Kiribati
République des Kiribati
Republic of Kiribati (en)
Kiribati (gil)
Drapeau des Kiribati. | Armoiries des Kiribati. |
Devise nationale | 'Te mauri, te raoi ao te tabomoa (gilbertin : « Santé, Paix et Prospérité ») |
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Hymne national | Teirake kaini Kiribati |
Forme de l'État | République parlementaire |
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Président | Taaneti Mwamwau |
Langues officielles | Gilbertin Anglais |
Capitale | Tarawa-Sud 1° 22′ 03″ N, 173° 07′ 29″ E |
Plus grand ensemble urbain | Tarawa-Sud |
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Superficie totale | 811[1] km2 (classé 170e) |
Superficie en eau | 1 %[2] |
Fuseau horaire | UTC +12[3], +13[4], +14[5] |
Indépendance | du Royaume-Uni |
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Décolonisation | 12 juillet 1979 |
Gentilé | Gilbertins[6] Kiribatiens[7] |
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Population totale (2015[8]) | 110 110 hab. (classé 179e) |
Densité | 136 hab./km2 |
PIB nominal (2009) | 130 millions USD (182) |
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PIB (PPA) (2009) | 608 millions USD (178) |
IDH (2006) | 0,515 (moyen ; n/a) |
Monnaie | Dollar australien[9] ( ) |
Code ISO 3166-1 |
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Domaine Internet | .ki |
Indicatif téléphonique | +686[10] |
Les Kiribati[11] (prononcé [kiʁibati] ou [kiʁibas][12]), en forme longue la république des Kiribati (en gilbertin : Kiribati ; en anglais : Republic of Kiribati), anciennement connues sous le nom d'îles Gilbert, sont un État archipélagique d'Océanie composé de trois archipels de l'océan Pacifique : les îles Gilbert proprement dites, les îles Phœnix et les îles de la Ligne auxquelles il faut rajouter une île soulevée, légèrement à l'écart, Banaba.
Les Kiribati se trouvent à cheval sur l'équateur et sur l'antiméridien 180°, à la fois en Polynésie et en Micronésie. Les îles Gilbert se trouvent au sud-sud-est des îles Marshall, au nord-est des Salomon et au nord-nord-est des Tuvalu. Les îles Phoenix, quant à elles, sont situées au nord de Tokelau et au sud-est des îles américaines Baker et Howland. Enfin les îles de la Ligne, les plus orientales, se localisent au nord-nord-ouest de Tahiti, en Polynésie française, et au sud de l'archipel d'Hawaï. La capitale, Tarawa-Sud, localisée dans les îles Gilbert, se situe à 670 km au sud-sud-est de Delap-Uliga-Darrit, aux îles Marshall et à 1 871 km au nord-est d'Honiara, aux îles Salomon.
Les Kiribati sont constituées par trois archipels principaux, comprenant en tout 32 atolls et une « île haute », Banaba, située un peu à l'écart, plus proche de Nauru.
Si l'étroitesse des terres émergées en fait l'un des plus petits pays du monde (811 km2), la dispersion des îles permet aux Kiribati de revendiquer une zone maritime de 3 550 000 km2. 11 % de ce territoire (410 500 km2) fait l'objet depuis 2008 de mesures de protection sous le nom d' « aire marine protégée des îles Phoenix » (l'une des trois plus grandes aires protégées du monde, mais critiquée pour son manque d'efficacité[13]).
Sommaire
1 Histoire
2 Politique
3 Subdivisions
4 Géographie
4.1 Montée des eaux océanes et recherche d'un nouveau territoire
5 Environnement
6 Économie
7 Démographie
8 Culture
8.1 Langue
8.2 Sports
8.3 Hymne national
8.4 Fêtes et jours fériés
9 Fuseau horaire et drapeau
10 Codes
11 Notes et références
12 Annexes
12.1 Bibliographie
12.2 Articles connexes
12.3 Liens externes
Histoire |
Les Kiribati sont habitées depuis environ deux mille ans par un peuple austronésien de Micronésie, parlant une seule et même langue, le gilbertin, en contact épisodique avec des Samoans.
