Séminaire (catholicisme)





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Le séminaire épiscopal de Vicence date de la première moitié du XVIIIe siècle.


Un séminaire (du latin seminarium, « pépinière », de la racine semin-, « graine, principe vital ») est un établissement d'enseignement supérieur catholique destiné à former des prêtres. Il dispense une formation liturgique, biblique, théologique, philosophique et pastorale. Les étudiants du séminaire sont appelés séminaristes. Certains séminaires sont également des Facultés académiques de philosophie et théologie. Leurs diplômes sont alors reconnus par l'université pontificale (romaine), à laquelle elles sont affiliées. Certains pays, tel l'Allemagne, reconnaissent la valeur universitaire de ces diplômes.




Avertissement : la partie qui suit traite uniquement des séminaires de prêtres catholiques. Pour les autres religions, voir l'article Séminaire (religion).





Sommaire






  • 1 Origine des séminaires catholiques


    • 1.1 En France




  • 2 Petit séminaire et grand séminaire


  • 3 Statistiques mondiales du Vatican


  • 4 Grands séminaires en France


    • 4.1 En région parisienne


    • 4.2 Nord de la France


    • 4.3 Sud de la France




  • 5 Quelques grands séminaires dans le monde


  • 6 Le « Séminaire des barbelés »


  • 7 Formation actuelle dans un grand séminaire


  • 8 Notes et références


  • 9 Voir aussi





Origine des séminaires catholiques |


L'institution des séminaires est un des résultats de la Réforme catholique suscitée par le Concile de Trente (1545 – 1563), qui a généralisé l'expérience réussie des premiers instituts séculiers de formation des prêtres. Le concile a donc prescrit d'améliorer la formation et l'éducation de tout le clergé en créant les séminaires, où les étudiants vivraient en communauté sous le contrôle direct d'éducateurs prêtres. Comme l'apprentissage de la lecture n'était pas encore universel, il fallut fonder des petits séminaires pour préparer les jeunes garçons à suivre l'enseignement du séminaire. Le modèle tridentin du séminaire en internat était presque monacal, avec un contrôle du mode de vie, de l'activité intellectuelle, et de la prière propre à faire oublier les abus d'avant la Réforme. C'était un fort contraste avec l'atmosphère de liberté intellectuelle des Universités. La discipline personnelle et l'apprentissage de la philosophie préparaient à l'étude de la théologie.


Le modèle du Concile de Trente a été adopté par les autres Églises chrétiennes, et par le judaïsme moderne, avec une plus grande souplesse concernant l'étude de la philosophie et l'obligation de vivre à l'intérieur de la communauté du séminaire.



En France |


« Le 19 juillet 1633, Vincent de Paul inaugure la première des journées de retraites pour les prêtres, connues comme Conférences des mardis. Olier y participe fidèlement. De tels efforts pour répondre aux besoins des prêtres de cette époque constituent les premiers pas du mouvement qui, à la longue, mènent Vincent de Paul, Jean-Jacques Olier et d'autres à créer des séminaires en France[1]. »



Petit séminaire et grand séminaire |


En France, le séminaire proprement dit est appelé Grand séminaire. Par opposition, le Petit séminaire est une école de niveau secondaire (collège, lycée) qui forme aussi bien des futurs séminaristes du grand séminaire que des élèves qui resteront laïcs. Le terme et l'institution sont désuets en Europe, mais le petit séminaire a eu une grande importance sociale jusqu'au milieu du vingtième siècle. C'était souvent l'un des seuls moyens de s'instruire pour les enfants intellectuellement doués vivant à la campagne, que les curés de paroisse repéraient et dont l'Église prenait en charge les années d'études secondaires, en proposant aux meilleurs d'accéder au grand séminaire. C'est aussi au petit séminaire que la petite bourgeoisie catholique envoyait de préférence ses garçons pour qu'ils reçoivent une éducation classique de qualité dans un milieu moralement exigeant. L'internat était la règle et la discipline rigoureuse.



Statistiques mondiales du Vatican |


Selon les statistiques mondiales publiées par le Vatican (Annuarium statisticum ecclesiae de 2004), le nombre de séminaristes catholiques dans le monde a augmenté de 77 % entre 1978 et 2004. Cette augmentation est essentiellement due aux continents africain, asiatique et américain. Ce chiffre est à comparer à l'augmentation de 45 % du nombre de catholiques dans le monde, parallèle à l'augmentation de la population mondiale.


Pendant la même période, le nombre de diacres permanents est passé de 5500 à 32000. En Europe, le nombre de diacres a décuplé.


En revanche en France le nombre de séminaristes ne cesse de diminuer depuis les années 1960.


