Ufologie





L’ufologie (dénommée « ovniologie » ou « ovnilogie »[1] par l'Office québécois de la langue française) est une discipline qui consiste à recueillir, analyser et interpréter les données se rapportant aux phénomènes des objets volants non identifiés (ovnis), par exemple des photographies, des témoignages ou des traces au sol.


L'acronyme anglais « UFO » (pour « unidentified flying object ») apparaît dans certains documents de l'armée de l'air américaine dès la fin de l'année 1947 même si de nombreux auteurs attribuent l'invention du terme au capitaine Edward J. Ruppelt (premier directeur du projet Blue Book) en 1952 pour remplacer l'expression populaire de « soucoupe volante »[2]. Le terme « UFO » a donné le néologisme ufology, rendu en français par le calque « ufologie ». L'ufologie désigne donc a priori toute étude consacrée aux ovnis. Dans les faits, l'expression concerne souvent la discipline telle qu'elle a été développée par des amateurs qui se sont intéressés aux ovnis à partir du début des années 1950. Les études réalisées dès 1947 par l'armée de l'air des États-UNis peuvent être qualifiées d'ufologiques, mais dans les faits c'est assez rare. De même, les enquêteurs militaires sont rarement qualifiés d'ufologues. Même chose pour les enquêteurs qui ont pu travailler dans le cadre de la commission Condon ou pour le CNES par exemple. Les ufologues sont donc principalement des amateurs. Et lorsque certains d'entre eux sont par ailleurs scientifiques professionnels, ils sont ufologues à titre privé. De même, une distinction existe entre les ufologues et certains auteurs et/ou passionnés qui ont pu défendre des théories jugées marginales. On parle alors parfois de « soucoupistes ».


Si en France, on parle volontiers d'ufologues, les amateurs anglophones d'ovnis parlent surtout de « UFO researchers ». Le terme « ufologist » est moins souvent utilisé. Ce terme semble s'être répandu dans les années 1970, au fur et à mesure que les termes « UFO » et « ovni » devenaient largement connus.


L'ufologie se divise en plusieurs « écoles » ou courants. Au départ, dans les années 1950, la plupart des personnes que l'on va nommer par la suite « ufologues » sont de l'avis que les soucoupes volantes (le terme ovni commence à se répandre aux États-Unis à partir de 1956 et en France à partir des années 1970) sont d'origine extraterrestre (on dit alors « interplanétaire) ». Dans les années 1950, certains amateurs de soucoupes évoquent des théories plus marginales (terre creuse, univers parallèles etc). À partir de 1977, un courant sceptique, qui explique les ovnis comme des méprises, fait son apparition. On parle du modèle sociopsychologique du phénomène ovni. Vers la même époque, d'autres auteurs proposent une explication parapsychologique.


Parmi les ufologues se trouvent aussi bien des universitaires que des personnes sans formation spécifique[3],[4].




Sommaire






  • 1 Origine


  • 2 Associations


  • 3 Personnalités notables et leurs apports


  • 4 Les théories alternatives


    • 4.1 Systèmes de classification des observations


    • 4.2 L'orthoténie


    • 4.3 Astroarchéologie et théorie des anciens astronautes


      • 4.3.1 Exemple de réinterprétation historique ou archéologique




    • 4.4 La propulsion MHD


    • 4.5 Recherche d'éléments probants


      • 4.5.1 Le cas de Trans-en-Provence


      • 4.5.2 Les échos radar


        • 4.5.2.1 Les échos radar de la vague belge


        • 4.5.2.2 Et les faux échos radars








  • 5 Classification des courants ufologiques


  • 6 Hypothèses et interprétations


  • 7 Le témoignage en ufologie


    • 7.1 L'estimation des distances


      • 7.1.1 La parallaxe et l'œil humain


      • 7.1.2 Cas particulier d'estimation erronée




    • 7.2 L'interaction entre l'enquêteur et le témoin


    • 7.3 Le côté subjectif du témoignage


    • 7.4 Les dissemblances entre témoignages d'un même phénomène


    • 7.5 Description partielle par le témoin


    • 7.6 Conditions particulières du témoignage


    • 7.7 La fiabilité du témoignage


    • 7.8 Difficulté d'entamer une recherche scientifique




  • 8 Étude scientifique des objets volants non identifiés


    • 8.1 Rapport scientifique


    • 8.2 Articles scientifiques




  • 9 Controverses autour des observations en ufologie


    • 9.1 Le faux extraterrestre de Roswell


    • 9.2 Le cas Adamski


    • 9.3 Les ouvrages à sensation


      • 9.3.1 Exemples d’ouvrages à sensation revisitant l’histoire


      • 9.3.2 Exemple de traduction erronée




    • 9.4 La position du monde universitaire




  • 10 Notes et références


  • 11 Annexes


    • 11.1 Bibliographie


    • 11.2 Liens externes







Origine |


Article détaillé : Chronologie de l'ufologie.

