Allier (département)
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Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Création du département | 4 mars 1790 |
Chef-lieu (Préfecture) | Moulins |
Sous-préfectures | Montluçon Vichy |
Président du conseil départemental | Claude Riboulet[1] (UDI) |
Préfète | Marie-Françoise Lecaillon[2] |
Code Insee | 03 |
Code ISO 3166-2 | FR-03 |
Code Eurostat NUTS-3 | FR721 |
Démographie | |
Gentilé | Bourbonnais |
Population | 339 384 hab. (2016) |
Densité | 46 hab./km2 |
Géographie | |
Superficie | 7 340 km2 |
Subdivisions | |
Arrondissements | 3 |
Circonscriptions législatives | 3 |
Cantons | 19 |
Intercommunalités | 11 |
Communes | 317 |
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L’Allier (prononcé /a.lje/) est un département français situé dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. L’Insee et La Poste lui attribuent le code 03. Sa préfecture est Moulins.
Ce département correspond pour l'essentiel à l'ancienne province du Bourbonnais. Il possède également une frange nord de la Basse-Auvergne.
Sommaire
1 Dénomination
2 Gentilé
3 Histoire
4 Héraldique
5 Géographie
5.1 Relief
5.1.1 Le Bocage bourbonnais
5.1.2 La Sologne bourbonnaise
5.1.3 La Montagne bourbonnaise
5.1.4 La Limagne bourbonnaise
5.2 Hydrographie
5.3 Climat
5.4 Démographie
5.4.1 Communes les plus peuplées
5.5 Unités urbaines
5.6 Aires urbaines
6 Politique et administration
6.1 Deux sénateurs
6.2 Trois députés
6.3 Conseil départemental
6.4 Principales villes
6.5 Éléments d'histoire de « la gauche » dans l'Allier
7 Économie
7.1 Industrie
7.2 Agriculture, thermalisme
7.3 Tourisme
7.3.1 Résidences secondaires
8 Culture
8.1 Langues régionales
9 Notes et références
10 Voir aussi
10.1 Bibliographie
10.2 Articles connexes
10.3 Liens externes
Dénomination |
Le nom du département provient de celui d'une des rivières qui le parcourent, l'Allier. L'Allier est appelé en latin Elaver.
Gentilé |
Il n'existait pas de gentilé traditionnel pour nommer les habitants du département de l'Allier jusqu'au 18 octobre 2018, date à laquelle le nom de Bourbonnais et Bourbonnaise est officialisé par le conseil départemental[3].
En effet, les principaux noms usités étaient Bourbonnais, Élavérins, Alliérins et… habitants de l'Allier[4] et le terme Bourbonnais était de loin le plus couramment utilisé tant par la presse locale que par les instances politiques, notamment le conseil général.
Une enquête de ce dernier, datée de 2001, réalisée auprès de la population, a montré que 50 % des habitants se définissaient comme Bourbonnais (et 35 % comme habitants de l'Allier) et lors de la consultation publique "Allier 2021", 70 % des sondés ont estimé que Bourbonnais est le gentilé idéal pour les habitants du département.
Histoire |
Ce département a été l'un des 83 départements créés à la Révolution française, le 4 mars 1790, en application de la loi du 22 décembre 1789. Il correspond à la majeure partie de l'ancienne province du Bourbonnais, à l'exception de Saint-Amand-Montrond et de sa région qui furent rattachés au Cher. Une cinquantaine de paroisses de l'ancienne province d'Auvergne (dont Cusset et Saint-Pourçain-sur-Sioule) furent incluses dans le territoire départemental.
En 1940, le gouvernement du maréchal Pétain s'installa dans la ville de Vichy, qui obtint alors le statut de sous-préfecture, à la place de Lapalisse.
Au 1er janvier 2016 la région Auvergne, à laquelle appartenait le département, fusionne avec la région Rhône-Alpes pour devenir la nouvelle région administrative Auvergne-Rhône-Alpes.
Héraldique |
Blasonnement : D’azur semé de fleurs de lys d’or à la bande de gueules.
|
Le blason de l'Allier, qui est aussi celui de l'ancienne province du Bourbonnais, est aux armes de la troisième maison de Bourbon issue de Robert de Clermont, sixième fils de saint Louis, qui épousa Béatrice de Bourbon et fut reconnu sire de Bourbon en 1283[5].