À l'écart des principales routes, les futures Kiribati ont été « découvertes » assez tardivement, de façon exhaustive, par les explorateurs européens, en fait seulement au tout début du XIXe siècle. Elles doivent leur nom d'îles Gilbert (en français) à l'amiral Adam Jean de Krusenstern qui les baptisa ainsi vers 1820, du nom du capitaine de la Royal Navy Thomas Gilbert qui les avait traversées en 1788.
En 1892, le Royaume-Uni plaça sous son protectorat les îles Gilbert, les îles Ellice (aujourd'hui Tuvalu) et les îles de l'Union (jusqu'en 1925, devenues Tokelau). Elles deviennent une colonie britannique le 12 janvier 1916, comprenant également les îles Ocean (Banaba), Fanning et Washington (depuis 1901) — ainsi que Christmas (à partir de 1919).
Les îles Gilbert subissent (en partie) l'occupation japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, à partir de la fin 1941. La bataille de Tarawa y met partiellement fin en novembre 1943. Ocean n'est libérée qu'en 1945.
Peu à peu, une certaine autonomie est concédée à ces territoires. En 1978, l'indépendance est définitivement accordée aux îles Ellice, séparées des Gilbert depuis 1975 et qui prennent alors le nom des Tuvalu (« huit îles ensemble »). Les Kiribati deviennent à leur tour indépendantes sous leur « nouveau » nom le 12 juillet 1979.
Pendant ses trente-sept ans d'indépendance, la république a connu une vie politique démocratique et a fini par devenir membre des Nations unies en 1999. Le renversement démocratique de Teburoro Tito, président réélu pour un troisième et dernier mandat, a abouti à l'élection de l'opposant du parti Boutokaan Te Koaua, Anote Tong, réélu à deux reprises en 2007 et en 2012[14]. En mars 2016, l'opposant Taaneti Mwamwau lui succède.
Politique |
Les Kiribati sont une république parlementaire depuis leur indépendance en 1979. Le parlement des Kiribati, appelé
Maneaba ni Maungatabu (« la maison commune de la montagne sacrée »), est élu tous les quatre ans et se compose de 46 représentants dont 44 élus (dernières élections en décembre 2015 et janvier 2016).
Le président s'appelle Te Beretitenti (« le président » en gilbertin) ; il est à la fois le chef de l'État et du gouvernement. Il est élu au suffrage universel direct, parmi les trois ou quatre candidats proposés par le parlement en son sein, selon la méthode Borda. Il choisit son vice-président et nomme le cabinet, sans dépasser dix ministres. La dernière élection présidentielle a eu lieu le 9 mars 2016.
Chacune des vingt-et-une îles habitées possède son propre « conseil local » chargé des affaires quotidiennes. L'atoll de Tarawa, où se trouve la capitale Tarawa-Sud et l'essentiel du gouvernement, possède trois conseils distincts : Betio (BTC), Tarawa-Sud (TUC) et Tarawa-Nord (ETC).
Subdivisions |
La constitution du 12 juillet 1979 (tableau 2, §132) ne subdivise pas la république en archipels ou districts mais donne la liste exhaustive des îles qui la composent, avec leur orthographe officielle (et les variantes autorisées comme indiqué dans l'article « Géographie des Kiribati »). Les îles de la Ligne et Phœnix sont toutefois regroupées administrativement sous la juridiction d'un seul ministère décentralisé (Line and Phoenix Group Development Ministry), basé à London sur l'île Christmas.
Géographie |
Les Kiribati se composent de trois archipels : les îles Gilbert (seize îles) à 1 500 kilomètres au nord des Fidji, les îles Phœnix (huit îles) à environ 1 800 kilomètres à l'est-sud-est des îles Gilbert et les îles de la Ligne (onze îles, dont trois habitées) à environ 3 300 kilomètres à l'est des îles Gilbert, ainsi que d'une île isolée à l'ouest Banaba. Cette dernière est l'ancienne île à phosphate, baptisée Ocean Island, annexée le 26 septembre 1901, puis rattachée à la colonie par les Britanniques qui en ont également fait leur capitale administrative (les gisements de phosphate furent épuisés en 1979, l'année de l'indépendance). Les îles de la Ligne comprennent également l'île Jarvis, le récif Kingman et l'atoll Palmyra mais ceux-ci sont administrés par les États-Unis.
