Le Brébant





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Image illustrative de l’article Le Brébant
La terrasse du Brébant à l'heure de la fermeture, photo de l'agence Meurisse, 1933.
Présentation
Pays France
Ville

Paris
Adresse
32 boulevard Poissonnière
75009 Paris
Fondation
1865

Le Brébant est un café-restaurant parisien situé 32 boulevard Poissonnière, Paris 9e. Fondé en 1865, il fut célèbre pour les dîners qu'y organisaient des personnalités et des membres de l'élite intellectuelle et artistique parisienne.




Sommaire






  • 1 Histoire du Brébant


    • 1.1 Les débuts du Brébant


    • 1.2 1871 : une médaille en l'honneur du restaurateur Brébant


    • 1.3 1893 : l'héritier du café Tortoni




  • 2 Les dîners artistiques et littéraires du Brébant


    • 2.1 Le dîner Bixio


    • 2.2 Le dîner du Bœuf nature


    • 2.3 Le dîner du Canard aux navets


    • 2.4 Le dîner des Parisiens


    • 2.5 Le dîner des Poètes ou dîner de l'Homme à la Bêche


    • 2.6 Le dîner des Quatre Saisons


    • 2.7 Le dîner des Rigobert


    • 2.8 Le dîner des Spartiates


    • 2.9 Le dîner de la Vrille




  • 3 Les goguettes du Brébant


    • 3.1 La goguette des Gnoufs-Gnoufs


    • 3.2 La goguette du Poulet sauté




  • 4 Notes et références


  • 5 Sources


  • 6 Annexes


    • 6.1 Article connexe


    • 6.2 Lien externe







Histoire du Brébant |


Le titre de la Vrille est le résultat d'un jeu de mots : fondé au mois d'avril, il prit le nom de Diners de l'avril, pour arriver ensuite par une plaisanterie facile à : la Vrille.Il était également le lieu de rendez-vous de plusieurs goguettes.[réf. nécessaire]



Les débuts du Brébant |


À son adresse boulevard Poissonnière une série de cafés se succédèrent : le café des Grands Hommes, le café Mathon, le café d'Allez. En 1865, naît enfin l'hôtel restaurant Brébant célèbre pour ses dîners fastueux[1].


Brébant, qui a donné son nom à l'établissement, est un chef-cuisinier très renommé. En 1869, Hippolyte Poulain, le secrétaire de la goguette du Poulet sauté, parle ainsi de lui dans un article : « Brébant, le maître-queue, le général en chef des restaurants[2] ».



1871 : une médaille en l'honneur du restaurateur Brébant |






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Après les sièges de Paris en 1870-1871, d'heureux épicuriens habitués des tables de chez Brébant ont fait frapper une médaille en son honneur. Car ce restaurateur les a régalés durant les sièges de 1870-1871. Ce dont s'indigne Jean Jaurès dans son Histoire socialiste de la Révolution française. Cette médaille offerte au restaurateur Brébant par un petit groupe de célébrités parisiennes au nombre desquelles Théophile Gautier, Edmond de Goncourt et Ernest Renan porte à l'avers le texte suivant : « Pendant le siège de Paris quelques personnes ayant accoutumé de se réunir chez M. Brébant tous les quinze jours ne se sont pas une fois aperçues qu'elles dînaient dans une ville de deux millions d'âmes assiégées 1870-1871 ».


1880 : le dîner de Nana


Dans Nana (1880), Émile Zola décrit un dîner organisé chez Nana : « Depuis le matin, Zoé avait livré l'appartement à un maître d'hôtel, venu de chez Brébant avec un personnel d'aides et de garçons. C'était Brébant qui devait tout fournir, le souper, la vaisselle, les cristaux, le linge, les fleurs...dédaignant d'aller au restaurant, elle avait préféré faire venir le restaurant chez elle…. Elle voulait fêter son grand succès d'actrice, par un souper dont on parlerait. »


1889 : le Brébant de la Tour Eiffel


Durant l'exposition universelle de Paris de 1889, le premier étage de la toute nouvelle tour Eiffel accueille plusieurs restaurants fameux, dont une succursale du Brébant[3].



