Madame de Sévigné





Page d'aide sur l'homonymie Cet article concerne une épistolière. Pour le chocolatier, voir La Marquise de Sévigné. Pour les autres homonymes, voir Sévigné.




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Marie de Rabutin-Chantal
Madame de Sévigné



Description de cette image, également commentée ci-après

La marquise de Sévigné vers 1665 par Claude Lefèbvre.






















Nom de naissance
Marie de Rabutin-Chantal
Naissance
5 février 1626
Paris, Drapeau du royaume de France Royaume de France
Décès
17 avril 1696(à 70 ans)
Grignan, Drapeau du royaume de France Royaume de France
Activité principale

épistolière














Auteur
Langue d’écriture
français

Mouvement

classicisme
préciosité



Marie de Rabutin-Chantal, connue comme la marquise[n. 1] ou, plus simplement, Madame de Sévigné, est une épistolière française, née le 5 février 1626 à Paris et morte le 17 avril 1696 au château de Grignan (Drôme).




Sommaire






  • 1 Biographie


    • 1.1 Origines et famille


    • 1.2 Mariage


    • 1.3 Généalogie




  • 2 Œuvres


    • 2.1 Le cadre intellectuel des lettres de Madame de Sévigné


    • 2.2 Religion




  • 3 Dans la culture


    • 3.1 Représentations cinématographiques




  • 4 Notes et références


    • 4.1 Notes


    • 4.2 Références




  • 5 Voir aussi


    • 5.1 Bibliographie


    • 5.2 Articles connexes


    • 5.3 Liens externes







Biographie |



Origines et famille |




Hôtel Coulanges à Paris.


Elle naît à l'Hôtel Coulanges (construit par son grand-père Philippe Ier de Coulanges) au n°1 bis de la Place Royale (actuellement entre le 1 bis place des Vosges et le 11 bis, rue de Birague) en plein cœur de la capitale[1]. Elle vit une jeunesse choyée et heureuse, d’abord chez son grand-père, puis, après la mort de celui-ci en 1636, chez son oncle Philippe de Coulanges, fils aîné de son grand-père.


Un autre oncle, l'abbé Christophe de Coulanges, dit « le Bien bon », sera son ami paternel et l'administrateur de ses biens. Une solide éducation, guidée en partie par l'oncle Christophe, lui vaut une connaissance parfaite de l’italien, assez bonne du latin et de l'espagnol.


Sa grand-mère Jeanne Frémyot, baronne de Chantal (1572-1641), veuve en 1610, avait pris le voile et fondé l'ordre de la Visitation et un grand nombre de couvents tant en France que dans les pays limitrophes (Lorraine et Barrois) sous la direction spirituelle de l'évêque de Genève François de Sales. Elle mourut de la variole[2] en 1641 après un entretien avec la reine Anne d'Autriche.


Orpheline de père à l'âge de un an, Celse-Bénigne de Rabutin (1596-1627), baron de Chantal, ayant été tué au siège de La Rochelle, sous les ordres du marquis de Toiras[3]. Elle perd aussi sa mère, Marie de Coulanges (1603-1633), six ans plus tard.


Elle a pour cousin germain le « chansonnier » Philippe-Emmanuel Coulanges, époux de Marie-Angélique de Coulanges, également épistolière de renom.


Le 28 février 1687, Roger de Bussy-Rabutin écrivait : « J'ai cherché nos Rabutin, je les ai trouvés fort bons et fort anciens ». Deux ans plus tôt, le 22 juillet 1685, la marquise avait écrit à son cousin Bussy : « Ce commencement de maison me plaît fort. On n'en voit point la source et la première personne qui se présente est un fort seigneur, il y a plus de 500 ans, des plus considérables de son pays, dont nous découvrons la trace jusqu'à nous. Il y a peu de gens qui peuvent trouver une si belle tête. ». Madame de Sévigné évoquait Mayeul de Rabutin, qui possédait au XIIe siècle en Charolais le premier fief connu des Rabutin ainsi que le fief de Montessus, situé à proximité[4].



Mariage |


Le 4 août 1644, âgée de 18 ans, elle épouse Henri de Sévigné (1623-1651), de vieille et bonne noblesse bretonne[5], possédant le fief de Sévigné[6]. Le mariage est célébré en l'église Saint-Gervais de Paris. Selon Roger Duchêne, les Sévigné n'ont pas de titre de noblesse, mais ont fini par sacrifier à l'usage en se faisant appeler barons[7]. C'est Henri qui, le premier, adopte le titre de marquis[n. 2]. En l'épousant, Marie devient donc marquise « par approximation bien plus que par usurpation[8] ».


