Néron
Pour les articles homonymes, voir Néron (homonymie), Domitius Ahenobarbus et Germanicus (homonymie).
Néron | |
Empereur romain | |
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Néron, œuvre en marbre du Ier siècle, musée du Palatin (Inv. 618). | |
Règne | |
13 octobre 54 - 8 juin 68 (14 ans) | |
Période | Julio-Claudiens |
Précédé par | Claude |
Usurpé par | Vindex puis Galba (68) |
Suivi de | Galba |
Biographie | |
Nom de naissance | Lucius Domitius Ahenobarbus |
Naissance | 15 décembre 37 - Antium (Italie) |
Décès | 9 juin 68[1] (à 30 ans) - Rome |
Père | Gnaeus Domitius Ahenobarbus |
Mère | Agrippine la Jeune |
Épouse | (1) Claudia Octavia (53 - 62) (2) Poppée (62 - 65) (3) Statilia Messalina (66 - 68) (4) Sporus (66 - 68) |
Descendance | Claudia Augusta (de Poppée) |
Empereur romain | |
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Néron (latin : IMPERATOR NERO CLAVDIVS CAESAR AVGVSTVS GERMANICVS), né Lucius Domitius Ahenobarbus le 15 décembre 37 à Antium et mort le 9 juin 68[1] à Rome. Il est le cinquième et dernier empereur romain de la dynastie Julio-Claudienne ; il régna de 54 à 68 (apr. J-C).
Il accède au trône le 13 octobre 54, à la mort de son grand-oncle et père adoptif Claude (Claudius), Empereur de Rome. En 66, il ajoute le titre Imperator à son nom. Il est dépossédé de son pouvoir en 68 et se suicide assisté de son scribe Épaphrodite.
Bien que Sénèque ait été son précepteur, on se souvient de lui comme d'un despote cruel, notamment pour avoir assassiné sa mère Agrippine en 59, et pour ses persécutions des chrétiens[2]. Il est célèbre pour avoir bâti la Domus Aurea, après l'incendie de Rome de juillet 64, et pour être un prince poète, chanteur et musicien, un grand organisateur de célébrations sportives et artistiques (les Neronia)[3]. Il est aussi un homme d'une ambition démesurée, ayant lutté de toutes ses forces contre l'immense conjuration politique dressée contre lui[4]. Certains historiens débattent de la folie, réelle ou mise en scène, de Néron[5].
Sommaire
1 Sources sur Néron
2 Famille
2.1 Grands-parents paternels
2.2 Grands-parents maternels
3 Naissance sous Caligula
4 Conspirations
5 Adoption par Claude
6 Au pouvoir
6.1 Les premières années de l'empereur
6.2 Une série de scandales
6.3 Le grand incendie de Rome
6.4 Néron, l'artiste et le veuf
6.5 Suicide
7 Points de vue historiques à propos de Néron
8 Néron figuré dans les œuvres modernes
8.1 Néron au cinéma
8.2 Néron au théâtre
8.3 Néron à l'opéra
8.4 Néron dans la littérature
8.5 Néron en BD
8.6 Néron en informatique
8.7 Néron dans les jeux vidéo
9 À noter
10 Noms et titres
10.1 Noms successifs
10.2 Titres et magistratures
10.3 Titulature à sa mort
11 Notes et références
12 Bibliographie
12.1 Sources latines
12.2 Études historiques et essais
13 Voir aussi
13.1 Articles connexes
13.2 Liens externes
Sources sur Néron |
Les sources primaires concernant Néron doivent être lues avec précaution. Sa vie a été rapportée par l'historiographe Suétone dans son œuvre De vita duodecim Caesarum libri (La Vie des douze Césars) et par Tacite dans les Annales, œuvres toutes deux écrites une quarantaine d'années après la mort de Néron. Le fait que tous deux appartiennent aux ordres supérieurs de la société romaine, Tacite avec le rang de sénateur et Suétone avec le titre de chevalier, a conduit certains historiens à considérer la description des événements du règne de Néron avec prudence, dans la mesure où l'on sait que Néron persécuta les sénateurs romains à partir des années 65-66 à la suite de la découverte de deux conspirations. Certains récits exaltés du règne de Néron pourraient être discutables. Cependant, par leurs fonctions, les deux auteurs avaient un accès privilégié aux archives impériales, Suétone notamment, né dans les années qui suivent la mort de Néron, qui a été archiviste d'Hadrien.
Aussi, il faut prendre en considérations que les textes des historiens étaient accessibles par des copies, retranscrites par des copistes.
Avec l'avènement du christianisme dans l'Empire romain, qui deviendra religion d'Etat au IVe siècle, les copies seront surtout retranscrites par des moines chrétiens, plutôt que par des laïcs. Avec les siècles, et le temps en général, les créations de Tacite et de Suétone n'étaient peut-être pas identiques à ce qu'elles étaient à l'origine. Par exemple, les historiens s'interrogent depuis longtemps sur le rôle des chrétiens, qui n'étaient peut-être même pas cités dans les textes originaux, et ils seraient apparus au IVe siècle, ajoutés par des copistes en liens étroits avec la propagande du pouvoir impérial. Par conséquent, les rôles des sénateurs et de la curie romaine étaient écartés, d'autant plus que nous ne possédons pas les manuscrits originaux de ces ouvrages, dont une grande partie des textes sont aussi perdus.