1893 : l'héritier du café Tortoni |


En 1893, lorsque le café Tortoni de Paris ferme ses portes, l’International Herald Tribune du 30 juin annonce : « Tortoni a disparu de Paris aujourd’hui. Le café du coin du boulevard des Italiens et de la rue Taitbout, renommé pendant plus d’un siècle comme le haut lieu des grands noms de la littérature, des arts, et de l’aristocratie, sera remplacé par le café Brébant. »



Les dîners artistiques et littéraires du Brébant |






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Les noms de plusieurs d'entre eux ont été conservés.



Le dîner Bixio |


Le dîner Bixio porte le nom de son fondateur Jacques Alexandre Bixio, agronome et homme politique français d'origine italienne.


Auguste Lepage parlant de ce dîner écrit en 1884 : « ce dîner ne réunissait que de grandes individualités appartenant à la finance ou à l'industrie. Mais M. Bixio était un éditeur intelligent et un lettré ; toutes les sommités de la science, de la littérature et de l'art firent partie du dîner, qui devint une succursale de l'Institut. »


Il ajoute que le prestige de ses membres fait que le dîner Bixio est familèrement appelé : le dîner académique[4].


Ce dîner rassemblait entre autres : Claude Bernard, Prosper Mérimée, François Ponsard, Sainte-Beuve, le docteur Armand Trousseau, Louis Perrot, Théodore de Lagrené, Ad. Richard, Alexandre Dumas père, Eugène Delacroix, Fromental Halévy, Charles-François Marchal, Hippolyte-Guillaume Biesta, Auguste Villemot (qui avait été chef de cabinet de Jacques Alexandre Bixio lors de son très bref passage au gouvernement en décembre 1848[5]), Maurice Bixio, fils de Jacques Alexandre Bixio, Joseph Bertrand, membre de l'Institut, Victor Borie ancien secrétaire général du Comptoir national d'Escompte, maire du sixième arrondissement de Paris, le général Enrico Cialdini, duc de Gaëte, ex-ambassadeur d'Italie en France, Pierre-Armand Donon, directeur de la Société des dépôts et comptes courants, Camille Doucet, secrétaire perpétuel de l'Académie française, Alexandre Dumas fils, Ernest Legouvé, John Lemoine, Eugène Labiche, Victorien Sardou, de l'Académie française, Henri Lavoix, de la Bibliothèque nationale, qui a publié un petit volume luxueusement imprimé sur les premières représentations du Misanthrope, Victor Lefranc, ministre de l'intérieur sous la présidence de Thiers, Émile Perrin, ancien directeur de l'Opéra, puis directeur de la Comédie-Française, Charles Garnier, l'architecte de l'Opéra, le chevalier Artum, diplomate italien, Costantino Nigra, ancien ambassadeur d'Italie à Paris, François-Joseph Regnier, de la Comédie-Française, le peintre Ernest Meissonnier, Ivan Tourgueniev, Edmond Joubert, Camille Depret, le docteur Henri Guéneau de Mussy, fils du célèbre médecin de ce nom qui suivit dans l'exil la famille d'Orléans, Richard Liebreich, Frédéric Szarvady, écrivain hongrois[6].



Le dîner du Bœuf nature |


Auguste Lepage écrit en 1884 à propos du dîner du Bœuf nature[7] :


Ce dîner a un titre tout naturaliste, il n'est donc pas étonnant que M. Zola et ses disciples en aient fait partie. Il existe depuis 1864, mais à cette époque il n'avait pas l'importance qu'il a acquise depuis et ensuite reperdue.

On se réunit au café Procope, ensuite chez Laffitte, rue de Taranne — aujourd'hui boulevard Saint-Germain. Vers 1876 on retourna au Procope que l'on quitta tout à fait pour aller s'échouer chez Brébant.

C'était d'abord une réunion d'intimes, d'Aix ou des environs ; Émile Zola, Paul Alexis, Antony Valabrègue, Maurice Coste ; Marius Roux et Béliard.

Les lettres d'invitation ou de convocation avaient en tête un petit bœuf. La gaîté la plus franche a toujours été la note des dîners du Bœuf Nature.

