Théâtre Michel (Saint-Pétersbourg)
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Lieu | Saint-Pétersbourg |
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Coordonnées | 59° 56′ 16″ nord, 30° 19′ 46″ est |
Inauguration | 1833 |
Site web | http://www.mikhailovsky.ru |
Géolocalisation sur la carte : Saint-Pétersbourg
Théâtre Michel (Saint-Pétersbourg) |
Le théâtre impérial Michel (en russe Михайловский Театр), ou « théâtre français de Saint-Pétersbourg » fut nommé en l'honneur du grand-duc Michel, fils puîné de Paul Ier, dont le palais Michel (ou Mikhaïlovsky Dvorets) se trouve à proximité et abrite aujourd'hui le Musée Russe de Saint-Pétersbourg.
Sommaire
1 Théâtre
2 Opérettes
3 Après la révolution
4 Notes et références
5 Bibliographie
Théâtre |
Le théâtre ouvrit le 8 novembre 1833[1] pour accueillir des troupes françaises - et parfois allemandes - qui recevaient des contrats de deux à cinq ans en moyenne. Les pièces françaises du répertoire classique, mais aussi moderne, y seront jouées jusqu'en 1918, pour un public alors francophone qui se composait de la famille impériale et de l'aristocratie, mais aussi de l'intelligentsia, des étudiants et bien sûr de la colonie française pour laquelle l'amphithéâtre était réservé. Léon Tolstoï y vint dans sa jeunesse, ainsi que Tchaïkovski et son frère Modeste, amis personnels de Lucien Guitry.
À partir des années 1870, le théâtre accueillit en permanence une troupe française, recevant alors son nom de « théâtre français ». Le père de Sacha Guitry, dont le parrain était Alexandre III, Lucien Guitry en fut une des grandes figures.
Le théâtre avait la réputation de jouer pour le public de la haute société des pièces légères dans le genre vaudeville, mais petit à petit le répertoire comprit les pièces les plus célèbres des auteurs de l'époque, comme Victor Hugo, Alfred de Musset, Eugène Scribe, Alexandre Dumas fils, Victorien Sardou, Edmond Rostand, et bien sûr Molière ou Beaumarchais. La fameuse pièce de Musset Un caprice y fut jouée pour la première fois en 1843, quatre ans avant qu'elle ne fût créée en France[2]. Mlle Allan-Despréaux, qui l'avait découverte dans une traduction russe, interprétait le rôle en français de Mme de Léry et le reprit ensuite à son retour à Paris, faisant connaître la pièce au public du Théâtre-Français.
Les grands acteurs de l'époque y vinrent, comme : Marie Delaporte d'octobre 1868 à 1874[3], Sarah Bernhardt en 1881, 1892 et 1908. Elle fit aussi des tournées triomphales dans d'autres villes de Russie.
Il y eut au début Jean-Baptiste Bressant qui joua les plus grandes pièces de 1838 à 1846, ainsi que Francisque Berton. Dans les emplois de grandes coquettes, on trouvait Mademoiselle Allan-Despréaux, ou Mademoiselle Arnould-Plessy, amie intime de George Sand et sociétaire de la Comédie-Française : Le tsar Nicolas Ier fut un admirateur de son talent et dans la loge impériale, il avait fait mettre une statue représentant la célèbre actrice.
Une des plus célèbres tragédiennes du XIXe siècle, Rachel, fut invitée par Nicolas Ier, qui l'avait vue en tournée à Potsdam, à venir au théâtre Michel en 1853. Elle fit sensation à Saint-Pétersbourg et prolongea son séjour en Russie en se produisant au printemps 1854 à Moscou.
Opérettes |
C'est à cette époque que le théâtre Michel élargit ses productions à un nouveau genre très en vogue, celui de l'opérette ou de l'opéra-comique. Orphée aux enfers d'Offenbach fut monté en 1859 (au début dans un autre théâtre, car le théâtre était alors en travaux) avec Mlle Augustine Devéria dans le rôle principal. L'opérette devint un genre très prisé dans toute l'Europe, et les pétersbourgeois en étaient férus. Alexandre II aimait Offenbach et il assista au théâtre Michel à la première, le 9 avril 1866, de La Belle Hélène qui rencontra un succès mémorable.
Toutes les cantatrices françaises de renom, pendant cette seconde moitié du XIXe siècle, vinrent se produire au théâtre Michel ou au théâtre de l'Opéra-Bouffe, place Alexandrinskaïa, d'Hortense Schneider (particulièrement prisée dans La Périchole et La Belle Hélène) à Anna Judic, venue en 1874.
Dans les années 1890, lorsque le théâtre Mariinsky fut en travaux, on y joua des opéras ou des ballets. Chaliapine chanta sur la scène du théâtre Michel et Mathilde Kschessinska y dansa.
Après la révolution |
La troupe française dut quitter la Russie bolchévique le 3 mars 1918 et le théâtre devint le théâtre Maly Operny Teatr (petit théâtre d'opéra). Pendant les années 1920-1930 qui furent fécondes en nouvelles expérimentations, on y produisit des spectacles musicaux. Dmitri Chostakovitch y fit ses débuts. La première mondiale de son opéra Lady Macbeth de Mtsensk fut bien accueillie par un public cultivé, ainsi que la première de Guerre et Paix de Serge Prokofiev en 1946.
De 1989 à 2001, le Maly Operny Teatr fut renommé théâtre Moussorgsky. Il a retrouvé son nom de théâtre Michel depuis.
Le célèbre danseur Farouk Rouzimatov est nommé en 2007 directeur artistique du ballet du théâtre Michel. Nacho Duato lui succède en 2012.
Notes et références |
Par décret de Nicolas Ier
Ariane Charton, Alfred de Musset, Gallimard, collection Folio biographie, 2010
Montgeron Mag, février 2014, n°194, p.23.
Bibliographie |
- Alla Nikolaïevna Tchesnokova, Les étrangers et leurs descendants à Saint-Pétersbourg, éditions Satis, Saint-Pétersbourg, 2003 (ru).
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