Système international d'unités





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Le Système international d'unités (abrégé en SI), inspiré du système métrique[1], est le système d'unités le plus largement employé au monde ; mais il n'est pas officiellement utilisé aux États-Unis, au Liberia et en Birmanie[2]. Il s’agit d’un système décimal (on passe d’une unité à ses multiples ou sous-multiples à l’aide de puissances de 10) sauf pour la mesure du temps et d'angle. C’est la Conférence générale des poids et mesures, rassemblant des délégués des États membres de la Convention du Mètre, qui décide de son évolution, tous les quatre ans, à Paris[3]. L’abréviation de « Système international » est SI, quelle que soit la langue utilisée[4].


La norme internationale ISO 80000-1:2009[5] décrit les unités du Système international et les recommandations pour l’emploi de leurs multiples et de certaines autres unités[6].




Instruments de mesure usuels.




Sommaire






  • 1 Présentation


  • 2 Règles orthographiques et typographiques


  • 3 Histoire et évolutions


    • 3.1 Avant la Révolution française : premières ébauches d'un système d'unités universel


    • 3.2 La Révolution française et la naissance du système métrique


    • 3.3 Évolutions du système métrique au XIXe siècle


    • 3.4 Depuis la fondation de la Convention du Mètre




  • 4 Utilisation dans le monde


    • 4.1 Exceptions notables




  • 5 Notes et références


    • 5.1 Notes


    • 5.2 Références




  • 6 Voir aussi


    • 6.1 Bibliographie


    • 6.2 Filmographie


    • 6.3 Articles connexes


    • 6.4 Liens externes







Présentation |


Articles détaillés : Unités de base du Système international, Unités dérivées du Système international et Préfixes du Système international d'unités.

Le Système international compte sept unités de base, censées quantifier des grandeurs physiques indépendantes[7] possédant chacune un symbole :



























































Grandeur
Symbole
de la
grandeur
Symbole
de la
dimension
Unité SI
Symbole
associé
à l'unité
Masse m M kilogramme kg
Temps t T seconde s
Longueur l, x, r… L mètre m
Température T Θ kelvin K
Intensité électrique I, i I ampère A
Quantité de matière n N mole mol
Intensité lumineuse Iv J candela cd

De ces unités de base on déduit des unités dérivées, par exemple l'unité de vitesse du Système international, le mètre par seconde. Certaines de ces unités possèdent un nom particulier.


Il existe également des préfixes officiels permettant de désigner les unités multiples et sous-multiples d'une unité. Par exemple, le sous-multiple du mètre valant 0,01 m est appelé centimètre (symbole cm) puisque le préfixe correspondant à 10-2 est centi-.




Barre métallique fixée au mur servant de toise quand l'hôtel d'Escoville était, au XIXe siècle, la bourse de commerce de Caen (Calvados)



Règles orthographiques et typographiques |


Les principes de l'écriture des nombres, des grandeurs, des unités et des symboles forment ce que l'on peut appeler la « grammaire » de ces moyens d'expression. Les références normatives sont le Bureau international des poids et mesures[1], la norme internationale ISO 80000-1:2009[8], le fascicule de documentation de l'AFNOR : FD X 02-003 de mai 2013[9].


Les unités ne peuvent être désignées que par leur nom (pouvant varier d'une langue à une autre), ou par leur symbole (international, indépendant de la langue utilisée). Il ne faut pas mélanger les symboles (entités mathématiques) et les noms des unités ; ainsi on écrira toujours « newton par kilogramme » (ou N/kg) et jamais « newton par kg », ni « newton/kg », ni « newton/kilogramme », ni « km/heure ». Sont prohibées les abréviations telles que « sec » pour la seconde (s), « mn » pour la minute (min) ou « cc » pour le centimètre cube (cm3).


