Klemens Wenzel von Metternich
Klemens Wenzel von Metternich | |
Le prince Klemens Wenzel von Metternich vers 1815. | |
Fonctions | |
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Chancelier impérial d'Autriche | |
25 mai 1821 – 13 mars 1848 (26 ans, 9 mois et 17 jours) | |
Monarque | François Ier Ferdinand Ier |
Prédécesseur | Poste créé |
Successeur | François Kolowrat (ministre-président) |
Ministre des Affaires étrangères de l'empire d'Autriche | |
8 octobre 1809 – 13 mars 1848 (38 ans, 5 mois et 5 jours) | |
Monarque | François Ier Ferdinand Ier |
Prédécesseur | Johann Philipp von Stadion |
Successeur | Charles-Louis de Ficquelmont |
Ambassadeur de l'empire d'Autriche en France | |
1806 – 1809 (3 ans) | |
Prédécesseur | Peter von Floret |
Successeur | Charles Philippe de Schwarzenberg |
Biographie | |
Date de naissance | 15 mai 1773 |
Lieu de naissance | Coblence (Saint-Empire romain germanique) |
Date de décès | 11 juin 1859(à 86 ans) |
Lieu de décès | Vienne (Empire d'Autriche) |
Nationalité | Autrichienne |
Religion | Catholicisme |
Chanceliers d'Autriche | |
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Klemens Wenzel[N 1], comte, puis second prince de Metternich-Winneburg-Beilstein (en allemand : Klemens Wenzel Nepomuk Lothar Fürst von Metternich-Winneburg zu Beilstein), né le 15 mai 1773 à Coblence et mort le 11 juin 1859 à Vienne, est un diplomate et un homme d'État autrichien.
Il consacra sa vie à vouloir maintenir en Europe la société d'Ancien Régime face aux bouleversements qu'engendra la Révolution française et à concilier les intérêts de la position autrichienne avec la notion d'équilibre des puissances.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Origine et jeunesse, mariages et amours
1.2 Parcours
1.3 Rôle
1.4 L'Europe de la Restauration
1.5 Finis Austriæ
2 Titres et distinctions
3 Postérité
4 Famille
5 Citations
6 Voir aussi
6.1 Articles connexes
7 Notes et références
7.1 Notes
7.2 Références
8 Bibliographie
Biographie |
Origine et jeunesse, mariages et amours |
Issu de la haute noblesse rhénane, membre de la maison de Metternich, Clément-Venceslas est né à Coblence, dans l'électorat de Trèves le 15 mai 1773.
Fils de Franz Georg Karl von Metternich et de son épouse Marie-Béatrice de Kageneck, il est le filleul et porte le prénom de l'archevêque-électeur, Clément Wenceslas de Saxe, oncle des rois Louis XVI de France, Charles IV d'Espagne et Ferdinand IV de Naples.
Le 12 novembre 1788, il est envoyé à l'université de Strasbourg, en compagnie de son frère, pour y étudier le droit. Il y rencontre Benjamin Constant, mais aussi le futur prince André Razoumovski, le général Tolstoï, le prince Tchernychev et le prince Maximilien de Deux-Ponts qui hérite bientôt de l'électorat de Bavière dont il est le premier roi.
Le 27 septembre 1795, il épouse à Vienne, Marie-Eléonore von Kaunitz-Rietberg (1775-1825), la fille unique du prince Ernest de Kaunitz et de la princesse, née Marie-Léopoldine d'Œttingen-Spielberg, mais surtout, petite-fille du comte de Kaunitz, tout puissant chancelier des quatre derniers souverains autrichiens. Ce mariage a lieu au château d'Austerlitz où, dix ans plus tard, le 2 décembre, Napoléon remporte sa plus grande victoire. C'est un mariage de convenance (Metternich est alors épris de Marie-Constance de la Force), qui lui permet de mener une vie conforme à ses goûts aristocratiques. Les Metternich s'installent peu après dans le palais Kaunitz, à Vienne et fréquentent la Cour.
Éléonore lui donne sept enfants :
- Marie-Léopoldine (1797-1820) épouse Charles-Joseph, comte Esterhazy de Galantha ;
- François-Charles (1798-1799) ;
- Clément (*/1799) ;
- Victor (1803-1829) ;
- Clémentine (1804-1820) ;
- Marie-Antoinette (1806-1829) ;
- Léontine (1811-1861) épouse Moric, comte Sandor de Szlawnicza (1804-1878) ;
- Hermine (1815-1890).