Géographie |
Le département de l'Allier est formé de la presque totalité de l'ancien Bourbonnais. Il fait partie de la région Auvergne-Rhône-Alpes et est limitrophe des départements du Cher, de la Nièvre, de Saône-et-Loire, de la Loire, du Puy-de-Dôme et de la Creuse.
Villes principales : Moulins (préfecture), Montluçon, Vichy, Cusset, Yzeure, Domérat, Bellerive-sur-Allier, Commentry, Gannat, Saint-Pourçain-sur-Sioule, Désertines, Avermes.
Il comprend aussi trois villes thermales : Bourbon-l'Archambault, Néris-les-Bains et Vichy. Néris-les-Bains est la seule ville du département à compter plus de 10 % de résidences secondaires : 504 pour 1 800 résidences en 1999. Vichy quant à elle détient le record de France des villes comptant le plus de logements vacants : 22,2 % en 2015[6].
Relief |
Le bocage bourbonnais couvre la plus grande partie ouest (englobant la forêt de Tronçais) et centrale du département, suivi de la Sologne bourbonnaise pour la partie est - nord-est, la Montagne bourbonnaise (proche de Vichy), qui est le toit du Bourbonnais avec le Montoncel (culminant à 1 287 mètres), enfin le sud de la province, la Limagne bourbonnaise, qui s’étend de Varennes à Gannat, et en est le grenier.
Le Bocage bourbonnais |
Au nord, et ne dépassant guère les 500 mètres d'altitude, le Bocage bourbonnais occupe un bon tiers du département, avec deux déclinaisons, centre et ouest (pour la partie comprise entre le Val de Cher et les limites occidentales du territoire). Le bocage est notamment remarquable pour sa richesse en forêts et bois, dont la célèbre forêt de Tronçais mais aussi les forêts de Moladier, Bagnolet, Civrais, Soulongis, Grosbois, Dreuille, Lespinasse ou la Suave. Sur presque tout le sud du bocage s’étend la Combraille, parfois baptisée Haut Bourbonnais, sur un territoire qui va au-delà des limites départementales de la Creuse et du Puy-de-Dôme. Cette zone du département culmine à 778 mètres à la Bosse, et les rivières (Sioule, Bouble et Cher) y ont creusé les gorges les plus pittoresques de l’Allier.
La Sologne bourbonnaise |
À l'est, reliant le Val d’Allier et les frontières avec la Nièvre et la Saône-et-Loire, la Sologne bourbonnaise présente un bel équilibre entre prairies, cultures, bois et étangs, ce compromis entre agriculture et espaces semi-sauvages constituant un écrin très favorable à la faune et à la flore.
La Montagne bourbonnaise |
Dans son prolongement au sud, la Montagne bourbonnaise prend naissance dès le Puy Saint-Ambroise (442 mètres), près de Saint-Léon, pour ensuite s’affirmer sur tout le massif de l’Assise et des Bois Noirs, à la limite du Puy-de-Dôme et de la Loire, jalonnée par le Puy de Montoncel (1 287 mètres), point culminant de l’Allier.
La Limagne bourbonnaise |
Communément rassemblées sous la dénomination de Val d’Allier, la Limagne bourbonnaise et la Forterre s’étendent de part et d’autre de la rivière, entre Vichy et Saint-Pourçain, avec une qualité essentielle, la fertilité. La première citée, entre Sioule et Allier, s'inscrit dans le triangle Gannat/Escurolles/Saint-Pourçain, tandis que la Forterre couvre l'ancien canton de Varennes-sur-Allier, avec une pointe jusqu’à Jaligny.
Hydrographie |
Cours d'eau : à l'ouest le Cher, en son centre l'Allier et son affluent la Sioule, à l'est la Loire et son affluent la Besbre.
Climat |
Pays frontière au milieu des terres, l’Allier constitue réellement une zone franche entre nord et midi. Largement ouvert aux influences atlantiques le département bénéficie d’un climat doux et humide, dominé par les vents d’ouest, ce qui contribue un peu plus à le démarquer de ses cousins auvergnats.
L’humeur du temps s’identifie à la diversité des territoires Bourbonnais, comme les régions plates, et de faible altitude de la Sologne Bourbonnaise et des grandes plaines fluviales ; les pays de collines, à l’altitude moyenne de 300 à 600 mètres, de la partie centrale du département ; ou la semi-montagne des cantons du sud, avoisinant la Combraille et le Forez, entre 700 et 1 200 mètres.