Les symboles des unités (et uniquement les symboles) commencent par une majuscule[10] si l'unité dérive d'un nom propre, et une minuscule dans le cas contraire[10],[11]. Ainsi, on peut comparer les symboles du pascal (Pa) et de la seconde (s). La seule exception à cette règle est le symbole du litre, qui peut s'écrire au choix « l » ou « L », pour éviter les confusions[12] avec le chiffre 1 ou la lettre i majuscule (I) selon les polices de caractères utilisées. Les symboles des unités sont toujours écrits en caractères romains[10] quelle que soit la police du texte où ils figurent : ils ne sont pas mis en italique ni suivis d'un point[10]. Ils constituent des entités mathématiques et non des abréviations ; ainsi on écrit « 30 cm » et non pas « 30 cms ».


Toutes les unités, toujours à droite de la valeur, sont par conventions séparées de la valeur par une espace insécable (exceptions faites des symboles des unités sexagésimales d'angle, exemple : 40° 16′ 25″ (symboles prime pour les minutes et double prime pour les secondes) et des degrés d'alcool, exemple : alcool à 90°[13]). Ainsi, on écrit « 30 cm » mais pas « 30cm » ; de même, on écrira « 30,2 °C » mais pas « 30,2°C » ni « 30,2 ° C », le symbole °C étant composé du « ° » et du « C » qui sont, eux deux, indissociables.


Le nom des unités écrit en entier est quant à lui un nom commun : même si l'unité dérive d'un nom propre, la première lettre du nom d'une unité est donc toujours une minuscule (contrairement à son symbole) ; en toutes lettres, le nom d'une unité prend la marque du pluriel. On écrit ainsi trois ampères, deux teslas.


Note : contrairement au cas du kelvin, le nom du degré Celsius (°C) est composé, c'est la première lettre du mot « degré » qui prend la minuscule et la marque du pluriel : on écrit « deux degrés Celsius ».


Les notations de la division et de la multiplication s'appliquent aux symboles des unités dérivées : ainsi on peut écrire le symbole du mètre par seconde m⋅s-1 ou m/s et celui du kilowatt-heure kWh ou kW⋅h. Lorsque deux unités sont multipliées on utilise, entre les symboles, un point à mi-hauteur [⋅][a], conformément à l'usage international et à la place du point sur la ligne [.]. En ce qui concerne la division, tout ce qui est affecté d'un exposant négatif est énoncé à la suite de la barre oblique ou du mot « par » : ainsi, l'unité SI de vitesse est le mètre par seconde (m/s), la forme « mètre seconde » étant incorrecte (elle désignerait le produit d'une distance par un temps). Pour éviter les notations ambiguës, on n'utilise jamais plus d'une barre oblique dans le symbole d'une unité (A/m/s, qui correspond à l'ampère par mètre par seconde, A⋅m-1⋅s-1, pourrait être pris pour A/(m/s), qui correspond à l'ampère seconde par mètre, A⋅s⋅m-1 ou A⋅s/m)[14]. Ainsi la conductivité thermique s'exprime par le watt mètre par mètre carré kelvin, W ⋅ m/(m2 ⋅ K), ou par le watt par mètre kelvin, W/(m ⋅ K). En cas de produit d'unités, on utilise un tiret ou une espace dans le nom de l'unité dérivée. Ainsi, les bonnes orthographes de l'unité dont le symbole est kWh sont kilowatt-heure et kilowatt heure[14]. Dans ces deux cas, chacun des noms d'unités prend la marque du pluriel : kilowatts-heures ou kilowatts heures. En l'absence de trait d'union ou d'espace, seul le deuxième nom d'unité prend la marque du pluriel : wattheures, voltampères. Quand une même unité entre plusieurs fois dans un produit, on peut l'énoncer en faisant suivre son nom selon le cas, des adjectifs « carré », « cube » ou « bicarré », ou des expressions « au carré », « au cube » ou « à la puissance n » :



  • mètre carré, symbole m2 ; pluriel : mètres carrés ;

  • mètre cube, symbole m3 ; pluriel : mètres cubes ;

  • mètre par seconde au carré, symbole m/s2 ;

  • seconde à la puissance moins un, symbole s−1.