Certains auteurs comme le sociologue Pierre Lagrange font le lien entre les récits de science-fiction et les témoignages de « soucoupes volantes », arguant que les premiers ont très largement inspiré les seconds non seulement par les romans mais aussi par les bandes dessinées ou les feuilletons radiophoniques voire télévisés[5],[6].


D'autres auteurs soutiennent qu'elle est apparue dans les années 1950, à la suite d'une médiatisation de l'observation de Kenneth Arnold et de l'incident de Roswell, le témoignage de l'équipage d'un vol de la compagnie United Airlines rapportant avoir été escorté par neuf objets en forme de disque au-dessus de l'Idaho dans la soirée du 4 juillet 1947 ou la mort du capitaine Mantell, dont l'avion explosa en percutant un ballon-sonde rempli d'hélium[7] et dont le pilote prétendit poursuivre un ovni. L'incident de Roswell n'eut, en 1947, que peu de retentissement, car l'histoire d'occupants trouvés dans les débris ne prit corps que dans les années 1980. La première interprétation du phénomène des soucoupes fut qu'il s'agissait d'engins terrestres secrets (AVNI : arme volante non-identifiée). Dans les années 1950, les livres publiés par George Adamski étaient encore pris au sérieux et n'étaient pas encore considérés par la plupart des observateurs comme des mystifications. L'explication de ces sociologues sera à l'origine du modèle sociopsychologique du phénomène ovni. Bien que le terme soit entré en usage tardivement, la pratique que l'on peut qualifier d'ufologique, apparaît peu après les premières observations de « soucoupes volantes » au cours de l'été 1947. C'est surtout vers 1951, avec la création des premiers groupes d'enquêteurs amateurs, comme la Commission Ouranos en France, l'APRO aux États-Unis, que l'ufologie fait son apparition.


Dès 1947, des groupes que l'on peut qualifier d'occultistes ou de fortéens, et qui existaient avant qu'on ne parle de soucoupes volantes, s'emparent du sujet. C'est le cas du BSRA de Meade Layne ou de la Fortean Society, créée dans le sillage de Charles Fort.


Au milieu des années 1950, les groupes spécialisés dans l'étude des soucoupes volantes vont se distinguer en deux courants : un courant dit « mainstream » d'ufologues préoccupés par l'établissement des faits ; un courant dit « soucoupique » qui n'hésite pas à rapprocher les ovnis de tout un folklore alors en plein développement (Men in Black, continents disparus, terre creuse, etc). Les magazines publiés par Ray Palmer, par Gray Barker, illustrent ce courant. Les activités de groupes comme l'APRO, le NICAP, le CSI de New York, ou le GEPA et Lumières dans la Nuit en France, sont représentatifs de l'ufologie stricto sensu.



Associations |


De nombreuses associations à travers le monde s'intéressent aux ovnis. Elles sont généralement fondées par des amateurs. Les articles publiés dans certaines revues sont de qualité inégale. Par ordre chronologique d'apparition, les associations « historiques » sont les suivantes :



  • 1951 : La Commission Ouranos, fondée par Marc Thirouin.

  • 1952 : L'Aerial Phenomena Research Organization (en) (APRO), fondée par Coral Lorenzen aux États-Unis.

  • 1955 : Le National Investigations Committee on Aerial Phenomena (en) (NICAP), fondé par Townsend Brown.

  • 1958 : Lumières dans la Nuit (LDLN), fondée par Raymond Veillith. À ses débuts simple revue, LDLN a donné naissance dans les années 1970 à un important réseau de délégués régionaux, d'enquêteurs et de groupements régionaux.

  • 1962 : Le Groupe d'étude des phénomènes aériens (GEPA), fondé par un groupe d'ingénieurs, de militaires et d'enquêteurs français et présidé entre 1964 et 1970 par le général Lionel-Max Chassin. Première association ufologique scientifique française en date, elle a pu s'attacher la collaboration de Claude Poher (du CNES) et de Jean-Pierre Petit (du Centre national de la recherche scientifique). En 1977, elle prononça sa dissolution, le CNES ayant créé un organisme scientifique officiel d'étude des ovnis, le Groupe d'étude des phénomènes aérospatiaux non-identifiés (GEPAN).

  • Milieu des années 1960 : Le GESAG, à Bruges (Belgique).

  • 1969 : Le Mutual UFO Network (MUFON), à l'origine Midwest UFO Network, fondé par d'anciens membres de l'APRO aux États-Unis ; c'est la principale organisation américaine d'enquête sur le phénomène ovni (3 000 membres en 2012).

  • 1971 : La Société belge d'étude des phénomènes spatiaux (SOBEPS), à Bruxelles (Belgique). Le Cobeps lui succède.

  • 1973 : Le Center for UFO Studies (CUFOS), association internationale de scientifiques fondée par l'astronome Josef Allen Hynek.