Les statistiques sont les suivantes[2],[3] :











































































































































Effectifs
Pourcentage
d'augmentation ou de baisse
1978
2004
Population mondiale
4 200 000 000
6 400 000 000
52,0





Baptisés catholiques
757 000 000
1 098 000 000
45,0

-- Afrique
55 000 000
149 000 000
171,0

-- Amériques
366 000 000
549 000 000
79,6

-- Asie
63 000 000
113 000 000
49,7

-- Europe
268 000 000
280 000 000
4,6





Prêtres
420 971
405 891
-3,7

-- Afrique
16 900
31 200
84,7

-- Amériques
120 200
121 600
1,0

-- Asie
27 700
48 200
74,0

-- Europe
250 500
200 000
-20,0





Séminaristes
63 800
113 000
77,0

-- Afrique
5.636
22 791
304,0

-- Amériques
22 000
36 600
66,6

-- Asie
11 500
29 200
254,0

--Europe
23 900
23 400
-2,1

-- Océanie

1 000






En moyenne, un séminariste sur deux deviendra effectivement prêtre catholique.


À la lecture de ces chiffres, on constate que, s'il est vrai que le nombre global de prêtres a plafonné entre ces deux dates, le nombre de séminaristes a par contre beaucoup augmenté, nettement plus que le nombre de baptisés. Cette augmentation est cependant très inégale. Leur nombre reste stationnaire en Europe, alors qu'on observe une baisse notable du nombre de prêtres dans cette partie du monde.


En Amérique, le nombre de séminaristes est en forte hausse, à l'inverse du nombre de prêtres qui plafonne depuis 25 ans.


Mais ce sont les jeunes chrétientés d'Asie et d'Afrique qui se distinguent particulièrement. Le nombre de séminaristes augmente de plus de deux fois et demi en Asie et de plus de 300 % en Afrique.


Bien qu’en Europe en général et en France en particulier, on constate une forte baisse dans le nombre de prêtres, ce n'est pas le cas dans le reste du monde. Cette baisse existe par rapport aux décennies précédentes, mais pour ce qui est du nombre de fidèles par prêtre, la France est bien mieux placée que des pays considérés comme profondément catholiques (l'Argentine ou la Colombie par exemple). Le tableau suivant reprend quelques chiffres qui montrent que la France reste dans la moyenne mondiale (1 prêtre pour 2 714 fidèles).
























































Proportion de prêtres par rapport aux fidèles

-- Monde
1/2714

-- Europe
1/1415

-- Afrique
1/4741

-- Amérique du Sud
1/7129

-- Asie
1/2329

-- Océanie
1/1845

-- Italie
1/1100

-- France
1/1215

-- Belgique
1/1108

-- Espagne
1/1569

-- Argentine
1/6058

-- Colombie
1/4872

Ces quelques dernières années, le nombre de prêtres catholiques remonte ; il est actuellement de plus de 407 500 contre 405 891 en 2005.
En France, le nombre d'ordinations de prêtres diocésains oscille depuis de nombreuses années entre 80 et 110 environ (94 en 2005, 101 en 2007, environ 90 en 2009, 83 en 2010, 110 en 2011, 97 en 2012, 92 en 2013, 82 en 2014). En 2017, il y a eu 87 ordinations de prêtres diocésains sur les 117 prêtres ordonnés au total avec en plus 33 prêtres issus des communautés religieuses[4]. Rien n'indique une remontée du nombre d'ordinations de prêtres diocésains pour les prochaines années.



Grands séminaires en France |




  • Groupe de formation universitaire (GFU), fondés en 1967.

  • Groupe de formation ouvrière (GFO), fusionné en 2010 avec les GFU

  • Séminaire interdiocésain de la Mission de France


  • Séminaire français de Rome, fondé en 1853, sous la responsabilité des spiritains, Études universitaires



En région parisienne |



  • Séminaire diocésain de Versailles, Maison Pierre de Porcaro fondée en 2007 à Chatou, Diocèse de Versailles, 1er cycle


  • Séminaire Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux, 1er et 2e cycles,


  • Séminaire des Carmes à Paris, études universitaires

  • Séminaire diocésain de Paris, diocèses de Paris et de Moulins, 1er et 2 cycles



Nord de la France |



  • Séminaire saint Jean Eudes de Caen, diocèses de Bayeux et Lisieux, Coutances et Avranches, Sées, 1er et 2e cycles, fermé au profit du séminaire Saint-Yves de Rennes en 2015

  • La Maison de formation de la communauté Saint-Martin à Evron près de Laval

  • Séminaire interdiocésain de Lille, 1er et 2e cycles


  • Grand séminaire de Lorraine Saint-Augustin-Schoeffler à Metz, Études universitaires

  • Séminaire Saint-Jean des Pays de Loire à Nantes, 1er et 2e cycles


  • Séminaire interdiocésain d'Orléans, refondé en 1980, et confié à la Congrégation de Marie et Jésus, (Eudistes), 1er, 2e et 3e cycles

  • Ancien Grand séminaire de Luçon, fondé en 1921, fermé en 1972.

  • Grand séminaire Saint-Hilaire de Poitiers, fondé en 1998, 1er et 2e cycles


  • Séminaire Saint-Yves de Rennes, 1er et 2e cycles


  • Grand Séminaire de Strasbourg, diocèse de Strasbourg, Études universitaires

  • Grand séminaire de Vannes, fondé en 1679.



