Asperge




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Asparagus officinalis





Asparagus officinalis



Description de cette image, également commentée ci-après

Têtes d'asperges vertes épluchées





































Classification
Règne
Plantae
Sous-règne
Tracheobionta
Division
Magnoliophyta
Classe
Liliopsida
Sous-classe
Liliidae
Ordre
Liliales
Famille
Liliaceae
Genre
Asparagus

Nom binominal



Asparagus officinalis
L., 1753

Classification phylogénétique















Ordre
Asparagales
Famille
Asparagaceae


L'asperge est une plante de la famille des Asparagaceae originaire de l'est du bassin méditerranéen. Connue des Romains, elle est cultivée comme plante potagère en France depuis le XVe siècle. Le terme désigne aussi ses pousses comestibles, qui proviennent de rhizomes d'où partent chaque année les bourgeons souterrains ou turions qui donnent naissance à des tiges s'élevant entre 1 et 1,5 mètre.




Sommaire






  • 1 Description


    • 1.1 Origine


    • 1.2 Historique


    • 1.3 Variétés cultivées




  • 2 L'asperge en cuisine


    • 2.1 La cuisson des asperges




  • 3 La production d'asperges


    • 3.1 Production mondiale




  • 4 Propriétés médicinales


  • 5 Phytopathologie


  • 6 Représentation dans l'art


  • 7 Littérature


  • 8 Divers


  • 9 Notes et références


  • 10 Voir aussi


    • 10.1 Bibliographie


    • 10.2 Articles connexes


    • 10.3 Liens externes







Description |




Fleurs d'Asparagus officinalis.




Baies d'Asparagus officinalis.


L'asperge est une plante vivace grâce à sa griffe ; son développement est particulier. La griffe se forme à partir d'une graine, elle est composée d'un rhizome qui porte des yeux (bourgeons) à la partie supérieure et des racines charnues rayonnant en étoile à la partie inférieure. D'année en année, c'est la griffe qui assure d'une part la survie de la plante et d'autre part la future récolte. Chaque année, dès la fin de la récolte, une nouvelle griffe se forme pendant la période estivale ; elle croît grâce à ses propres nouvelles racines. Les tiges vertes, ramifiées et pourvues de cladodes fabriquent, grâce à la photosynthèse des éléments carbonés qui s'accumulent à l'automne dans les grosses racines. Ce sont ces réserves qui serviront au printemps suivant à la croissance des turions qui poussent dans une butte de terre alors qu'aucune partie verte aérienne n'existe[1].
Les turions (partie consommée des asperges) forment des tiges droites pouvant atteindre 1,5 mètre de hauteur avec un feuillage fin et ramifié.
Les Asparagus, y compris l'asperge comestible n'ont pas de feuilles fonctionnelles. Ce sont les cladodes qui poussent en bouquets sur les tiges qui jouent le rôle de feuilles. Les vraies feuilles sont réduites à de minuscules écailles translucides[2].




Griffe d'asperge de 7 ans avec turions. Les plantes potagères, Vilmorin-Andrieux, 1904


C'est une espèce allogame et dioïque. Les pieds mâles produisent d'abord des pousses comestibles qui, par la suite, donnent des fleurs pourvues d'étamines qui émettent du pollen, tandis que les pousses qui se développent sur les pieds femelles forment des fleurs qui, une fois fécondées par le pollen, produisent de petites baies rouges, des fruits, contenant plusieurs graines noires. Le coût métabolique pour produire ces graines épuise les pieds femelles, aussi emploie-t-on plutôt les plants mâles dans les aspergeraies[1].



Origine |


Cette espèce est originaire de régions tempérées de l'Eurasie : Europe centrale et méridionale, Afrique du Nord, Asie centrale et occidentale. Elle pousse dans les terrains sablonneux à l'état sauvage. Elle est cultivée depuis l'Antiquité, mais la mise au point des variétés date du XVIIIe siècle. Les Géoponiques grecques indiquent que les asperges sont le fruit de cornes de bélier mises en terre. Cette croyance perdure jusqu'au milieu du XVIIe siècle[3].