  • 1976 : Le Committee for Skeptical Inquiry (anciennement « Committee for the Scientific Investigation of Claims of the Paranormal », ou CSICOP), organisation américaine fondée par le philosophe Paul Kurtz et qui se consacre à la critique des phénomènes « paranormaux » ou de disciplines qu'elle juge pseudo-scientifiques comme l'ufologie, la parapsychologie, la cryptozoologie ou encore l'homéopathie. Il s'agit d'une des organisations les plus importantes du mouvement sceptique contemporain, à côté de la The Skeptics Society. Il a compté parmi ses membres Carl Sagan, Isaac Asimov, James Randi, Martin Gardner. Il publie régulièrement un journal, le Skeptical Inquirer (« L'Enquêteur sceptique »). Une commission, qui comprend Robert Sheaffer (ou encore Philip J. Klass de son vivant), se penche sur le phénomène ovni.


Avec l'apparition de la Nouvelle Ufologie, un courant sceptique, les groupes ufologiques vont mettre en scène de nombreux débats opposant les différents courants. Les groupes des années 1980 sont marqués par ces débats.



  • L'Association pour l'étude des soucoupes volantes (A.E.S.V.), qui publie la revue Ovni-Présence.

  • Le Comité nord-est des groupes ufologiques (CNEGU), groupe francophone qui travaille dans une optique sceptique, plus particulièrement dans le cadre du modèle sociopsychologique.


Du fait de l'apparition d'internet, les groupes tels qu'ils existaient dans les années 1970, avec leur bulletin ou leur revue, ont laissé la place dans la plupart des cas à des sites ou des blogues en ligne. Les discussions ont été de plus en plus « contaminées » par des thèmes venus d'outre-Atlantique comme l'affaire de Roswell, déjà très présente à partir du début des années 1990.



  • Les Repas ufologiques, association qui réunit au cours de repas des personnes intéressées par le sujet, des témoins d'observations, et fait venir des intervenants.

  • La SOBEIPAN (Société belge d'études et d'informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés), ASBL belge d'étude des phénomènes spatiaux fondée en 2011 par Gaëtan Bovy à la suite de la SOBEPS.

  • Le Groupement d'études et de recherches ufologiques (GERU)[8], qui rassemble, pour les analyser, les témoignages lors d'enquêtes sur le terrain.


  • OVNI-INVESTIGATION[9], association ayant son siège à Lyon, qui étudie le phénomène ovni en privilégiant le modèle sociopsychologique.

  • 1996 : Le Comité pour des études approfondies (COMETA), auteur du rapport privé COMETA[10] .

  • La SIGMA, commission technique qui fait partie de l'Association aéronautique et astronautique de France (3AF) pour l'étude des phénomènes aéronautiques non identifiés[11].

  • La Fédération européenne AiRPLANE (FEA)[12], qui regroupe des scientifiques et des techniciens ainsi que des associations.

  • L’Académie d'ufologie[13], qui réunit des scientifiques et des techniciens.

  • 2001 : Le Phenix Project[14], association française qui étudie les ovnis sous l’angle de la propulsion. Un autre angle du Phenix Project est celui de l’astro-archéologie. Ce nouveau projet SETI a été discuté par l'association québécoise les Sceptiques du Québec[15].

  • Décembre 2007 : le Comité belge d’étude des phénomènes spatiaux (COBEPS), qui a succédé à la SOBEPS (Société belge d'étude des phénomènes spatiaux, éditeur de la revue Inforespace), dont il a repris certaines activités sous la forme d'une association de fait[16].


  • 2007 : UFO-Science[17], association française créée par Jean-Pierre Petit, et qui mène des travaux de recherches en magnétohydrodynamique, en spectroscopie et en biochimie.



Personnalités notables et leurs apports |




  • Donald Menzel, astronome, expliqua les faux échos radars par un phénomène météorologique appelé bulles de convection


  • Bertrand Méheust, étudia la ressemblance entre les scénarios ovni et la science-fiction et nota l'antériorité de cette dernière.


  • Philip J. Klass, ingénieur, expliqua de nombreux cas d'ovnis.


  • Pierre Lagrange, sociologue, expliqua l'incident de Roswell par un phénomène de rumeurs.



Les théories alternatives |



Systèmes de classification des observations |




  • Classification de Hynek : J. Allen Hynek (1910-1986) était un astronome et ufologue américain. Il a été conseiller scientifique du projet Blue Book entre 1951 et 1969. La « classification de Hynek » est une méthode de classification des observations d'ovnis non imputables, après enquête, à un canular, une hallucination ou une méprise. Elle a été proposée en 1972 par J. Allen Hynek, dans son livre L'Expérience des ovnis : une étude scientifique (The UFO Experience: A Scientific Study en anglais).


  • Classification de Vallée : cette classification est un système de classification des observations d'ovni créé par l'ufologue français Jacques Vallée.

