alcoolique dans Place Vendôme de Nicole Garcia.


Considérée dans le monde entier comme l'une des plus belles femmes et l'une des grandes actrices françaises de ces quarante dernières années, elle jouit d'une notoriété internationale et d'une filmographie exceptionnelle. La plupart des grands réalisateurs européens ont fait appel à elle, associant définitivement son nom à l'histoire du cinéma de la seconde moitié du XXe siècle.


En 1994, elle est vice-présidente du jury de Clint Eastwood, lors du 47e Festival de Cannes. Les autres jurés sont Pupi Avati (Italie), Guillermo Cabrera Infante (Cuba), Shin Sang-ok (Corée du Sud), Kazuo Ishiguro (Grande-Bretagne), Alexandre Kaïdanovski (Russie), Lalo Schifrin (Argentine) puis Marie-Françoise Leclère et Alain Terzian (France). Le jury attribue la Palme d'or à Pulp Fiction de Quentin Tarantino.


En 1999, l'Unesco la choisit comme ambassadrice à la préservation du patrimoine cinématographique.



Années 2000 et 2010 |


En 2002, elle reçoit, en compagnie des sept autres actrices de Huit Femmes, l'Ours d'argent de la meilleure contribution artistique lors de la 52e Berlinale et le Prix de la meilleure actrice européenne aux European Film Awards.


En 2005, elle se voit décerner la Palme d'or d'honneur du 58e Festival de Cannes pour l'ensemble de sa carrière.


En 2006 elle préside le jury de la 63e Mostra de Venise. Les autres membres du jury sont Bigas Luna (Espagne), Paulo Branco (Portugal), Park Chan-wook (Corée du Sud), Cameron Crowe (États-Unis), Tchoulpan Khamatova (Russie) et Michele Placido (Italie). Son jury attribue le Lion d'or au film Still Life, réalisé par Jia Zhangke.


En 2008 elle reçoit le Prix Spécial du 61e Festival de Cannes pour son rôle dans Un conte de Noël d'Arnaud Desplechin et pour l'ensemble de sa carrière. Cette récompense lui est attribuée par le jury présidé par Sean Penn et composé notamment de Natalie Portman, Alfonso Cuaron et Marjane Satrapi. Elle partage la distinction, ex æquo, avec Clint Eastwood.


En 2010, elle retrouve François Ozon dans Potiche et fait montre à nouveau de son talent pour la comédie. En octobre 2014 elle préside le jury du 25e Festival du film britannique de Dinard. Son jury récompense de l'Hitchcock d'or le film The Goob de Guy Myhill. Les comédiennes Suzanne Clément et Léa Drucker figurent parmi les neuf membres de son jury.


En mai 2015, lors d'une interview accordée au magazine Elle, elle revient sur le tournage du film La Tête haute qui s'est déroulé à Dunkerque et critique la ville en déclarant : « Ça m'a semblé d'une tristesse, cette ville ! C'est un port, certes, mais ce qui marche vraiment, ce sont les cigarettes et l'alcool. »[39]. Le maire de la commune se dit « blessé »[40].


Le 14 octobre 2016, elle reçoit le Prix Lumière du Festival Lumière de Lyon, qui récompense une personnalité du cinéma pour l'ensemble de sa carrière[41].


A l'approche de la fin de la décennie, elle maintient un rythme de tournage important : ainsi en 2019, c'est 4 films où elle tient le haut de l'affiche qui sortiront : La Dernière Folie de Claire Darling de Julie Bertuccelli, l'Adieu à la Nuit d'André Téchiné, Joyeux Anniversaire de Cédric Kahn et La Vérité d'Hirokazu Kore-eda[42].



Vie privée et familiale |




Catherine Deneuve portant dans ses bras la petite Chiara Mastroianni (1972).


Elle a vécu avec le réalisateur Roger Vadim, dont elle a eu un fils, Christian (né le 18 juin 1963).


Le 18 octobre 1965, elle épouse à Londres le photographe David Bailey, dont elle se sépare en 1967, mais le divorce n'est prononcé qu'en 1972. Ses témoins étaient Mick Jagger et Françoise Dorléac.


Elle vit par la suite avec Marcello Mastroianni, dont elle a une fille, Chiara (née le 28 mai 1972, elle-même actrice), puis avec l'homme d'affaires Bertrand de Labbey, qui reste son agent et avec l'homme de médias Pierre Lescure dans les années 1980.


Elle fut habillée par Yves Saint Laurent, avec qui elle a entretenu une intense amitié, ce dernier la surnommant même son « porte-bonheur ». En janvier 2019, elle se sépare d'une partie de sa garde robe signée du créateur à l'occasion d'une vente aux enchères à Paris et sur Internet[43].


Elle vit à Paris[44], dans le quartier Saint-Sulpice. Elle est propriétaire d'un logement dans les immeubles Walter. Longtemps propriétaire d'une maison à Guainville (Eure-et-Loir)[45], elle la vend en 2018[43].



Prises de position |



Interruption volontaire de grossesse |


En 1971, Catherine Deneuve signe le manifeste des 343 affirmant, dans l'objectif d'en obtenir la légalisation, avoir pratiqué l'avortement. L'actrice déclarera des années plus tard au magazine Psychologie : « Oui, c’est une expérience qui fait partie de la vie des femmes de ma génération. Aujourd’hui, on ne s’en rend pas compte, on banalise cela, mais à l’époque… C’est un acte déjà effroyable en soi, mais quand, en plus, il est interdit et qu’il faut le subir dans des conditions compliquées, c’est très culpabilisant. Et la culpabilité, c’est terrible ! On apprend à vivre avec, mais on ne s’en remet pas »[46].