À partir de 1805, elle fait la réputation d'Argenteuil, où elle n'est plus cultivée. Elle est aujourd'hui largement cultivée dans de nombreux pays sur tous les continents, bien que le premier exportateur mondial d'asperges en conserves soit la Chine[4]. Le Chili et le Pérou demeurent des producteurs importants[4].


À l'état sauvage il en existe douze espèces en Europe, dont cinq en France selon Tela Botanica : Asparagus officinalis, Asparagus acutifolius très commune dans le midi, Asparagus macrorrhizus, Asparagus albus et Asparagus tenuifolius. Toutes sont comestibles mais l'asperge maritime est très amère.



Historique |




La culture des asperges dans le Tacuinum sanitatis, XVe siècle


Les asperges sont depuis longtemps utilisées comme légumes et plantes médicinales, en raison de leur saveur délicate et leurs propriétés diurétiques. Une fresque égyptienne datant de 3000 ans avant J.-C. la montre en offrande aux dieux. Elle est également appréciée pour son goût délicat par les Grecs et les Romains qui la cultivent dans des fosses et la mangent fraîche en saison de récolte et sèche en hiver[5].


Elle est révérée comme aphrodisiaque, en raison de sa forme, dans le conte arabe Les Mille et Une Nuits. Cultivée dès le XIe siècle à Byzance, l'Europe occidentale semble avoir ignoré l'asperge pendant quelques siècles.


La culture de l'asperge réapparait au XVe siècle en France, sa réimportation s'est probablement faite par la Flandre. La ville de Marchiennes (Nord) était autrefois un centre important de culture de l'asperge, et l'asperge de Marchiennes, race locale dérivant de la variété de Hollande, a très certainement été introduite par la Belgique. Le plus ancien texte connu mentionnant la culture de l'asperge en France est un inventaire du potager des chanoines de la collégiales de Saint-Amé de Douai (Nord), écrit vers 1469 suite à un procès[6].


Les producteurs mettent au point une nouvelle technique : ils recouvrent les pousses par des coiffes pour les protéger des parasites et retenir la chaleur, découvrant ainsi l'asperge blanche, puis remplacent bientôt les coiffes par le buttage. On la considère comme la reine des légumes depuis au moins le XVIe siècle tant elle est appréciée à la cour de France où elle est appelée le « légume royal », le « printemps en tiges » ou l'« ivoire à manger ». Prisées par Madame de Pompadour pour cette réputation d’aphrodisiaque, ses extrémités sont appelées « pointes d’amour » à son époque[7],[1].


Au début du XVIIIe siècle, la Gewoone Hollandse (« hollandaise commune »), une grosse variété venant des Pays-Bas et de Pologne est introduite en France. Cette « asperge violette de Hollande », dite aussi « de Pologne », supplante progressivement la petite asperge commune. En 1750, des cultivateurs d'Argenteuil mettent au point la variété d'Argenteuil. Au XIXe siècle, plusieurs villages autour de Paris se spécialisent dans la culture de variétés, Aubervilliers, Bezons, Épinay ou Sannois.


Les travaux de sélection sur l'asperge (2n = 20 chromosomes) menés à l'INRA à partir des années 1960 ont conduit à la commercialisation de variétés hybrides choisies selon leur productivité, leur précocité, leur tolérance aux maladies, leur mode cultural (asperge verte au goût plus prononcé et plus concentrée en vitamines, asperge blanche plus fine et plus tendre, asperge violette plus fruitée), leur présentation (qualité de la pointe) ou leur qualité gustative et nutritionnelle (amertume et fibrosité, richesse en rutine)[8].




Jeune plant d'asperge d'une variété hybride (UC157), trop jeune pour la récolte qui débute à la 4ieme année du plant.



Variétés cultivées |


Quelques variétés inscrites en France :



  • hybrides : Andréas, Atlas, Burgundine, Darbella, Dariana, Emma, Obélisk, Vetra, etc.

  • non hybride : Argenteuil hâtive, Prébelle, Jacq Ma Pourpre, Lorella, etc.