  • Classification sceptique : cette classification se base sur les conclusions du rapport Condon et du Projet Blue Book (en particulier : « Il n'existe aucune preuve que les O.V.N.I. encore « inexpliqués » représentent des créations technologiques ou des principes situés au-delà de notre connaissance scientifique actuelle »[18]. Les cas se classent en méprise, hallucination, épilepsie temporale causée ou non par un champ magnétique, arme volante non identifiée, canular, hystérie collective, etc.

  • Classification de Michel Wautelet : la vague d'ovnis belges a incité ce physicien à proposer une classification se voulant plus conforme à la méthode scientifique. Il dénonce « l'amalgame entre des phénomènes qui, apparemment, n'ont en commun que le fait d'être inexpliqués »[19] et propose une classification des hypothèses.



L'orthoténie |


Article détaillé : Orthoténie.


Astroarchéologie et théorie des anciens astronautes |


Dans l'Antiquité, les phénomènes météorologiques ou astronomiques étaient parfois interprétés comme des manifestations divines. L'exemple le plus connu est celui de l'empereur Constantin qui interpréta une rentrée de météore dans l'atmosphère comme un signe divin qui allait lui donner la victoire. Certains auteurs à sensation, recherchant la gloire ou la source de revenus, ont réinterprété des textes historiques et des objets archéologiques, sans soumettre leurs travaux à l'avis d'experts, et produit ainsi des travaux inédits[20] en histoire et en archéologie. Après la publication de ces ouvrages, certains ufologues ont recherché la trace d'ovnis avant 1947.



Exemple de réinterprétation historique ou archéologique |


Articles détaillés : Astroarchéologie et théorie des anciens astronautes.



Statuette Dogū.


Les Dogū (土偶) sont considérés par les partisans de la théorie comme d'anciens astronautes ayant visité la Terre pendant la période Jōmon (Xe millénaire av. J.-C. à IIIe siècle av. J.-C.) au Japon. La statuette montrerait selon eux une combinaison spatiale avec casque et lunettes. Pour les archéologues ces statuettes sont liées au culte de la fertilité et les grands yeux sont des lunettes de neige[21].


Frappés par la forme ambigüe du mot le plus usité pour désigner Dieu dans l'Ancien Testament, elohim, qui correspond à un pluriel en hébreu biblique, certains auteurs et nouveaux mouvements religieux y voient le signe de la pluralité du divin ou de ses formes et en concluent l'existence d'êtres portant en eux une part de ce divin, souvent nommés les « êtres de lumière » :




  • Jean Sendy a ainsi émis l'hypothèse que les onze premiers chapitres de la Genèse ne faisaient que rapporter maladroitement le souvenir du passage d'extraterrestres à la fin de la dernière glaciation de Würm[22]. Ses ouvrages ont sans doute été la source d'inspiration du gourou Claude Vorilhon (dit Raël), qui affirme avoir rencontré en 1973 et 1975 des extraterrestres nommés elohim, ce dont il fait la base des croyances de son Mouvement raëlien.


  • Brinsley Le Poer Trench dans Le peuple du ciel (The Sky People) (1960) imagine que « Prométhée, Apollon, Hermès, les divinités égyptiennes et les « élohim » de la Bible étaient en fait des visiteurs venus du fond de l'espace »[23].


  • Erich von Däniken développe, dans les années 1970, le même genre d'hypothèses[24].



La propulsion MHD |


Selon Jean-Pierre Petit, il serait possible de réaliser des aéronefs à propulsion magnétohydrodynamique (MHD) ne produisant pas de bang supersonique[25]. Il prétend que ses travaux lui ont été inspirés par des lettres qu'il aurait reçues d'émissaires de la planète Ummo[25], présents sur Terre. Cependant, la planète Ummo et les lettres ummites s'avèrent être une supercherie poursuivie pendant 25 ans par José Luis Jordán Peña (ainsi que ce dernier l'a reconnu en 1992) et dénoncée dès 1977 par Claude Poher[26].


André Lausberg[27], chef de travaux à l'Institut d'astrophysique à l'université de Liège, reproche à Jean-Pierre Petit de prendre à témoin le grand public avec une bande dessinée[28] plutôt que de défendre sa théorie devant ses pairs.



Recherche d'éléments probants |


Certains ufologues essaient de rechercher des « éléments probants ». Selon les astrophysiciens Pierre Magain et Marc Rémy, ces éléments probants « après examen critique, s'effondrent les uns après les autres »[29] et qu'il « ne restait rien, dans le dossier, qui indique un phénomène digne d'intérêt du point de vue physique »[30]. Ils appuient leur argumentation sur les travaux du rapport Condon mais aussi de scientifiques ouverts et critiques qui ont constaté qu'il n'y avait que des confusions et des canulars[31].



Le cas de Trans-en-Provence |


Article détaillé : Affaire de Trans-en-Provence.

Cas notable en ufologie ayant fait l'objet d'une analyse scientifique. Les résultats de celle-ci montrent que les plantes ont connu un stress. Les avis diffèrent quant à l'origine de ce stress. Pour les uns il s'agit d'un engin extraterrestre ; pour les autres du ripage de pneu d'une bétonnière.