Aucune adjonction au symbole d'une unité pour donner une information concernant la nature particulière de la grandeur ou le contexte de mesurage considéré n'est permise : Ueff = 500 V et non U = 500 Veff (« tension efficace exprimée en volts » et non « volts efficaces »). De même, l'appellation « mètre linéaire » ne doit pas être employée, l'adjectif « linéaire » n'apportant aucune notion supplémentaire à l'unité.


Pour former les noms des unités multiples et sous-multiples, des préfixes du Système international sont simplement accolés (sans espace ni tiret) à gauche de l'unité, toujours sans mélanger les symboles (entités mathématiques) et les noms des unités et préfixes : kilomètre (ou km), milliseconde (ou ms). On ne peut pas accoler plusieurs préfixes à une unité (nanomètre mais pas millimicromètre). Ainsi, même si le décanewton (daN) est une unité correcte (qui traduit approximativement l'ancien kilogramme-force), le kilodécanewton (kdaN, qui traduirait la tonne-force) ne l'est pas. De même, un hectopascal (hPa) est un multiple correct de l'unité dérivée, le pascal, mais le kilohectopascal (khPa, qui correspond sensiblement à une pression d'une atmosphère) ne l'est pas.


Note : dans le cas du kilogramme, unité de base qui pour des raisons historiques comporte dans son nom le préfixe « kilo », les multiples et sous-multiples restent formés sur le gramme.



Histoire et évolutions |



Avant la Révolution française : premières ébauches d'un système d'unités universel |




Frontispice de An Essay Towards A Real Character and a Philosophical Language.


La première tentative notable d'établir des unités universelles (c'est-à-dire fondées sur des phénomènes physiques reproductibles) est, dans le monde anglo-saxon, celle de John Wilkins, un scientifique anglais membre de la Royal Society, qui définit en 1668 une longueur puis un volume universel et enfin une masse universelle (celle de la quantité d'eau de pluie contenue dans un cube de côté valant la longueur universelle). La longueur universelle ainsi définie est prise comme valant 38 pouces de Prusse (approximativement 993,7 mm) soit environ celle d'un pendule simple dont la demi-période des petites oscillations est d'une seconde[15].


Vers 1670 Gabriel Mouton, religieux lyonnais, propose une unité de longueur en se basant sur la mesure d'un arc de méridien terrestre. Il définit aussi la série de multiples et sous-multiples d'unité basée sur le système décimal[16].


En 1675, le savant italien Tito Livio Burattini renomme la mesure universelle de John Wilkins en « mètre » (metro cattolico) et en prend pour définition exacte celle du pendule précédemment décrit (et non plus celle de 38 pouces de Prusse), aboutissant ainsi à une longueur de 993,9 mm[17]. Cette valeur dépend cependant de l'accélération de la pesanteur et varie donc légèrement d'un lieu à l'autre.



La Révolution française et la naissance du système métrique |


En 1790, l’Assemblée nationale constituante se prononce, sur proposition de Talleyrand, lui-même conseillé par Condorcet, pour la création d'un système de mesure stable, uniforme et simple, et c'est l'unité de Burattini qui est d'abord adoptée comme unité de base. Mais du fait que la longueur du pendule battant la seconde n’est pas la même selon l’endroit où l'on se trouve, en raison de la différence de gravité selon la distance avec l'équateur (voir supra), c’est finalement une mesure fondée sur la mesure du méridien de la terre qui est choisie en 1793[18]. Cette longueur sera précisée, le 7 avril 1795 (18 Germinal an III), comme étant « la mesure de longueur égale à la dix-millionième partie de l'arc de méridien compris entre le pôle boréal et l'équateur »[19].
Deux savants sont chargés d'effectuer les mesures géodésiques nécessaires, Delambre et Méchain, lesquels vont, durant sept ans, mesurer la distance entre Dunkerque et Barcelone[20].