Elle devient veuve à vingt-cinq ans, le 5 février 1651, quand son époux est tué lors d’un duel contre François Amanieu, seigneur d'Ambleville, chevalier d'Albret, pour les beaux yeux de Mme de Gondran, sa maîtresse. Il est inhumé à Paris, rue Saint-Antoine, dans l'église du couvent des Filles de la Visitation Sainte-Marie (de nos jours Temple du Marais).


Le couple a deux enfants :




  • Françoise (1646-1705) qui épousera François Adhémar de Monteil de Grignan ;


  • Charles (château des Rochers, 12 mars 1648 - Paris, 26 mars 1713), baron de Sévigné, dit « marquis de Sévigné » qui épousera Jeanne-Marguerite de Mauron, mais restera sans postérité.



Généalogie |
































































































































































































































Christophe
de Rabutin-Chantal
(1563-1601)
 

Jeanne-Françoise
Frémyot de Rabutin
(sainte Jeanne de Chantal)
(1572-1641)
 
 
 
 
 
 
 
Philippe Ier
de Coulanges
(1565-1636)
 
Marie
de Bèze
(1576-1634)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Celse-Bénigne
de Rabutin-Chantal
(1596-1627)
 
Marie
de Coulanges
(1603-1633)
 
Philippe II
de Coulanges
(1595-1659)
 
Marie Le Fèvre
d'Ormesson
(1606-1654)
 
François Le Hardy
de la Trousse
(v. 1606-1638)
 
Henriette
de Coulanges
(1606-1672)
 

Christophe
de Coulanges
(v. 1607-1687)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Henri
de Sévigné
(1623-1651)
 

Marie
de Rabutin-Chantal

(1626-1696)
 
Pierre
de La Mousse
(né en 1617)
 

Philippe-Emmanuel
de Coulanges
(1633-1716)
 

Marie-Angélique
du Gué de Bagnols
(1641-1723)
 
Philippe Auguste
Le Hardy de La Trousse
(1635-1691)
 
Marguerite
de
La Fond
 
Suzanne

de La Trousse,
Mlle de Méri
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

François Adhémar
de Monteil de Grignan
(1632-1714)
 

Françoise Marguerite
de Sévigné
(1646-1705)
 
Charles
de Sévigné
(1648-1713)
 
Jeanne Marguerite
de Bréhant de Mauron
(1659-1737)
 
 

Pour la famille du comte de Grignan, voir François Adhémar de Monteil de Grignan, section « Famille ».


Œuvres |


La correspondance de Mme de Sévigné avec sa fille, Françoise-Marguerite de Sévigné, comtesse de Grignan, s’effectua à peu près pendant vingt-cinq ans au rythme de deux ou trois lettres par semaine. Les lettres de Mme de Sévigné firent d’abord l’objet d’une première édition clandestine en 1725, comprenant 28 lettres ou extraits de lettres.


Cette première édition fut suivie de deux autres, en 1726. Pauline de Grignan, marquise de Simiane, petite-fille de l’intéressée, décida alors de proposer une publication de la correspondance de sa grand-mère. Elle confie ce soin à un éditeur d’Aix-en-Provence, Denis-Marius Perrin, qui publie 614 lettres en 1734-1737, puis 772 en 1754[9]. Les lettres ont été remaniées et sélectionnées suivant les instructions de Mme de Simiane : toutes celles touchant de trop près à la famille, ou celles dont le niveau littéraire paraissait médiocre, furent supprimées. Les lettres restantes ont souvent fait l’objet de réécritures pour suivre le goût du jour.


La question de l’authenticité se pose donc de manière cruciale pour ces lettres. Sur les 1 120 connues, seules 15 % proviennent des autographes, lesquels ont été presque totalement détruits après usage.


Néanmoins en 1873 un lot de copies manuscrites, d’après les autographes, a été retrouvé chez un antiquaire ; il couvre environ la moitié des lettres adressées à Mme de Grignan ; elles sont publiées par Charles Capmas en 1876.