Les 33 îles (qui sont tous des atolls sauf Banaba) sont réparties en trois archipels :
- les îles Gilbert : Abaiang, Abemama, Aranuka, Arorae, Beru, Butaritari, Kuria, Makin (autrefois, Petite-Makin), Maiana, Marakei, Nikunau, Nonouti, Onotoa, Tabiteuea, Tamana, Tarawa
- les îles Phœnix : Birnie, Canton (ou Kanton ou encore Abariringa), Enderbury, Manra (ou Sydney), McKean, Nikumaroro (ou Gardner), Orona (ou Hull), Rawaki (ou Phoenix), récif de Winslow. Seule Canton est habitée en permanence par une soixantaine de résidents venus des Gilbert depuis la fin des années 1930, tandis qu'une nouvelle tentative de colonisation sur Orona était en cours depuis 2001 mais n'a pas abouti.
- les îles de la Ligne : l'île Caroline (ou île du Millénaire, baptisée ainsi en 2000 pour être la première terre où le soleil du IIIe millénaire s'est levé), récif de Filippo, l'île Flint, l'île Christmas ou Kiritimati, le plus vieil[15] et le plus grand atoll terrestre au monde), l'île Malden, l'île Starbuck, Tabuaeran (ou île Fanning), Teraina (ou île Washington), l'île Vostok. Seules les îles Christmas, Fanning et Washington sont habitées (population en provenance des Gilbert et des Ellice depuis la dernière guerre, qui a supplanté les rares colons dans les plantations de cocotiers américaines ou françaises — qui embauchaient entre les deux guerres surtout de la main d'œuvre polynésienne des Tokelau ou de Tahiti).
La quasi-totalité de ces îles sont des atolls qui dépassent à peine le niveau de la mer (si on ne compte pas Banaba, seule île « haute », qui culmine à 81 mètres, le sommet de ces atolls est la colline de Joe, une dune d'une douzaine de mètres de haut, sur l'île Christmas. À l'exception de celui de Christmas, qui est le plus ancien et le plus grand atoll au monde, ces atolls ne devraient avoir complètement émergé, à partir de « makatea », qu'au tout début de l'ère chrétienne (ce qui correspond à leur occupation humaine), l'holocène (6 000 av. J.-C.) correspondant à un niveau de la mer supérieur à l'actuel de 1 à 1,5 m environ.
La minceur du sol, quasi inexistant, implique une faible végétation, d'origine humaine pour l'essentiel, en dehors des cocotiers et des pandanus, omniprésents, et entraîne de grandes difficultés pour l'agriculture, limitée, pour l'essentiel, à la récolte du coprah, du karewe (sève fraîche du cocotier) et du taro local, le taro géant des marais (Cyrtosperma chamissonis). Cultures également de l'arbre à pain, de la banane et du pandanus (pour ses fruits, ses feuilles et son bois).
Un traité signé à Tarawa-Sud le 18 décembre 2002 délimite les frontières maritimes entre la République française (Polynésie française) et les Kiribati (îles de la Ligne).
Montée des eaux océanes et recherche d'un nouveau territoire |
L'altitude des Kiribati n'étant pas élevée, la menace que ces îles soient submergées par la montée du niveau des eaux océanes est réelle.
Le président Anote Tong a déclaré, en mars 2012, que son gouvernement est en pourparlers avec celui des Fidji afin de leur acheter quelque 2 000 hectares de terre. La population serait alors transportée sur leur nouveau territoire, situé à environ 2 000 kilomètres. Comme alternative, Anote Tong a évoqué le transfert de la population en Australie ou en Nouvelle-Zélande, la possibilité de construire des îles artificielles ou encore de s'installer sur des plates-formes pétrolières[16],[17].
Environnement |
Kiribati abrite une biodiversité terrestre et surtout marine très riche. Le Pacifique central est resté longtemps protégé de la grande pêche, mais sa richesse en poissons (thons notamment) et la raréfaction de ces derniers ailleurs en fait une zone aujourd'hui très convoitée des flottes de pêche industrielle, et l'une des zones les plus concernées par les enjeux de surpêche.