Avec le mètre sont définies les unités de surface et de volume, l'unité de masse (le gramme), et l'unité monétaire (le franc germinal) : on crée ainsi le système métrique décimal[19], permettant de convertir plus aisément les unités puisque, désormais, pour passer d'une unité à ses multiples (et sous-multiples), il suffit de déplacer la virgule. Dans le même décret, la Convention nationale prévoit la création d'étalons pour le mètre[21]. La définition ainsi choisie est définitivement adoptée le 18 germinal an III (7 avril 1795) par décret de la Convention nationale française[22],[19]. Ce système métrique est alors désigné[Par qui ?] par le sigle MKpS, pour mètre, kilogramme-poids, seconde.


Les étalons du mètre et du kilogramme, en platine, prévus par les décrets de la Convention nationale sont déposés aux Archives nationales de France le 4 messidor an VII (22 juin 1799), ce qui est parfois considéré comme l’acte fondateur du système métrique[23].


Introduit par la décret du 1er vendémiaire an IV (23 septembre 1795)[24], le système métrique est rendu obligatoire en France à l’occasion de son cinquième anniversaire par l'arrêté du 13 brumaire an IX (4 novembre 1800), l'emploi de tout autre système étant interdit. Dans ses mémoires de Sainte-Hélène, Napoléon, qui avait naguère soutenu l'expédition géodésique en vue de déterminer la nouvelle mesure, mais pris conscience de la difficulté d'acclimatation à de nouvelles unités, écrit :



« Le besoin de l'uniformité des poids et mesures a été senti dans tous les siècles ; plusieurs fois les états généraux l'ont signalé […] La loi en cette matière était si simple, qu'elle pouvait être rédigée dans vingt-quatre heures […] Il fallait rendre commune dans toutes les provinces l'unité des poids et mesures de la ville de Paris […] Les géomètres, les algébristes, furent consultés dans une question qui n'était que du ressort de l'administration. Ils pensèrent que l'unité des poids et mesures devait être déduite d'un ordre naturel, afin qu'elle fut adoptée par toutes les nations […] Dès ce moment on décréta une nouvelle unité de poids et mesures qui ne cadra ni avec les règlements de l'administration publique, ni avec les tables de dimensions de tous les arts […] Il n'y avait pas d'avantage à ce que ce système s'étendît à tout l'univers ; cela était d'ailleurs impossible : l'esprit national des Anglais et des Allemands s'y fût opposé […] Cependant on sacrifiait à des abstractions et à de vaines espérances le bien des générations présentes […] Les savants conçurent une autre idée tout à fait étrangère au bienfait de l'unité de poids et de mesures ; ils y adaptèrent la numération décimale […] ils supprimèrent tous les nombres complexes. Rien n'est plus contraire à l'organisation de l'esprit, de la mémoire et de l'imagination […] Enfin, ils se servirent de racines grecques, ce qui augmenta les difficultés ; ces dénominations, qui pouvaient être utiles pour les savants, n'étaient pas bonnes pour le peuple […] C'est tourmenter le peuple pour des vétilles[25] !!! »





Estampe de 1800 montrant l’usage de six nouvelles unités de mesure et leur équivalence avec les mesures anciennes.



Évolutions du système métrique au XIXe siècle |


Dès 1801, la République helvétique tente d'introduire le système métrique, « mais la loi ne fut jamais appliquée » — il fallut attendre 1877. C'est le Royaume-Uni des Pays-Bas (comprenant les actuels Pays-Bas, la Belgique et une partie du Luxembourg) qui l'adopte à nouveau le premier en 1816, sur l'impulsion de son souverain Guillaume Ier des Pays-Bas, quatorze ans avant la révolution française de 1830, qui signe sa réintroduction en France[26].


Le 12 février 1812, Napoléon prend un décret impérial instaurant pour le commerce de nouvelles unités au nom conforme à l'usage ancien, comme aune, toise, boisseau, livre, mais avec de nouvelles valeurs fixées en référence au système métrique, et surtout, autorise pour ces nouvelles unités des fractions non décimales[27].