Peine de mort |


Dès les années 1980, Catherine Deneuve se joint aux mouvements pour l'abolition de la peine de mort en France. Elle prête sa voix à la version française d'un film d'Amnesty International contre la peine de mort et la torture, et reverse à cette organisation la totalité des revenus dus au titre de la représentation de son image à la suite de la réalisation de son buste en Marianne. Au début des années 2000, l'actrice vient remettre à l'Ambassade américaine à Paris les 500 000 signatures de Français demandant l'abolition de la peine capitale aux États-Unis. Elle participe en 2004 au second Congrès mondial contre la peine de mort, organisé à Montréal.



Sans-papiers |


En 1997, Catherine Deneuve signe l'appel contre la loi Debré, initié par des cinéastes français, au motif que le loi abrogeait « la tradition d'hospitalité et encourageait la délation », et qu'elle « flattait ce qu'il y a de moins beau chez les hommes ». L'actrice expliquera : « Ce n'est pas un acte de désobéissance, c'est un refus d'obtempérer à une loi qui ne devait pas exister dans l'état où elle était projetée. Ne serait-ce que cette idée qui consiste à demander aux citoyens de se substituer à l'État. Si on est complice de ça, je ne vois pas pourquoi il n'y aurait pas une contagion, avec des vigiles, des comités de quartier, des milices privées légales »[47].



Dissidents cubains |


En 2003, Catherine Deneuve participe, au théâtre du Rond-Point, à une soirée de solidarité avec le peuple cubain « Cuba si, Castro no », organisée par Reporters sans frontières et l'association Sin Visa. Elle se déclare hostile au régime de Fidel Castro. Après une projection des images du procès d'Arnaldo Ochoa Sánchez, elle lit un extrait d'un discours de Fidel Castro prononcé en janvier 1959, rappelant ses contradictions et ses dérives dictatoriales[48].



Droits des femmes |


Catherine Deneuve est critiquée par les féministes, dont elle déclare ne pas se sentir proche[49].


Lors de l’élection présidentielle de 2007, elle apporte son soutien à Ségolène Royal en cosignant la pétition « Un million de femmes s'énervent », qui dénonce le sexisme dont les signataires jugent que la candidate socialiste est victime[50].


En janvier 2018, elle est cosignataire d'une tribune de 100 femmes parue dans Le Monde « contre le puritanisme » en réaction au mouvement #MeToo, qui défend la « liberté » des hommes « d’importuner » les femmes et dénonçant un « féminisme qui prend le visage d’une haine des hommes et de la sexualité[51] »[52]. Cette tribune provoque des remous importants, y compris à l'international, ce d'autant plus que Catherine Deneuve est déjà très critiquée pour sa défense de Roman Polanski[53]. Quelques jours plus tard, elle précise toutefois que, tout en assumant la tribune, elle s'excuse auprès des victimes d'agression sexuelle qui auraient pu être choquées[54].



Mariage homosexuel |


En mai 2013, en plein débat sur le mariage gay, interrogée sur le plateau de l'émission Le Petit Journal, Catherine Deneuve dit être « perplexe » à propos de l'ouverture du mariage aux couples homosexuels. Elle dit : « Je ne comprends pas pourquoi on veut se marier quand tous les gens divorcent. C'est bizarre. », et aurait préféré voir élargir le PACS. Elle affirme par ailleurs son soutien à l'ouverture du droit à l'adoption pour les couples homosexuels[55].


L'actrice précise ensuite sa pensée dans le magazine Télérama : « J'avais dit mes doutes sur le mariage en général, institution dont les hétérosexuels cherchent plutôt à s'émanciper, vu la proportion de divorces. Le mariage a été inventé pour protéger la femme qui ne travaille pas. C'est un modèle ancien. Ça m'embête de voir maintenant la famille traditionnelle se dresser pour empêcher l'évolution de la société. Il faut apprendre à vivre avec la réalité d'aujourd'hui »[56].



François Hollande |


En 2016, Catherine Deneuve signe une tribune qui dénonce le « Hollande bashing ». Défendant le bilan du président de la République, elle l'accompagne lors d'une tournée diplomatique en Malaisie et à Singapour du 26 au 30 mars 2017, afin de « faire rayonner le cinéma français »[57],[58]. Lors d’une interview au journal de 20 h de France 2, le 19 mars 2017, elle affirme à Laurent Delahousse : « Il y a un tel manque de respect pour la fonction, au-delà même de François Hollande, je trouve cela extrêmement choquant »[58].



Roman Polanski |


En mars 2017, Catherine Deneuve prend position sur l'affaire du viol présumé[59] qu'aurait commis Roman Polanski en 1977 sur une mineure de 13 ans. Elle indique : « J'ai été ulcérée. J'ai trouvé cette affaire, née une fois encore des réseaux sociaux, tout à fait ignoble. Je regrette de le dire aux milliers de femmes qui ont signé cette pétition, mais la plupart ne connaissent pas bien l'histoire de Polanski. Dans cette histoire, alors que je suis féministe, je ne suis pas fière des femmes. Je ne suis pas fière d'être une femme »[60].



Assassinat de JFK / guerre du Viêt Nam |


Le 21 octobre 2017, le président des États-Unis Donald Trump fait déclassifier 2 891 documents en rapport avec l'assassinat du président John Fitzgerald Kennedy. Dans ces documents, la CIA affirme que, dans les années 1960, Catherine Deneuve, tout comme Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, a financé un « réseau d'activistes » qui « aidait les déserteurs »[61] de la guerre du Viêt Nam, dont Larry Cox (en) — par la suite devenu directeur d'Amnesty International à Londres —, activiste qui a refusé à trois reprises d'intégrer l'armée américaine et partir au Vietnam[62].