Famille |
Arbre généalogique des Julio-Claudiens C. Julius Caesar II Marcie Sylla Dict Aurelia Cotta C. Julius Caesar III S. Julius Caesar III Cos I Julia Caesaris Caius Marius Cos VII Cornelia Sylla Julia Caesaris Julia Caesaris M. Atius Balbus Caius Marius Cos I Cinna Cos IV Calpurnia Pompeia Sulla Cornelia Cinna Jules César Dict. vie C. Octavius Atia Balba Caesonia L. Antonius Julia Caesaris Cos I P. Clodius Pulcher Pompée Cos III Julia Caesaris C. Claudius Marcellus Cos I Octavie la Jeune Marc Antoine Trv X • Cos II Fulvie Scribonia Auguste Trv X • Emp XLI Livie Ti. Claudius Nero Clodia Pulchra 1re ép. d'Auguste M. Claudius Marcellus M. Vipsanius Agrippa Cos III Julie l'Aînée Tibère Emp XXIII Vipsania Agrippina Drusus I Cos I Antonia la Jeune Antonia l'Aînée Drusus II Cos I Julia Livilla Tiberius Gemellus Agrippa Postumus Julia Vipsania Lucius Caesar Caius Caesar Cos I Agrippine l'Aînée Germanicus Cos II Claude Emp XIV Messaline Cæsonia Milonia Caligula Emp IV Julia Drusilla Drusus III Cos II Nero Caesar Julia Livilla Agrippine la Jeune Cn. Domitius Ahenobarbus Cos I Julia Drusilla Néron Emp XIV Claudia Octavia Britannicus |
Né à Antium, Néron est le fils unique de Gnaeus Domitius Ahenobarbus et d'Agrippine la Jeune, sœur de Caligula. Son père adoptif est Claudius (ou Claude), qui fut le prédécesseur de Néron en tant qu’empereur .
Grands-parents paternels |
Lucius Domitius Ahenobarbus : fils de Gnaeus Domitius Ahenobarbus l'Ancien et d'Aemilia Lepida.
Antonia l'Aînée : fille de Marc Antoine et d'Octavie (sœur d'Auguste et petite-nièce de Jules César).
Grands-parents maternels |
Germanicus : fils de Drusus (fils de Tiberius Néron et de Livie, et frère de Tibère) et d'Antonia la Jeune (sœur d'Antonia l'Aînée). Germanicus est le frère de Claude ; il est aussi le petit-fils adoptif d'Auguste, puis le fils adoptif de son oncle Tibère.
Agrippine l'Aînée : fille d'Agrippa et de Julia (fille d'Auguste et de Scribonia).
Naissance sous Caligula |
Lucius Domitius Ahenobarbus est né le 15 décembre 37. Rien ne le prédestinait alors à devenir maître de l'empire. Son oncle maternel Caligula venait de commencer à régner le 16 mars de cette année, à 24 ans. Ses prédécesseurs, Auguste et Tibère, avaient vécu respectivement jusqu'à 75 et 77 ans. Caligula est donc l'oncle de Néron, ce dernier n'aurait pu prétendre au trône que dans le cas où Caligula n'aurait pas eu d'héritier mâle. Néron porte le nom de ses ancêtres de la gens des Domitii. Comme eux, précédemment, les prénoms dans la gens Domitii étaient donnés, toujours les mêmes, par succession de trois en trois. On trouve ainsi : trois Caius de suite, puis trois Lucius de suite, etc. Néron était donc un Lucius Domitius Ahenobarbus comme beaucoup de ses ancêtres avant lui. Agrippine, quatrième épouse de Claude, va réussir à évincer Britannicus de la succession directe et légitime au titre d'empereur. Son fils Néron (de son précédent mariage avec Lucius Domitius Ahenobarbus, connu à Rome pour sa violence et ses actes de cruauté), sera adopté et reconnu par Claude, comme son héritier et successeur. Ce tour de force réussi, il ne restait plus à Agrippine que de se "débarrasser" de Claude en le faisant assassiner.
Un scandale marquant le début du règne de Caligula fut sa relation particulièrement étroite avec ses trois sœurs Julia Drusilla, Julia Livilla et Agrippine. Toutes les trois étaient représentées avec leur frère sur les pièces de monnaie de l'époque. Les trois femmes semblent avoir obtenu sa faveur et y ont sans doute gagné de l’influence. Les écrits de Flavius Josèphe, Suétone, Dion Cassius rapportent qu’elles avaient des relations incestueuses avec leur frère.
Lucius devenait ainsi le fils d'une femme influente et célèbre. Mais elle pouvait perdre rapidement l’influence qu'elle avait sur son frère. Caligula n'avait toujours pas d’enfant. Ses parents mâles les plus proches étaient alors ses beaux-frères Marcus Aemilius Lepidus (le mari de Drusilla), Marcus Vinicius (le mari de Livilla) et Gnaeus Domitius Ahenobarbus (le mari d'Agrippine). Ils étaient les héritiers probables en cas de décès prématuré de Caligula. Pourtant, après le décès de sa femme, Lepidus semblait avoir perdu toute chance, mais pas toute ambition, de succéder à son beau-frère.
Conspirations |
En septembre 39, Caligula partit rejoindre ses légions en campagne contre les tribus germaniques. La campagne dut être repoussée à l'année suivante à cause des craintes de l'empereur d'une conspiration contre lui. Lepidus avait réussi à devenir l'amant d'Agrippine et de Livilla, apparemment à la recherche de leur aide pour gagner le trône. Il fut pour cela immédiatement exécuté. Caligula ordonna également l'exécution de Gnaeus Cornelius Lentulus Gaetulicus, le populaire légat de Germanie supérieure, et son remplacement par Servius Sulpicius Galba. Pourtant, on ne sait toujours pas s'il était lié à la conspiration de Lepidus. Agrippine et Livilla furent reléguées aux Îles Pontines. Lucius fut sans doute séparé de sa mère à cette époque.
Le père de Lucius mourut d'hydropisie en 40. Lucius était maintenant orphelin et son destin était incertain, sous le règne d'un Caligula de plus en plus fantasque. La chance lui sourit l'année suivante : le 24 janvier 41, Caligula, son épouse Cæsonia Milonia, et leur fille Julia Drusilla furent assassinés par une conspiration menée par Cassius Chaerea. L'oncle de Caligula, Claude, devint le quatrième empereur romain, grâce à l'aide de la garde prétorienne, et rappela Agrippine et Livilla d'exil.
Agrippine se remaria rapidement au riche Gaius Sallustius Crispus Passienus. Son mari mourut entre 44 et 47, et Agrippine fut suspectée de l'avoir empoisonné pour hériter de son immense fortune. Lucius était le seul héritier de sa mère, devenue riche.
Adoption par Claude |
Lucius, à dix ans, avait très peu de chances d'occuper le trône. Claude, âgé de 57 ans à cette époque, avait régné plus longtemps, et sans doute plus efficacement que son prédécesseur. Claude s'était déjà marié trois fois. Il avait épousé Plautia Urgulanilla et Aelia Paetina quand il était simple citoyen. Empereur, il s'était marié à Valeria Messalina. Le couple avait deux enfants, Britannicus (né en 41) et Octavie (née en 40). Messaline n'avait que 25 ans et pouvait lui donner d'autres héritiers.