Le mardi 9 avril 1878, Joris-Karl Huysmans, dans une lettre à Hannon parle du dîner du Bœuf nature : « …hier au dîner du bœuf nature où nous nous égayâmes fort, sous la présidence de Flaubert et qui s'est terminé dans un bon bourdel [sic] où Maupassant s'est livré en public à un formidable gamahuchage [8]. »


Ont fait partie du dîner : Maurice Bouchor, Paul Bourget, François Coppée, Luigi Gualdo[9]. Sont arrivés en 1878 : Léon Hennique, Joris-Karl Huysmans, Guy de Maupassant, Armand d'Artois, et ensuite Louis de Fourcaud[10], Henri Céard, Paul Alexis. Ont été aussi du Dîner : Marius Roux, Albert Dethez, Paul Haag[11], Alexis-Louis Orsat[12], Gustave Flaubert, les peintres paysagistes Jean Desbrosses[13] et Édouard Béliard, Edmond Duranty et Maurice Coste secrétaire du dîner.



Le dîner du Canard aux navets |


Le dîner du Canard aux navets était une société festive, culturelle et littéraire qui réunissait tous les mois durant une partie du XIXe siècle un groupe significatif de représentants de l'élite intellectuelle et artistique parisienne.


Félix Ribeyre parle du diner du Canard aux navets dans la biographie qu'il a consacré à son ami le caricaturiste Cham[14] :


Mais ceux qui ont eu la bonne fortune de voir Cham dans tout l'épanouissement de sa verve éclatante, dans toute l'expansion de sa fantaisie intarissable, ce sont les convives d'un diner qui avait lieu tous les mois chez Brébant, sous la dénomination de diner du Canard aux navets.

C'est, croyons-nous, M. Henri Meilhac qui avait eu l'idée de réunir dans un repas mensuel un groupe d'amis. Il communiqua son projet à l'aimable docteur Ricord, qui, en vertu du proverbe : « Qui se ressemble s'assemble », a toujours recherché la société des hommes d'esprit, et l'on choisit naturellement les salons de Brébant pour ces réunions gastronomiques et amicales, dont M. Ludovic Halévy fut élu secrétaire perpétue{{|}}l.

Les convives étaient : MM. Eugène Labiche, docteur Ricord, Sarcey, Cham, Gondinet, Henri Meilhac, Gérôme, Edmond About, Ludovic Halévy, Chavette, le commandant Henri Rivière, Detaille, colonel Duhesme[15], Got, Bischoffsheim, Charles Garnier, Camille du Locle, Cléry[16] et quelques autres. En tout vingt convives, vingt hommes d'esprit.

On s'était préoccupé tout d'abord de l'organisation du dîner, sauf à le baptiser plus tard. Mais le titre fut trouvé dès le premier dîner. Voici comment. On sait que M. Charles Garnier, l'habile architecte de l'Opéra, rime assez volontiers quelques couplets au dessert. A la première réunion qui eut lieu chez Brébant, il improvisa la fable suivante, intitulée : les Deux Canards :


Un canard, au bas d'une échelle,
Dans une mare barbotait.
Tout en haut, et battant de l'aile,
Un autre canard était.
Le canard d'en bas, le plus sage.
Se ferait moins mal s'il tombait.
Le canard bas avait donc l'avantage
Que le canard haut n'avait pas.



L'explosion de fou rire qui accueillait ce calembour monumental[17] dicta le choix du titre. Le dîner s'appela « le dîner du Canard aux navets », et, séance tenante Cham dessina le croquis du menu représentant un canard qui se sauve et que poursuit une bande de navets avec des physionomies expressives.

Ajoutons qu'à tour de rôle chacun des convives devait raconter une histoire, un conte si l'on aime mieux; lorsque le tour de Cham arrivait, on pense si l'on passait un joyeux quart d'heure autour de la table du dîner du Canard aux navets.


Le dîner des Parisiens |


Il s'agit d'une société de jeunes artistes habitués des guinguettes du bord de la Marne. Elle a été fondée par deux artistes : le peintre Jean Desbrosses, élève d'Antoine Chintreuil, et le poète Léon Duvauchel.


« Pour faire partie des Parisiens, il faut être né à Paris. L'hiver, la tribu quitte les rives de la Marne pour le boulevard et tient ses séances chez Brébant » écrit Auguste Lepage en 1884[18].


