Sanctuaire fédéral des Trois Gaules



































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Sanctuaire fédéral des Trois Gaules
L'autel du sanctuaire sur un dupondius d'Auguste
Localisation

Pays

Drapeau de la France France
Lieu

Lyon
Type
Sanctuaire

Coordonnées

45° 46′ 14″ nord, 4° 49′ 50″ est


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Sanctuaire fédéral des Trois Gaules

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Sanctuaire fédéral des Trois Gaules

Sanctuaire fédéral des Trois Gaules
Sanctuaire fédéral des Trois Gaules




Histoire
Époque
Construit par Auguste
12 av. J.-C.[réf. nécessaire]

Le Sanctuaire fédéral des Trois Gaules est un monument érigé en 12 av. J.-C. par Drusus[1], beau-fils d'Auguste, à Lugdunum (Lyon).


L'empereur Auguste avait découpé la Gaule en quatre provinces : trois impériales (la Gaule lyonnaise, la Gaule aquitaine et la Gaule belgique) et une sénatoriale (la Gaule narbonnaise). Lugdunum était considérée comme la capitale des trois Gaules impériales. C'est là que siégeaient leurs gouverneurs. Un rassemblement annuel des délégués des soixante nations gauloises se tenait à Lugdunum le 1er août (date anniversaire de la prise d'Alexandrie par Octave et aussi fête de Lug, dieu solaire gaulois vénéré sur la colline de Fourvière). C'était la destination du sanctuaire fédéral des trois Gaules d'accueillir ce rassemblement.




Sommaire






  • 1 Nature et fonction du rassemblement


    • 1.1 Les sacerdoces




  • 2 Le sanctuaire


    • 2.1 Une nouvelle proposition




  • 3 L'amphithéâtre


  • 4 Le Sanctuaire fédéral des Trois Gaules dans la littérature


  • 5 Notes et références


  • 6 Bibliographie


  • 7 Articles connexes





Nature et fonction du rassemblement |


Ce rassemblement réunissait 60 ou 64 délégués qui formaient une assemblée de notables appelée « le conseil des Gaules » (concilium Galliarum). Ces délégués étaient choisis par le sénat de leur ville parmi l'aristocratie gauloise méritante.


Le conseil des Gaules avait une fonction religieuse : rendre un culte aux divinités de l'Empire, à Rome et à Auguste et renouveler chaque année l'allégeance à la puissance protectrice. Les solennités religieuses consistaient en sacrifices, processions, jeux, concours d'éloquence et de poésie.


Elle exerçait également un rôle administratif et politique. Le conseil des Gaules communiquait avec l'Empereur directement : il lui transmettait les vœux et les plaintes des populations gauloises. C'est ce conseil qui tente quelquefois de négocier une solution à l'amiable avec l'empereur[2].


Cette réunion annuelle est le premier signe d'un sentiment d'unité de la part de l'ensemble des cités gauloises. « D’une certaine façon, les Gaules savent parler d’une voix unie, mais il faut reconnaître que ce facteur d’unité reste encore bien faible »[2].



Les sacerdoces |


On connaît les premiers sacerdotes (prêtres) du sanctuaire fédéral : l'Éduen Caius Julius Vercondaridubnus le 1er août 12 av. J.-C.[3] puis le Cadurque M. Lucterius Sencianus et le Santon Caius Julius Rufus[4]. Selon la dédicace de l'amphithéâtre des Trois Gaules, ce dernier est à l'origine de la construction de ce monument en 19 de notre ère.



Le sanctuaire |


Le sanctuaire, qui se trouvait sur le flanc de la colline de la Croix-Rousse, a été détruit complètement. Mais, grâce à des textes et à sa représentation sur des monnaies, on peut reconstituer la partie principale, l'autel des Gaules. Le géographe Strabon le décrit en ces termes : « C'est là qu'on voit ce temple ou édifice sacré, hommage collectif de tous les peuples de la Gaule, érigé en l'honneur de César Auguste : il est placé en avant de la ville, au confluent même des deux cours d'eau, et se compose d'un autel considérable, où sont inscrits les noms de soixante peuples, d'un même nombre de statues, dont chacune représente un de ces peuples, enfin d'un grand naos ou sanctuaire »[5].