Défense de l'environnement |


En septembre 2018, à la suite de la démission de Nicolas Hulot, elle signe avec Juliette Binoche la tribune contre le réchauffement climatique intitulée « Le plus grand défi de l'histoire de l'humanité », qui parait en Une du journal Le Monde, avec pour titre L'appel de 200 personnalités pour sauver la planète[63].



Approche de son travail d'actrice |




Catherine Deneuve au festival de Cannes 2000.


Faisant le distinguo entre « vouloir être regardée » et « subir le regard des autres »[64], Catherine Deneuve a toujours refusé de jouer au théâtre, évoquant sa peur du public et du rapport frontal avec les spectateurs :



« Je sais que c'est en contradiction avec mon métier, mais un regard posé sur moi me gêne. C'est sans doute pour ça d'ailleurs que je ne veux pas faire de théâtre. […] Tous les acteurs que je connais, et qui font du théâtre, me disent que c'est un moment extraordinaire et merveilleux, en dépit du trac, quand ils montent sur scène. Moi, ça me semble une chose impossible, surhumaine[65]. »



Lorsque l'actrice se décide enfin, en 2009, à monter sur scène pour une lecture de Je me souviens de Georges Perec lors d'un festival culturel en Toscane, elle est sifflée par le public. Les manifestations de mécontentement — qui nécessiteront l'intervention de la police — ne visaient pas la qualité de son jeu, mais le fait que le spectacle soit proposé en langue française sans sous-titres, alors que les spectateurs ne s'y attendaient pas[66].


Sa défiance naturelle vis-à-vis du théâtre n'est cependant pas qu'anecdotique. L'actrice peut être considérée comme l'archétype de l'actrice de cinéma (en opposition à l'actrice de théâtre), et plus encore de la star — l'une des rares actrices françaises à pouvoir revendiquer ce statut. Le cinéaste Benoît Jacquot dit d'elle qu'elle « possède une puissance cinématographique à peu près sans égale »[67]. Son jeu est de nature plutôt minimaliste, préférant en faire moins que trop[68]. Arnaud Desplechin dit à ce sujet :



« Dans ses manuscrits, Henri Beyle raturait chacune de ses phrases qui avait le mauvais goût de faire douze pieds ; il préférait retrancher un peu, ou ajouter une conjonction fade, pour obtenir neuf pieds ou treize, plutôt que la pompe d'un alexandrin et son hémistiche attendu. Voilà comment joue Catherine Deneuve[69]. »



Bien qu'elle ne possède pas la formation académique d'autres comédiennes (elle n'est jamais allée au Conservatoire, contrairement à nombre de ses consœurs — dont sa propre sœur), son jeu reste technique. Elle aime les contraintes et dit se sentir plus libre quand la scène à interpréter exige un plan séquence, de longs travellings ou des mouvements de caméra compliqués[64].


Sa voix (« la plus belle du cinéma français, avec celle de Jeanne Moreau, précise, grave comme il faut », a écrit Erik Orsenna[70]) est aussi l'un de ses outils privilégiés. L'actrice est connue pour son phrasé rapide et ses brusques changements de rythme. Le cinéaste Jean-Paul Rappeneau dit d'elle qu'elle est « la personne capable de dire le plus de mots dans le moins de secondes possible tout en ne perdant pas une seule syllabe »[71] et André Téchiné précise que « dans certains films, ses partenaires — et, parfois, ses metteurs en scène — ont du mal à la suivre : ils ne vont pas assez vite. Elle dit ses répliques à toute allure et, en même temps, les module. Elle a, donc, la rapidité et le contraire de la rapidité »[72]. L'actrice dira à ce propos :



« Truffaut avait une théorie sur mon débit de voix, qui était aussi celui de ma sœur Françoise : l'idée qu'on était d'une famille nombreuse (nous étions quatre filles), et qu'il y avait une telle concurrence pour placer un mot dans les conversations familiales qu'il y avait eu une accélération[73]. »




Filmographie |


Article détaillé : Filmographie de Catherine Deneuve.

Avec plus d’une centaine de films à son actif et plus d’une soixantaine de réalisateurs l’ayant dirigée, Catherine Deneuve est devenue, à l’instar de Jeanne Moreau ou de Michèle Morgan, une des plus grandes actrices du cinéma français et même une des icônes de la culture française dans le monde. Sa filmographie est remarquable par son éclectisme et le choix réfléchi des réalisateurs.


Quelques films majeurs par date de sortie




  • 1961 : Les Parisiennes de Marc Allégret


  • 1962 : Le Vice et la Vertu de Roger Vadim


  • 1963 : Les Plus Belles Escroqueries du monde de Claude Chabrol


  • 1964 : Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy


  • 1965 : Répulsion de Roman Polanski


  • 1966 : Les Créatures d'Agnès Varda


  • 1967 : Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy


  • 1967 : Belle de jour de Luis Buñuel


  • 1968 : La Chamade d'Alain Cavalier


  • 1968 : Mayerling de Terence Young


  • 1969 : La Sirène du Mississipi de François Truffaut


  • 1970 : Tristana de Luis Buñuel


  • 1970 : Peau d'âne de Jacques Demy


  • 1971 : Liza (La Cagna) de Marco Ferreri


  • 1972 : Un flic de Jean-Pierre Melville


  • 1974 : La Grande Bourgeoise (Fatti di gente perbène) de Mauro Bolognini


  • 1980 : Le Dernier Métro de François Truffaut


  • 1983 : Les Prédateurs (The Hunger) de Tony Scott


  • 1984 : Fort Saganne d'Alain Corneau


  • 1992 : Indochine de Régis Wargnier


  • 1993 : Ma saison préférée d'André Téchiné


  • 1995 : Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma d'Agnès Varda


  • 1996 : Les Voleurs d'André Téchiné


  • 2001 : Huit femmes de François Ozon


  • 2006 : Le Concile de pierre de Guillaume Nicloux


  • 2008 : Un conte de Noël d'Arnaud Desplechin


  • 2010 : Potiche de François Ozon


  • 2011 : Les Bien-aimés de Christophe Honoré


  • 2013 : Elle s'en va d'Emmanuelle Bercot


  • 2015 : La Tête haute d'Emmanuelle Bercot


  • 2017 : Sage femme de Martin Provost


  • 2017 : Tout nous sépare de Thierry Klifa




Box-office |






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Le box-office de Catherine Deneuve est remarquable par sa constance. Ses dix plus grands succès se répartissent en effet sur six décennies différentes. En revanche, on note aussi l'absence de très gros succès de plus de 5 millions de spectateurs.









































































































































































































































