Parmi les Parisiens, on trouve Gustave Joseph Noël[19], peintre céramiste, Léon Brémont, artiste du théâtre de l'Odéon, Marc Chautagne, compositeur de musique, Édouard Doyen, chansonnier[20], Henri Saintin, peintre paysagiste[21], Jules Valadon, portraitiste[22], Albert Lefeuve, Félix Frank, Gustave Debrie, sculpteur[23], Charles Delacour et Ludovic Darthies[24], journalistes, Félix-Joseph Barrias, peintre et illustrateur élève de Léon Cogniet, Adrien Sauzay, peintre[25], Georges Nardin, poète[26].



Le dîner des Poètes ou dîner de l'Homme à la Bêche |





L'Homme à la Bêche.


Auguste Lepage écrit en 1884[27] :


Le dîner des Poètes a lieu tous les mois, chez Brébant, on le nomme plus souvent le dîner de l'Homme à la Bêche, à cause du bonhomme simplement vêtu de cet instrument aratoire qui orne la couverture des livres sortant de la maison Lemerre.

Ce dîner réunit les rimeurs publiés par Lemerre, éditeur étrange, phénoménal, considéré par beaucoup d'imbéciles ayant la prétention burlesque de posséder — toutes leurs facultés — comme ils disent dans leur langage correct, comme un illuminé ne possédant point sa raison et que, dans son intérêt, il fallait orner d'un conseil judiciaire en attendant que, sa folie s'accentuant, on le conduisit chez le docteur Blanche.

Au nombre des poètes présents à ce dîner, on trouve : Théodore de Banville, Leconte de Lisle, François Coppée, Gabriel Marc[28] et Albert Mérat.



Le dîner des Quatre Saisons |


Le dîner des Quatre Saisons compte parmi ses habitués beaucoup de célébrités. Il réunit des artistes. C'est le groupe des amis du peintre Charles-François Daubigny qui a fondé cette réunion artistique. Le fils de Charles-François Daubigny, Karl Daubigny, en est le président.


Au nombre des artistes représentés dans ce dîner on trouve les peintres paysagistes Eugène Lavieille, Eugène Damoye, Eugène Berthelon, Octave de Champeaux, Louis Lemaire[29], Frédéric Henriet qui est aussi écrivain, le poète André Theuriet, les sculpteurs Charles Desouches[30], Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume, les peintres d'histoire et de genre Pierre-Édouard Frère, Émile Bin, Augustin Feyen-Perrin, Auguste Marie Boulard, son fils, l'aquafortiste Auguste Boulard, le graveur dessinateur Ernest Boetzel, Auguste Steinheil et son fils Adolphe Steinheil, Albert Maignan et Paul Henri Regereau[31].


En 1884, Auguste Lepage remarque la présence d'un célèbre photographe et la gaité des réunions[32] :



Étienne Carjat en fait aussi partie. Il y a obtenu un grand succès, non en montrant ses photographies qui sont très belles et que chacun connaît, mais en chantant une chanson bretonne, le Biniou, ce chant rappelle la manière de Pierre Dupont. Carjat dit aussi avec beaucoup d'esprit — ce qui ne nous surprend pas — un récit naturaliste... très naturaliste.

Beaucoup de tapage, des vers, des chansonnettes et entre-temps des scies fort drôles et beaucoup de cordialité. On se réunit chez Brébant.


Le dîner des Rigobert |


Il existait aussi des réunions d'artistes baptisées le dîner des Rigobert. Fondé en 1878, le dîner des Rigobert se réunit d'abord chez Brébant, puis chez Noël, passage des Princes. Le nom pittoresque de ce dîner a pour origine qu'en cherchant comment le nommer on ne trouvait pas, lorsqu'on s'aperçut que le saint du jour était Rigobert. Le nom fut aussitôt adopté.


En 1884, Auguste Lepage écrit à propos des Rigobert[1],[33] :


Les dîners des Rigobert sont très gais ; on y dépense beaucoup d'esprit, on y dit pas mal de bêtises et jamais on ne s'occupe de choses sérieuses, ce qui est le comble de l'esprit. Si, par hasard, une question grave est imprudemment mise en circulation, elle est aussitôt étouffée sous les rires et les plaisanteries.