Pourtant, Messaline fut exécutée en 48, accusée de conspiration contre son époux. L'ambitieuse Agrippine projeta rapidement de remplacer sa tante par alliance. Le 1er janvier 49, elle devint la quatrième femme de Claude, Tiberius Claudius Nero Caesar Drusus. Le mariage dura cinq ans. La même année, Agrippine fait rompre les fiançailles d'Octavie et de Lucius Junius Silanus et la fait fiancer avec Néron.
Début 50, le Sénat romain offrit à Agrippine le titre honorifique d'Augusta, que Livie (14-29) avait été la seule à porter avant elle. Le 25 février 50, Lucius fut officiellement adopté par Claude sous le nom de Nero Claudius Caesar Drusus. Néron était plus âgé que Britannicus, son frère adoptif, et cette adoption fit de lui l'héritier officiel du trône.
Claude honora son fils adoptif de plusieurs manières. Néron fut émancipé en 51, à 14 ans. Il fut nommé proconsul, entra au Sénat, y fit son premier discours, apparut publiquement en compagnie de Claude, et fut représenté sur les pièces de monnaie. En 53, il épousa sa sœur adoptive, Octavie.
Au pouvoir |
Les premières années de l'empereur |
Claude mourut empoisonné le 13 octobre 54 et Néron fut rapidement nommé empereur à sa place. Il n'avait que 17 ans. Les historiens s'accordent à considérer que Sénèque a joué le rôle de figure de proue au début de son règne. Les décisions importantes étaient probablement laissées entre les mains plus capables de sa mère Agrippine la Jeune (qui pourrait avoir empoisonné Claude elle-même), de son tuteur Sénèque, et du préfet du prétoire Sextus Afranius Burrus. Néron cherche dès le début de son règne à obtenir les faveurs de l'armée et de la plèbe par diverses primes[6].
Les cinq premières années du règne de Néron furent connues comme des exemples de bonne administration, suscitant même l'émission d'une série de pièces de monnaie célébrant le quinquennium Neronis.
Les affaires de l'empire étaient traitées avec efficacité et le Sénat bénéficiait d'une période d'influence renouvelée dans les affaires de l'État. Les problèmes devaient pourtant bientôt surgir de la vie personnelle de Néron et de la course à l'influence croissante entre Agrippine et les deux conseillers. Tout le monde savait que Néron était déçu de son mariage et trompait Octavie. Il prit pour maîtresse Claudia Acte, une ancienne esclave, en 55. Agrippine tenta d'intervenir en faveur d'Octavie et exigea de son fils le renvoi d'Acte. Burrus et Sénèque, pour leur part, choisirent de soutenir leur protégé.
Néron résista à l'intervention de sa mère dans ses affaires personnelles. Le fils légitime de Claude, Britannicus, était âgé de treize ans, il était toujours légalement mineur et sous la responsabilité de Néron, mais il approchait de l'âge de la majorité. C'est à Britannicus qu'aurait dû revenir le titre d'empereur. Il restait pour Néron une menace permanente. Mais le jeune homme mourut brutalement avant le 12 février 55[7], empoisonné « sur ordre de Néron » par Locuste (célèbre empoisonneuse), d'après Suétone (vie des douze césars). La proclamation de sa majorité avait été prévue pour le 13 février. La coïncidence des dates laisse penser qu'il a effectivement été empoisonné. Burrus est suspecté d'avoir pris part au meurtre. Néron se révoltait de plus en plus contre l'emprise d'Agrippine, et il commençait à envisager le meurtre de sa propre mère. Il justifiait ses intentions en clamant qu'elle complotait contre lui. Le pouvoir d'Agrippine déclinait encore rapidement, tandis que Burrus et Sénèque devenaient les deux hommes les plus influents de Rome.
Une série de scandales |
Alors que ses conseillers s'occupaient des affaires de l'État, Néron s'entourait d'un cercle de proches. Les historiens romains rapportent des nuits de débauche et de violence, alors que les affaires plus banales de la politique étaient négligées. Marcus Salvius Otho était au nombre de ces nouveaux favoris. À tous points de vue, Othon était aussi débauché que Néron, mais il devint aussi intime qu'un frère. Certaines sources[Lesquelles ?] considèrent même qu'ils ont été amants. Othon aurait présenté à Néron une femme qui aurait d'abord épousé le favori, puis l'empereur. Poppée (Poppaea Sabina) était décrite comme une femme de grande beauté, pleine de charme, et d'intelligence. On peut trouver dans de nombreuses sources[8] les rumeurs d'un triangle amoureux entre Néron, Othon, et Poppée.
En 58, Poppée avait assuré sa position de favorite de Néron. L'année suivante (59) fut un tournant dans le règne de Néron. Néron et/ou Poppée auraient organisé le meurtre d'Agrippine. Sénèque eut beau tenter de convaincre le Sénat qu'elle mettait sur pied une conspiration contre son fils, la réputation de l'empereur fut irrémédiablement entachée par ce cas de matricide. Othon fut bientôt chassé de l'entourage impérial et envoyé en Lusitanie comme gouverneur.
Le tournant suivant fut l'année 62, pour plusieurs raisons.