Films avec Catherine Deneuve ayant attiré plus d'un million de spectateurs en France

No
Film
Réalisateur
Année
Entrées Drapeau de la France
1

Astérix et Obélix : Au service de Sa Majesté

Laurent Tirard

2012
3 820 404
2

Huit femmes

François Ozon

2002
3 711 394
3

Le Dernier Métro

François Truffaut

1980
3 391 145
4

Indochine

Régis Wargnier

1992
3 198 753
5

Palais Royal !

Valérie Lemercier

2004
2 762 386
6

Benjamin ou les Mémoires d'un puceau

Michel Deville

1968
2 542 714
7

Mayerling

Terence Young

1968
2 459 204
8

Peau d'âne

Jacques Demy

1970
2 457 635
9

Le Sauvage

Jean-Paul Rappeneau

1975
2 373 845
10

Potiche

François Ozon

2010
2 318 221
11

Belle de jour

Luis Buñuel

1967
2 167 022
12

Fort Saganne

Alain Corneau

1984
2 157 767
13

Les Parisiennes

Marc Allégret

1962
2 017 539
14

Le Choix des armes

Alain Corneau

1981
1 787 299
15

L'Africain

Philippe de Broca

1983
1 786 296
16

La Vie de château

Jean-Paul Rappeneau

1965
1 765 250
17

Paroles et musique

Élie Chouraqui

1984
1 654 428
18

Le Vice et la Vertu

Roger Vadim

1962
1 556 664
19

Le Choc

Robin Davis

1982
1 508 218
20

Un flic

Jean-Pierre Melville

1972
1 400 000
21

Les Demoiselles de Rochefort

Jacques Demy

1967
1 373 690
22

Je vous aime

Claude Berri

1980
1 350 035
23

Les Parapluies de Cherbourg

Jacques Demy

1964
1 325 954
24

Si c'était à refaire

Claude Lelouch

1976
1 312 267
25

Belle-maman

Gabriel Aghion

1999
1 257 317
26

Le Petit Poucet

Olivier Dahan

2001
1 231 269
27

L'Agression

Gérard Pirès

1975
1 227 990
28

La Sirène du Mississipi

François Truffaut

1969
1 225 570
29

Le Bon Plaisir

Francis Girod

1984
1 220 990
30

Persépolis

Vincent Paronnaud et Marjane Satrapi

2007
1 208 587
31

L'Homme qui voulait vivre sa vie

Éric Lartigau

2010
1 182 602
32

Dancer in the Dark

Lars von Trier

2000
1 165 610
33

Courage fuyons

Yves Robert

1979
1 165 584
34

Le Chant du monde

Marcel Camus

1965
1 072 726
35

L'Argent des autres

Christian de Chalonge

1978
1 007 967
36

Ma saison préférée

André Téchiné

1993
1 000 705


Discographie |



Album studio |







Collaborations |




  • 1975 : Zig Zig et Cette étoile, mon étoile - bande originale du film Zig-Zig de László Szabó


  • 1979 : Lady from Amsterdam - bande originale du film Courage fuyons de Yves Robert


  • 1980 : Dieu fumeur de havanes – de et avec Serge Gainsbourg (bande originale du film Je vous aime de Claude Berri)

  • 1980 : Quand on s'aime – duo avec Gérard Depardieu, filmé pour l'émission de télévision Numéro 1, diffusée le 4 octobre 1980 (paroles : Eddy Marnay, musique : Michel Legrand).


  • 1993 : Paris Paris - de et avec Malcolm McLaren


  • 1997 : Allô Maman Bobo - d'Alain Souchon, lors de la soirée des Enfoirés 1997 avec Alain Souchon, Jean-Jacques Goldman et Laurent Voulzy


  • 1999 : Joyeux anniversaire maman - de Stomy Bugsy (bande originale du film Belle-maman de Gabriel Aghion)


  • 2000 : Cvalda - de et avec Björk (bande originale du film Dancer in the Dark de Lars von Trier)


  • 2001 : Toi jamais - bande originale du film Huit femmes de François Ozon (Chanson originale interprétée par Sylvie Vartan en 1976)


  • 2006 : Ho capito che ti amo - bande originale du film Le Héros de la famille de Thierry Klifa


  • 2010 : C'est beau la vie de Jean Ferrat - bande originale du film Potiche de François Ozon en duo avec Benjamin Biolay


  • 2011 : L.O.V.E. en duo avec Julien Doré dans l'émission de télévision Taratata


  • 2011 : L'Adorer en duo avec Étienne Daho dans l'émission de télévision Empreintes


  • 2011 : Tout est si calme avec Clara Couste, Ludivine Sagnier et Chiara Mastroianni, Une fille légère en duo avec Chiara Mastroianni et Je ne peux vivre sans t'aimer d'Alex Beaupain - bande Originale du film Les Bien-Aimés de Christophe Honoré


  • 2015 : Des airs de liberté (album hommage à Jean Ferrat) - Reprise de C'est beau la vie en duo avec Benjamin Biolay