Les échos radar |



Les échos radar de la vague belge |

Article détaillé : Vague belge d'ovnis.

Dans la nuit du 30 au 31 mars 1990, alors que de nombreux phénomènes d'ovnis étaient signalés par la population et des gendarmes, deux avions de chasse F-16 furent envoyés pour tenter d'identifier le phénomène. Seul l'enregistrement radar d'un des deux F-16 a été conservé. On y constate des échos radar aux mouvements versatiles dont plusieurs restèrent immobiles par rapport au F-16 alors que celui-ci effectuait des virages. Selon les chercheurs de l'Institut d'astrophysique de l'université de Liège, cela suggère « un problème de fonctionnement ou de calibration de l'appareil »[32]. Selon un communiqué de presse fait par dix scientifiques belges, ces informations données comme preuves en faveur de la thèse d'objets matériels capables d'accélérations soudaines à très grandes vitesses sont loin d'être suffisantes pour être convaincantes [33].


D'autre part, le capitaine pilote Yves Meelberg, acteur de l'intervention de cette nuit-là, affirme avoir formellement constaté, sur l'écran radar de son avion, un écho se déplaçant à des vitesses et avec de brusques changements de trajectoire incompatibles avec les capacités des aéronefs connus [34]. La Force aérienne belge a constaté la réalité de ce phénomène, mais en se refusant à l'expliquer en laissant l'explication aux scientifiques. Son rapport final énonce que « la Force aérienne ne put identifier la nature, l'origine et les intentions du phénomène observé »[35]. Mais Jean-Pierre Petit affirme que les échos radar des F-16 ont prouvé les vitesses supersoniques d'engins qu'il affirme être à propulsion magnétohydrodynamique. Il prétend aussi avoir reçu des connaissances scientifiques de la part d'extraterrestres venant de la planète Ummo[25]. Selon André Lausberg, astrophysicien, les travaux de Jean-Pierre Petit concernant une propulsion MHD n'ont toujours pas été défendus devant ses pairs[27].



Et les faux échos radars |

En 1952, l'astronome américain Donald Menzel[36],[37] expliquait le phénomène des faux échos radars par des bulles de convection.



Classification des courants ufologiques |



  • Le courant Nuts and Bolts (« écrous et boulons ») : interprétation des observations dans laquelle les ovnis sont des engins inconnus, imaginés d'abord comme d'origine terrestre (engins secrets de l'armée américaine), puis comme soucoupe volantes extraterrestres (navettes rattachées à un engin interplanétaire en forme de grand cigare).

  • Le courant des « contactés » : certains témoins déclarent avoir été enlevés ou contactés par des extraterrestres (voir Système de classification de Hynek). Ce sera le cas d'Adamski, Howard Menger (en), Daniel Fry (en), Billy Meier, George King. S'ils ont connu un certain succès dans les années 1950 à 1970, ils ne bénéficient plus d'une grande crédibilité aujourd'hui au sein de la communauté ufologique.

  • Le courant spiritualiste : des mouvements contemporains comme celui des Raéliens et les débuts de la Scientologie sont fondés sur l'hypothèse extraterrestre. Le livre d'Urantia en contient également des mentions ainsi que la secte Heaven's Gate. Des parallèles ont été également faits avec certains récits de la Théosophie sur la multiplicité des mondes[38],[39].

  • Le courant « astro-archéologique » : dans les années 1970, avec Erich von Däniken, se développe une sous-hypothèse de l'HET avançant que des visites extraterrestres auraient eu lieu dans le passé, et que l'on peut en trouver des traces aujourd'hui (motifs de Nazca, peintures rupestres et statuettes d'« anciens astronautes »). Les tenants de ce courant avancent des thèses extravagantes au niveau historique et n'ont jamais publié de livres ou de thèses en histoire. À ce titre, ils sont considérés par le monde universitaire comme des charlatans (en ufologie).

  • Le courant conspirationniste : certains courants extrêmes de l'ufologie avancent l'hypothèse qu'il existe des liens entre les ovnis, la recherche militaire et des intelligences extraterrestres ainsi qu'une théorie du complot rendue populaire par certaines séries américaines (X-Files, Les Envahisseurs, Taken, Roswell, etc.). En France, ces courants furent relayés par Jimmy Guieu.

  • Après la sortie du livre de Michel Monnerie, Et si les ovnis n'existaient pas, un nouveau courant apparut[40],[41], s'intéressant aux raisons qui poussaient des personnes à croire qu'elles avaient vu un engin extraterrestre. Ces nouveaux ufologues développèrent le modèle sociopsychologique du phénomène ovni.

  • Après la remise en question des nouveaux ufologues, certains affichèrent ouvertement leur scepticisme. On trouve dans ce courant des auteurs comme Wim Van Utrecht, des associations comme le CNEGU (Comité nord est des groupes ufologiques) ou l'A.E.S.V. (Association d'étude sur les soucoupes volantes).