On relève deux maxima de précipitations en juin et octobre, et un minimum en janvier-février, avec des moyennes de 694 millimètres à Montluçon (altitude 207 mètres) ; 763 mm à Moulins (245 m) ; 778 mm à Vichy (251 m) ; 791 mm à Lapalisse (285 m) ; et près de 1 200 mm à l’Assise (1 050 m).
Comme on l’a remarqué les vents atlantiques sont dominants, qu’ils soient d’ouest, nord-ouest, ou sud-ouest. L’influence du relief, notamment dans les vals de Cher et d’Allier, donne également des flux sud-nord. On notera enfin que l’insolation moyenne, relevée à la station météo de Vichy-Charmeil, sur la période 1971-2000, est de 1 880 heures par an.
Démographie |
Au 1er janvier 2014, la population légale est de 343 062 habitants[7], ce qui représente une densité moyenne de 46,7 hab./km2. De nombreuses régions ont une densité inférieure à 20 hab./km2.
Les habitants de ce département, sans gentilé propre, peuvent être baptisés Alliérains ou Elavérins[8]. Dans la pratique, ils sont désignés et se désignent eux-mêmes majoritairement comme Bourbonnais, du nom de l'ancienne province éponyme.
L'Allier est confronté depuis le début des années 1980 à de nombreux handicaps démographiques. Le taux des personnes âgées est important et le taux de fécondité faible de telle sorte que le solde naturel est déficitaire. Parallèlement le solde migratoire était devenu très négatif, avant de repasser au vert depuis le début des années 2000.
L'Allier compte trois agglomérations importantes, les unités urbaines de Vichy, Montluçon et Moulins par ordre de taille. Le reste du département comprend quelques petites villes et bourgs dispersés, principalement le long des rivières. Les villages peu nombreux sont éloignés les uns des autres, et c'est dans l'ensemble un département faiblement peuplé.
Jusque vers la fin du XIXe siècle pourtant, la population augmenta grâce au développement de ses villes (industries à Montluçon et à Moulins, thermalisme à Vichy) qui compensa l'exode rural. Le département dépassa alors les 420 000 habitants. Après les pertes de la Première Guerre mondiale, la population se stabilisa, puis réaugmenta un peu dans les années 1960. Depuis, en raison de la poursuite de l'exode rural et surtout du déclin des industries anciennes, la population a diminué et vieilli régulièrement, passant de 386 533 habitants en 1968 à 343 309 en 2006. Depuis le début des années 2000 cependant, on observe une stabilisation : le solde migratoire redevenu positif vient contrebalancer un solde naturel toujours négatif. Pour la première fois depuis les années 1960, la population du département a même légèrement augmenté sur la dernière période de référence (2009-2014). Reste à savoir si cette timide reprise se confirmera dans l'avenir.[9].
Communes les plus peuplées |
En 2011, les quinze communes les plus peuplées du département étaient :
Rang | Nom de la commune | Population municipale (2011) |
---|---|---|
1 | Montluçon | 38 166 |
2 | Vichy | 24 992 |
3 | Moulins | 19 094 |
4 | Cusset | 13 525 |
5 | Yzeure | 12 990 |
6 | Domérat | 9 027 |
7 | Bellerive-sur-Allier | 8 530 |
8 | Commentry | 6 580 |
9 | Gannat | 5 806 |
10 | Saint-Pourçain-sur-Sioule | 4 944 |
11 | Désertines | 4 290 |
12 | Avermes | 3 794 |
13 | Saint-Germain-des-Fossés | 3 697 |
14 | Varennes-sur-Allier | 3 574 |
15 | Dompierre-sur-Besbre | 3 128 |
Unités urbaines |
Selon l'INSEE, l'Allier comptait en 2010 treize unités urbaines, dont huit composées d'une commune isolée et cinq formant de petites agglomérations composées de deux à treize communes. de ces unités urbaines avaient plus de 3 000 habitants en 2012 :
Rang | Nom de l'unité urbaine | Population municipale (2012) | Nombre de communes (dont villes-centres) |
---|---|---|---|
1 | Vichy | 65 931 | 13 |
2 | Montluçon | 58 188 | 7 |
3 | Moulins | 37 282 | 4 |
4 | Commentry | 7 421 | 2 |
5 | Gannat | 5 806 | 1 |
6 | Saint-Germain-des-Fossés | 5 018 | 3 |
7 | Saint-Pourçain-sur-Sioule | 4 956 | 1 |
8 | Varennes-sur-Allier | 3 542 | 1 |
9 | Dompierre-sur-Besbre | 3 128 | 1 |
10 | Lapalisse | 3 122 | 1 |
11 | Néris-les-Bains | 2 588 | 1 |
12 | Bourbon-l'Archambault | 2 561 | 1 |
13 | Cosne-d'Allier | 2 194 | 1 |
Aires urbaines |
Selon le découpage effectué en 2010 par l'INSEE, l'Allier compte neuf aires urbaines. Trois communes du département appartiennent aux aires urbaines de Digoin (2) et Saint-Amand-Montrond (1).