  • 2017 : Noir et Blanc (album Jouons de Igit) en duo avec Igit



Audiobooks pour les Éditions des femmes |




  • Cendrillon d'après Charles Perrault


  • Bonjour tristesse de Françoise Sagan


  • Les Petits Chevaux de Tarquinia de Marguerite Duras


  • Les Paradis aveugles de Dương Thu Hương


  • La Marquise d'O d'Heinrich von Kleist


  • Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke


  • Lettres à ma mère de Sylvia Plath



Publications |



  • Catherine Deneuve, Elle s'appelait Françoise (avec Patrick Modiano), Canal +, 1996, 129 p. (ISBN 2226088385 et 978-2226088383) [présentation en ligne]

  • Catherine Deneuve, À l'ombre de moi-même, Stock, 2004, 200 p. (ISBN 2234056411 et 978-2234056411) [présentation en ligne]


Cet ouvrage reprend les six carnets de tournage qu'elle a tenus au cours de sa carrière.

  • Catherine Deneuve, Une certaine lenteur (avec Alain Desplechin), Rivages poche, 2010, 91 p. (ISBN 2743621532 et 978-2743621537) [présentation en ligne]


Publicités |


Dans les années 1970, Catherine Deneuve est l'égérie du parfum Chanel No 5.


En 1987, elle tourne dans le spot publicitaire pour la privatisation de la Compagnie financière Suez[74]. La même année, elle crée sa propre marque de parfum, dont le logo est dessiné par Pierre Katz (designer) et lance le parfum Deneuve, qui remporte un FiFi Award[75].


En 1992, elle est l'égérie de la campagne publicitaire de la nouvelle ligne de soins d'Yves Saint Laurent (le soin précurseur de beauté).


En 2012, elle apparait dans un spot de l'agence Publicis, pour Orange et le Cinéday[76].


En 2014, à l'occasion de la campagne printemps-été de Louis Vuitton, rendant hommage aux muses de Marc Jacobs, elle apparaît dans une interview où elle raconte l'histoire qui la lie à son sac (modèle NN14)[77],[78].



Distinctions |




Catherine Deneuve au festival de Cannes 1999.




Catherine Deneuve au festival de Cabourg 2013.




Catherine Deneuve au festival de Cannes 2014.



Oscars |



  • 1993 : nomination à l'Oscar de la meilleure actrice pour Indochine


BAFTA |



  • 1967 : nomination au BAFTA de la meilleure actrice pour Belle de jour


Césars |




  • 1976 : nomination au César de la meilleure actrice pour Le Sauvage


  • 1981 : César de la meilleure actrice pour Le Dernier Métro


  • 1982 : nomination au César de la meilleure actrice pour Hôtel des Amériques


  • 1988 : nomination au César de la meilleure actrice pour Agent trouble


  • 1989 : nomination au César de la meilleure actrice pour Drôle d'endroit pour une rencontre


  • 1993 : César de la meilleure actrice pour Indochine


  • 1994 : nomination au César de la meilleure actrice pour Ma saison préférée


  • 1997 : nomination au César de la meilleure actrice pour Les Voleurs


  • 1999 : nomination au César de la meilleure actrice pour Place Vendôme


  • 2007 : nomination au César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Palais Royal !


  • 2011 : nomination au César de la meilleure actrice pour Potiche


  • 2014 : nomination au César de la meilleure actrice pour Elle s'en va


  • 2015 : nomination au César de la meilleure actrice pour Dans la cour


  • 2016 : nomination au César de la meilleure actrice pour La Tête haute



David di Donatello |



  • 1981 : David di Donatello de la meilleure actrice étrangère pour Le Dernier Métro


Festival de Berlin |




  • 1998 : Ours d'or d'honneur pour l'ensemble de sa carrière (Festival de Berlin 1998)


  • 2002 : Ours d'argent de la meilleure contribution artistique pour Huit femmes (Festival de Berlin 2002)



Festival de Cannes |




  • 2005 : Palme d'honneur (Festival de Cannes 2005)


  • 2008 : Prix du 61e Festival de Cannes pour l'ensemble de sa carrière (avec Clint Eastwood) (Festival de Cannes 2008)



Festival de Venise |



  • 1998 : Coupe Volpi pour la meilleure interprétation féminine pour Place Vendôme (Festival de Venise 1998)


European Film Awards |




  • 2002 : Prix du cinéma européen pour la meilleure actrice pour Huit femmes


  • 2013 : Lifetime Achievement Award



Autres |



  • En 1981, le rosiériste français Meilland honore l'actrice en baptisant une de ses obtentions Catherine Deneuve[79]


  • 1998 : Prix d'honneur du 25e Festival du film de Bruxelles


  • 1999 : Prix pour l'ensemble de sa carrière (Le Caire)


  • 2003 : Prix pour l'ensemble de sa carrière (Las Palmas)


  • 2006 : Prix pour l'ensemble de sa carrière (Bangkok)


  • 2009 : Médaille d'honneur de l'Académie de France à Rome, le 22 avril, à la Villa Médicis, des mains de Frédéric Mitterrand


  • 2011 : Prix d'Honneur du 35e Festival des films du Monde de Montréal


  • 2012 : Chaplin Award décerné par la Film Society of Lincoln Center (en), basée au Lincoln Center for the Performing Arts de New York


  • 2015 : Prix pour l'ensemble de sa carrière décerné par le Festival international du film d'Antalya


  • 2016 : Prix Lumière du Festival Lumière pour l'ensemble de sa carrière (Lyon)


  • 2018 : Prix Praemium Imperiale (Tokyo)[80]



Notes et références |



Notes |





  1. « Je n'arrivais pas à faire le deuil d'une sœur qui m'était plus chère que tout. Ne plus jamais la voir, ne plus jamais la toucher, c'était la seule question. Quand elle a eu son accident, je venais juste de commencer un tournage, il a bien fallu que je continue... »