Une chose sérieuse est sortie du dîner, c'est la Société des Aquarellistes français. Cela vaut mieux que d'avoir disputé sur la politique, la religion ou... sur le règlement du Salon. Aussi la Société ne songe pas à se dissoudre ; les artistes sont satisfaits et Noël est joyeux.

Cette gaieté des Rigobert n'aurait-elle pas pour cause l'excellence des mets et la qualité des vins qui leur sont fournis ?

Voici la liste complète des sociétaires donnée par Auguste Lepage en 1884 ; Jean-Georges Vibert, Édouard Detaille, Jules Worms, Alphonse de Neuville, Alexandre-Louis Leloir, Eugène Le Roux, Roger-Joseph Jourdain, Ernest Ange Duez, François-Marie Firmin-Girard, Alphonse Hirsch[34], Maurice Courant[35], de Gironde, Jean-Richard Goubie, Pierre-Paul-Léon Glaize, Charles Édouard Delort, Auguste Poirson[36], Ulysse Butin. Après leurs succès au Salon, on demanda à Jean Béraud, Paul Mathey, Gustave Jacquet et, en dernier lieu, à Jules Bastien-Lepage, de vouloir bien faire partie de la Société. Alphonse Hirsch[34], fut nommé secrétaire et on n'élut pas de président : ce rouage parut inutile.



Le dîner des Spartiates |


Sous le Second Empire, le dîner présidé par Sainte-Beuve, porte son nom. Pour faire partie des Spartiates il faut être reçu à l'unanimité, ce qui n'est pas toujours facile. Les réunions sont mensuelles[37].


Ont fait partie des Spartiates : les frères Goncourt, Jules et Edmond, ainsi que Paul de Saint-Victor, Arsène Houssaye et son fils Henry, Paul Lacroix, plus connu comme P. L. Jacob ou le Bibliophile Jacob, Paul Dalloz, directeur du Moniteur universel, Jules Valfrey, Francis Magnard, rédacteur en chef du Figaro, Gustave de Molinari et Firmin Joussemet, du Journal des Débats, Robert Mitchel, ancien rédacteur en chef du Constitutionnel, Jules Claretie, chroniqueur du Temps, le romancier Fortuné de Boisgobey. Des militaires, des hommes politiques, des diplomates, le général Isidore-Pierre Schmitz, chef d'état-major du général Trochu pendant le siège de Paris de 1870-1871[38], Agénor Bardoux, ancien ministre de l'Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts, Costantino Nigra, qui a été ambassadeur d'Italie à Paris, Robert Lytton, vice-roi des Indes, le prince Alexandre Galitzine.


Auguste Lepage note en 1884 à propos des Spartiates[39] :


Disons que ces hommes sérieux s'occupent de tout excepté des choses sérieuses. La liberté de langage la plus absolue règne dans ces réunions ; on s'occupe de potins, de scandales, et chacun donne les détails les plus complets sur les mystères des boudoirs des femmes en vue.

Ces joyeusetés rabelaisiennes amusent plus que le développement de projets de Constitutions ou les discussions sur la réforme de la magistrature.

Le jour où le dîner deviendra solennel il aura vécu, car ses statuts auront été violés comme un simple serment politique.


Le dîner de la Vrille |


Ce dîner a été fondé en 1879, et la première réunion a eu lieu chez Notta, le 22 avril de la même année. En 1884, il est précisé par Auguste Lepage que le dîner a lieu le 22 de chaque mois chez Brébant. Les cartes de convocation sont ornées d'une
eau-forte encadrant un quatrain ou un sonnet. Pendant la belle saison, on se réunit au Bas-Meudon, mais, du 15 juin au 15 septembre, les artistes étant en villégiature, les réunions sont suspendues.


Le dîner de la Vrille ne compte que quarante membres — comme l'Académie française — qui s'intitulent, jeunes. Pour en faire partie il faut être peintre, graveur, sculpteur, architecte, littérateur ou musicien ; c'est une condition qui n'admet pas d'exception.