Après la Restauration française en 1814, Louis XVIII confirme dans un premier temps vouloir poursuivre l'établissement du système métrique, mais sous la pression des plaintes, un arrêté ministériel du 21 février 1816 ordonne la suppression des fractions décimales des poids et mesures, et l'emploi exclusif des mesures « usuelles » pour la vente au détail des denrées et marchandises.


Le système métrique ne fut néanmoins pas abandonné dans l'enseignement et la recherche[28], et petit à petit, on prend conscience qu'il est temps de renoncer aux facilités introduites par le décret de 1812 et de s'en tenir aux unités légales établies par l'arrêté du 13 brumaire an IX. Ce sera l'objet de la loi du 4 juillet 1837[29] signée par Louis-Philippe, qui rend obligatoire l'usage des unités du système métrique à partir du 1er janvier 1840, dans le commerce et dans la vie civile et juridique.


En 1832, Gauss travaille pour l'application du système métrique comme système d'unités cohérent en sciences physiques. Il établit des mesures absolues du champ magnétique terrestre en utilisant un système d'unités fondé sur les unités centimètre, gramme et seconde parfois appelé « Système de Gauss »[23].


Dans les années 1860, Maxwell et Kelvin s’impliquent au sein de la British Association for the Advancement of Science (BA), fondée en 1831, pour la mise en place d'un système d'unités composé d'unités de base et d'unités dérivées. Ceci aboutit en 1874 à la création du « système CGS » fondé sur les unités centimètre, gramme et seconde[23].


Dans les années 1880, la BA et le Congrès international d’électricité, ancêtre de la Commission électrotechnique internationale, s’accordent sur un système d'unités pratiques, parmi lesquelles l’ohm, le volt et l’ampère[23].



Depuis la fondation de la Convention du Mètre |


En 1875, la Convention du Mètre est créée et instaure le Bureau international des poids et mesures (BIPM), le Comité international des poids et mesures (CIPM) et la Conférence générale des poids et mesures (CGPM)[30]. La première CGPM a lieu en 1889 et adopte de nouveaux prototypes pour le mètre et le kilogramme[31]. Le système d'unités consacré est alors le « système MKS », du nom de ses unités de base, le mètre, le kilogramme et la seconde.


En 1901, le physicien Giovanni Giorgi montre qu'il est possible de combiner les unités électriques à celles du système MKS en ajoutant, à ce dernier, une unité électrique. La discussion de cette proposition par des organisations internationales parmi lesquelles l'Union internationale de physique pure et appliquée (IUPPA) et la Commission électrotechnique internationale aboutit en 1946 à l'adoption par le CIPM du « système MKSA », fondé sur le mètre, le kilogramme, la seconde et l'ampère[23]. En 1954, après une enquête du BIPM ayant commencé en 1948, la CGPM entérine l'adoption des unités de base supplémentaires que sont le kelvin et la candela[32].


Il reste alors peu d'étapes avant l'achèvement du système métrique actuel. Tout d'abord, lui donner son nom (« Système international d'unités », avec comme abréviation internationale « SI »); ce qui est fait en 1960[4]. Ensuite, lui adjoindre comme dernière unité la mole, ce qui est fait en 1971[33].


Les unités de base du Système international sont redéfinies lors de la conférence générale des poids et mesures du 13 au 16 novembre 2018 (à Versailles), à partir de sept constantes physiques[34] dont la valeur exacte sera alors « définitivement fixée ». Cette réforme entrera en vigueur le 20 mai 2019[35].



Utilisation dans le monde |




Carte montrant l'année d'adoption du Système international, de la plus ancienne, en rouge, à la plus récente, en vert. Les pays en noir ne l'ont pas encore officiellement adopté.