Rang | Nom de l'aire urbaine | Population municipale (2012) | Nombre de communes |
---|---|---|---|
1 | Vichy | 84 153 | 37 (dont deux dans le Puy-de-Dôme) |
2 | Montluçon | 79 313 | 39 |
3 | Moulins | 61 346 | 39 |
4 | Commentry | 7 746 | 3 |
5 | Saint-Pourçain-sur-Sioule | 5 972 | 3 |
6 | Gannat | 5 806 | 1 |
7 | Varennes-sur-Allier | 3 542 | 1 |
8 | Dompierre-sur-Besbre | 3 128 | 1 |
9 | Lapalisse | 3 122 | 1 |
Politique et administration |
Arnaud Cochet, ancien préfet de la Haute-Saône, est nommé préfet de l'Allier le 30 avril 2014.
Benoît Brocart, ancien préfet du Territoire de Belfort, a été nommé préfet de l'Allier le 1er août 2012.
Jean-Luc Marx, préfet du Lot, a été nommé le 1er juin 2011 préfet de l'Allier, en remplacement de Pierre Monzani, nommé le 25 mai préfet de Seine-et-Marne.
Pierre Monzani était préfet de l'Allier depuis le 14 janvier 2009. Né le 12 mai 1958 à Villerupt (Meurthe-et-Moselle), Pierre Monzani est titulaire d'une agrégation d'histoire et d'un DEA d'histoire et civilisation. Ancien élève de l’École normale supérieure (Saint-Cloud) et de l’ENA, il avait été depuis août 2006 directeur de l’INHES (Institut national des hautes études de sécurité)[10].
Deux sénateurs |
Aux élections sénatoriales de 2008, la gauche a conquis un des deux sièges de sénateurs de l'Allier jusque-là détenu par « la droite ». Mireille Schurch, maire PCF de Lignerolles, a été élue.
Gérard Dériot DVD
- Claude Malhuret
Aux élections de 2014, Mireille Schurch ne se représentait pas. C’est Claude Malhuret, maire de Vichy, qui a été élu sénateur, Gérard Dériot étant pour sa part réélu.
Trois députés |
Les élections législatives de 2012 se sont déroulées pour la première fois avec trois circonscriptions seulement dans l'Allier au lieu de quatre auparavant, à la suite du redécoupage électoral de 2009 (JO du 23 février 2010). L'ancienne troisième circonscription, auparavant détenue par Jean Mallot (PS), a été supprimée.
Les trois députés de la XIVe législature (2012-2017) sont Guy Chambefort (PS), Bernard Lesterlin (PS) et Gérard Charasse (PRG).
Les élections législatives de 2007 avaient envoyé à l'Assemblée trois socialistes (Bernard Lesterlin à Montluçon, Jean Mallot à Saint-Pourçain et Guy Chambefort à Moulins) et un PRG (Gérard Charasse à Vichy).
Conseil départemental |
Depuis les élections départementales de mars 2015, l'Allier a une majorité de droite de deux voix. L'URB (Union Républicaine pour le Bourbonnais, droite) avait déjà dirigé le département entre 2001 et 2008, les dernières années d'une seule voix d'avance. Entre 2008 et 2015, la coalition de gauche était aux manettes, avec également un avantage d'une seule voix (dix PC, six PS, deux PRG, 18 sièges au total), face à 17 conseillers généraux de l'URB. L'Allier était ainsi présidé par un communiste, Jean-Paul Dufrègne, à l'instar du Val-de-Marne en Île-de-France. Le Conseil général de l'Allier avait déjà été dirigé — après la décentralisation — par un communiste, Jean-Claude Mairal (1998-2001) ; la perte de son mandat s'était inscrite dans une dynamique nationale de victoire de la droite.
Principales villes |
Les trois grandes villes de l'Allier sont gérées par des maires de droite, réélus lors des élections municipales de 2014 au premier tour : Daniel Dugléry à Montluçon (maire depuis 2001), Pierre-André Périssol à Moulins (depuis 1995) et Claude Malhuret à Vichy (de 1989 à 2017).