Veuf en 1825, le prince de Metternich épouse en 1827 Marie-Antoinette de Leykam, une femme issue de la petite noblesse ce qui fait jaser la cour autrichienne et les cours européennes. Cependant, la jeune femme meurt prématurément peu après la naissance de leur unique enfant :
Richard (1829 – 1895) épouse en 1856 sa nièce Pauline Sandor de Szlawnicza (1836-1921)
En 1831, le prince, âgé de 58 ans, épouse Mélanie de Zichy-Ferraris (1805-1854)
- Mélanie (1832-1919) épouse Joseph, comte de Zichy-Ferraris
- Clément (*/1833)
- Paul-Clément (1834-1906) épouse Mélanie de Zichy-Ferraris
- Marie (*/1836)
- Lothaire (1837-1904) épouse morganatiquement en 1868 Caroline Ritter puis Caroline de Mittrowitz de Mitrowitsky
Le prince de Metternich connut aussi des liaisons adultérines, notamment avec la duchesse d'Abrantès, Caroline Bonaparte[réf. nécessaire], la duchesse Wilhelmine de Sagan et les princesses Dorothée de Lieven et Catherine Skawronskaïa-Bagration dont il eut une fille (reconnue par le mari de sa mère) Marie-Clémentine (1810 – 1829).
D'Élisabeth Haffenbredel (1788-1862), il eut Alexandre von Hübner qui fut lui aussi un diplomate de talent au service de l'Autriche.
Parcours |
En 1803, il devient ambassadeur à Berlin. En 1806, il est nommé ambassadeur à la cour de Saint-Pétersbourg quand Napoléon demande un membre de la famille Kaunitz. Comme toute la noblesse européenne d'alors, il maîtrise parfaitement le français et devient ambassadeur à Paris de 1806 à 1809.
Il y devient l’amant de la ravissante duchesse d'Abrantès, épouse du général Junot (militaire favori de l'empereur), mais aussi de Caroline Bonaparte, reine consort de Naples, sœur de Napoléon. Il entretient de bonnes relations avec Talleyrand, chef de la diplomatie française et tout aussi imbu que lui de ses origines aristocratiques.
Rôle |
En 1808, il adresse des rapports selon lesquels le pouvoir de l’empereur des Français chancelle, alors même qu'il prêchait peu auparavant l'alliance. L’empire d'Autriche déclare la guerre à la France et est battu à Wagram en juillet 1809. Nommé ministre des Affaires étrangères et chancelier le 8 octobre 1809, Metternich doit signer l’humiliant traité de Schönbrunn. Il décide de temporiser et faire semblant d’être amical, notamment en organisant le mariage de Napoléon avec la jeune archiduchesse Marie-Louise en 1810.
À la veille de la campagne d'Allemagne (1813), il se propose comme médiateur, mais Napoléon refuse la moindre concession territoriale. Pour conclure un entretien tenu à Dresde, Metternich lance avec superbe : « Vous êtes perdu, Sire ! Je m'en doutais en venant ici, maintenant je le sais ! ».
L'Autriche joint alors 200 000 hommes à la Sixième Coalition. D’abord favorable au duc de Reichstadt — fils de Napoléon, mais surtout petit-fils de l'empereur d'Autriche — et à une régence de l'impératrice Marie-Louise, il en vient à accepter la proposition du ministre des Affaires étrangères britannique pour une restauration des Bourbons. Sa relation avec le tsar est mauvaise, notamment en raison de leur conception du rôle de la Pologne et de leur rivalité dans l'obtention des faveurs de la belle Wilhelmine de Sagan.
Il est l'un des principaux acteurs du congrès de Vienne et modère l'esprit de revanche des alliés contre la France tout en se montrant soucieux de rétablir l'influence autrichienne en Italie. Lors de ce congrès, il prône l'interdiction de la franc-maçonnerie universelle[1]. Talleyrand n'est guère amène à son sujet. Il le décrit pendant les négociations du congrès comme « frivole, vague, fat et faux »[2].
L'Europe de la Restauration |
Il est le personnage le plus influent de la Sainte-Alliance, notamment face au tsar Alexandre Ier, puis auprès de Nicolas Ier de Russie.
Metternich est alors un garant de l'ordre issu du Congrès de Vienne qui assure à l'Europe une soudaine stabilité (qui dure jusqu'à la guerre austro-prussienne en 1866) après les longues guerres napoléoniennes.
À l'intérieur, en Autriche, il promeut l'absolutisme. À l'extérieur, par les congrès ou par la force de la Sainte-Alliance, il impose l'ordre : les décrets de Karlsbad de 1819 sont particulièrement liberticides pour la presse de la Confédération germanique et l'Université allemande. Soucieux de conserver son pouvoir, il convainc l'empereur François Ier de conserver comme héritier son fils aîné, l'archiduc Ferdinand, pourtant notoirement incapable. Il veut ainsi damer le pion à l'archiduchesse Sophie, épouse énergique, intelligente et ambitieuse de l'archiduc François-Charles, fils cadet de l'empereur à qui était promise la couronne lors du congrès de Vienne et qui fut la raison de son mariage.
Le couple archiducal ayant eu un fils, le futur François-Joseph Ier, après six années de stérilité, Metternich fait épouser à l'archiduc héritier, bien incapable de consommer son mariage, la princesse Marie-Anne de Sardaigne. L'union reste stérile, la nouvelle archiduchesse tenant lieu d'infirmière plus que d'épouse à son mari et ne se mêlant pas de politique (elle ne parle jamais l'allemand).