En 2008, à mi-chemin entre les Hawaii et les Fidji un secteur marin de 410 500 km2 presque aussi vaste que la Californie, comptant des montagnes sous-marines et des eaux pélagiques et récifales parmi les plus biologiquement riches du monde (mais aussi parmi les plus intensément pêchées au monde) a été théoriquement classé en « aire marine protégée des îles Phoenix » (ou PIPA, pour Phoenix Islands Protected Area, « aire protégée des îles Phœnix »), en partenariat avec l'ONG "Conservation International" et l'Aquarium de Nouvelle-Angleterre (de Boston), mais d'abord sans règlement très contraignant : la pêche n'était interdite qu'autour de quelques îles inhabitées, dans 3 % des 408 250 km2 mis en réserve, ce qui a suscité de nombreuses critiques de spécialistes de la conservation (Par exemple Peter Jones, de l'University College de Londres a qualité le PIPA d' « escroquerie »[13].
Elle fait partie des biens naturels qui ont été proposés en vue de leur inscription sur la Liste du patrimoine mondial en 2010, ce qui est la toute première inscription pour les Kiribati (obtenue le 2 août 2010).
Il était prévu que fin 2014 25 % de l'aire protégée soit interdite à la pêche, mais selon John Hampton avec 50 000 tonnes de thon pêchées chaque année dans le territoire des îles Phoenix, il s'agit encore en 2014 de l'« aire marine protégée » la plus pêchée et surexploitée au monde[13]. Les administrations insulaires manquent en outre de moyens de contrôle en mer[13]. Et pour J Hampton, même une protection totale pourrait être insuffisante, car l'aire PIPA ne représente que 11 % de la zone économique exclusive (ZEE) de Kiribati, « de sorte que la fermeture n'aura pas beaucoup d'effet sur le taux de capture par les entreprises de pêche »[13].
Kiribati pourrait obtenir une aide à la l'étude scientifique de ce territoire (cinq millions de dollars apportés par le philanthrope Ted Waitt, fondateur de la société informatique Gateway). En échange, dès le lendemain de cette nouvelle, le 29 janvier 2014 le Président Anote Tong a annoncé l'interdiction — avant la fin de l'année — de toute pêche commerciale dans toute la zone du PIPA, notamment parce que, rappelle-t-il, cette réserve est « une zone de frai importante pour le thon, donc sa fermeture aura une contribution majeure à la conservation et le rajeunissement des stocks de poissons et à la sécurité alimentaire mondiale. ». Il s'agit notamment de protéger les dernières grandes zones de frai du thon obèse, très recherché par les producteurs de sushis afin que cette espèce puisse continuer à faire l'objet d'une pêche durable[13].
De 2008 à 2015, Kiribati n'avait fait « aucun effort pour éloigner les bateaux de pêche des récifs situés autour des îles », cependant la PIPA se trouvant dans une ZEE, l'effectivité de l'interdiction devrait être techniquement facilitée par l'obligation qu'a tout navire de pêche d'être agréés et de transmettre en permanence sa position. De plus si la pêche est clairement interdite dans toute l'aire protégée, il sera plus difficile de tricher note Alan Friedlander [18] qui estime qu'à cette condition, dans l'aire protégée les espèces pélagiques et coralliennes devraient retrouver des densités de populations naturelles et que les tortues, oiseaux et d'autres victimes collatérales de la surpêche bénéficieront aussi de ces mesures de protection[13].
Économie |
Les Kiribati ont peu de ressources naturelles à l'exception des ressources halieutiques. Les gisements de phosphates commercialement exploitables ont été épuisés à l'heure de l'indépendance. Le coprah et la pêche représentent actuellement la majeure partie de la production et des exportations (y compris sous la forme de poissons d'aquarium). Elles s'élèvent à un peu plus de six millions de dollars américains — à comparer aux importations, 44 millions en 1999.
Le PIB des Kiribati atteignait 80,2 millions USD en 2006[19]. L'économie a fortement fluctué ces dernières années et n'a pas progressé au rythme de la forte croissance démographique. Le développement économique est fortement limité par le manque de ressources naturelles, d'ouvriers qualifiés (à l'exception toutefois de marins, bien formés par le Marine Training Centre de Betio et très demandés en Allemagne et depuis 2001, aux États-Unis), la faiblesse de l'infrastructure et l'éloignement des marchés internationaux.