La première fut un changement parmi ses conseillers. Burrus mourut et Sénèque demanda à Néron la permission de se retirer des affaires publiques. Leur remplaçant aux postes de préfet du prétoire et de conseiller fut Tigellin. Il avait été banni en 39 par Caligula, accusé d'adultère avec à la fois Agrippine et Livilla. Il avait été rappelé d'exil par Claude, puis avait réussi à devenir un proche de Néron (et peut-être son amant). Avec Poppée, il aurait eu une plus grande influence que Sénèque en eut jamais sur l'empereur. Une théorie suggère que Poppée tenta, pendant ces quatre ans (58-62), d'éloigner Néron de ses conseillers et de ses amis ; si cela est vrai, ce qui est arrivé à Burrus et Sénèque pourrait ne pas être le fruit du hasard. Le deuxième événement important de l'année fut le divorce de l'empereur. Néron, âgé alors de vingt-cinq ans, avait régné huit ans et n'avait pas encore d'héritier. Quand Poppée tomba enceinte, Néron décida d'épouser sa maîtresse, mais son mariage avec Octavie devait d'abord être annulé. Il commença par l'accuser d'adultère. Mais Néron avait déjà acquis la réputation d'être infidèle, alors qu'Octavie était connue pour être un parangon de vertu. Il fallait des témoignages contre elle, mais la torture de ses esclaves ne parvint qu'à produire la célèbre déclaration de l'une d'elles, Pythias, selon laquelle la vulve d'Octavie était plus propre que la bouche de Tigellinus. Néron réussit à obtenir le divorce pour cause d'infertilité, ce qui lui permettait d'épouser Poppée et d'attendre qu'elle donne naissance à un héritier. La mort soudaine d'Octavie, qui s'ouvrit les veines, le 9 juin 62, provoqua des émeutes publiques.
Un des effets rapides de la nomination de Tigellinus fut la promulgation d'une série de lois contre les trahisons ; de nombreuses peines capitales furent exécutées.
Au cours de cette année, Néron fit exécuter deux des membres restants de sa famille :
Gaius Rubellius Plautus. Sa mère Claudia Julia était la petite-fille de Tibère et de Vipsania Agrippina. C'était aussi la petite-fille de Drusus et d'Antonia la Jeune.
Faustus Cornelius Sulla Felix. Il était le petit-fils de Lucius Domitius Ahenobarbus et d'Antonia l'Aînée. Il était aussi le demi-frère maternel de Messaline. Il avait épousé Claudia Antonia, la fille unique de Claude et Aelia Paetina.
Le grand incendie de Rome |
Début 63, Poppée donna naissance à une fille : Claudia Augusta. Néron célébra l'événement, mais l'enfant mourut quatre mois plus tard. Néron n'avait toujours pas d'héritier.
Le 18 juillet 64 éclata le grand incendie de Rome. Le feu débuta dans les boutiques des environs du Cirque Maxime. Néron était alors en vacances dans sa ville natale, Antium, mais il dut revenir en toute hâte. L'incendie fit rage durant six jours. La rumeur circula que Néron aurait joué de la lyre et chanté, au sommet du Quirinal, pendant que la ville brûlait[9].
Les mêmes récits nous décrivent un empereur ouvrant ses palais pour offrir un toit aux sans-abris et organisant des distributions de nourriture pour éviter la famine parmi les survivants. Mais Néron perdit toute chance de redorer sa réputation en rendant trop vite publics ses projets de reconstruction de Rome dans un style monumental.
La population désorientée cherchait des boucs émissaires, et bientôt des rumeurs tinrent Néron pour responsable. Selon Suétone, on lui prêtait l'intention d'immortaliser son nom en renommant Rome Neropolis[10]. Il était important pour Néron d'offrir un autre objet à cette suspicion. Il choisit pour cible une secte juive, celle des chrétiens[11]. Il ordonna que les chrétiens soient jetés aux lions dans les arènes alors que d'autres étaient crucifiés en grand nombre et brûlés vifs comme des torches.
Tacite nous fait le récit de cet épisode[12] :
« La prudence humaine avait ordonné tout ce qui dépend de ses conseils : on songea bientôt à fléchir les dieux, et l'on ouvrit les Livres Sibyllins. D'après ce qu'on y lut, des prières furent adressées à Vulcain, à Cérès et à Proserpine : des dames romaines implorèrent Junon, premièrement au Capitole, puis au bord de la mer la plus voisine, où l'on puisa de l'eau pour faire des aspersions sur les murs du temple et la statue de la déesse ; enfin les femmes présentement mariées célébrèrent des sellisternes et des veillées religieuses. Mais aucun moyen humain, ni largesses impériales, ni cérémonies expiatoires ne faisaient taire le cri public qui accusait Néron d'avoir ordonné l'incendie. Pour apaiser ces rumeurs, il offrit d'autres coupables, et fit souffrir les tortures les plus raffinées à une classe d'hommes détestés pour leurs abominations et que le vulgaire appelait chrétiens. Ce nom leur vient de Christ, qui, sous Tibère, fut livré au supplice par le procurateur Pontius Pilatus. Réprimée un instant, cette exécrable superstition se débordait de nouveau, non seulement dans la Judée, où elle avait sa source, mais dans Rome même, où tout ce que le monde enferme d'infamies et d'horreurs afflue et trouve des partisans. On saisit d'abord ceux qui avouaient leur secte ; et, sur leurs révélations, une infinité d'autres, qui furent bien moins convaincus d'incendie que de haine pour le genre humain. On fit de leurs supplices un divertissement : les uns, couverts de peaux de bêtes, périssaient dévorés par des chiens ; d'autres mouraient sur des croix, ou bien ils étaient enduits de matières inflammables, et, quand le jour cessait de luire, on les brûlait en place de flambeaux. Néron prêtait ses jardins pour ce spectacle, et donnait en même temps des jeux au Cirque, où tantôt il se mêlait au peuple en habit de cocher, et tantôt conduisait un char. Aussi, quoique ces hommes fussent coupables et eussent mérité les dernières rigueurs, les cœurs s'ouvraient à la compassion, en pensant que ce n'était pas au bien public, mais à la cruauté d'un seul, qu'ils étaient immolés. »
Aujourd'hui encore, on ignore la cause de cet incendie. Bien que les anciennes sources (et les lettrés) attribuent la responsabilité de l'incendie à Néron, les études récentes tendent à l'innocenter[13]. L'immense Domus aurea, qui couvrait une partie de Rome intra muros, fut bâtie par Néron à la suite de cette destruction.
Néron, l'artiste et le veuf |
En 65, Néron fut impliqué dans un autre scandale, pris plus au sérieux par le peuple de cette époque qu'il ne le serait de nos jours. Il était considéré comme dégradant pour un empereur romain d'apparaître comme un amuseur public, jouant la comédie, chantant et jouant de la lyre.