Éléments d'histoire de « la gauche » dans l'Allier |
Le département se signale par un vote rouge précoce, qui se maintient jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, pour les deux grands partis politiques de gauche, le PCF et la SFIO, aujourd'hui devenue le PS, et même jusqu'à nos jours.
La petite ville de Commentry a ainsi la particularité d'avoir été la première ville de France[11] et du monde[12] à élire, en 1882, un maire socialiste : Christophe Thivrier. Une autre figure locale, Pierre Brizon, député en 1910, est typiquement le député des métayers[13].
Plus anciennement, on peut relever que Ledru-Rollin y fait un très bon score en 1848 (14 %), ainsi que les candidats démocrates et socialistes l’année suivante (44 % des voix, contre 35 % en France)[14]. De même, la résistance au coup d'État du 2 décembre 1851 est importante, après une tentative de soutien à l’insurrection de juin 1849[15]. Les Républicains sont majoritaires dès 1876, et emportent les six sièges de députés[16]. Après des scores voisins de 15 % des inscrits de 1893 à 1906, les socialistes montent à 31 % des inscrits (42 % des exprimés) en 1910, score maintenu en 1914[17]
L'Allier est encore aujourd'hui une des terres du communisme rural (encore 14,66 % aux régionales de 2004, soit le 2e meilleur score du parti derrière la Somme), dans une cohabitation parfois difficile avec le parti socialiste.
Pour les causes, on peut relever qu’historiquement, l’Allier est un département où la grande propriété se combine à un important métayage. Celui-ci, qui se répand seulement au XVe siècle[18], n’est pas contrebalancé par la vente des biens nationaux à la Révolution[19]. Au XIXe siècle, les grandes propriétés (100 ha et plus) occupent environ la moitié des terres, et même plus de 70 % dans le nord du département. Dans le sud, la petite propriété domine[19]. Le métayage se maintient comme forme de mise en valeur des terres, puisqu’il concerne encore 40 % des terres en 1892 (7 % en France)[20]. Les conditions défavorables faites aux métayers favorisent la création de syndicats ruraux, entre 1904 et 1911 (troisième département en France, après l’Hérault et les Landes). Malgré le peu de résultats, la mobilisation est importante et favorise l’élection de candidats de gauche[21].
Économie |
L'économie du département de l'Allier reste très ancrée sur l'agriculture traditionnelle (notamment l'élevage et la sylviculture) et sur des ressources héritées du passé. L'agriculture occupe encore une grande part du marché de l'emploi, plus qu'au niveau national (21 300 personnes sur 129 700 emplois en 2010) et représente ainsi 7 à 8 % du produit intérieur brut départemental[22]. S'y ajoutent le tourisme et le thermalisme.
L'industrie est très présente, principalement avec la métallurgie, la construction mécanique, le matériel électrique et la fabrication de denrées alimentaires, mais aussi avec les produits en caoutchouc et en plastique, ce qui totalise la moitié des emplois industriels du département. Les secteurs incluent l'automobile, l'armement, le bâtiment, le textile, l'ameublement, la chimie, la santé. Elle comporte plus de petites et moyennes entreprises qu'au niveau national (seules une vingtaine d'établissements occupent au moins 250 salariés), mais plutôt plus pérennes et moins renouvelées[22].
Les services marchands donnent eux une activité bien inférieure à la moyenne métropolitaine (38 % contre 46 %), au contraire des services non marchands plus présents (domaines médical, médico-social et social, en particulier, les établissements du domaine public)[22].
Industrie |
L'observatoire économique[23] répertorie, en 2015, 260 entreprises / 10 600 employés dans le secteur mécanique au sens large, 90 / 3 200 dans la filière IAA, 150 / 2 800 en transport et logistique, 360 / 1 500 en filière bois, 94 / 1 450 en écoactivités, et 16 / 1 300 en santé.
- La filière mécanique/électronique/informatique/automatique/plasturgie compte des grands groupes comme Sagem-Safran (à Montluçon), Potain-Manitowoc, PSA Peugeot Citroën, Dunlop Goodyear (à Montluçon), Erasteel-Eramet, Amis, Bosch (à Yzeure)… et un tissu de PME riche et diversifié. Son développement s'appuie sur le pôle de compétitivité Viameca et sur les formations techniques locales (Montluçon).