En 1884, Auguste Lepage indique à propos de la Vrille : président Roger-Ballu, inspecteur des beaux arts, vice-président Jules Garnier, peintre, secrétaire Gustave Toudouze, homme de lettres, lauréat de l'Académie, auteur de plusieurs romans. En font encore partie : Henri Pille, aqua-fortiste, Ernest Ange Duez, décoré en 1880, Antoine Guillemet, décoré à la même époque, les deux frères Hillemacher : Paul Hillemacher et Lucien Hillemacher, fils du peintre Eugène Ernest Hillemacher, tous les deux musiciens. Le plus jeune, Lucien, suivant les traces de son frère, a remporté, en 1880, le prix de Rome. Eugène-André Champollion, aqua-fortiste, médaillé en 1879, Alfred Roll, peintre, Pierre Emmanuel Damoy, le paysagiste, Frantz Jourdain, architecte, Aimé Morot, peintre, qui a obtenu la médaille d'honneur du Salon de 1880 pour son tableau le Bon Samaritain, Léon Barillot, animalier, médaillé en 1880, Jules-Frédéric Ballavoine, médaillé à la même date, Léon Couturier et Dusseaux, peintres de sujets militaires, le statuaire Jules-Isidore Lafrance, le poète Jean Aicard, Louis de Fourcaud, rédacteur du journal Le Gaulois[10], Gustave Goetschy[40], etc.



Les goguettes du Brébant |


Au Brébant au moins deux goguettes tenaient leurs réunions.[réf. nécessaire]



La goguette des Gnoufs-Gnoufs |


Un article paru en 1869 indique que la goguette des Gnoufs-Gnoufs se rassemble à l'époque chez Brébant le 3 de chaque mois. Elle regroupe alors des vaudevillistes fameux, au nombre desquels Eugène Labiche, Clairville, Eugène Grangé, Cogniard, Lefranc, Adolphe Cholet. Alexandre Flan fit partie de ses invités[41].



La goguette du Poulet sauté |


En 1869, la goguette du Poulet sauté se rassemble chez Brébant le premier mercredi de chaque mois. Elle compte notamment parmi ses membres Paul Henrion, Jules David, Bourdin, Eugène Nyon, Gustave Aimard, Alexandre Flan, Armand Lapointe[42].



Notes et références |




  1. a et bLe Boulevard Montmartre, sur le site passagejouffroy.free.fr


  2. Les dîners chantants, Le Poulet sauté, La Chanson illustrée, 1re année, numéro 36, 1869, p. 3, 2e colonne.


  3. [%22FR212316101-menus_026_MII2897%22,false,%22%22} Voir un menu du Brébant de la tour Eiffel pour le dîner du 18 juillet 1889.


  4. Auguste Lepage, opus cité., p. 141.


  5. Théophile Denis, « Un cimetière de papier », dans : Anatole Alès (dir.), Comme chez Nicolet : récits, contes et nouvelles, Paris, Dentu, 1885, p. 168-170.


  6. Frédéric Szarvady (1822-1882), Kossuthiste, littérateur, musicien et homme politique hongrois.


  7. Auguste Lepage opus cité, pp. 285 et 290.


  8. Lettre de Joris-Karl Huysmans à Hannon en date du 10 avril 1878, catalogue de vente, Succession Alfred Dupont, 30 octobre 1987. Cité par : http://flaubert.univ-rouen.fr/correspondance/chr78.php


  9. Voir une étude de Pierre de Montera sur Luigi Gualdo.


  10. a et bNotice data de la BNF sur Louis de Fourcaud, critique d'art et professeur à l’École des beaux-arts de Paris.


  11. Voir la notice data de la BNF sur Paul Haag.


  12. Voir la notice data de la BNF sur Alexis-Louis Orsat.


  13. Notice sur le peintre Jean Desbrosses sur la base d'informations du musée d'Orsay.


  14. Félix Ribeyre Cham, sa vie et son œuvre, E. Plon, Nourrit et Cie, imprimeurs-éditeurs, Paris 1884, pp.239-241.


  15. Voir la photo et la biographie du colonel Gaston Duhesme.


  16. Léon Cléry (1831-1904), avocat et homme de lettres : il a écrit des articles dans Le Temps et Le Journal du Palais, et rédigé ses souvenirs.