Détesté par de nombreux citoyens, avec une liste d'ennemis politiques qui s'allongeait, Néron commençait à apprécier sa solitude, quand en 65 il découvrit la conjuration de Pison (du nom de Gaius Calpurnius Piso, qui tenta de prendre sa place) et l'implication d'anciens amis comme Sénèque dans le complot. Les conspirateurs furent contraints de mourir. Parmi eux se trouvent plusieurs anciens amis du pouvoir néronien. Ainsi Sénèque, Pétrone et Lucain durent se suicider.
De plus, Néron ordonna que Gnaeus Domitius Corbulo, un général populaire et valeureux, se suicide, pour faire suite à de vagues soupçons de trahison. Cette décision poussa les commandeurs militaires, à Rome et dans les provinces, à envisager l'organisation d'une révolution.
En 65, Poppée meurt alors qu'elle était enceinte, d'un coup de pied porté au ventre par Néron, si l'on en croit Tacite et Suétone, et ce, malgré la passion qu'il semblait lui vouer.
Néron essaye d'abord de se remarier à Claudia Antonia, la fille de Claude et d'Aelia Paetina (sa demi-sœur par adoption). Comme celle-ci refuse, Néron la fait tuer sous prétexte qu'elle fomentait un complot. Elle était sa dernière proche parente. Néron se tourne alors vers son ancienne maîtresse, Statilia Messalina, qu'il épouse en mai 66.
Dès le mois de septembre, Néron quitte sa jeune épouse pour un voyage de plus d'un an en Grèce.
L'Empereur partit en Grèce, en 66, où il distrayait ses hôtes avec des spectacles artistiques (les écrits de Suétone[14] rapportent cependant que l'Empereur empêchait quiconque de sortir de l'amphithéâtre lorsqu'il déclamait ses écrits, et que certains spectateurs durent se faire passer pour morts pour s'échapper, tant ils étaient las d'écouter et d'applaudir[15]), alors qu'à Rome le préfet du prétoire Nymphidius Sabinus cherchait à obtenir le soutien des gardes prétoriens et des sénateurs.
Suicide |
De retour à Rome après sa tournée, Néron trouva une atmosphère glaciale ; Gaius Julius Vindex, le gouverneur de la Gaule lyonnaise, se révolta, ce qui amena Néron à une chasse de toute menace éventuelle. Il ordonna l'élimination de tout patricien avec des idées suspectes. Galba, son (autrefois) fidèle serviteur, gouverneur d'Hispanie (Espagne), était l'un de ces nobles dangereux. Il ordonna donc son exécution. Galba, qui n'avait pas le choix, jura fidélité au Sénat et au Peuple de Rome (Senatus Populusque Romanus : SPQR), il ne reconnaissait plus le pouvoir de Néron. De plus, il commença à organiser une campagne pour prendre la tête de l'empire.
En conséquence, Lucius Clodius Macer, légat de la légion III Augusta en Afrique, se révolta et cessa d'envoyer du blé à Rome. Nymphidius Sabinus corrompit la garde impériale, qui se retourna contre Néron avec la promesse d'une récompense financière de Galba.
Le Sénat démit Néron. Apprenant que les sénateurs allaient lui imposer le supplice des parricides[16] (le culleus : recouvert d'une cagoule, cousu dans un sac de cuir dans lequel étaient introduits des animaux – coq, chien et serpent – le supplicié est jeté dans le Tibre), il fut contraint au suicide : abandonné de tous, il se réfugia dans la maison de campagne de Phaon, son fidèle affranchi. Suivant Suétone, peu avant de mourir, il répétait : « Quel grand artiste périt avec moi ! » (Qualis artifex pereo)[17] et cita encore un vers de l'Iliade[18] (« Le galop des coursiers résonne à mes oreilles »), en entendant les cavaliers venus se saisir de lui, avant qu'il se poignarde à la gorge le 9 juin 68, aidé de son secrétaire Épaphrodite. Églogue et Alexandrie, ses nourrices, ainsi qu’Akté[19], sa concubine, réunirent 200 000 sesterces pour réaliser son incinération et ensevelir ses cendres dans un mausolée sur le Pincio, qui se trouve aujourd'hui dans la Villa Borghèse[20].
Avec sa mort, la dynastie julio-claudienne prit fin. Le sénat vota sa damnatio memoriae, maudissant sa mémoire. Plusieurs guerres civiles s'ensuivirent lors de l'année 69, année des quatre empereurs.
Points de vue historiques à propos de Néron |
À l'époque moderne, en Occident, Néron est mis par beaucoup en symbole de tout ce que la Rome antique a eu de plus monstrueux. Ils s'appuient sur les textes de Suétone, fréquemment colporteur de ragots, et de Tacite, augmentés des
attaques des auteurs chrétiens (Tertullien, repris par Eusèbe de Césarée et d'autres), et couronnés par des œuvres de fiction comme Quo vadis, les « monstruosités » montées en épingle étant, outre les assassinats familiaux, l'incendie de Rome et la persécution des chrétiens. Cependant, la culpabilité réelle de Néron dans le grand incendie de Rome est une accusation à laquelle certains historiens comme Guy Achard ou Claude Aziza ne croient plus guère. De plus, aucune loi anti-chrétienne ne fut promulguée sous son règne de manière officielle : il y a bien eu persécution, mais uniquement localisée à Rome.
À la décharge de Néron, on peut indiquer qu'il se trouvait à Antium lors de l'incendie de Rome en 64. En outre les collections auxquelles il tenait y ont brûlé[21]. La persécution des chrétiens a peut-être été par la suite un choix politique pour calmer la plèbe romaine qui avait besoin de coupables.
Guy Achard porte un jugement plus mesuré sur Néron. Il constate que l'empire a été bien administré, que les campagnes militaires ont été victorieuses, que l'empereur a inauguré une espèce de théocratie ludique qui avait tout pour séduire une large partie du peuple. Claude Aziza montre comment la réforme monétaire revalorisant le denier a profité aux milieux d'affaires, et combien la politique étrangère a été favorable aux régions orientales de l'Empire (hellénisation de l'Empire, conclusion d'une paix avec les Parthes, ennemis héréditaires), Néron donnant en outre une impulsion importante aux évolutions artistiques dans le domaine de l'architecture et des arts décoratifs (voir la Domus aurea). Ainsi la grande popularité auprès du peuple de son temps prit, dès sa mort, le mythe du « retour de Néron » : caché chez les Parthes, il devait réapparaître à la tête d'une armée pour vaincre les conspirateurs et rentrer victorieux à Rome. Ce mythe fut stimulé par l'attente messianique juive et chrétienne de l'époque et par l'apparition de faux Néron[22].