- Une cinquantaine d’entreprises spécialisées opèrent en éco-construction, éco-énergie, éco-ingénierie (protection, analyse, récupération/traitement/élimination des déchets, liées au cluster d’excellence labellisé auvergnat (E2IA) et aux formations spécialisées à Montluçon et Vichy.
- L'activité transport et logistique comporte plus de 160 sociétés qui bénéficient d'une situation stratégique vers le nord via l'A77 et l'A71 (Paris, Nantes), l'est via la RCEA et le sud via l'A75, ainsi que des parcs d'activité logistique (La Loue à Montluçon, Château d'eau à Montmarault, Logiparc03 à Moulins, Écherolles à Saint-Loup) et les ZAC (à Saint-Pourcain, Vichy, Commentry et Lapalisse), plus des sociétés d'emballage.
- La filière bois, liée à la sylviculture locale, compte des groupes leaders comme Berry Wood, Chignac Bois et scierie, Ets Canard, Ets J. Bourdier, Ets Roy et Fils, Fournel Emballages, Menuiserie Charpente Philippe Guillaumin, Menuiserie Dutour, Office national des forêts, Sedec, Sefic, Stand Expo Deco, Tonnerre.
- La filière agroalimentaire s'appuie sur la forte tradition agricole locale, la qualité et le haut de gamme, principalement autour de l’eau et de la viande ainsi que le pôle de compétitivité d’envergure internationale Céréales Vallée. Elle compte de grands groupes industriels (Alliance Bigard Charal, Compagnie de Vichy, Épicentre, Kraft Food, Ldc, Sicarev, Société commerciale des eaux du bassin de Vichy…) et de nombreuses PME (Allier Volailles, Convivial, Pouzadoux, Puigrenier, Sicaba…).
- La filière nutrition-santé compte une dizaine de société actives dans la fabrication, l’emballage et le conditionnement et les biotechnologies, groupées dans une association (Nutravita). Elle bénéficie du dynamisme du Parc Naturopôle Nutrition santé et du BioParc de Vichy (L'Oréal Cosmétique à Vichy).
Agriculture, thermalisme |
Tourisme |
Le département de l'Allier est un pays de rivières, de bocage et de petites montagnes. Des paysages comme le bocage bourbonnais, la montagne bourbonnaise ou la forêt de Tronçais sont autant de lieux adaptés à la pratique d'activités de pleine nature : randonnée, cyclotourisme et VTT, pêche, nage, aviron et sports d'eaux vives.
Le thermalisme est un des secteurs phare de l'activité touristique bourbonnaise avec la station internationale de Vichy, et d'autres (Bourbon-l'Archambault, Néris-les-Bains).
Cette nature préservée abrite également une multitude de châteaux (plus de 500), d'églises romanes et de belles demeures.
La gastronomie bourbonnaise reflète l'histoire de la province et présente des produits de qualité : pâté aux pommes de terre, viande charolaise, andouillette, vins de saint-pourçain (AOC), chambérat du Bourbonnais, moutarde de Charroux, moulinois, vérités de Lapalisse et pastilles de Vichy.
Parmi les sites touristiques à visiter, on peut citer :
- monuments : le château de Lapalisse et ses célèbres plafonds à caissons Renaissance, le château de Bourbon-l'Archambault, « berceau des Bourbons », le Grand Casino de Vichy, le beffroi Jacquemart de Moulins, le château de Chareil-Cintrat, la route historique des châteaux d'Auvergne ;
- églises et abbayes : la cathédrale de Moulins et le triptyque de la Vierge en gloire, l'église prieurale Saint-Pierre-et-Saint-Paul à Souvigny, plus communément appelée le « Saint-Denis » des Bourbons, l'église de Saint-Menoux, l'église de Saint-Désiré, l'église Saint-Croix de Saint-Pourçain-sur-Sioule, l'abbaye Saint-Vincent de Chantelle, l'abbaye de Sept-Fons à Diou ;
- musées : Le centre national du costume de scène, le musée de la Visitation et de la Vie bourbonnaise, le musée Anne-de-Beaujeu, le musée de l'illustration jeunesse (MIJ), le musée du Bâtiment et la Maison Mantin à Moulins, le musée Augustin-Bernard à Bourbon-l'Archambault, le musée des Musiques populaires (Mupop) à Montluçon, le musée des Arts d'Afrique et d'Asie à Vichy, le musée de la Vigne et du Terroir à Saint-Pourçain-sur-Sioule, le musée de Souvigny, l'Historial du paysan soldat à Fleuriel;
- beaux villages : Charroux, Hérisson, Souvigny et Verneuil-en-Bourbonnais ;
- parcs et jardins : l'arboretum de Balaine, le parc des Sources et les parcs d'Allier de Vichy, la route des jardins du Massif Central, le parc de sculptures monumentales Erich Engelbrecht au château des Fougis, à Thionne[24] ;
- activités : Le Pal, parc d'attraction et animalier à Dompierre-sur-Besbre, Paléopolis, à Gannat, un site conçu pour comprendre les sciences de la vie et de la terre par le biais de la paléontologie, le ski dans la montagne bourbonnaise, à Lavoine, à la Loge des Gardes et au Mayet-de-Montagne, les gorges de Chouvigny, les plans d'eau de Pirot, de Sault, de Saint-Bonnet-Tronçais, du lac d'Allier de Vichy.