Sud de la France |



  • Séminaire Saint-Luc d'Aix-en-Provence, 1er et 2e cycles


  • Séminaire de la Société Jean-Marie Vianney à Ars-sur-Formans, Diocèse de Belley-Ars


  • Séminaire Saint-Joseph de Bordeaux, 1er et 2e cycles

  • Séminaire du Prado à Limonest

  • Séminaire universitaire de Lyon, fondé en 1933, fusionné en 2004 avec le séminaire interdiocésain Saint-Irénée


  • Séminaire provincial de Lyon, Saint-Irénée, 2e cycle en partie universitaire

  • Séminaire de Montferrand[5].

  • Ancien Grand séminaire de Nice

  • Séminaire de Laghet, fondé en 2002, diocèse de Nice et diocèse de Monaco, 1er et 2e cycles

  • Grand séminaire de Paray-le-Monial, fondé en 1970. Ayant fermé ses portes, il abrite aujourd'hui la Maison saint François de Sales, année de fondation spirituelle de la Province de Lyon.


  • Séminaire La Castille à La Crau, diocèse de Toulon Fréjus, 1er et 2e cycles,

  • Grand séminaire Saint-Cyprien de Toulouse, fondé en 1684 et installé depuis 1908 dans ancien monastère de l'ordre cistercien des Feuillants, séminaire confié à la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice depuis 1763. Études universitaires

  • Ancien Grand séminaire de Valence


  • Studium Notre-Dame de Vie, à Venasque, (1975)

  • Séminaire d’aînés de Vienne (Isère)



Quelques grands séminaires dans le monde |




  • Grand séminaire de Québec, Québec, Canada


  • Grand séminaire de Montréal, Québec, Canada

  • Séminaire pontifical français de Rome

  • Grand séminaire de Cracovie

  • Grand séminaire de Luxembourg

  • Grand séminaire de Rzeszow

  • Séminaire Saint-Jean de Boston


  • Séminaire de Sainte-Thérèse, Québec, Canada


  • Séminaire de Saint-Hyacinthe, Québec, Canada


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Sur les autres projets Wikimedia :





  • Grand séminaire Diocésain de Guadalajara, Mexique

  • Grand séminaire interdiocésain Jean-Paul II, Lomé, Togo



Le « Séminaire des barbelés » |


À l'issue de la Deuxième Guerre mondiale, la fondation d’un séminaire pour des théologiens allemands prisonniers est aussitôt envisagée, en particulier par les abbés Rodhain et Le Meur de l'Aumônerie générale de Paris, qui contactent l'abbé Franz Stock, alors retenu dans le grand camp de prisonniers de guerre de Cherbourg.


Le 24 avril 1945, l’abbé Le Meur accompagne l’abbé Stock au camp Dépôt 51 à Orléans où ils trouvent déjà vingt-huit théologiens. Le 17 août 1945, le « séminaire des Barbelés » est transféré d’Orléans vers le camp 501 au Coudray près de Chartres. Le Colonel Gourut « confie » alors les 160 séminaristes à Notre-Dame de Chartres.

Le 18 septembre 1945, le nonce apostolique Roncalli, futur Pape Jean XXIII, rend une assez longue visite au camp. Il la renouvelle l'année suivante, le 16 mai 1946. Le premier dimanche après Noël 1946, il visite de nouveau le camp pour transmettre les vœux du pape.


De 1945 à 1947, l'abbé Stock est le supérieur du séminaire des prisonniers de Chartres.

950 séminaristes y sont passés, et 630 d’entre eux deviendront prêtres, même si seulement une dizaine sera ordonné sur place.



Formation actuelle dans un grand séminaire |


La formation des prêtres s'organise en trois grandes étapes de formation appelées cycles.



  • Le premier cycle effectué en deux années comprend principalement une formation philosophique et biblique fondamentale. Les séminaristes demeurent toute la semaine dans l'enceinte du séminaire et rejoignent leur famille ou une paroisse d'insertion le week-end.

  • Le deuxième cycle effectué en trois ans associe une formation en théologie fondamentale, théologie pastorale, théologie morale, et en Bible avec une insertion pastorale obligatoire en fin de semaine.

  • Le troisième cycle est presque uniquement consacré à l'insertion pastorale. Les candidats au presbytérat continuent de recevoir une formation en début de semaine ou au cours d'une formation continue.


Le code de droit canonique consacre les canons 232 à 264 aux séminaires[6]. Le canon 237 prévoit l'existence d'un grand séminaire par diocèse, si c'est possible.



Notes et références |





  1. Jean-Jacques Olier : Le fondateur de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice


  2. Voxdei.org - Catholicisme: Plus d'un milliard de catholiques, 342 millions de plus qu'en 1978


  3. Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (janvier 2007)


  4. La Croix, article du 24 juin 2017


  5. Samuel Gance. Anton ou la trajectoire d'un père. L'Harmattan, 2013, p.53-63.


  6. Code de droit canonique, chapitre sur « la formation des clercs ».




Voir aussi |



  • Ordination

  • Prêtre catholique

  • Jean-Jacques Olier


  • Séminariste (pour le détail sur la formation des séminaristes)




































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