Néron figuré dans les œuvres modernes |
Néron au cinéma |
Liste des films de fiction où apparaît le personnage de l'empereur romain :
Année | Titre | Réalisateur | Rôle de Néron | Pays | Commentaire |
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1896 | Néron essayant des poisons sur des esclaves | Georges Hatot | Acteur inconnu | France | Premier péplum de l'histoire |
1902 | Quo vadis ? | Lucien Nonguet | Albert Lambert fils | France | |
1904 | Le Signe de la croix | William Haggar | James Haggar | Royaume-Uni | |
1909 | Néron | Luigi Maggi | Alberto Capozzi | Italie | |
1911 | Le Fils de Locuste | Louis Feuillade | M. Manson | France | |
1912 | Britannicus | Camille de Morlhon | Jean Hervé | France | |
1912 | Quo vadis ? | Enrico Guazzoni | Carlo Cattaneo | Italie | |
1913 | Néron et Agrippine | Mario Caserini | Vittorio Rossi Pianelli | Italie | |
1913 | The Daughter of the Hills | J. Searle Dawley | P.W. Nares | États-Unis | |
1914 | Le Signe de la croix | Frederick A. Thomson | Sheridan Block | États-Unis | |
1918 | Restitution | Howard Gaye | John Steppling | États-Unis | |
1922 | Néron | J. Gordon Edwards | Jacques Grétillat | États-Unis | |
1925 | Quo vadis ? | Gabriellino D'Annunzio | Emil Jannings | Italie | |
1930 | Néron | Alessandro Blasetti | Ettore Petrolini | Italie | |
1932 | Le Signe de la croix | Cecil B. DeMille | Charles Laughton | États-Unis | |
1944 | Fiddlers Three | Harry Watt | Francis L. Sullivan | Royaume-Uni | |
1951 | O.K. Néron | Mario Soldati | Gino Cervi | Italie | |
1951 | Quo vadis ? | Mervyn LeRoy | Peter Ustinov | États-Unis | |
1953 | Néron tyran de Rome | Primo Zeglio | Gino Cervi | Italie | |
1954 | Le Calice d'argent | Victor Saville | Jacques Aubuchon | États-Unis | |
1956 | Les Week-ends de Néron | Stefano Steno | Alberto Sordi | Italie | |
1957 | The Story of Mankind | Irwin Allen | Peter Lorre | États-Unis | |
1959 | Britannicus | Jean Kerchbron | Daniel Ivernel | France | |
1963 | Les Dix Gladiateurs | Gianfranco Parolini | Gianni Rizzo | Italie | |
1964 | Bianco, rosso, giallo, rosa | Massimo Mida | Giancarlo Cobelli | Italie | |
1965 | Rome en flammes | Guido Malatesta | Vladimir Medar | Italie | |
1966 | La Naissance de l'Empire romain II & III (tv) | Pierre Kast | Jean-Marc Bory | France | |
1969 | Les Nuits érotiques de Poppée | Guido Malatesta | Sandro Dori | Italie | |
1970 | Satiricosissimo | Mariano Laurenti | Giancarlo Badessi | Italie | |
1971 | Up Pompeii | Bob Kellett | Patrick Cargill | Royaume-Uni | |
1972 | Les Nuits érotiques d'une courtisane | Alfonso Brescia | Vittorio Caprioli | Italie | |
1976 | Moi Claude empereur (tv) | Herbert Wise | Christopher Biggins | Royaume-Uni | |
1977 | Per Amore di Poppea | Mario Castellacci | Pippo Franco | Italie | |
1977 | Néron | Mariano Laurenti | Oreste Lionello | Italie | |
1977 | Britannicus (tv) | Jean Meyer | Bruno Constantin | France | |
1979 | Le Couronnement de Poppée | Jean-Pierre Ponnelle | Eric Tappy | Allemagne | |
1981 | Peter and Paul (tv) | Robert Day | Julian Fellowes | États-Unis | |
1981 | La Folle Histoire du monde | Mel Brooks | Dom DeLuise | États-Unis | |
1982 | Les Aventures sexuelles de Néron et Poppée | Bruno Mattei | Rudy Adams | Italie | Film X évoquant l'inceste de Néron et Agrippine |
1982 | Britannicus (tv) | Alexandre Tarta | Jacques Bonnaffé | France | |
1984 | Le Couronnement de Poppée (tv) | Peter Hall | Dennis Bailey | Royaume-Uni | |
1985 | Agrippine (tv) | Thomas Olofsson | David Kuebler | Allemagne | |
1985 | A.D. - Anno Domini (tv) | Stuart Cooper | Anthony Andrews | États-Unis | |
1985 | Quo vadis ? (tv) | Franco Rossi | Klaus Maria Brandauer | Italie | |
1989 | Normanicus | Paul Donovan | Enrique Latorre | États-Unis | |
1993 | Le Couronnement de Poppée (tv) | José Montes Baquer | Richard Croft | Allemagne | |
2001 | Quo vadis ? | Jerzy Kawalerowicz | Michal Bajor | Pologne | |
2001 | Nerone (tv) | Enrico Castiglione | Mario Marchesi | Italie | |
2003 | Boudica, Warrior Queen | Bill Anderson | Andrew Lee Potts | Royaume-Uni | |
2004 | Imperium : Nerone (téléfilm) | Paul Marcus | Hans Matheson | Italie, Allemagne | |
2004 | Agrippine (vidéo) | Tiziano Mancini | Philippe Jaroussky | Italie |
Néron au théâtre |
- La pièce de Jean Racine, intitulée Britannicus, est fondée sur les écrits de Tacite. Racine y fait des adaptations personnelles afin de créer un contexte plus tragique.
- La pièce de Gabor Rassov Néron est une adaptation farcesque de la vie de Néron, de la mort de son oncle Claude jusqu'à l'incendie de la ville de Rome.