  • Sous l'impulsion de l'ingénieur en aéronautique Philip J. Klass, certains auteurs s’appelant « démystificateurs » remirent à l'ordre du jour les conclusions du rapport Condon mais aussi l'analyse de Donald Menzel, à savoir que les ovnis, expliqués comme étant l'observation d'un engin extraterrestre, ne seraient qu'imaginaires.


Selon la philosophe Isabelle Stengers, l'opposition entre croyance et non-croyance est une singularité du phénomène OVNI[42].



Hypothèses et interprétations |


Les statistiques issues d'études d'organismes gouvernementaux officiels indiquent que la majorité des témoignages d'ovnis reposent sur une méprise. Depuis les années 1950, quelques scientifiques se sont intéressés aux ovnis. Deux tendances principales sont apparues : d'un côté les sceptiques qui suivront la méthodologie et les conclusions du rapport Condon en affirmant que l'hypothèse sociopsychologique ou l'hypothèse d'armes volantes non-identifiées sont les meilleures pour expliquer les cas d'ovnis inexpliqués, en particulier parce qu'elles ne font pas appel à des éléments extraordinaires ou paranormaux. Aujourd'hui, la majorité des scientifiques[réf. nécessaire] préfèrent adopter cette attitude car ils considèrent qu'il n'existe aucun élément probant pour soutenir l'hypothèse extraterrestre[réf. nécessaire]. De nombreux sceptiques considèrent que l'ensemble des observations peut donc être ramené à des éléments prosaïques tels qu'une identification erronée de phénomènes astronomiques, météorologiques ou d'engins humains, à des canulars et à des phénomènes sociopsychologiques (connus ou non) tels que des méprises complexes, des illusions d'optique, un phénomène optique inconnu ou encore une paralysie du sommeil (explication souvent donnée pour les prétendues abductions extraterrestres).


C'est sur ce point précis qui tend à expliquer tous les cas par l'hypothèse sociopsychologique, que certains ufologues et scientifiques contestent les sceptiques en estimant que les enquêtes officielles menées sur le sujet par différents gouvernements n'ont pas permis de déterminer la nature de la totalité des ovnis et invitent à la poursuite des recherches, en particulier vis-à-vis des cas encore inexpliqués, même par l'hypothèse sociopsychologique. Parmi eux on retrouve des scientifiques comme Carl Sagan, Peter A. Sturrock, J. Allen Hynek[43], Philip Morrison ou encore Thornton Page ainsi que les membres de l'actuel GEIPAN[44]. Un travail semblable sera également réalisé par le sous-comité ovni constitué au sein de l'AIAA par Kuettner. Également Richard F. Haines ou Paul R. Hill, spécialistes en aéronautique de la NASA, étudieront divers cas et publieront des ouvrages techniques sur le sujet. D'autres vont plus loin en estimant qu'une frange de cas inexpliqués pourrait être due à des visites extraterrestres et soutiennent l'hypothèse extraterrestre. On retrouve parmi eux des scientifiques comme Jean-Pierre Petit, Jean-Jacques Velasco.


Articles connexes : hypothèse sociopsychologique, hypothèse extraterrestre, arme volante non-identifiée, ovni, hypothèse du champ magnétique, Démystification et Canulars en ufologie.


Le témoignage en ufologie |


Selon le physicien Michel Wautelet, « Le phénomène OVNI repose presque exclusivement sur des témoignages de non scientifiques, où les illusions (notamment d'optique) et les évaluations (de distance, de vitesse) douteuses sont monnaie courante »[45]. Le témoignage pose la question de la réalité de ce qu'il rapporte mais également de sa fiabilité. Les travaux de la psychologue Elisabeth Loftus montrent que notre mémoire est changeante, influençable et qu'il pourrait y avoir distorsion du témoignage en fonction des questions posées par un enquêteur[46],[47] .



L'estimation des distances |


Beaucoup de cas d'ovnis se basent sur l'estimation des distances faite par le témoin. Le témoin ne possédant aucun instrument de télémesure et sans arrière-plan de référence, ne peut savoir si l'objet est petit et proche ou grand et éloigné.




Pour un observateur situé en O n'estimant pas correctement les distances, mais percevant l'écartement, un objet éloigné et grand (en bleu) peut être perçu comme rapproché et petit (en rose). Voir calcul de l'angle solide.



La parallaxe et l'œil humain |


La vision humaine possède une faible distance entre les deux yeux et ne peut servir d'instrument de mesure fiable pour estimer des lumières nocturnes. En astronomie, on mesure la distance des astres par la parallaxe annuelle[48]. Des confusions avec la planète Vénus furent répertoriées[49] où l'œil humain ne distingue pas la distance d'avion ou d'aéronef dans l'atmosphère avec celle de planètes ou d'étoiles. L'observation des gendarmes[50] lors de la vague belge d'ovnis résulte selon les sceptiques d'une confusion avec la planète Vénus.