La seconde moitié du XVIe siècle et la première moitié du XVIIe siècle marquèrent un bouleversement au sein de l’identité de la noblesse française. Privée d’une série de privilèges politiques et sociaux et subissant une crise financière, la noblesse a cherché une forme de défense en faisant valoir sa « supériorité de lignage » ; mais elle chercha aussi à garder son identité à l’égard de la Cour et échapper ainsi aux griffes des projets absolutistes de Richelieu et de Mazarin.


C’est de cette manière que les « bienséances » sont devenues des valeurs pour cette aristocratie en pleine crise d’identité : le badinage, le naturel (ou négligence) et le divertissement leur ont fourni avant tout une certaine forme de liberté.





Château des Rochers-Sévigné en Bretagne.


Pendant la première moitié du XVIIe siècle, toute une littérature − en même temps que les romans-fleuves d’Honoré d'Urfé et de Mademoiselle de Scudéry − exalte ces traits propres à la noblesse et aux milieux mondains.


L’influence vint principalement de l’Italie : le Livre du courtisan de Baldassare Castiglione, le Galatée ou la manière de vivre dans le monde de Giovanni Della Casa et La Civil Conversazione de Stefano Guazzo vont inspirer les mondains français ; Vincent Voiture, dans ses poésies et ses lettres, a été le premier à mettre en pratique dans le salon de Catherine de Vivonne ses dons de badinage et de galanterie, puis Antoine Gombaud, chevalier de Méré, le père Bouhours, l’abbé Cotin ou encore Madeleine de Scudéry ont transcrit dans des ouvrages-manuels ce souci de plaire, instruire et divertir tout à la fois en rejetant « tout ce qui tient de l’étude car cela est presque toujours mal reçu[10] ».


On retrouve volontiers toutes ces notions esthétiques dans les lettres de Mme de Sévigné, qui a le souci de rappeler fièrement ses origines nobiliaires. Elle ne voulut pas échapper à cette esthétique ambiante qui lui permettait de déployer toute l’arrogance de son lignage et son indiscutable talent de conteuse et d’écrivain. Tout comme les « mondains » et les lettrés qui fréquentaient le salon de Catherine de Vivonne et qui cherchaient à conserver leur indépendance à l’égard d’une cour de plus en plus absolutiste, Mme de Sévigné adopta ces principes esthétiques comme une sorte de rempart qui l’ont protégée des difficultés de l’existence.


En « badinant » sur la mort des autres et sur la sienne elle prend de la distance par rapport à un sujet que tout son siècle craint : la damnation. En cherchant « toujours à ne [se] point ennuyer », elle s’oppose en tout point à ce que Blaise Pascal préconise dans ses Pensées ; à savoir que le divertissement détourne l’homme de sa propre condition misérable et l’empêche de regarder vers Dieu, ce dont Mme de Sévigné est incapable.


« A propos de lettres, les meilleurs modèles sur lesquels vous puissiez vous former sont Cicéron, le cardinal d'Ossat, Mme de Sévigné, et le comte de Bussy-Rabutin […]. Pour l'enjouement et le badinage, rien n'égale le comte de Bussy et Mme de Sévigné. » − Lettre de Lord Chesterfield à son fils Philippe Stanhope, Londres, 20 juillet 1747[11]



Le cadre intellectuel des lettres de Madame de Sévigné |




Madame de Sévigné vers 1670.


Le statut de la lettre au XVIIe siècle est tout à fait particulier. Si notre classification moderne de « genre épistolaire » n’existait pas, il y avait en revanche toute une série de manuels qui cherchaient à codifier la lettre : le début, la longueur, les compliments, la formule finale, donnaient à la lettre finalement bien peu de liberté. Cela n’était pas du goût des lettrés aristocrates et mondains, qui vont au contraire détourner ces règles épistolaires et les accommoder à leurs ambitions littéraires dans le cadre des valeurs mondaines de la négligence et du divertissement.





Château de Grignan, en Drôme provençale, surnommé le "Versailles provençal".


Mme de Sévigné se pliait aux conventions de la lettre lorsqu’elle écrivait à des personnes qui lui étaient supérieures en rang ou lorsqu’elle rappelait – à sa fille notamment – de ne pas oublier d’écrire à des moments particuliers de la vie comme une naissance, un mariage ou un décès. Mais si Mme de Sévigné respecte ces règles de sociabilité, elle avoue que « c’est une chose plaisante à observer que le plaisir qu’on prend à parler, quoique de loin, à une personne que l’on aime, et l’étrange pesanteur qu’on trouve à écrire aux autres ». Car c’est surtout dans les lettres à sa fille, une fois libérée des carcans des règles, que Mme de Sévigné peut déployer tout le talent de « [sa] plume qui va comme une étourdie ». Mais si le but premier de la lettre était de communiquer avec un absent, elle remplaçait bien souvent la conversation et devenait un moyen d’apprécier des qualités littéraires.