Les liaisons aériennes intérieures sont assurées par deux compagnies concurrentes dont la récente Coral Sun Airways. Les liaisons aériennes internationales sont souvent problématiques, surtout depuis qu'Air Kiribati, la compagnie nationale, a définitivement renoncé (en mars 2004) au seul avion qui lui permettait de relier les Fidji et les Tuvalu (un ATR 72) ainsi qu'au seul charter (un Boeing 737), assuré par Aloha Airlines (en faillite), qui reliait chaque semaine Honolulu à Christmas. En 2016, c'est donc Fiji Airways et Air Nauru qui relient deux fois par semaine Tarawa au reste du monde. Air Marshall Islands a été un moment la seule compagnie qui reliait Tarawa depuis Majuro (Marshall) avec, à l'occasion, une liaison effectuée par Air Nauru, quand son seul avion à réaction n'était pas placé sous séquestre. Air Kiribati, compagnie gouvernementale, assure les liaisons intérieures entre les îles Gilbert (à l'exception de l'île de Banaba), mais n'assure pas de liaison directe avec les Phœnix ou les îles de la Ligne. Coral Sun Airways est une compagnie privée qui dessert les îles Gilbert.
Les principaux aéroports sont celui de Bonriki (Tarawa-Sud) et celui de Cassidy sur l'île Christmas :
Nom | Code AITA | Code OACI | Longueur de piste | Largeur de piste | Altitude | Latitude (Déc) | Longitude (Déc) |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Bonriki International | TRW | NGTA | 2 011 m | 43 m | 2 m | 1.380 | -173.150 |
Christmas Island | CXI | PLCH | 2 103 m | 29 m | 1 m | 1.990 | -157.350 |
Le tourisme fournit plus d'un cinquième du PIB, mais il reste assez limité, en raison surtout du transport aérien difficile (deux principaux hôtels à Tarawa-Sud dont l'un des deux est un hôtel gouvernemental ; un autre hôtel gouvernemental se trouve à Christmas).
L'aide financière étrangère, provenant en grande partie du Royaume-Uni, de l'Australie et du Japon, apporte un complément important à l'économie, (entre un quart et la moitié du PIB ces dernières années, 15,5 millions de dollars américains en 1995). Mais ce sont surtout les droits de pêche payés par l'Union européenne, la Corée du Sud ou désormais par Taïwan qui représentent l'essentiel des revenus.
La plupart des Gilbertins ont des activités de subsistance (pêche, culture de légumes et fruits) qui améliorent leur quotidien.
Les télécommunications sont chères et le service est nettement insuffisant. Il n'y a pas de service d'accès par large bande et la compagnie nationale, TSKL qui a le monopole, propose Internet à un des tarifs les plus chers au monde[réf. nécessaire].
Depuis début 2007, les Kiribati se sont lancées dans la commercialisation de pavillons de complaisance, en immatriculant à Tarawa des bateaux de tous horizons, espérant ainsi diversifier leurs ressources économiques. Voir aussi : Kiribati et l'affaire “Ocean Jasper”.
Démographie |
Les habitants sont les Gilbertins (en gilbertin, I-Kiribati). Ils sont en forte croissance démographique (+ 2,3 % par an ; 4,3 enfants par femme) et dépassent de peu les 110 000 habitants en 2008. Le recensement de 2015, dont les résultats sont publiés en octobre 2016, donne 110 110 habitants en octobre 2015, avec pour la première fois un ralentissement du taux de natalité[20]. Les densités non-urbaines sont parmi les plus fortes du monde, notamment à Betio, sur l'atoll de Tarawa. Tandis que l'anglais est la langue utilisée par la constitution, pour les lois et les actes officiels, le gilbertin (te taetae ni kiribati) est la langue vernaculaire habituelle, largement parlée par la totalité des habitants de la république (une langue austronésienne, descendante du proto-océanien, reconnue à parité à l'anglais par la constitution de 1979). Seules des minorités négligeables parlent également tuvaluan (0,3 % de la population, ce sont les descendants des habitants des îles Ellice restés sur place lors de la séparation des Tuvalu en 1976). Le gilbertin est également parlé aux Tuvalu (sur une île, Nui), aux Fidji (île Rabi) et aux Salomon, ainsi que par les quelques expatriés en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis (Hawaii).
Le christianisme est la religion principale dans le pays, parfois mélangé à quelques pratiques résiduelles de croyances ancestrales (de type animiste). La majorité des chrétiens sont catholiques (diocèse de Tarawa et Nauru) mais la Kiribati Protestant Church (KPC, congrégationalistes) est très bien représentée, dépassant plus d'un tiers de la population (de même que les mormons et des Églises protestantes comme les adventistes et la Church of Christ, ces derniers très minoritaires). La foi baha'ie est également assez répandue, surtout à Tarawa et à Christmas (moins de 3 %).