Cas particulier d'estimation erronée |


Le fameux « Ovni du 23 septembre 1986 »[51],[52] s'avéra en fait être des débris de rentrée dans l'atmosphère d'un météore[53] ou d'un lanceur soviétique[54]. La grande distance entre les débris ignés, conjuguée à la grande distance entre les objets et les témoins, fit croire à ces derniers à un seul objet plus petit à plus petite distance, donc à quelque chose de mystérieux.


Un cas analogue se produisit aux États-Unis le 10 août 1972[55], où un bolide traversa le ciel selon une trajectoire quasi-horizontale. Ce qui fit dire aux ufologues de la Sobeps : « Et n'ayez surtout pas la mauvaise idée d'y voir plutôt un ovni ».



L'interaction entre l'enquêteur et le témoin |


Les enquêteurs peuvent influencer le témoin[56] (ou le patient) et selon Jacques Scornaux, certains auraient tendance à « souffler les réponses au témoin par la manière de formuler les questions[57] ». Cette influence de l'enquêteur sur le témoin peut augmenter de façon non négligeable le degré d'étrangeté d'un cas[réf. nécessaire]. Ainsi la question « Dans quelle direction s'est déplacé l'objet ? » présuppose qu'il s'agit d'un objet matériel et va renforcer chez le témoin l'idée de matérialité alors que rien ne présageait une telle chose[58].


Deux astronomes liégeois font remarquer que l'enquêteur est un amateur qui n'a reçu aucune formation spécifique, et qui risque, par ses questions ou ses remarques, d'orienter la déposition du témoin[59].


Les nouveaux ufologues font remarquer que l'étude du profil psychologique du témoin est négligée par les ufologues[60].


Une faute élémentaire pratiquée lors de nombreuses enquêtes consiste à interroger les témoins en même temps : le témoignage d'une personne[non neutre] va influencer le groupe dans lequel le témoignage est reçu[61].



Le côté subjectif du témoignage |


Très souvent il arrive au témoin de donner plus de poids à ce qu'il a vu ou cru voir en amplifiant certaines parties de son récit.


Dans les cas belges des années 1989-1990, on a pu observer le compte-rendu de gendarmes témoins de lumières étranges qu'ils attribuèrent au survol d'un aéronef. Ils prétendirent que « les phares étaient aussi éblouissants que ceux d'un stade de football lorsqu'ils observèrent l'engin, étant eux-mêmes situés au bord d'une route à grande circulation »[50].


Un journal français[50] suggéra l'exagération de la manière suivante : « Comment se fait-il que le prétendu aéronef ayant survolé une route à grande circulation n'a généré aucun autre témoignage que celui des gendarmes ? On se serait attendu à ce que des centaines d'automobilistes s'arrêtent pour observer un phénomène lumineux aussi important et racontent aux journalistes leur mésaventure. »


L'approche scientifique remet en cause la bonne foi du témoin dans les cas de canular, et elle cherche à essayer de comprendre les événements sans a priori dans tous les cas de figure.



Les dissemblances entre témoignages d'un même phénomène |


Le cas d'ovni le plus connu est celui de Morales-Robert lors de la vague belge d'ovnis. Mme Robert décrit un avion (hublots, feux disposés en triangle, phare d'approche à intensité variable, etc.) alors que Mme Morales donne un récit plus imaginatif pour décrire une sorte d'« engin venu d'ailleurs ». Le responsable du réseau d'enquêtes de la Sobeps tiendra au sujet de ce cas les propos suivants : « D'aucuns s'étonneront peut-être des différences de description données par les deux témoins, alors que ceux-ci assistent côte-à-côte au même événement »[62]. Ce cas sert d'évidence au fait qu'un banal avion sert de stimulus à la richesse imaginative des témoins. Le responsable du réseau d'enquêtes conclut : « Nous savons que de telles divergences ne manquent pas d'émerger en d'autres observations »[63].



Description partielle par le témoin |


La vague d'ovnis belges est la parfaite illustration d'une description incomplète d'une observation, et cela dans le cadre d'une excitation médiatique faisant croire à Independance Day en novembre 1989. L'hélicoptère d'Ernage fut pris pour une structure triangulaire simplement parce que le témoin ne vit que la structure triangulaire inférieure d'un hélicoptère de type Blackhawk. Le cas de Robertmont où l'hélicoptère Blackhawk est escorté par 3 hélicoptères de type Bell n'est pas perçu correctement par le témoin qui parle lui d'une « structure triangulaire » : « Le témoin n'a pas prêté une attention particulière à ce qu'il venait de voir. Ce n'est que le lendemain, prenant connaissance de l'affaire d'Eupen, qu'il réalisa que la structure triangulaire brillamment éclairée en son centre ressemblait à ce que les gendarmes avaient eux-mêmes observés »[64].



Conditions particulières du témoignage |


Les témoignages de pilotes d'avions supersoniques sont à examiner avec réserve quant à leur contenu, ceux-ci étant soumis au voile noir ou au voile gris, plus propice aux hallucinations.