L'empereur François Ier meurt en 1835, et Ferdinand monte sur le trône. Metternich devient tout-puissant et reste plus que tout le « gendarme de l'Europe ». Le petit François-Joseph devenant l'héritier présomptif du trône autrichien, l'archiduchesse Sophie se rapproche du chancelier et lui confie en partie l'éducation de son fils.
L'ordre metternichien dure jusqu'en mars 1848. Des émeutes éclatent alors en Autriche. L'empereur Ferdinand Ier, réfugié en Bohême, sur l'instigation de son épouse, de l'impératrice-douairière et de l'archiduchesse Sophie, abandonne Metternich, qui démissionne le 13 mars. Il doit fuir, à 75 ans, caché dans une corbeille à linge. Il part donc pour un exil en Angleterre jusqu'en 1849, puis a Bruxelles (Saint-Josse-ten-Noode). Le gouvernement lui permit de rentrer en Autriche, où il se tint à l'écart de la vie politique : il mourut à Vienne, onze ans après avoir été chassé du pouvoir.
Finis Austriæ |
Après les troubles, Metternich finit sa vie à Johannisberg en Hesse, en Allemagne.
La mort de Metternich à 86 ans précède la division des Alliés. La politique russe en Pologne avait déjà affecté la Sainte-Alliance ; l'avènement d'un Bonaparte en France, Napoléon III, montre sa faiblesse. Toutefois, c'est surtout le principe des nationalités défendu par ce dernier qui va libérer les passions nationalistes et provoquer l'irrémédiable déclin de l'Autriche des Habsbourg-Lorraine, alors même que la Russie et la Prusse se renforcent. L'équilibre est rompu.
Metternich meurt après avoir, en vain, supplié son ancien élève l'empereur François-Joseph de ne pas déclarer la guerre au royaume de Sardaigne, prémices de l'unification italienne.
Titres et distinctions |
- Comte, puis (1818) 2e prince de Metternich-Winneburg ;
- Duc de Portella (royaume des Deux-Siciles) (1er août 1818[3]) ;
Grand d'Espagne (1818) ;
Chevalier de l'ordre autrichien de la Toison d'or (no 890, 1810).
Postérité |
Un autre grand diplomate, Henry Kissinger, lui voue une grande admiration et vante en lui l'architecte d'un subtil équilibre des pouvoirs entre puissances qui a permis une paix durable après Waterloo.
Famille |
Roger de Metternich, baron d'Aldenbourg, naît en 1827 de la relation adultérine entre la duchesse de Castries et le fils aîné du chancelier, Victor de Metternich[4].
Le dernier descendant en ligne directe du chancelier est son arrière-petit-fils, le prince Paul de Metternich-Winneburg né en 1917, ancien président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) et propriétaire du château et du vignoble de Johannisberg, mort en 1992. Le prince Paul était marié (depuis 1941) à la princesse Tatiana de Metternich, née Vassiltchikov (1915-2006).
Citations |
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« Le plus grand don de n'importe quel homme d'État n'est pas de savoir quelles concessions faire, mais de reconnaître quand les faire »[5].
- « En Autriche, l'homme commence au baron. »
« Le mot « liberté » ne signifie pas pour moi un point de départ, mais un vrai point d'arrivée. Le point de départ est défini par le mot « ordre ». La liberté ne peut exister sans le concept d'ordre »[5].
- « L'alliance de l'Angleterre et de la France est une alliance utile. Mais qu'on y prenne garde, l'alliance de l'homme et du cheval est aussi une alliance utile. Tant pis pour celle des deux puissances qui sera le cheval. »
- « L'Italie est une expression géographique. »
Voir aussi |
Articles connexes |
Maison de Metternich (sa famille)
Maison Metternich (son lieu de naissance)
Notes et références |
Notes |
Son nom est francisé en Clément-Wenceslas dans les ouvrages d'expression française. Cf. la pièce L'Aiglon d'Edmond Rostand.
Références |
http://sog1.free.fr/ArtVallee200.Hegel.htm.
Emmanuel de Waresquiel, Talleyrand : Le Prince immobile, Fayard, 2003, p. 483.
« roglo.eu », Clemens Wenzel von Metternich-Winneburg (consulté le 21 janvier 2011).
André Maurois, Prométhée ou la vie de Balzac, Hachette, 1965, p. 190.
Traduction libre depuis The Wordsworth Dictionary of Quotations.
Bibliographie |
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- Prince Klemens Venzel de Metternich, Mémoires, documents et écrits divers, édition E. Plon & Cie, huit volumes, Paris (1881).
Guillaume de Bertier de Sauvigny
Metternich et son temps, Hachette, 1959
Metternich, Fayard, 1986.
- Michel Kerautret, Histoire de la Prusse, Paris, l'Univers historique, Éd. du Seuil, 2005.
Charles Zorgbibe, Metternich, le séducteur diplomate, Éditions de Fallois, 2009 (ISBN 978-2877066907).- Luigi Maschili Migliorini, Metternich, CNRS éditions, 2018, 432 p.
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