La plupart des pays du monde ont fait du Système international leur système officiel d'unités. En Asie de l'Est, ce fut au début du XXe siècle[36]. Durant les années 1970, le gouvernement du Canada procède à la conversion au système métrique, sous l'égide de la Commission du système métrique. Cette action (passer officiellement d'un système d'unités national au système métrique) s'appelle métrification.


En 2008, seuls trois pays dans le monde n'ont pas officiellement adopté le Système international : les États-Unis, le Liberia et la Birmanie[2].


Il convient de nuancer en ce qui concerne les États-Unis, signataire de la Convention du Mètre :



  • l'usage du SI y est licite depuis 1866[37],

  • métrologiquement parlant, depuis 1895 et le Mendenhall Order (en), le SI est le système de référence (les grandeurs du système impérial sont définies par rapport aux étalons primaires du système métrique),

  • le SI est le système recommandé par le Metric Conversion Act (en) de 1975,

  • confirmé en 1988 par le Omnibus Foreign Trade and Competitiveness Act,

  • le SI est de plus en plus répandu parmi les scientifiques, la médecine, le gouvernement, et plusieurs secteurs de l'industrie[2].



Exceptions notables |




La sonde Mars Climate Orbiter, perdue en raison d'une confusion de systèmes d'unités.


En France, il existe quelques exceptions notables :



  • en plomberie, les dimensions sont données généralement en fraction de pouce ;

  • la diagonale d'affichage des écrans électroniques (ordinateurs, TV, mobiles, etc.) s'exprime en centimètres, mais les commerçants lui préfèrent souvent l'usage du pouce[38] ;

  • en navigation maritime et aérienne la distance se mesure en milles marins[b] et la vitesse se mesure en nœuds[c] ;

  • les pointures de chaussures dont le calcul est dérivé du SI par une formule dont il est difficile de déterminer l'origine[39].


Au Royaume-Uni, l'usage du système métrique est obligatoire depuis 1897 mais dans certains domaines tels que le commerce[40], la santé publique, la sécurité, l'administration, la signalisation routière et la vente de métaux précieux[41] l'équivalent en unités impériales est toléré.


Aux États-Unis, il est possible de trouver dans la même documentation des données métriques et impériales. Cette utilisation conjointe de deux types d'unités de mesure est à l'origine de la perte de la sonde spatiale Mars Climate Orbiter en septembre 1999.


À cette liste, il faut également ajouter les domaines (aviation, navigation, etc.) dans lesquels les unités non métriques sont d'usage dans certains pays[réf. nécessaire]. Il convient toutefois de bien faire la différence entre l'obligation légale et la tolérance ; de la même manière qu'en France on distingue le droit coutumier, l'usage, et les textes de loi[d].


Au Canada, y compris au Québec, l'usage du système métrique est obligatoire depuis 1975, mais dans la plupart des domaines de la vie quotidienne, du commerce, de la construction, c'est le système impérial qui prédomine (surtout en dehors du Québec). Il est commun que des individus ignorent comment utiliser le système métrique dans le domaine des distances (en dehors du code de la route, où il est appliqué systématiquement) : nombreux sont ceux qui ignorent leur taille en mètres (pieds, pouces) et leur poids en kilogrammes (livres) ; de même il est commun de mesurer les dimensions d'un appartement (pieds-carrés) ou la largeur d'un terrain (pieds) en système impérial.


La plupart des unités de mesures non métriques sont maintenant définies à partir des unités du Système international. Par exemple, le National Institute of Standards and Technology édite une table des définitions des unités de mesure anglo-saxonnes à partir des unités métriques[42].



Notes et références |



Notes |





  1. Caractère Unicode U+22C5 (opérateur point), saisi avec les combinaisons suivantes :
    - Windows (uniquement sous Word) : 22C5 Alt+C,
    - Mac OS : ⌥ Alt+22C5,
    - GNU/Linux : AltGr+⇧ Maj+. ou Ctrl+⇧ Maj+U 22C5.
    On utilise parfois à la place le caractère U+00B7 (point médian) :
    - Windows (valable partout) : Alt+0183,
    - Mac OS : ⌥ Alt+⇧ Maj+F ou ⌥ Alt+00B7.