Près de 30 variétés sont inscrites au Catalogue officiel des espèces et variétés[9] crées par près de 10 entreprises de sélection et plus de 85 sont inscrites au Catalogue européen [10].



L'asperge en cuisine |





Bottes d'asperges blanches et vertes.


En cuisine, on utilise les pousses vertes ou blanches ou rouges : la fraîcheur des tiges se juge selon plusieurs critères (asperges fermes et cassantes, de même épaisseur, avec des pointes resserrées) et ces qualités permettent d'obtenir une cuisson homogène[11].


Lors de l'achat, l'asperge doit exhaler une agréable senteur d'épi de blé mûr, le toucher doit être à la fois ferme et souple sous le doigt et résistant à la rupture (test du crissement entre les doigts), le talon ne doit pas être trop sec (lorsqu'il est pressé, le jus qui en ressort ne doit pas être amer), ce qui dénotera une cueillette récente.



  • L'asperge blanche a poussé entièrement sous terre, en l'absence de lumière, ce qui lui donne un goût délicat et très fin.

  • L'asperge violette est très fruitée. C'est une asperge blanche qu'on a laissé échapper de sa butte et dont la pointe devient mauve sous l'effet de la lumière. Elle prend une légère amertume.

  • L'asperge verte a poussé à l'air libre et doit sa coloration au processus normal de synthèse chlorophyllienne qui se développe à la lumière du soleil. Elle offre une saveur marquée et un bourgeon presque sucré. C'est la seule asperge qu'il est inutile d'éplucher.

  • Les asperges sauvages s'utilisent comme les vertes.


Au XVIIIe siècle, on raffole tant du petit pois qu'on va jusqu'à tailler les pointes d'asperge en forme de petit pois[12] (« l'asperge en petits pois » est citée dans le dialogue du Souper de Jean-Claude Brisville).



La cuisson des asperges |




Asperges cuites dans une eau en ébullition. En laissant leur bout à l'air, ils seront saisis par une cuisson à la vapeur, préservant leur goût.


Dans tous les cas, il faut enlever les extrémités ligneuses (le talon) soit en les coupant, ou, mieux, en les cassant pour les rafraîchir, puis éplucher la partie blanche du haut vers le bas, jusqu'à quatre centimètres sous le bourgeon, des asperges les plus vieilles et les plus grosses. L'asperge verte ayant une peau plus fine, l'épluchage du tiers inférieur est suffisant. Les épluchures et le talon peuvent être utilisés pour composer une soupe.


Pour conserver leur couleur et leur texture, il faut les faire cuire aussi peu de temps que possible.



La production d'asperges |


L'asperge se cultive en plein champ ou sous châssis dans une aspergeraie. L'aspergiculture utilise deux techniques :



  • Par semis de mars à juin dans une terre riche et meuble en les éclaircissant d'environ dix centimètres, puis en repiquant les griffes obtenues.

  • Par repiquage de griffes, sur un sol bien drainé, sans humidité.



Les rhizomes peuvent atteindre six mètres de longueur en terrain sablonneux. De ces racines jaillissent chaque printemps des rejets charnus appelés turions : recouverts d'écailles serrées, ces pousses peuvent croître de 10 cm/jour. S'ils ne sont pas coupés, les turions donnent des tiges ramifiées de deux mètres de hauteur et qui portent des cladodes. Une aspergeraie peut produire dès la deuxième ou troisième année, et durant une dizaine d'années. La production est de soixante à cent kilogrammes l'are (100 m2)[13].



Production mondiale |




Aspergeraie en automne, Touraine, France, novembre 2018




Culture d'asperges aux Pays-Bas (Reusel).