La volonté de Mme de Sévigné de faire partager ses lettres à un cercle mondain, même restreint, demeure cependant fortement ambivalente. L'expérience de publicité de ses écrits est surtout associée pour elle à la situation délicate qu'elle a connue pendant le procès de Fouquet, un de ses amis, chez qui les autorités royales retrouvent un certain nombre de ses billets, créant chez elle une vive inquiétude. À de nombreuses reprises dans la Correspondance, on retrouve cette angoisse vis-à-vis d'une possible incompréhension ou des mauvaises interprétations qu'un tiers qui n'appartiendrait pas au dialogue épistolaire pourrait produire (notamment lorsque son cousin Bussy-Rabutin entend présenter au roi Louis XIV ses Mémoires dans lesquels figurent quelques lettres écrites par Mme de Sévigné). La diffusion mondaine de ses écrits est donc fortement sujette à caution, même si force est de constater que l'esprit des lettres se joint naturellement à cet univers. L’esthétique des lettres de Mme de Sévigné a une autre particularité chère aux mondains : la variété. Dans le but de ne pas ennuyer le lecteur, notre épistolière change rapidement de sujet. Ceci est surtout visible dans les lettres adressées à sa fille, car elle savait que dans une correspondance aussi importante que la leur, la manière de raconter et la variété des sujets traités étaient indispensables pour entretenir un échange dynamique et ainsi ne pas tomber dans la monotonie. Souvent ce changement se fait avec un avertissement de la marquise lorsque le sujet se prolonge : « Je ne veux pas pousser plus loin ce chapitre », « Je hais mortellement à vous parler de tout cela ; pourquoi m’en parlez-vous ? ma plume va comme une étourdie » ou encore un simple « ma basta » (« mais suffit » en italien).



Religion |


Les lectures religieuses de la marquise ont nourri son badinage au même titre que sa spiritualité, car notre épistolière garde en général une attitude libre face à la religion. En effet, on remarque de sa part une désacralisation du langage religieux. Ainsi par exemple, elle exprime ses sentiments à sa fille dans une formule qui rappelle celle du canon de la messe : « Nous vous aimons en vous, et pour vous, et par vous ». Elle se sert du lexique augustinien pour des situations profanes : « Je suis épouvantée de la prédestination de ce M. Desbrosses », « prédestination » étant synonyme de destinée. La marquise utilise également le lexique qui opposait jansénistes et Jésuites sur la grâce donnée par Dieu pour réaliser un plaisant jeu de mots : « M. Nicole est tout divin. Vraiment, il faut bien qu’il s’aide de la grâce suffisante, qui ne suffit pas, mais pour moi, elle me suffit, car c’est la grâce efficace en paroles couvertes ».




Marquise de Sévigné à Grignan dans la Drôme.


Certaines de ses images mêlent des passages bibliques et des représentations romanesques. Par exemple elle taquine Mme de Grignan dans la perspective que l’enfant dont elle va bientôt accoucher soit une fille : « Je vous aiderai à l’exposer sur le Rhône dans un petit panier de jonc, et puis elle abordera dans quelque royaume où sa beauté sera le sujet d’un roman ». Elle emprunte des images de l’Évangile : « Mon royaume commence à n’être plus de ce monde » (Jean, XVIII, XXXVI), ou encore elle parodie l’imploration biblique « Ayez pitié de moi ». Elle écrit à sa fille : « M. de La Rochefoucauld vous mande qu’il y a un certain apôtre qui court après sa côte » en faisant allusion à la côte d’Ève. La marquise se moque de la dévotion des princesses de Conti et de Longueville en les appelant « les Mères de l’Église », ainsi que de l’impuissance passagère de son fils Charles : « J’étais ravie qu’il fût puni par où il avait péché ».


Des nombreuses tournures de la marquise à l’adresse de sa fille ont fait voir à certains exégètes une sorte « d’amour-passion » comme « La bise de Grignan […] me fait mal à votre poitrine » ; « Mon Dieu, ma bonne, que votre ventre me pèse » pendant la grossesse de sa fille, ou encore : « Il doit faire chaud à Aix, […] j’en étouffe ». On doit y voir plutôt une parodie du lexique des mystiques, lesquels assumaient la souffrance d’autrui.