  2. « Je trouve que j'ai eu raison de faire un film avec Jean Aurel, car De l'amour était un excellent film, et raison de vouloir jouer Manon car l'histoire était formidable, mais le résultat est un film un peu raté. Mais je refuse de renier un film auquel j'ai participé et, d'une manière générale, je tiens à assumer les erreurs que j'ai pu commettre. En ce qui concerne Manon 70 notamment, je tenais à ce que cela soit dit. »


  3. « Le film a été très mal sorti en France, en plein été... Ceci dit, quand un film plait vraiment beaucoup, il peut sortir au mois d'août. Alors que là... Le film n'a pas été un triomphe aux États-Unis, mais il a quand même marché là-bas. »


  4. « C'était un rôle de participation. Et il ne pouvait pas m'utiliser beaucoup plus parce que j'attendais un enfant. Il avait tenu absolument à ce que je participe, mais enceinte de cinq mois, ça limitait quand même beaucoup. »


  5. « Il savait que comme lui, je m'intéressais à un roman américain de série noire. On a donc projeté de faire ce film ensemble. En attendant, il m'a prise dans Un flic, pour "faire connaissance" en quelque sorte. Et il est mort avant qu'on puisse faire ce second film qui aurait été notre premier vrai projet commun. »


  6. « Sur le scénario même, j'avais des doutes. La "grâce" n'était pas au rendez-vous. »


  7. « Dans L'Événement, quand je le revois, je m'agace. J'y ai adopté un ton qui était sans doute celui que demandait le scénario. Mais je considère que ça ne fonctionne pas bien. Et que c'est partiellement de ma faute. »


  8. « Qu'est-ce qu'on a ri en tournant ce film ! Une fantaisie, folle, farfelue, faite dans l'euphorie de La grande bouffe. J'avais déjà tourné Liza avec lui. Au début, j'avais été très désorientée : Marco ne crie pas, il hurle. C'est un violent. Mais s'il y a beaucoup de cinéastes qui aiment tourner avec des femmes, il y en a très peu qui écrivent de très beaux personnages féminins. Marco est dans ce cas. »


  9. « C'est un film qui n'a pas marché, mais que j'aime bien. »


  10. « Je crois que je n'ai jamais été autant attaquée que pour "Zig Zig". J'ai été totalement refusée en tant que prostituée, et je crois que mon personnage a profondément déplu au public. »


  11. « Aldrich, j'avais un peu peur. On m'avait dit qu'il était très dur avec les femmes… Il a été absolument charmant avec moi. Mais alors, j'ai expérimenté quelque chose qui ne m'était jamais arrivé, même en France. C'est que nous avons répété avant de tourner, pendant une semaine, autour d'une table d'abord. Et moi, qui n'avais jamais fait de théâtre, qui n'avais jamais fait ce qu'on appelle une lecture, et je me suis rendu compte que c'était profitable parce que ça m'a donné beaucoup d'aisance après. Ça m'a facilité les choses au tournage. »


  12. « Je censure totalement. Parce que je n'aime pas dire des choses désagréables et je préfère ne rien dire. Parce que je suis quelqu'un de très véhément et il me serait difficile de faire semblant. Et comme ça s'est très très mal passé, du début jusqu'à la fin... J'ai été vraiment trahie, j'ai été contrainte... La seule chose que j'accepte de dire officiellement, c'est aux acteurs européens qui auraient l'occasion de tourner avec ce cinéaste : Attention. Attention, il faut un scénario définitif avant de signer. C'est la seule chose. »


  13. « C'était un projet que j'aimais beaucoup... Là, je me suis arrêtée près d'un an. À ce moment-là, ce n'était pas vraiment ma politique de rester si longtemps sans tourner. Mais après ce film, je trouvais que rien n'était assez bien. »


  14. « J'aurais dû jouer avec un peu moins de sérieux. Ça manquait de simplicité. »


  15. « Un film raté qui m'a cependant permis d'apprendre bien des choses. Tant que j'ai l'impression d'apprendre sur un plateau, ça me va. »


  16. « C'est une comédie, une vraie comédie comme je n'en avais pas fait depuis très longtemps. »


  17. « Je suis toujours insatisfaite de moi, sauf peut-être dans Le dernier métro. »


  18. « Cela m'est arrivé d'être lasse sur un plan à la fois professionnel et personnel, j'ai même envisagé d'arrêter, mais bon, cela ne m'est arrivé qu'une ou deux fois en trente-cinq ans de carrière, alors... Et curieusement, ce n'est pas quelque chose de très récent. J'étais plus près de mes 40 ans, me semble-t-il. (Elle réfléchit.) Oui, c'est ça... À l'époque, je tournais Le choix des armes. Cela n'avait rien à voir avec ma carrière, parce que je sortais juste du Dernier métro, qui avait été un triomphe. C'était dans ma tête... »


  19. « J'étais à la fois très triste mais pas trop étonnée de l'échec de Hôtel des Amériques. Le film était très beau mais si pessimiste, si dérangeant, que j'ai pu comprendre le rejet du public. »


  20. « Pour en revenir au "Choc", je reconnais que le tournage s'est avéré difficile. Je ne me suis pas bien entendue avec Robin Davis. J'étais malheureuse. »




Références |





  1. « Danielle Clariond », sur Les Gens du Cinema.com.


  2. Catherine Deneuve, Elle s'appelait Françoise..., Michel Lafon, 2017, 47 p. (lire en ligne).


  3. Interview de Catherine Deneuve, Catherine Deneuve sans fard, la star raconte la femme, Elle, 2002.


  4. Interview de Catherine Deneuve, Elle s'appelait Françoise, 1996.


  5. a et bInterview de Catherine Deneuve, Ciné Revue, 1967.