Culture plein champ dans la vallée du Danube.




















































































































































Production en tonnes
Données de FAOSTAT (FAO)[14]
2016 2015 2010 2005 2000 1990
Drapeau de la République populaire de Chine Chine 7 680 000 88 % 7 546 000 6 600 000 5 900 000 3 900 000 1 452 000 72 %
Drapeau du Pérou Pérou 378 000 4,34 % 369 000 335 000 206 000 168 000 58 000 2,88 %
Drapeau du Mexique Mexique 217 000 2,49 % 198 000 89 000 60 000 50 000 43 000 2,15 %
Drapeau de l'Allemagne Allemagne 120 000 1,38 % 114 000 92 000 83 000 51 000 22 000 1,09 %
Drapeau de l'Espagne Espagne 60 000 0,69 % 60 000 50 000 48 000 61 000 105 000 5,19 %
Drapeau de l'Italie Italie 44 000 0,50 % 44 000 44 000 43 000 30 000 28 000 1, 41 %
Drapeau des États-Unis États-Unis 32 000 0,37 % 29 000 36 000 70 000 103 000 111 000 5,51 %
Drapeau du Japon Japon 29 000 0,33 % 29 000 31 000 28 000 29 000 33 000 1,64 %
Drapeau de la Thaïlande Thaïlande 25 000 0,29 % 24 000 63 000 87 000 72 000 14 000 0,69 %
Drapeau de la France France 21 000 0,24 % 20 000 19 000 20 000 23 000 42 000 2,08 %
Autres pays 121 000 1,39 % 120 000 127 000 161 000 152 000 105 000 5,22 %
Total 8 727 000 100 % 8 552 000 7 488 000 6 706 000 4 641 000 2 013 000 100 %

Le principal pays producteur d'asperges est la Chine, avec près de 90 % de la production mondiale, soit plus de 7 millions de tonnes[15] (voir tableau ci-dessus établi selon les données de la FAO).


L'Europe produit en moyenne, entre 2014 et 2016, 289 000 tonnes d'asperges, le principal producteur étant l'Allemagne[16] suivie de l'Espagne et de l'Italie[17].


La France, qui produisait 58,4 kt d'asperges en 1988, n'en produisit plus que 23,1 kt en 2001. Ceci est dû, en partie, à ce que la région de production principale, le Languedoc-Roussillon, qui représentait 40 % de la production du pays, avait été frappée par une très importante épidémie de fusariose. La moyenne enregistré entre 2015 et 2017 est de 19 747 tonnes. Les mêmes motifs ont eu les effets sur la production espagnole. En 2018, en France, les principales régions productrices sont le Val de Loire, le Sud-Ouest, le Sud-Est et l'Alsace, les deux productions les plus connues l'asperge dite d’Argenteuil, cultivée en Île-de-France, et l’asperge des sables des Landes[18], indication géographique protégée depuis 2005 . L'asperge du Blayais[19], depuis 2015, l'asperge blanche de Navarre (Espagne), l'asperge blanche de Cimadolmo (Italie), l'asperge verte de Huétor Tájar (Espagne) et l’asperge verte d’Altedo (Italie) bénéficient également d’une IGP[20].


Sur tout le pourtour du bassin méditerranéen, on cueille et commercialise les petites asperges sauvages (asparagus acutifolius) très goûteuses[20]. On en trouve facilement, par exemple, sur les marchés algériens où ce sont souvent les seules proposées.


Au début des années 1990, les États-Unis ont subventionné la production d'asperges au Pérou dans le cadre de la lutte contre le narco-trafic, afin d'encourager des cultures de substitution à la coca[21]. La production péruvienne s'est d'abord développée dans la vallée d'Ica. Les caractéristiques climatiques de cette région aride aux températures modérées permettent une production irriguée tout au long de l’année, ce qui a permis au Pérou de s'imposer comme un des principaux producteurs d'asperges au niveau mondial. Dans les années 2010, la production péruvienne est principalement concentrée dans les régions d'Ica et de La Libertad. L'asperge ne faisant pas partie de la gastronomie péruvienne, la production est presque intégralement exportée[22]. L’émergence du Pérou a en particulier mis en grande difficulté les producteurs d'asperges des États-Unis qui ont mal résisté a cette nouvelle concurrence[21]. La production américaine est ainsi passée de 110 000 tonnes à 36 000 tonnes annuelles entre 1990 et 2010. Durant cette même période, la production de l'État de Washington a diminué de 82 %. Les trois usines de transformation d'asperges de cet État ont fermé leurs portes, la dernière étant relocalisée au Pérou[23]. Le boom de l'asperge péruvienne cause d'importants problèmes écologiques en raison de la surexploitation des réserves hydriques nécessaires à l'irrigation des cultures[24].