Reconstitution de l'Autel des Gaules selon les médailles romaines, d'après François Artaud (dans Discours sur les médailles d'Auguste et de Tibère, au revers de l'autel de Lyon, 1820)

Reconstitution de l'autel des Gaules d'après des médailles romaines (François Artaud, 1820)


L'autel monumental, dédié à Rome et Auguste en l'an -12, et son soubassement de 50 m de long sont en marbre ; les deux victoires ailées qui se dressent à ses côtés, en bronze doré, tiennent de grandes palmes et des couronnes d'or. Elles sont posées sur des colonnes de granite gris jaune provenant d'Égypte, terminées par des chapiteaux sans doute doriques. Ces colonnes ont été récupérées au XIe siècle et sciées en deux : elles forment aujourd'hui les quatre piliers de la croisée du transept de la basilique Saint-Martin d'Ainay qui soutiennent la coupole. Les noms des 60 (ou 64) peuples de Gaule sont inscrits sur cet autel et chaque nation est représentée par une statue.[6].


C'est aussi dans ce sanctuaire qu'étaient exposées les Tables Claudiennes, plaque de bronze (2,50 m x 1,93 m) sur laquelle était gravé le discours de l'empereur Claude prononcé en 48, accordant aux chefs des nations gauloises l'éligibilité aux magistratures romaines et au sénat romain. Ce discours nous est aussi connu par une version de Tacite. La partie inférieure en deux morceaux de ces tables de bronze fut découverte en 1528 par un drapier, dans sa vigne située sur l'emplacement du sanctuaire fédéral des trois Gaules. Ces fragments sont conservés au musée de la civilisation gallo-romaine de Lyon.



Une nouvelle proposition |


Un sondage archéologique réalisé en 2006 entraîne la remise en question de l'hypothèse archéologique, envisagée jusqu'alors, du positionnement du sanctuaire entre le bas de l’actuelle rue Burdeau et le haut de la rue des Tables-Claudiennes, dans la partie inférieure du versant sud de la colline de la Croix-Rousse.


Un nouvel examen de la question a proposé une nouvelle hypothèse de restitution du sanctuaire. Cette proposition place l'entrée du sanctuaire à l'intersection des rues Burdeau et Pouteau et l'autel au sommet de la colline. Les deux sont reliés par un cheminement de rampes qui prend place entre la Montée de la Grande Côte et la Montée Saint-Sébastien et dont le tracé actuel des rues garde la trace[7].



L'amphithéâtre |




L'amphithéâtre des trois Gaules


Article détaillé : Amphithéâtre des Trois Gaules.

Construit sous Tibère sur l'esplanade du sanctuaire fédéral des trois Gaules pour accueillir « le conseil des Gaules », le monument est reconverti en amphithéâtre sous le règne d'Hadrien et sa capacité est portée à 20 000 spectateurs.


Il fut le lieu de supplice des martyrs de Lyon, dont Blandine et Pothin, en 177. Un poteau en bois, au centre de l'arène, commémore cet événement depuis la visite de Jean-Paul II à Lyon, en 1986.



Le Sanctuaire fédéral des Trois Gaules dans la littérature |



  • Christian Goudineau, Le Voyage de Marcus : les tribulations d'un jeune garçon en Gaule romaine, Ed. Actes Sud, 2005.


Notes et références |




  1. Turcan Robert. Un bimillénaire méconnu : l'assemblée des trois Gaules. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 135e année, N. 4, 1991. p. 733-742.Lire en ligne.


  2. a et bBruno Dumézil, Des Gaulois aux Carolingiens. Paris, Presses Universitaires de France, « Une histoire personnelle de ... », 2013, p. 38. URL : https://www.cairn.info/des-gaulois-aux-carolingiens--9782130592259-page-27.htm


  3. Periochae de Tite-Live, 139


  4. Christian Goudineau, « La Gaule de la mort de César à celle de Néron » in Regard sur la Gaule, éditions Babel, 2007, p. 377-378.


  5. Strabon, Géographie, livre III, 3, 2


  6. Amable Audin et Pierre Quoniam, « Victoires et colonnes de l'autel fédéral des Trois Gaules : données nouvelles », Gallia, vol. 20, no 1,‎ 1962, p. 103-116 (lire en ligne, consulté le 3 mars 2016)


  7. Daniel Frascone, « Une nouvelle hypothèse sur le sanctuaire des Trois Gaules à Lyon », Revue Archéologique de l'Est, vol. 60,‎ 2011(lire en ligne, consulté le 3 mars 2016)



Bibliographie |




  • Anne-Catherine Le Mer et Claire Chomer, Académie des inscriptions et belles-lettres, Carte archéologique de la Gaule 69/2 : Lyon, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, 2007, 1re éd., 884 p. (ISBN 978-2-87754-099-5).

  • Djamila Fellague, « La difficulté de datation des monuments : à propos des monuments de Lugudunum, en particulier ceux considérés comme hadrianiques », Revue archéologique de l’Est, vol. 65,‎ 1er novembre 2016, mis en ligne le 09 octobre 2017, p. 187-214 (lire en ligne, consulté le 13 février 2018)



Articles connexes |


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