  17. Le calembour est dans le dernier vers : le « canard haut n'avait », qui se lit comme : « le canard aux navets », célèbre recette de cuisine.


  18. Auguste Lepage Les diners artistiques et littéraires de Paris, Bibliothèque des Deux-Mondes, Frinzine, Klein et Cie, éditeurs, Paris 1884, p. 216. Les noms rapportés dans ce livre sont parfois mal retranscrits. Par exemple Chautagne est déformé en Chantagne. Il est présenté comme « musicien », alors qu'il est compositeur de musique. Ou encore le comédien Brémont, du théâtre de l'Odéon, voit son nom déformé en « Brimont ».


  19. Voir une biographie de Gustave Joseph Noël.


  20. Voir une chanson d’Édouard Doyen, musique de Jean-Marc Chautagne.


  21. Notice d'informations sur le peintre Henri Saintin sur la base des Musées Midi-Pyrénées.


  22. Notice d'informations sur le peintre Jules Valadon sur le site Internet du musée d'Orsay.


  23. Gustave Debrie (1842-1932), auteur notamment en 1888 du buste en pierre de Pierre-Paul Prud'hon installé sur la façade de l'orangerie du jardin du Luxembourg à Paris.


  24. Voir une biographie de Émile Louis Guillaume, dit Ludovic de Francmesnil, Ludovic d’Arthies.


  25. Voir la fiche sur le peintre Adrien Sauzay sur la base d'informations du musée d'Orsay.


  26. Notice sur Georges Nardin reproduite dans Wikisource.


  27. Auguste Lepage opus cité : p. 347 et p. 341.


  28. Gabriel Marc est notamment l'auteur du poème Sérénade, mis en musique par Henri Duparc en 1869.


  29. Page Internet sur le peintre Louis Lemaire.


  30. Charles Desouches est notamment l'auteur du médaillon en bronze ornant la tombe du docteur Lasegue au cimetière de Châtillon.


  31. Notice en anglais sur Paul Henri Regereau.


  32. Auguste Lepage, opus cité, p. 275.


  33. Auguste Lepage Les diners artistiques et littéraires de Paris, Bibliothèque des Deux-Mondes, Frinzine, Klein et Cie, éditeurs, Paris 1884, pp. 181-184.


  34. a et bVoir le portrait du peintre Alphonse Hirsch (1843-1884) par Edgar Degas, sur le site de l'INHA.


  35. Maurice Courant (1847-1926), peintre, élève d'Ernest Meissonnier.


  36. Auguste Poirson, peintre (1836-1896).


  37. Auguste Lepage Les Spartiates, Les diners artistiques et littéraires de Paris, p. 46.


  38. Isidore-Pierre Schmitz né le 21 juillet 1820 à Neuilly-sur-Marne, général de division, grand croix de la légion d'honneur, major général des armées de Paris (1870-71). Une rue du centre ville de Neuilly-sur-Marne porte aujourd'hui son nom.


  39. Auguste Lepage, opus cité, p. 45.


  40. Gustave Goetschy était un journaliste et critique d'art très connu à l'époque où il est mentionné par Auguste Lepage dans son livre Les dîners artistiques et littéraires de Paris.


  41. La Chanson illustrée, 2 mai 1869, numéro 6, page 2, La Chanson illustrée, 9 mai 1869, numéro 7, page 3.


  42. La Chanson illustrée 1re année, numéro 34, numéro 35 et numéro 36.



Sources |



  • Auguste Lepage Les diners artistiques et littéraires de Paris, Bibliothèque des Deux-Mondes, Frinzine, Klein et Cie, éditeurs, Paris 1884.


  • Bloc-Notes Parisien, Le dîner des Spartiates, Le Gaulois, 17 février 1888, p. 1, 5e et 6e colonnes.


  • Jules Claretie Souvenirs du dîner Bixio, 229 p., préface de Georges Claretie, Eugène Fasquelle éditeur, Paris 1924.

  • Anne Martin-Fugier Convivialité masculine au XIXe siècle : les dîners Bixio et Magny, Cairn-Info, mars 2007.



Annexes |



Article connexe |


  • Dîner Magny


Lien externe |


  • Site Internet du café-restaurant Le Brébant.


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