Propriétés médicinales |




Illustration botanique allemande.


De la même famille que l'ail et l'oignon, l'asperge a des composantes communes avec ces deux plantes : richesse en vitamines A, B9 et PP, phosphore et manganèse.


Elle contient aussi de l'asparagine et de l'acide asparagusique. Cette substance – ainsi que la S-méthylméthionine – est transformée lors de la digestion en produits soufrés odorants dont le méthanethiol (ou méthyl-mercaptan). Dans les 15 minutes suivant la consommation, l'urine peut être alors dotée d'une odeur très caractéristique[25],[26],[27].


Selon plusieurs études, une partie de la population ne métabolise pas ces deux précurseurs en composés odorants, une autre partie est dépourvue des terminaisons olfactives lui permettant de les déceler[28]. Ceci explique que certaines personnes ne perçoivent pas cette odeur particulière. À noter que la proportion des personnes ayant une métabolisation en composés soufrés odorants peut-être très variable d'une population à l'autre. Alors que deux publications donnent une proportion comprise entre 40 et 45 % pour la population britannique, une autre donne 100 % (sur 103 personnes) en France[29],[30].


Elle est diurétique, légèrement laxative et galactagogue.[réf. nécessaire]


Ce sont les racines qui étaient un peu utilisées en herboristerie.
Les turions contiennent un grand nombre de vitamines (A et C), d'acides aminés et d'oligo-éléments.


Pline l'Ancien les conseillait comme aphrodisiaque.



Phytopathologie |


Les maladies principales de l'asperge sont la fusariose, le rhizoctone violet, la rouille, la brûlure des aiguilles et la maladie des grains pourpres.


L'asperge est la cible de quelques ravageurs comme la mouche de l'asperge, le criocère de l'asperge, la mouche grise des semis et le puceron de l'asperge (brachycorynella asparagi). Cet aptère de 1,2 à 1,7 mm de couleur vert bleu grisâtre très répandu aux États-Unis est découvert en France en 1989 dans le Languedoc. Par ses piqures il provoque des déformations de la plante. La synthèse des sucres bloquée entraine l'année suivante un nanisme. En outre un champignon fusarium moniliforme (fusariose) peut entrainer en mode opportuniste le dépérissement des plantes affaiblies par le puceron. L'arrachement devient dès lors inévitable[31].



Représentation dans l'art |






Botte d'asperges d'Édouard Manet (1880).


Les représentations picturales les plus célèbres sont celles d'Édouard Manet, Botte d'asperges et L'asperge, peintes toutes deux en 1880[32]. Le premier tableau, Botte d'asperges, est vendu à Charles Ephrussi, le célèbre critique et collectionneur d'art russe vivant à Paris, au prix de 800 francs. L'acheteur est si content du tableau qu'il le lui règle 1 000 francs. En retour, Manet réalise alors pour lui un second tableau, représentant cette fois une seule asperge : L'asperge.



Littérature |


Dans Du côté de chez Swann l'asperge est souvent évoquée par Marcel Proust. On peut notamment y lire cette description :



« ... mais mon ravissement était devant les asperges, trempées d'outre-mer et de rose et dont l'épi, finement pignoché de mauve et d'azur, se dégrade insensiblement jusqu'au pied - encore souillé pourtant du sol de leur plant - par des irisations qui ne sont pas de la terre. Il me semblait que ces nuances célestes trahissaient les délicieuses créatures qui s'étaient amusées à se métamorphoser en légumes et qui, à travers le déguisement de leur chair comestible et ferme, laissaient apercevoir en ces couleurs naissantes d'aurore, en ces ébauches d'arc-en-ciel, en cette extinction de soirs bleus, cette essence précieuse que je reconnaissais encore quand, toute la nuit qui suivait un dîner où j'en avais mangé, elles jouaient, dans leurs farces poétiques et grossières comme une féerie de Shakespeare, à changer mon pot de chambre en un vase de parfum. »



— Marcel Proust, Du côté de chez Swann



Divers |


Dans le calendrier républicain français, le 3e jour du mois de germinal, est officiellement dénommé jour de l'Asperge.