  6. Festival, 1961 Tout sur Catherine Deneuve


  7. Interview de Catherine Deneuve, Ciné Télé Revue, 1962.


  8. Cf. page Jacques Demy et Jean-Pierre Berthomé, dans Jacques Demy et les racines du rêve, L'Atalante, Nantes, 1996, page 290.


  9. « Roman Polanski rédacteur en chef vous présente : Les femmes que j'aime », par Roman Polanski, Paris Match, 1986.


  10. Roman Polanski, Roman par Polanski [« Roman by Polanski »], Robert Laffont, 1984(ISBN 2-221-00803-0), p. 243


  11. a b c d e f et g Interview de Catherine Deneuve par Yves Alion sur Écran, 1978.


  12. a et bInterview de Catherine Deneuve par Guy Braucourt, Cinéma, 1969.


  13. a b et cElle s'appelait Françoise, documentaire de Anne Andreu, 1996.


  14. Interview de Catherine Deneuve par Sophie Fontanel, Elle, 2002.


  15. Interview de Catherine Deneuve par Anthony Tate, L'Écran fantastique, 1983.


  16. Interview de Catherine Deneuve par Thierry Cheze et Frabrice Leclerc sur Studio Ciné Live, no 25, 2011.


  17. Critique de Belle de Jour sur toutsurdeneuve.free.fr.


  18. Interview de Catherine Deneuve sur Le Nouveau Cinémonde, 1970.


  19. Catherine Deneuve : Belle et bien là, documentaire de Anne Andreu, 2011.


  20. a b et cInterview de l'actrice par Frédéric Bonnaud et Serge Kaganski sur Les Inrockuptibles, 1996.


  21. Catherine Deneuve, sur le site encinematheque.net (consulté le 6 janvier 2015).


  22. Interview de Catherine Deneuve sur Cinémonde, 1969.


  23. Interview de l'actrice par Anne Diatkine sur ELLE, 2003.


  24. a et bInterview de Catherine Deneuve par Guy Abitan sur Le Soir Illustré, 1976.


  25. Interview de Catherine Deneuve par Gaston Haustrate et Jean-Pierre Le Pavec sur Cinéma, 1981.


  26. Film : Touche pas à la femme blanche ! sur toursurdeneuve.free.fr.


  27. Film : Zig-Zig sur Tout sur Deneuve.free.fr.


  28. Interview de l'actrice par Marc Esposito et Jean-Pierre Lavoignat sur Première, 1986.


  29. a et bInterview de l'actrice par Alain Grasset et Camilio Daccache sur Video 7, 1984.


  30. « Film : Écoute Voir » sur Tout sur deneuve.free.fr.


  31. Interview de l'actrice par Marc Esposito sur Première, 1978.


  32. Interview de l'actrice par Martin Fontaine sur ELLE, 1984.


  33. Interview de l'actrice par Jean-Pierre Lavoignat sur Studio Magazine, 1998.


  34. Interview de l'actrice par Martine de Rabaudy sur Télé 7 Jours, 1986.


  35. Interview de l'actrice par Alain Grasset et Camilio Daccache sur Vidéo 7, 1984.


  36. Bernard Violet, Deneuve, l'Affranchie. Biographie, Flammarion, 2007, p. 274.


  37. Benjamin Masse-Stamberger, « Une fan de ménages », sur lexpress.fr, 16 mai 2005.


  38. Paul Trouillas, Le Complexe de Marianne, éditions du Seuil, 1988, p. 306.


  39. Coralie Vincent, « Catherine Deneuve sous le feu des critiques après ses propos sur la ville de Dunkerque ! », sur Closer, 12 mai 2015(consulté le 13 mai 2015)


  40. « "Tristesse, cigarettes et alcool" : Deneuve fâche la ville de Dunkerque », sur Le Parisien, 12 mai 2015(consulté le 12 mai 2015).


  41. Alicia Paulet, « Le prix Lumière 2016 pour Catherine Deneuve », sur Le Figaro.fr, 20 juin 2016(consulté en août 2016)


  42. « Catherine Deneuve, une icône éprise de liberté », sur lefigaro.fr, 25 novembre 2018(consulté le 17 novembre 2018)


  43. a et bCaroline Rousseau, « Deneuve par Saint Laurent, couture et sentiment », M, le magazine du Monde,‎ 18 janvier 2019(ISSN 2275-6906, lire en ligne)


  44. Annick Cojean, « Catherine Deneuve : "Je n'ai aucune envie de jouer une grand-mère modèle" », sur M, le magazine du Monde, 31 août 2012(consulté le 24 novembre 2012) : « [elle] n'a jamais pu se résoudre à vivre ailleurs qu'à Paris. »


  45. « Catherine Deneuve vend son château », Europe 1.fr


  46. « Catherine Deneuve : "C'est ennuyeux de vieillir" (4/8) », Laure Gannac, Psychologies.com, Février 2011.


  47. « Un entretien avec la tête d'affiche de «Généalogies d'un crime». Deneuve, prise au jeu de Ruiz. », Libération.fr,‎ 26 mars 1997(lire en ligne, consulté le 17 juin 2018)


  48. « Comité de soutien au poète et journaliste cubain Raúl Rivero », nuevaprensalibre.com (consulté le 2 novembre 2017).


  49. https://www.marieclaire.fr/pourquoi-catherine-deneuve-n-est-pas-feministe,1240133.asp


  50. Une pétition contre le sexisme en politique, Le Monde, 5 avril 2007


  51. Stéphanie Le Bars, « Féminisme : la « tribune de Deneuve » fait réagir au-delà des frontières », lemonde.fr, 11 janvier 2017(consulté le 11 janvier 2017)


  52. Stefan Simons, « Sexismusdebatte in Frankreich: #moiaussi », Spiegel Online,‎ 10 janvier 2018(lire en ligne, consulté le 11 janvier 2018)


  53. « Catherine Deneuve - Réactions à l'étranger »


  54. « Catherine Deneuve : "Rien dans le texte ne prétend que le harcèlement a du bon, sans quoi je ne l’aurais pas signé" », liberation.fr, 14 janvier 2018.