Félicien Marceau, l'Étouffe-Chrétien, comédie en deux parties créée au Théâtre de la Renaissance le 21 janvier 1960, mise en scène par André Barsacq et interprétée par Francis Blanche (Néron), Arletty, Alfred Adam
Michel Mourlet, la Mort de Néron, créée à la R.T.F. le 6 mars 1963 dans la série "Carte Blanche", avec Jean-Pierre Jorris (rôle-titre), Jean Marchat de la Comédie-Française. Publiée dans le recueil la Sanglière (Éd. Loris Talmart, 1987).
Néron à l'opéra |
Néron est le personnage principal de plusieurs opéras dont :
L'incoronazione di Poppea (Le Couronnement de Poppée) de Claudio Monteverdi (1642) ;
Nero de Anton Rubinstein (1879) ;
Nerone d'Arrigo Boito (1924) ;
Nerone de Pietro Mascagni (1935).
Néron dans la littérature |
Acté, d'Alexandre Dumas, un roman de 1838 (ISBN 2-86959-726-6).
Quo vadis ?, roman historique de Henryk Sienkiewicz (1895) adapté plusieurs fois au cinéma.
Néropolis, d'Hubert Monteilhet, roman historique.
Saint-Néron, étude historique de Jean-Charles Pichon, éditée par Robert Laffont en 1962 et rééditée par les éditions E-Dite en 2000.
Moi, Sporus, prêtre et putain, roman historique de Cristina Rodriguez, couronné par un prix littéraire en 2001.
Néron. Le règne de l'antéchrist, de Max Gallo, est le deuxième volet de la suite romanesque Les Romains.
Via Temporis tome 3 : « Tous les chemins mènent vraiment à Rome », de Joslan F. Keller, éditions Scrinéo Jeunesse, 2012.
Rome, de Mika Waltari, Le Jardin des Livres, 2008.
Une nuit à l'Antonia, Jean-Henri Denz, 2003- Dans la série "Les Travaux d'Apollon", écrit par Rick Riordan (Éditions Albin Michel Jeunesse) Néron est l'Antagoniste principal du premier tome : L'Oracle caché.
Néron en BD |
- En 1986, Celtil de Philippe Masson décrit les derniers jours d'un Néron que seuls intéressent les arts.
- La série Murena, créée en 1997 par Dufaux et Delaby, montre bien la montée vers le pouvoir de Néron après les assassinats successifs de l'Empereur Claude (son père adoptif), puis de Britannicus (le fils de Claude), puis de sa mère Agrippine.
- En 2000, Alcibiade Didascaux chez les Romains. Tome II : L'Empire de Clanet et Clapat : la parodie de la vie de Néron
- La série Requiem, Chevalier Vampire créée en 2000 par Olivier Ledroit et Pat Mills, met en scène Néron. Il est devenu vampire sur « Résurrection » et est le bras droit et fils adoptif de Dracula.
- En 2011, le double album La Centurie des Convertis, de Bruno Césard, illustré par Ana Luiza Koehler et Ricardo Venâncio met en scène un Néron classique tout droit issu du péplum Quo vadis imaginant des jeux du cirque inédits pour la mise à mort de la première communauté de chrétiens romains et d'un groupe de soldats convertis qui la protège.
Néron en informatique |
Nero est un logiciel de gravure de disques optiques. Son nom complet, Nero Burning ROM, est basé sur un jeu de mot ayant une double signification. La première, Burning ROM, fait référence en anglais à la gravure de ROM, donc de CD, de DVD et de Blu-ray, alors que la seconde, Nero Burning ROM, fait référence à Néron dont on dit qu'il a mis le feu à Rome. Le jeu de mots est souligné par le logo de l'application : le Colisée en flammes — même si ce détail est anachronique, le Colisée ayant été bâti après le grand incendie de Rome.
Néron dans les jeux vidéo |
Nero est le personnage principal de Devil May Cry 4 sur Xbox 360, PlayStation 3 et PC.
Nero est l'un des personnages principaux de Fate/EXTRA sur PSP, Servant de classe Saber apparaissant sous des traits féminins à l'image de Saber Arturia de Fate/stay night. Ce même personnage est également invocable dans le jeu mobile Fate/Grand Order.- Dans Assassin's Creed: Brotherhood, l'un des six repères de Romulus n'est autre que la Maison Dorée (Domus Aurea).
- Néron est présent dans Ryse: Son of Rome en tant qu'ennemi du personnage principal.
- Néron apparaît aussi sur le jeu mobile Android God of Rome, en tant que personnage jouable.
À noter |
Les sections « Anecdotes », « Autres détails », « Le saviez-vous ? », « Citations », « Autour de... » , etc., peuvent être inopportunes dans les articles (novembre 2018). Pour améliorer cet article il convient, si ces faits présentent un intérêt encyclopédique et sont correctement sourcés, de les intégrer dans d’autres sections. |
- Après s'être fait bâtir un somptueux palais de cinquante hectares, la Domus Aurea, Néron l'inaugure et s'exclame : « Enfin je pourrai vivre tel un être humain » (« ut se diceret quasi hominem tandem habitare coepisse. ») (Suétone - Vie des XII Césars - XXXI)
- Le Sénat décrète sa mort le 6 juin 68. Néron, en se suicidant, se serait exclamé : « Qualis artifex pereo ! » (« Quel artiste périt avec moi ! »)
- Néron dans sa jeunesse aurait dit : « Comme je souhaiterais ne pas savoir écrire » (Suétone- Vie des XII Césars) lorsqu'on lui présentait un ordre de condamnation à mort qu'il devait signer, paroles très étonnantes pour cet empereur.
- D'après Suétone, Néron, persuadé de posséder un formidable talent lyrique, a participé à de nombreux concours durant sa vie et notamment lors de son voyage en Grèce. Il interdisait alors formellement de quitter l'amphithéâtre pendant sa représentation et Suétone rapporte que plus d'un spectateur dut se faire passer pour mort pour pouvoir être emporté en dehors tellement ses déclamations ennuyaient le public.