Lors du recensement de 2005, où les religions étaient déclarées, la répartition sur 92 533 Gilbertins a été la suivante :
- Catholiques romains : 51 144 ;
- KPC : 33 042 ;
- Adventistes du 7e jour : 1 756 ;
- Baha'i : 2 034 ;
- COG : 364 ;
- Mormons : 2 910 ;
- Autres : 1 238 ;
- Aucune : 23 ; ou non-répertorié : 22.
Culture |
Sir Arthur Grimble, bien après Robert Louis Stevenson, a fait connaître au reste du monde cette culture originale, grâce à des émissions populaires sur la BBC et à des livres comme Pattern of Islands. Les travaux scientifiques majeurs ont d'abord été faits par Henry Evans (Harry) Maude (le premier commissaire-résident britannique à être également anthropologue). En France, les travaux ont surtout été effectués par Jean-Paul Latouche, ancien président de la Société des océanistes (Musée de l'Homme). La langue gilbertine a été d'abord décrite (et écrite) par le révérend Hiram Bingham Jr. à la fin du XIXe siècle, puis codifiée tout au long du XXe par des missionnaires (français et catholiques surtout), comme le Révérend Père Ernest Sabatier et son très complet Dictionnaire gilbertin-français (Tabuiroa, 1952-1954), traduit en anglais par sœur Olivia (édition de la commission du Pacifique Sud). Si, faute de moyens, la littérature écrite reste peu développée, les chants et surtout les danses traditionnelles (te mwaie), très codifiées, et particulièrement chères à Stevenson, constituent le mode d'expression artistique privilégié des Gilbertins.
Dans sa thèse de doctorat Tradition, Change, and Meaning in Kiribati Performance, le premier travail aussi exhaustif consacré à ces îles, Mary Elizabeth Lawson a écrit comment les Gilbertins décrivent leurs danses comme bai n abara, « une chose de notre terre », trouvant son origine dans les bakatibu, les ancêtres (1989, 79).
Avec les habitants des Marshall et des Carolines voisines, les Gilbertins sont des spécialistes reconnus des pirogues à balancier, connues pour leur extrême rapidité et leur maniabilité (cf. We, the Navigators).
Si la maneaba (maison commune) constitue le centre incontournable de la vie communautaire et l'esprit du katei ni Kiribati (façon gilbertine), les personnes (te aomata) y sont censées respecter les anciens codes connus comme te bunna (protection), te kareka (écouter les avis), te betia (rester à l'écart du danger), te boia (être aimé), te reita (garder de bonnes relations), te baema (rester avec son groupe). Dans cette société très traditionnelle où la télévision hertzienne n'est pas diffusée, l'alphabétisation est cependant très importante.
Langue |
Langue du groupe océanien[21], descendante donc d'anciens locuteurs partis de Taïwan et ayant voyagé à travers l'Insulinde (parlant proto-austronésien, famille austronésienne, comme les autres malayo-polynésiens) cette langue fait partie du sous-groupe micronésien de l'océanien (en anglais : Nuclear Micronesian) mais semble avoir été influencée, plus tardivement, par les langues polynésiennes proprement dites (Samoa et Tuvalu surtout).
Parlée par un peu plus de 100 000 locuteurs (en complément de l'anglais, enseigné en fin d'école primaire et compris par les jeunes et les citadins), le gilbertin est une langue qui présente une faible variété dialectale (si ce n'est des accents différents et des particularités mineures qui séparent les îles du Nord de celles du Sud) à l'exception toutefois de Banaba, dont la langue est également représentée à Rabi (Fidji). Un dialecte du gilbertin est également parlé à Nui (Tuvalu), peuplée par des Gilbertins qui semblent y avoir remplacé la population polynésienne initialement installée.