  2. On dit aussi nautique.


  3. Soit un mille marin par heure. Le mille marin, fixé conventionnellement à 1 852 m, est approximativement égal à la longueur d'un arc correspondant à une minute d'angle de latitude sur un méridien. Unité située en dehors du Système international d'unités, mais qui en est dérivée.


  4. La plupart du temps réglementaires.




Références |




  1. a et bBureau international des poids et mesures 2006.


  2. a b et c(en) appendix g :: weights and measures - CIA.


  3. Conférence Générale des Poids et Mesures sur le site du Bureau international des poids et mesures.


  4. a et b11e Conférence Générale des Poids et Mesures, Résolution 12, 1960.


  5. Liste des normes issues du comité technique responsable des grandeurs et unités.


  6. [Unités SI et recommandations pour l’emploi de leurs multiples et de certaines autres unités].


  7. Bureau international des poids et mesures 2006, p. 21.


  8. Grandeurs et unités - Iso.org.


  9. Principes de l'écriture des nombres, des grandeurs, des unités et des symboles - Boutique.afnor.org.


  10. a b c et d9e Conférence Générale des Poids et Mesures, résolution 7, 1948.


  11. Voir également le décret 75-1200 du 4 décembre 1975 (JO du 23 décembre 1975) annexe au décret, notes préliminaires : unités de base, formation des multiples et sous-multiples, écriture des nombres, noms des unités, symboles.


  12. 16e Conférence Générale des Poids et Mesures, résolution 6, 1979.


  13. Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale, Imprimerie nationale, 2002 ; édition octobre 2007 (ISBN 978-2-7433-0482-9), p. 64-5 et 179-80.


  14. a et bBureau international des poids et mesures 2006, p. 41-42.


  15. (en) John Wilkins, An Essay Towards a Real Character and a Philosophical Language, Part II, chap. VII, 'Of Measure', 1668 [lire en ligne] [PDF].


  16. Chronologie scientifique, technologique et économique de la France p. 91, Danièle et Jean-Claude Clermontel (ISBN 978-2-7483-4682-4).


  17. (it) Tito Livio Burattini, Misura Universale, 1675.


  18. Décret du 9 août 1793 de l'an second de la République disponible sur Gallica.


  19. a b et cDécret du 18 Germinal de l'an troisième de la République française disponible sur Gallica


  20. Ken Adler, Mesurer le monde : l'incroyable histoire de l'invention du mètre, Flammarion, 2005.


  21. Unités de mesure – Le Système métrique – Origines, Quid.


  22. Histoire – Site du Bureau international des poids et mesures.


  23. a b c d et eBureau international des poids et mesures 2006, 1.8 – Note historique, p. 19.


  24. Décrets prononcés dans la séance du premier Vendémiaire de la République française une et indivisible, Décret relatif aux poids et mesures disponible sur Gallica


  25. « Mémoires de Napoléon - Campagnes d'Italie » Chapitre XVII (Journée du 18 Fructidor) écrit par Napoléon Bonaparte (1816-1820) Réédité par Tallandier- Thierry Lentz en octobre 2010.


  26. L’introduction du système métrique dans les Pays-Bas méridionaux in Janus, J. Mertens. Revue internationale de l'histoire des sciences et de la médecine, t. 60, pp. 1-12, 1973 [résumé en ligne].


  27. Arrêté pour l'exécution du décret impérial du 12 février 1812, concernant l'uniformité des poids et mesures, sur bnf.fr.


  28. Isidore Didion Système de notation des diverses unités employées dans les sciences appliquées. – Mémoire de l'Académie nationale de Metz, 1835.


  29. Bulletin des lois de la République française.


  30. [PDF] Convention du Mètre, 1875 [lire en ligne] .


  31. 1re Conférence Générale des Poids et Mesures, Résolution 1, 1889.