Notes et références |




  1. a b et cMichel Pitrat et Claude Foury, Histoires de légumes : Des origines à l'orée du XXIe siècle, Editions Quae, 2003(lire en ligne), p. 181-184


  2. Aline Raynal-Roques, La botanique redécouverte, Paris, Belin et INRA éd., coll. « Collection des nouvelles flores », 1994, 512 p. (ISBN 2-7011-1610-4, notice BnF no FRBNF35737753, lire en ligne), chap. 10 (« Décrire les plantes »), p. 358.


  3. Gibault, Georges, Histoire des légumes, 1912(lire en ligne), p. 9


  4. a et bGwenaëlle Leprat, « Les tomates de Provence passées au chinois », Commerce international,‎ 2 juillet 2004(lire en ligne)


  5. (en) Pam Brunning, « Asparagus », Food & Wine, vol. 3,‎ juin 2010, p. 6 (lire en ligne)


  6. Georges Gibault, Histoire des légumes, Librairie horticole (Paris), 1912(lire en ligne), p. 7


  7. (en) Greg Frazier, Beverly Frazier, Aphrodisiac cookery, ancient & modern, Troubador Press, 1970, p. 67


  8. Claire Doré, F. Varoquaux, Histoire et amélioration de cinquante plantes cultivées, Éditions Quae, 2006(lire en ligne), p. 86-92


  9. Catalogue français des espèces et variétés


  10. Plant variety database European commission


  11. Martine Lizambard, Cuisine, Place Des Editeurs, 2012, p. 7


  12. Jean-Claude Ribaut, « Régal d'asperges et petits pois », Le Monde.fr,‎ 9 mai 2007(lire en ligne)


  13. Jean-Marie Pelt, Des légumes (Livre numérique Google), Fayard, 1993, p. 201


  14. http://www.fao.org/faostat/fr/#data/QC


  15. Marie-Pierre Arvy, François Gallouin, Légumes d'hier et d'aujourd'hui, Belin, coll. « Belin Science », 2007(ISBN 978-2-7011-4205-0), page 46


  16. https://www.reussir.fr/fruits-legumes/l-allemagne-domine-le-marche-europeen-de-l-asperge


  17. https://www.lesfruitsetlegumesfrais.com/fruits-legumes/legumes-racines-tubercules-et-tiges/asperge/carte-identite


  18. « Les asperges, un légume tendre du printemps », sur Ministère de l'agriculture et de l'alimentation, 30 mars 2018(consulté le 18 novembre 2018)


  19. « Asperges du Blayais », sur APAB (consulté le 18 novembre 2018)


  20. a et b« Asperge », sur Académie du goût (consulté le 18 novembre 2018)


  21. a et b(en) Timothy Egan, « War on Peruvian Drugs Takes a Victim: U.S. Asparagus », The New York Times,‎ 25 avril 2004(lire en ligne, consulté le 17 septembre 2018)


  22. (en) « FreshPlaza.com : Peruvian asparagus cultivation grows, export of fresh asparagus levels off », Fresh Plaza,‎ 8 octobre 2017(lire en ligne, consulté le 18 septembre 2018)


  23. (en) « Asparagus farmers lose to Peruvians », Capital Press,‎ 20 mai 2011(lire en ligne, consulté le 17 septembre 2018)


  24. (en-US) « Asparagus: Draining Peru dry », Sustainable Food Trust,‎ 17 avril 2014(lire en ligne, consulté le 18 septembre 2018)


  25. (en) S.C. Mitchell, « Beetroot and Asparagus », Drug Metabolism and Disposition, vol. 29, no 4 Pt 2,‎ 2001, p. 539–534 (PMID 11259347, lire en ligne).