Trois villes se distinguent : Moulins, ville d'art et d'histoire, pour son patrimoine historique du XVe siècle, Montluçon, ville d'art et d'histoire, médiévale et festive dominée par son château, et Vichy, importante ville d'eaux et de musées.
Résidences secondaires |
En 2008 le département comptait 7,5 % de résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes de l’Allier dont les résidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux.
Le département a attiré de nombreux étrangers, Britanniques, Belges, Suisses et Néerlandais. Ceux-ci ont acquis de nombreuses résidences secondaires en les rénovant, apportant ainsi à l’Allier une diversité culturelle sans égal.
On retrouve ainsi de nombreuses communes devenues « européennes », comme Pouzy-Mésangy qui accueille aujourd’hui des résidents britanniques et suisses.
Commune | Population municipale | Nombre de logements | Rés. secondaires | % rés. secondaires |
---|---|---|---|---|
Saint-Nicolas-des-Biefs | 181 | 300 | 203 | 67,67 % |
Laprugne | 360 | 537 | 305 | 56,80 % |
Chouvigny | 239 | 268 | 131 | 48,88 % |
Châtel-Montagne | 419 | 373 | 131 | 35,15 % |
Arfeuilles | 685 | 667 | 234 | 35,08 % |
Saint-Clément | 355 | 313 | 105 | 33,55 % |
Néris-les-Bains | 2 704 | 1 842 | 435 | 23,62 % |
Saint-Bonnet-Tronçais | 755 | 538 | 125 | 23,32 % |
Ébreuil | 1 270 | 736 | 160 | 21,74 % |
Cérilly | 1 379 | 886 | 119 | 13,40 % |
Bourbon-l'Archambault | 2 593 | 1 519 | 170 | 11,17 % |
Culture |
Langues régionales |
Le département de l'Allier est traversé par la frontière entre langue d'oc et langue d'oïl[26],[27].
Longtemps la population de l'Allier n'a pas parlé le français standard, mais une des langues locales suivantes :
bourbonnais, dialecte d'oïl, au nord d'une ligne Montluçon (oc)/ Saint-Pourçain-sur-Sioule (oïl)/ Lapalisse (oïl) ;- L'arverno-bourbonnais[28] (dialecte de l'auvergnat)[29] dans la moitié sud, appartient au Croissant oriental[30], zone de transition et interférences entre français (oïl) et auvergnat (oc) considérée par la plupart des linguistes comme de l'auvergnat avec une phonétique francisée[31]'[32].
Interférences :
- dans le sud-est du département (notamment en Forterre[33] et Montagne bourbonnaise[34]), l'influence du francoprovençal se fait sentir ;
- au nord-ouest (et surtout dans l'ancienne partie bourbonnaise du département du Cher, vers Saint-Amand-Montrond), les parlers bourbonnais se rapprochent du berrichon.
Notes et références |
Antoine Delacou, « Claude Riboulet succède à Gérard Dériot à la présidence du conseil départemental de l'Allier », sur lamontagne.fr, 25 septembre 2017(consulté le 25 septembre 2017).
consulté le=11 décembre 2017, « Marie-Françoise Lecaillon part pour l’Allier », estrepublicain.fr, 8 décembre 2017
Stéphanie Ména, « Les habitants de l'Allier auront officiellement un nom ce jeudi : les Bourbonnais ! », La Montagne, 18 octobre 2018(lire en ligne)
Réunion publique du 22 septembre 2011.
Blasons d'Auvergne.
Isabelle Rey-Lefebvre, « Ces villes minées par les logements vacants », Le Monde, 23 février 2015(ISSN 1950-6244, consulté le 15 juin 2018).