Toujours dans les exemples, Mme de Sévigné emprunte souvent le vocabulaire de la morale chrétienne et le substitue à des propos tout à fait profanes : « J’ai acheté pour me faire une robe de chambre une étoffe comme votre dernière jupe. Elle est admirable. Il y a un peu de vert, mais le violet domine, en un mot, j’ai succombé. On voulait me la faire doubler de couleur de feu, mais j’ai trouvé que cela avait l’air d’une impénitence finale. Le dessus est la pure fragilité, mais le dessous eût été une volonté déterminée qui m’a paru contre les bonnes mœurs, je me suis jetée dans le taffetas blanc ».


L’art épistolaire de la marquise trouve un parfait exemple dans ces considérations frivoles, comme l’achat d’une étoffe, où elle fait intervenir un vocabulaire religieux qu’elle maîtrise à la perfection dans le but de provoquer par contraste un effet comique. Les exemples à citer seraient nombreux. Ils démontrent la désinvolture de la marquise dans le domaine de la religion.


Mme de Sévigné aimait tout particulièrement les auteurs et la pensée des jansénistes. On ne peut alors que savourer l'étonnant écart entre ses mots et sa foi religieuse. La liberté qu'elle prend dans l'écriture ne permet en rien de statuer sur la profondeur ou la nature de ses convictions. Tout au plus peut-on faire le relevé de ses lectures, Les Provinciales de Pascal notamment, qu'elle appelle « Les petites lettres », et considérer l'esprit de ceux qu'elle comptait parmi ses amis, comme La Rochefoucauld.



Dans la culture |


Le musée Carnavalet conserve de nombreux objets en rapport avec Mme de Sévigné, sa famille et son époque : portraits, autographes, éléments de mobilier, la pièce la plus importante étant un secrétaire en laque de Chine lui ayant appartenu, provenant du château des Rochers, qui porte les armes dites « d'alliance » des familles de Sévigné et de Rabutin.


Une médaille à l'effigie de Mme de Sévigné a été réalisée par le graveur Raymond Joly en 1976 ; un exemplaire en est conservé au musée Carnavalet (ND 0942).


Une rose (obtenteur Moreau-Robert) porte son nom[12].



Représentations cinématographiques |




  • Jeanne Boitel dans Si Versailles m'était conté... (1954) de Sacha Guitry ;


  • Claude Jade dans Claude Jade lit Madame de Sévigné (1977) de Jacques Cornet ;

  • Aniouta Florent dans le téléfilm en cinq parties D'Artagnan amoureux (1977) de Yannick Andréi ;


  • Évelyne Grandjean dans le téléfilm Madame de Sévigné : Idylle familiale avec Bussy-Rabutin (1979) de Gérard Pignol et Jacques Vigoureux ;


  • Carole Richert dans le téléfilm Le Roi, l'Écureuil et la Couleuvre (2010) de Laurent Heynemann


Dans Peau d'âne (1970) de Jacques Demy, le héraut annonce « la marquise de Rabutin-Chantal » lors de la séance d’essayage de la bague.



Notes et références |



Notes |





  1. Cf. #Mariage en ce qui concerne la légitimité du titre.


  2. Selon certains, le titre d'Henri de Sévigné serait baron. Ainsi, apprenant le mariage d'Henri et de Marie, le généalogiste Guy Autret de Missirien écrit-il à son confrère Pierre d'Hozier : « Je me réjouis de la bonne rencontre du baron de Sévigné… » Cité par Roger Duchêne, Madame de Sévigné, op. cit., p. 90. « La jeune fille épousa un gentilhomme, le baron (qui depuis peu se faisait donner le titre de marquis) Henri de Sévigné. » Alain Viala, in Laffont, Bompiani, Le Nouveau Dictionnaire des auteurs, coll. « Bouquins », Bompiani, Laffont, 1994, t. III, p. 2950. « Lorsque Henri de Sévigné parut à la Cour, il ne prit pas le titre de baron, peu en usage au XVIIe siècle, et il n'eut garde de se dire chevalier banneret, qualification que les Parisiens auraient trouvée provinciale et « gothique ». Conformément à un usage très répandu dès cette époque, il s'octroya le titre de marquis. Il ne demanda point au Roi une confirmation légale qui aurait été vraisemblablement refusée. » Henri Bourde de La Rogerie, cité in « La terre patrimoniale : Sévigné » sur infobretagne.com. Madame de Sévigné, quand elle écrit à sa fille, appelle parfois son fils « le Baron » (lettre du 16 juin 1677) ; et Roger Duchêne l'explique ainsi en note : « C'est son vrai titre. Mme de Sévigné n'est marquise que par façon de dire. » Roger Duchêne, in Madame de Sévigné, Lettres choisies, op. cit., p. 339, note 14. Mais le spécialiste de madame de Sévigné va changer d'avis sur ce point : quatorze ans plus tard (en 2002), il affirme que la famille était « sans titre nobiliaire français » : Henri n'était ni baron ni marquis. Roger Duchêne, Madame de Sévigné, op. cit., p. 96.