  26. Richer, Decker, Belin, Imbs, Montastruc, Giudicelli: "Odorous urine in man after asparagus", British Journal of Clinical Pharmacology, May 1989


  27. Waring RH, Mitchell SC, Fenwick GR. The chemical nature of the urinary odour produced by man after asparagus ingestion, Xenobiotica. Nov;17(11):1363-71,1987


  28. M.L. Pelchat, C. Bykowski, F.F. Duke et D.R. Reed, « Excretion and Perception of a Characteristic Odor in Urine after Asparagus Ingestion: a Psychophysical and Genetic Study », Chem. Senses,‎ 2010(DOI 10.1093/chemse/bjq081)


  29. C. Richer, N. Decker, J. Belin, J.L. Imbs, J.L. Montastruc et J.F. Giudicelli, « Odorous urine in man after asparagus », British Journal of Clinical Pharmacology,‎ mai 1989(lire en ligne [PDF])


  30. Markt SC, Nuttall E, Turman C et al. Sniffing out significant “Pee values”: genome wide association study of asparagus anosmia, BMJ, 2016;355:i6071


  31. M.Hullé, E.Turpeau, Y.Robert, Y.Monet les pucerons des plantes maraichères 1999 éd. INRA p. 66


  32. L'Asperge D'Édouard Manet au musée d'Orsay.




Voir aussi |



Bibliographie |



  • François Couplan (ill. Eva Styner), Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, Lausanne, Delachaux et Niestle, 1994, 415 p. (ISBN 978-2-603-00952-9 et 2-603-00952-4, OCLC 30633813)

  • Pascale Goulin, Mooon plat préféré, Ed. Haleine de tueur, 2012



Articles connexes |




  • Asparagus albus

  • Asperge d'Alsace

  • Asperge verte de Lauris

  • Asperge blanche de Belgique


  • Asperge des Sables des Landes I.G.P.

  • Asperge des bois


  • Mouche de l'asperge (Platyparea poeciloptera)

  • Asperge de Tigy

  • Liste des plantes utilisées en phytothérapie

  • Idiotisme gastronomique

  • Asperge (couleur)




Liens externes |


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  • (en) Référence JSTOR Plants : Asparagus officinalis (consulté le 27 août 2014)

  • (fr) Référence Catalogue of Life : Asparagus officinalis L. (consulté le 27 août 2014)

  • (en) Référence Flora of North America : Asparagus officinalis (consulté le 27 août 2014)

  • (en) Référence Flora of China : Asparagus officinalis (consulté le 27 août 2014)

  • (en) Référence Flora of Pakistan : Asparagus officinalis (consulté le 27 août 2014)

  • (en) Référence FloraBase (Australie-Occidentale) : classification Asparagus officinalis (+ photos + distribution + description) (consulté le 27 août 2014)

  • (en) Référence GISD : espèce Asparagus officinalis (consulté le 27 août 2014)

  • (en) Référence GRIN : espèce Asparagus officinalis L. (consulté le 27 août 2014)

  • (fr) Référence INPN : Asparagus officinalis L., 1753 (consulté le 27 août 2014)

  • (fr+en) Référence ITIS : Asparagus officinalis L. (+ version anglaise ) (consulté le 27 août 2014)

  • (en) Référence Kew Garden World Checklist : Asparagus officinalis L. (1753) (consulté le 27 août 2014)

  • (en) Référence NCBI : Asparagus officinalis (consulté le 27 août 2014)

  • (en) Référence The Plant List : Asparagus officinalis L.  (Source: KewGarden WCSP) (consulté le 27 août 2014)

  • (en) Référence Tropicos : Asparagus officinalis L. (+ liste sous-taxons) (consulté le 27 août 2014)

  • (en) Référence uBio : Asparagus officinalis L. (consulté le 27 août 2014)

  • (en) Référence World Register of Marine Species : espèce Asparagus officinalis (Dum) Corb. (consulté le 27 août 2014)


  • (en) Noms scientifiques et communs en 38 langues (graphies orientales incl.) de plusieurs espèces at M.M.P.N.D. : Asparagus species



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