C'est une langue flexionnelle (avec davantage de suffixes que de préfixes) pour quelques catégories grammaticales mais où les particules (préposées pour l'essentiel) jouent un rôle non négligeable et qui pratique aussi une euphonie limitée. 13 lettres (et autant de phonèmes) : A, B, E, I, K, M, N, NG, O, R, T, U et W. Palatalisation du T devant I et devant U (dans certains accents régionaux). La graphie moderne a tendance à distinguer deux A différents, dont un précédé d'un W non prononcé après B et M (exemple : mwaneaba au lieu de maneaba). L'ordre des mots est la plupart du temps de type VOS (Verbe-Objet-Sujet), avec un objet qui suit immédiatement le verbe. Exemples de phrases simples :
e bati te aine (il y a beaucoup de femmes, verbe bati précédé d'un préfixe pronominal e, 'il/elle', et suivi de te, article, et de aine, 'femme', cognat de vahiné) ;
I kana te ika (je mange du poisson, verbe kana précédé d'un préfixe pronominal I, en lettre capitale comme en anglais, ika poisson) ;
e matu Nareau (Nareau dort, verbe matu précédé de e, Nareau divinité ancestrale gilbertine) ;
antai aram? (quel est ton nom ?, de ara nom suivi du suffixe possessif -m, 'ton').
Sports |
En dehors des sports individuels comme l'athlétisme (biribiri) ou l'haltérophilie fort répandus, les sports collectifs pratiqués sont le football et le volley-ball. Cependant, les Kiribati n'ont à ce jour disputé que des matches dans des compétitions régionales (Jeux du Pacifique par exemple). L'équipe nationale de football est associée à l'OFC. Il n'y a qu'un seul vrai stade avec gradins, situé à Bairiki (Tarawa-Sud).
Fondé en 2002, le CNO nommé Kiribati National Olympic Committee est reconnu par le CIO l'année suivante. La première participation des Kiribati aux Jeux olympiques a lieu à Athènes lors des Jeux olympiques d'été de 2004[22]. Suivent Pékin, Londres et Rio avec des athlètes uniquement en athlétisme et haltérophilie. L'haltérophile Meamea Thomas est le premier porte-drapeau olympique, Birima'aka Tekanene est quant à lui le président du CNO et Willy Uan le Secrétaire général.
Hymne national |
- Titre : Teirake kaini Kiribati (Debout Kiribati).
- Compositeur : écrit et composé par Tamuera Ioteba Uriam
- Entré en vigueur en 1979.
Fêtes et jours fériés |
Date | Nom français | Nom local | Remarques |
---|---|---|---|
1er janvier | Jour de l'An | ||
variable | Vendredi Saint | ||
variable | Lundi de Pâques | ||
18 avril | Jour de la Santé | ||
12 juillet | Fête nationale | dure jusqu'au 14 juillet inclus | |
7 août | Fête de la Jeunesse | ||
25 décembre | Noël | Kiritimati | ainsi que le 26 décembre |
Fuseau horaire et drapeau |
Les archipels chevauchent l'antiméridien 180° qui théoriquement déterminait le changement de jour (la ligne de changement de date zigzague le long dudit antiméridien), de sorte qu'en 1995, en prévision du passage à l'an 2000 les autorités décidèrent de changer de fuseau horaire les deux archipels orientaux (auparavant le pays était coupé en deux et vivait sur deux dates simultanément, ce qui n'était pas toujours pratique pour les habitants : le titre de « Kiribati espace-temps » est d'ailleurs celui donné, en 1988, à la monographie de Benoît Antheaume et Joël Bonnemaison, Atlas des îles et États du Pacifique sud). Au lieu d'être les derniers à quitter l'an 1999, les habitants des îles Gilbert (Kiribati) devinrent les premiers à entrer dans l'an 2000 puis, l'année suivante, dans le nouveau siècle et le nouveau millénaire. Au passage, leur drapeau si évocateur montrant le soleil à l'horizon des vagues prend un sens symbolique qui l'assimile à Janus dont le double visage regarde à la fois le passé et l'avenir. Ce drapeau est basé sur les armoiries adoptées pour les îles Gilbert et Ellice en 1937, sur un dessin du commissaire-résident d'alors (1932), Sir Arthur Francis Grimble. Il représente un soleil levant (otintaai), survolé par une frégate (te eitei), qui émerge des flots du Pacifique. Le soleil darde dix-sept rayons (les seize îles Gilbert et Banaba). Les flots du Pacifique sont coupés en trois parties, comme les trois archipels de l'État (Gilbert, Phœnix et îles de la Ligne). La frégate (Fregata minor), qui représente un messager traditionnel et respecté, est l'oiseau emblématique des I-Kiribati (ethnonyme vernaculaire des Gilbertins).