- « Que jamais Néron n'entre dans ce sein résolu ; Il faut être cruel, non dénaturé. » Hamlet, acte III scène 2, monologue d'Hamlet
Noms et titres |
Noms successifs |
37, naît LVCIVS•DOMITIVS•AHENOBARBVS
50, adoption par Claude : NERO•CLAVDIVS•CAESAR•DRVSVS•GERMANICVS
66, changement de nom : IMPERATOR•NERO•CLAVDIVS•CAESAR•AVGVSTVS•GERMANICVS
Titres et magistratures |
Pontifex maximus et Pater Patriae en 55
Consul en 55, 57, 58, 60, 68
- Acclamé Imperator en 56, 57, 58, 59, 61, 64, 66 et 67
- Détient la puissance tribunicienne à partir de 54 (renouvelée annuellement le 13 octobre)
Titulature à sa mort |
Quand il se suicida en 68, sa titulature était :
- IMPERATOR•NERO•CLAVDIVS•CAESAR•AVGVSTVS•GERMANICVS, PONTIFEX•MAXIMVS, TRIBVNICIA•POTESTATE•XIV, IMPERATOR•XII, CONSVL•V, PATER•PATRIAE
Notes et références |
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Liste de films où apparaît le personnage de Néron » (voir la liste des auteurs)
La date de naissance de Néron est déduite de Suétone, Vie des douze Césars, Vie de Néron 6. Sa date de mort est incertaine, car Galba semble être déclaré empereur avant la mort de Néron. La date du 9 juin est calculée à partie des Chroniques de Jérôme de Stridon qui donne un règne de 13 ans, 7 mois et 28 jours et est généralement celle acceptée. De leur côté, Dion Cassius, Histoire romaine LXII.3 et Flavius Josèphe, Guerre des juifs IV, donnent un règne de 13 ans et 8 mois ce qui amène à la date du 11 juin.
Mossé, Claude (dir.), Une histoire du monde antique, Paris (Larousse) 2008, p. 374.
Mossé, Claude (dir.), Une histoire du monde antique, Paris (Larousse) 2008, p. 373.
Pierre Grimal, Histoire de Rome, Paris (Mille et une nuits) 2003, p. 143.
Voir Nero, Edward Champlin, Harvard University Press, 2005.
2000 ans d'histoire sur France Inter, le 31 mai 2006.
Pierre Grimal donne seulement « avant le 12 février » et non pas précisément le 11 (Tacite, index p. 1027. Se référant à Tacite, l'historienne Barbara Levick indique simplement que la mort de Britannicus s'est produite après les Saturnales de 54 (Claude, p. 105, InFolio, 2002. L'historienne britannique Miriam T. Griffin donne elle, sans autre précision ni justification, le 12 février 55. Néron, p. 81. Max Gallo donne aussi le 12, Les Romains II, Néron, p. 155.
Plutarque Galba 19.2-20.2 ; Suétone Othon 3.1-2; Tacite deux versions : Histoires 1.13.3-4; Annales 13.45-46 ; et Dion Cassius 61.11.2-4.
Tacite, Ann. XV ; Suétone, Néron XXXVIII ; Dion Cassius, R.H. LXII.
Suétone, Néron, 55.
Lors du Ier siècle, le christianisme s'inscrit toujours dans le judaïsme. La séparation s’accélérera au tournant du Ier siècle.
Tacite, Annales (XV, 44).
On trouvera une analyse linguistique exhaustive de ce passage dans un article du professeur Lavency: http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FE/02/TacitLav.html
FranceTélévisions Culturebox.
Suétone, Néron, 23.
Voir page 60 in Nero, Edward Champlin, Belknap Press of Harvard University Press, 2003.
ou, déclaré ennemi de l’État, il devait « être fouetté à mort, nu et le cou enserré dans un bois fourchu » (version de Suétone).
Suétone, « Néron », in La vie des douze César, 49, 1.
L'Iliade, X, 535.
Elle est l'héroïne, en 1838, du premier roman historique d'Alexandre Dumas, Acté, réédité par Arléa en 2006.
Suétone, Vie de Néron Traduction de la Bibliotheca Classica Selecta.
Guy Achard, Néron, p. 66
Albert Earl Pappano, The False Neros, The Classical Journal, vol 32, 1937, p. 143-145.
Bibliographie |
Sources latines |
Tacite, Annales,
Tacite. Œuvres complètes, traduction et notes de Pierre Grimal, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1990
Suétone, Vie des douze Césars
Dion Cassius, Histoire romaine
Pline l'Ancien, Histoire Naturelle, Livre 30
Études historiques et essais |
- Guy Achard, Néron, PUF, coll. Que sais-je ?, 1995. (ISBN 978-2-13-047286-5)
Claude Aziza, Néron : Le mal aimé de l'Histoire, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Histoire » (no 493), 2006. (ISBN 978-2-07-031927-5)
- Eugen Cizek, Néron, Fayard, 1982. (ISBN 978-2-213-01131-8) Biographie de l'empereur.
- Jean-Michel Croisille, Néron a tué Agrippine, Complexe, coll. La Mémoire des siècles, 1994. (ISBN 978-2-87027-506-1)
Alain Decaux, La révolution de la croix : Néron et les chrétiens, Perrin, 2007. (ISBN 978-2-262-02610-3)
- Régis Martin, Les douze Césars, du mythe à la réalité, Les Belles Lettres, 1991, réédition Perrin 2007. (ISBN 978-2-262-02637-0)
Max Gallo, Les Romains, Néron, le règne de l'Antéchrist, Fayard, 2006.- Virginie Girod, Agrippine, sexe, crimes et pouvoir dans le Rome impériale, Paris, Tallandier, 2015, 300 p. (ISBN 979-10-210-0491-7)
Erhard Grzybek,L’Édit de Nazareth et la politique de Néron à l’égard des chrétiens, Zeitschr. f. Papyr. u. Epigr. 120 (1998), en collaboration avec Marta Sordi
Donatien Grau, Néron en Occident : Une figure de l'histoire, Paris, éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque des idées », 15 octobre 2015, 407 p., 23 cm (ISBN 978-2-07-014367-2)Essai sur l'évolution des représentations de Néron à travers l'histoire.
- Joël Schmidt, Néron: monstre sanguinaire ou poète visionnaire?, Larousse, 2010. (ISBN 9782035850553)
- Alain Rodier, La véritable histoire de Néron, Les Belles-Lettres, 2013. (ISBN 9782251040158)
Voir aussi |
Articles connexes |
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