Références |




  1. Le petit livre de Paris, éd. du Chêne, Paris, 2013, p. 60.


  2. Donald R. Hopkins, The Greatest Killer. Smallpox in History, The University of Chicago Press, Chicago et Londres 2002, p. 37.


  3. M. Suard, Notice sur Madame de Sévigné, Paris, Librairie de Firmin Didot frères, 1846


  4. « Madame de Sévigné et notre département », article de Denise Ruffin paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » no 105 de juin 1996, pages 3 à 6.


  5. Voir lettre à Bussy-Rabutin du 4 décembre 1668. La famille est maintenue dans sa noblesse lors de la Réformation, le 7 novembre 1670. Roger Duchêne, in Madame de Sévigné, Lettres choisies, coll. « Folio classique », Gallimard, 1988, p. 316, note 5.


  6. Michel de Mauny, Le Château des Rochers et Madame de Sévigné, Y. Floc'h, 1988, p. 21


  7. Roger Duchêne, Madame de Sévigné, Fayard, 2002, p. 96.


  8. « Ces désignations, ajoute Roger Duchêne, comptaient peu chez les gens de qualité du moment qu'on était reconnu de bonne et ancienne maison. Dans la noblesse d'épée, la seule ligne de partage passait entre les ducs et tous les autres. » Roger Duchêne, Madame de Sévigné, op. cit., p. 96.


  9. Roger Duchêne, in Madame de Sévigné, Lettres choisies, op. cit., p. 310.


  10. Anthologie, L’art de la conversation, éd. de Jacqueline Hellegouarc’h, Paris, Dunod, coll. cc1997, p. 65.


  11. Paris, Jules Labitte, 1842 - archive personnelle.


  12. Madame de Sévigné.



Voir aussi |



Bibliographie |




  • Anne Bernet, Madame de Sévigné, mère passion, Paris, Perrin, 1996.


  • Jean-Marie Bruson, L'ABCédaire de Madame de Sévigné et le Grand Siècle, Paris, Flammarion, 1997.


  • Jean Choleau, Le Grand Cœur de Madame de Sévigné, Paris, Vitré, Unaviez Arvor, 1959.


  • Benedetta Craveri, L’Âge de la conversation, Paris, Gallimard, 2002.


  • Roger Duchêne, Madame de Sévigné, Paris, Éditions Desclée de Brouwer, coll. « Les écrivains devant Dieu », 1968.


  • Roger Duchêne, Madame de Sévigné ou la chance d’être femme, Paris, Fayard, 1982.


  • Roger Duchêne, Naissance d’un écrivain : Madame de Sévigné, Paris, Fayard, 1996.


  • Roger Duchêne, Chère Madame de Sévigné, Paris, Découvertes Gallimard, 1995.


  • Anne Forray-Carlier et Jean-Marie Bruson, Madame de Sévigné, Paris, Paris-Musées et Flammarion, 1996.


  • Nathalie Freidel, La Conquête de l'intime. Public et privé dans la Correspondance de Madame de Sévigné, Paris, Honoré Champion, 2009.


  • Fritz Nies, Les lettres de Madame de Sévigné, Conventions du genre et sociologie des publics, Paris, Honoré Champion, 1992.

  • Lucien Bély, Dictionnaire Louis XIV, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2015, 1405 p. (ISBN 978-2-221-12482-6)



Articles connexes |



  • Christophe de Coulanges

  • Françoise de Sévigné

  • Éditions Perrin des Lettres de Madame de Sévigné

  • Abbaye Notre-Dame de Livry

  • Château des Rochers-Sévigné

  • Racine passera comme le café



Liens externes |




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