Codes |
Les Kiribati ont pour codes :
- KI, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 ;
.ki, selon la liste des Internet TLD (Top level domain) ;- KIR, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays) ;
- KIR, selon la liste des codes pays du CIO ;
- KIR, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques ;
- KIR, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, alpha-3 ;
- KR, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ;
- T3, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs.
Notes et références |
Superficie hors lagons.
Seul l'atoll de Teraina héberge un lagon d'eau douce.
UTC+12 dans les îles Gilbert et Banaba
UTC+13 dans les îles Phœnix
UTC+14 dans les îles de la Ligne
Plus rare, on trouve également employé en français le gentilé "I-Kiribati". Cf. Anne Di Piazza, « Avant-Propos », Le Journal de la Société des Océanistes, no 112, 2001.
Recommandation française de 2008, voir Journal officiel
Recensement fin 2015, résultats publiés [1]
Le dollar des Kiribati, employé uniquement pour quelques rares pièces commemoratives, est indexé à parité égale avec le dollar australien.
Indicatif téléphonique +686+21 pour Tarawa et +686+81 pour Christmas
En forme longue française, la république de ou des Kiribati. Une recommandation française de 2008 préconise la forme indiquant le pluriel, plus conforme à l'usage et à l'étymologie. En effet, Kiribati est la forme gilbertine de l'anglais Gilberts, voir Journal officiel.
[kiribæs] en gilbertin
Christopher Pala, Kiribati commits to fishery-free reserve, Science, 16 juin 2014.
http://www.electionguide.org/country.php?ID=113
Ce qualificatif provient d'études et d'hypothèses, anciennes et récentes, basées sur la taille terrestre de l'atoll et des prélèvements : elles doivent cependant être confirmées ou infirmées.
Les Kiribati cherchent un territoire, in: Carto, le monde en cartes, no 11, mai-juin 2012
(en) Paul Chapman, 2012 Entire nation of Kiribati to be relocated over rising sea level threat The Telegraph, Londres, 7 mars 2012.
chef du Laboratoire de recherche sur l'écologie des pêches à l'Université de Hawaii, Manoa
2007 Pacific Almanac
http://www.mfed.gov.ki/sites/default/files/Revised%20Census%20Preliminary%20Report%202%20020516%20update%20%5B1306646%5D.pdf
Françoise Ozanne-Rivierre, « Langues d'Océanie et Histoire » in Le Pacifique : un monde épars, sous la direction d'Alban Bensa et Jean-Claude Rivierre, L'Harmattan, 1998, (ISBN 2-7384-7251-6).
(en) « Kiribati in first Olympic Games Opening Ceremony », sur Kiribati National Olympic Committee, 14 aoüt 2004
Annexes |
Bibliographie |
(en) Akekeia!, Traditional Dance in Kiribati, Tony Whincup, Joan Whincup, Prix Montana, Wellington, 2001, (ISBN 0-646-41554-9)
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(en) The Material Culture of Kiribati, Gerd Koch, 1986, publié en allemand sous le titre Materielle Kultur der Gilbert-Inseln en 1965
(en) Kiribati: Aspects of History, Alaima Talu et al., 1979
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(en) Cinderellas of the Empire: Towards a History of Kiribati and Tuvalu, Barrie Macdonald, 1982
(fr) Les Insulaires du Pacifique, I.C. Campbell, J.-P. Latouche, « Politique d'aujourd'hui » aux PUF, 2001, (ISBN 2-13-051926-1)
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(en) We, the Navigators, David Lewis, Reed, Wellington, 1972
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(en) In the South Seas, Robert Louis Stevenson, University of Hawaii Press, London 1971 (traduit en français : Dans les mers du Sud, Petite bibliothèque Payot/Voyageurs 248, 1995 (ISBN 2-228-89746-9))
(fr) La Vie sexuelle des cannibales, J. Maarten Troost, Hoëbeke, Paris, 2012.
(fr) Paradis (avant liquidation), Julien Blanc-Gras, éditions Au Diable Vauvert, 2013, (ISBN 9782846265003)
Articles connexes |
- Gilbertin
- Liste des États insulaires
Liens externes |
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(en) Site du parlement
(fr) Aménagement linguistique dans le monde - Kiribati
(en) Trussel
(en) Janeresture
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