Populations légales des départements français, Insee.
Pierre Foncin, Géographie de la France.
Dossier complet département de l'Allier, Insee.
CV de Pierre Monzani [PDF], sur le site du Haut Comité français pour la défense civile.
Agnès Roche, « Un terreau favorable », Études rurales, nos 171-172, 2004, p. 111.
Commentry sur le site des Amis des Musées de Castres.
Agnès Roche, op. cit., p. 108-109.
Agnès Roche, op. cit., p. 109.
Agnès Roche, op. cit., p. 109-110.
Agnès Roche, op. cit., p. 111.
Agnès Roche, op. cit., p. 111-112.
Agnès Roche, op. cit., p. 105.
Agnès Roche, op. cit., p. 106.
Agnès Roche, op. cit., p. 107.
Agnès Roche, op. cit., p. 107-108.
« Insee - Territoire - L'Allier à grands traits », sur www.insee.fr (consulté le 5 octobre 2015).
« Les filières du CEEA, apporter à l'entreprise un appui adapté en Auvergne », sur www.ceea-allier.com (consulté le 5 octobre 2015).
Parc de sculptures monumentales en acier plein par l'artiste d'origine allemande Erich Engelbrecht (1928-2011) (de) « Erich Engelbrecht Art Château Fougis », sur www.engelbrecht.art (consulté le 4 mars 2018)
Source INSEE
Charles de Tourtoulon et Octavien Bringuier, Étude sur la limite géographique de la langue d'oc et de la langue d'oïl (avec une carte), Paris, Imprimerie Nationale, 1876Réédition Masseret-Meuzac, Institut d'Estudis Occitans de Lemosin/Lo Chamin de Sent Jaume, 2004.
Abel Hugo, France pittoresque, tome I, 1835.
Karl-Heinz Reichel, Études et recherches sur les parlers arverno-bourbonnais aux confins de l'Auvergne, du Bourbonnais, de la Marche et du Forez, collection Eubransa/Travaux, CTA, Chamalières 2012.
« Arverno-Bourbonnais », sur Cercleterredauvergne.fr ; site de la société savante Cercle Terre d'Auvergne (consulté le 13 août 2016).
Guylaine Brun-Trigaud, Le Croissant : le concept et le mot. Contribution à l'histoire de la dialectologie française au XIXe siècle (thèse), Lyon, Centre d'études linguistiques Jacques Goudet, coll. « Série dialectologie », 1990.
Pierre Bonnaud, De l'Auvergne : 2600 ans au cœur de la Gaule et de la France centrale, Nonette, Créer, 2003, 318 p. (ISBN 2-84819-001-9, lire en ligne)
« Nouvel ouvrage sur les parlers arverno-bourbonnais », La Montagne, 7 septembre 2012(ISSN 0767-4007, lire en ligne)
Marcel Bonin, Le patois de Langy et de la Forterre (région de Varennes-sur-Allier), Cahiers bourbonnais, 1981.
Simone Escoffier, La rencontre de la langue d'oïl, de la langue d'oc et du francoprovençal entre Loire et Allier : limites phonétiques et morphologiques (thèse), Mâcon, Imprimerie Protat, 1958Édition identique de la même année : coll. Publications de l'Institut de Linguistique romane de Lyon, vol. 11, Paris, Les Belles Lettres.
Voir aussi |
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Bibliographie |
Jean Lagardette et René Laplanche (sous la coordination de), Panorama bourbonnais 1950-2000. 50 ans de la vie de notre département Allier, Association Panorama Bourbonnais, 2006.
Articles connexes |
- Département français
- Conseil départemental de l'Allier
- Blason de l'Allier
- Listes des cantons et des communes de l'Allier
- Listes de ponts, de personnalités et de films tournés dans le département de l'Allier
- Volontaires nationaux de l'Allier pendant la Révolution
Liens externes |
- Conseil départemental de l'Allier
- Préfecture de l'Allier
- Comité départemental du tourisme de l'Allier
Département de l’Allier Les Comptes des Communes et des groupements à fiscalité propre : - Données Individuelles Budget principal seul - Données consolidées « Budget principal et budgets annexes »- Carte et texte du département en 1883, tiré de l'Atlas de Vuillemin
- Guide insolite et ludique de l'Allier
Musique et musiciens d’église dans le département de l'Allier autour de 1790.- Ressources relatives à la géographie : archINFORM • GeoNames • Insee (départements) • Nomenclature des unités territoriales statistiques • OpenStreetMap
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