  32. 10e Conférence Générale des Poids et Mesures, Résolution 6, 1954, sur bipm.org.


  33. 14e Conférence Générale des Poids et Mesures, Résolution 3, sur bipm.org 1971.


  34. Yaroslav Pigenet, « Ces constantes qui donnent la mesure », CNRS Le journal,‎ 7 septembre 2018(lire en ligne).


  35. Mathieu Grousson, « Mesures: le grand renversement », sur CNRS, 5 septembre 2018(consulté le 28 septembre 2018).


  36. Obligatoire au Siam en 1912, au Japon en 1921 et en Chine en 1923, source : A. Alix, « Le système métrique en Extrême-Orient et aux États-Unis », Annales de Géographie, no 167, année 1921.


  37. The Metric Act of 1866[PDF].


  38. Taille des écrans : pouces et cm, sur lememento.fr, consulté le 9 avril 2017.


  39. Comment calculer sa pointure de chaussure ?, sur culture-generale.fr, consulté le 9 avril 2017.


  40. Vente de bière, de cidre et de lait dans des contenants réutilisables.


  41. (en) The Units of Measurement Regulations 1995 - Legislation.gov.uk.


  42. (en) Guide for the Use of the International System of Units (SI) / NIST Special Publication 811, National Institute of Standards and Technology / Barry N. Taylor, 1995.



Voir aussi |


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Bibliographie |




  • Bureau international des poids et mesures, Le Système international d'unités, Sèvres, France, BIPM, 2006, 92 p. (ISBN 92-822-2213-6, lire en ligne [PDF]) et le supplément 2014 [PDF], mise à jour de la 8e édition de la Brochure sur le SI (2006)

  • Ken Alder, Mesurer le monde : 1792-1799 : L'Incroyable Histoire de l'invention du mètre (traduit de l'anglais par Martine Devillers-Argouarc'h), Paris, Flammarion, 2008, 654 p. (ISBN 978-2-08-121311-1)


  • Denis Guedj, Le Mètre du monde, Paris, Seuil, 2000, 334 p. (ISBN 2-02-040718-3)

  • Henri Moreau, Le Système métrique : Des anciennes mesures au Système international d'unités, Paris, Chiron, 1975, 119 p. (ISBN 978-2-7027-0236-9)

  • Magdeleine Moureau, Guide pratique pour le Système international d'unités : SI, Paris, Éd. Technip, 1996 (2e éd.), 46 p. (ISBN 978-2-7108-0695-0)


  • Arkan Simaan, La Science au péril de sa vie - Les Aventuriers de la mesure du monde, Éditions Vuibert-Adapt, 2001.



Filmographie |



  • Un mètre pour mesurer le monde, film documentaire d'Axel Engstfeld, ARTE, Allemagne, 2010, 55 min [vidéo] (Voir Documentaire Arte)


Articles connexes |




  • Bureau international des poids et mesures

  • Étymologie des noms d'unités de mesure

  • Norme et standard techniques

  • Organisation internationale de normalisation

  • Préfixe binaire

  • Registre international Mémoire du monde

  • Proposition de nouvelles définitions du Système international d'unités


  • Système d'unités naturelles (SUN)


  • Système d'unités atomiques (ua)

  • Système d'unités géométriques

  • Unités de base du Système international




Liens externes |



  • "Système d’unités : une réforme sur mesures", La Méthode Scientifique, France Culture, le 13 novembre 2018


  • « Le système SI d'unités de mesure – 7 unités de base », sur le site entreprises.gouv.fr.


  • Gérard Borvon, Christine Blondel, Le coulomb, l'ampère, le volt, le watt, l'ohm … Quand sont nées les unités électriques ?, sur le site Ampère/CNRS.


  • Jean Dhombres, Résistances et adaptation du monde paysan au système métrique issu de la Révolution, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 1993 sur Persée.

  • Denis Février, Histoire du mètre, DGE




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