  55. « Catherine Deneuve dit à Yann Barthès son hostilité au mariage gay », Nabil Touati, The Huffington Post.fr, 7 mai 2013.


  56. « Catherine Deneuve : "Je suis très éloignée d'une quelconque norme" », Télérama.fr, 8 avril 2014.


  57. « Hollande remercie Deneuve », Paris Match, semaine du 23 au 29 mars 2017, page 29.


  58. a et b« François Hollande a un (gros) faible pour les actrices », Louise Beliaeff, Gala.fr, 23 mars 2017.


  59. Doan Bui, « Affaire Polanski : "Il m'a violée, merde !" », sur L'Obs.com, 20 octobre 2013(consulté le 16 mars 2017)


  60. Théophile Larcher, « Catherine Deneuve à propos de l'affaire Polanski aux César : "Je ne suis pas fière d'être femme" », sur Le Huffington Post.fr, 16 mars 2017(consulté le 16 mars 2017)


  61. Selon le Rapport de la CIA, leur planque se situait 3, rue Gabrielle Josserand à Pantin. Source : « Le nom de Catherine Deneuve apparaît dans les dossiers déclassifiés sur JFK », sur L'Express.fr, 31 octobre 2017


  62. Voir le Rapport déclassifié écrit le 11 juillet 1969 par Paul K. Chalemsky, ancien directeur de l'antenne de la CIA à Paris, qui précise les sommes ainsi versées par Jean-Paul Sartre (100$), Simone de Beauvoir (le document ne précise pas le montant) et donc Catherine Deneuve (1500 Francs). Source : « Le nom de Catherine Deneuve apparaît dans les dossiers déclassifiés sur JFK », sur L'Express.fr, 31 octobre 2017.


  63. « Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité : l’appel de 200 personnalités pour sauver la planète », Le Monde,‎ 3 septembre 2018(lire en ligne, consulté le 14 septembre 2018)


  64. a et bPortraits de comédiennes, France Culture, Jérôme Clément, 08/08/2009


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  67. Benoît Jacquot : Les grandes actrices sont sauvages, sur le site Télérama.fr du 16 mai 2009, consulté le 6 janvier 2015


  68. Belles de jour et de nuit : les destins croisés de René Clair et de Luis Buñuel dans le canon du cinéma en français, Antoine Philippe, French Forum - Volume 32, Number 3, Fall 2007, pp. 139-154


  69. Catherine Deneuve par Arnaud Desplechin, sur les Inrocks.com


  70. Le mystère Deneuve par Erik Orsenna, sur le site écran noir.fr du 12 août 1996, consulté le 6 janvier 2015


  71. La Vie de château, sur le site dvdclassik.com, consulté le 6 janvier 2015


  72. La Vie de château, sur le site free.fr, consulté le 6 janvier 2015


  73. Sa vie / Famille, sur le site free.fr, consulté le 6 janvier 2015


  74. Histoires de pub : Catherine Deneuve aurait mieux fait de réfléchir, Le Monde, 22 juillet 2014


  75. « Catherine Deneuve - Deneuve for women », sur Fragrantica.com


  76. Orange Cinéday : Les nouvelles pub décalées avec Catherine Deneuve et Gilles Lellouche, Melty Buzz


  77. Catherine Deneuve pour Louis Vuitton, Vogue


  78. Les sublimes muses de Louis Vuitton, Paris Match, 20 décembre 2013


  79. Rosa 'Catherine Deneuve' ® sur Florum.fr. Consulté le 15 novembre 2012


  80. Catherine Deneuve, interviewée par Jean-Christophe Buisson et Clara Géliot, « Catherine Deneuve : "J’ai eu la chance que le cinéma ne me quitte pas" », Le Figaro Magazine, semaine du 19 octobre 2018, p. 80-87.




Voir aussi |


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Bibliographie |



  • Gwénaëlle Le Gras, Le mythe Deneuve : Une « star » française entre classicisme et modernité, Nouveau Monde, 2010 (ISBN 978-2-84736-487-3)

  • Jérémie Kessler, Catherine Deneuve femme maison, ENS Editions, 2016.

  • Van Badham, « Madame Deneuve, permettez-moi de vous expliquer #MeToo », Courrier international N°1420, Courrier international SA, Paris, 18 janvier 2018, p.17 (ISSN 1154-516X) (article original paru dans The Guardian du 10 janvier 2018.

  • Katrin Spoerr, « Elle a dit non à la pensée unique », Courrier international N°1420, Courrier international SA, Paris, 18 janvier 2018, p.17 (ISSN 1154-516X) (article original paru dans Die Welt du 10 janvier 2018.



Documentaires |




  • Elle s'appelait Françoise, d'Anne Andreu et Mathias Ledoux dans lequel elle parle de sa sœur Françoise Dorléac.


  • Catherine Deneuve, belle et bien là, d'Anne Andreu (diffusé le 11 avril 2010 sur Arte).


  • Je veux voir de Khalil Joreige et Joana Hadjithomas - Catherine Deneuve et Rabih Mroué (en) évoluent au Liban.



Article connexe |


  • Yves Saint Laurent (dernier défilé)


Liens externes |



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  • Ressources relatives à l'audiovisuel : AllMovie • Allociné • BFI Filmography • British Film Institute • César du cinéma • Ciné-Ressources • Internet Movie Database • Metacritic • Oscars du cinéma • Rotten Tomatoes • UnifranceVoir et modifier les données sur Wikidata


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