La fiabilité du témoignage |


Au début du XXe siècle, une mise en scène orchestrée par deux comédiens fut planifiée lors d'un congrès académique à Goettingue. On demanda aux participants du congrès de rédiger leur témoignage. Ils ignoraient que ce drame, joué par deux comédiens, était en fait un test destiné à mesurer la fiabilité du témoignage[65]. Les résultats montrèrent qu'un taux important d'erreurs se glissa dans le ces comptes rendus mais aussi que des détails purement inventés y furent ajoutés. Cette expérience montre comment se forment les légendes[66].



Difficulté d'entamer une recherche scientifique |


Pour Léon Brenig, « Le scientifique n'est pas habitué à devoir tenir compte de facteurs tels [que] les convictions religieuses, la contagion médiatique, l'auto-suggestion, la duperie ou tout simplement les erreurs d'estimation de paramètres dues au manque de références ou de pratiques »[67].



Étude scientifique des objets volants non identifiés |



Rapport scientifique |


Étude scientifique des objets volants non identifiés ou rapport Condon : ce fut l'étude scientifique qui coûta le plus cher au contribuable américain pour avoir des conclusions que l'on savait déjà par les Projet Livre Bleu, Projet Grudge et Projet Sign, à savoir qu'il n'existe aucune preuve de l'existence d'engins extraterrestres et que 85 % (97 % dans le cas du Projet Livre Bleu) des cas s'expliquent par des méprises ou des canulars.



Articles scientifiques |



  • Michel Wautelet, « Les Ovnis », Physicalia magazine, 1993, Vol. 15, no 1.

  • Léon Brenig, « L'irresistible ascension de Mystero Ufo », Physicalia magazine, 1993, Vol. 15, no 1.

  • Pierre Magain et Marc Remy, « Les OVNI : un sujet de recherche ? », Physicalia Magazine, Vol. 15, no 4, pp. 311-318.



Controverses autour des observations en ufologie |


Pour la plupart des scientifiques et certains auteurs spécialisés, certaines affaires d'ufologie hautement médiatisées sont dues à des charlatans ou des arnaqueurs[réf. nécessaire].



Le faux extraterrestre de Roswell |


L'annonce médiatisée par VSD et TF1 de la diffusion des images de l'autopsie d'un extraterrestre, en rapport avec l'affaire de Roswell (dont l'explication jugée la plus probable par des scientifiques de la commission sénatoriale américaine est le lien avec les nacelles de forme hexagonale de ballons atmosphériques munis de capteurs destinés à détecter des explosions nucléaires soviétiques du projet Mogul)[68]) est au départ de ce qui peut être considéré comme une arnaque.


Le sociologue Pierre Lagrange s'exprime ainsi dans Science et Vie[69] : « Un manipulateur mercantile, Ray Santilli, a décidé d'exploiter la crédulité du public. Il relance une vieille affaire d'ovnis, le crash de Roswell, en vendant un film à sensation. Les médias apportent leur caution. Et pourtant aucun élément de cette affaire n'a résisté à notre enquête ».


Ray Santilli prétend avoir acheté le film à Jack Barnett, le prétendu réalisateur de l'armée américaine. Il donne à expertiser des amorces du film et non des images où l'on peut voir les mannequins en latex[69].



Le cas Adamski |


Le 20 novembre 1952, George Adamski prétendit avoir rencontré le passager d'une soucoupe volante qu'il prit en photo le 13 décembre 1952[70]. Il publia deux ouvrages à sensation (Flying saucers Have Landed en 1953 et Inside The Space Ships en 1955). Il prétendit être allé sur Vénus, où l'air est irrespirable (cela n'était pas connu à l'époque, les sondes spatiales arrivant bien plus tard), et y avoir rencontré sa femme réincarnée. Le prétendu engin photographié était le dessus d'un « refroidisseur de boissons »[réf. nécessaire]. L'examen approfondi de la vie d'Adamski montre qu'il s'est très largement inspiré d'un récit de science-fiction dont il est l'auteur officiel mais qui est écrit par un nègre, Lucy Mac Ginnis : Pioneers of Space: A Trip to the Moon, Mars, and Venus (1949).



Les ouvrages à sensation |


À partir des années 1950 parurent de nombreux ouvrages pseudo-historiques à connotations sensationnelles. Présentant des idées qualifiées de très audacieuses par les historiens, leurs auteurs semblent avoir répondu à certaines angoisses du public. Il est raisonnable de penser qu'ils furent motivés par la gloire ou par l'argent, pour eux-mêmes ou leur association ufologique. Ces auteurs n'ont jamais écrit d'articles en histoire ni n'ont présenté de thèse sur le sujet. Les autorités universitaires sont en effet très sévères lorsqu'elles refusent une thèse pour cause d'incohérence ou d'idées farfelues. De nombreuses émissions de radio exploitent le meme et juteux créneau, sans fondement scientifique, au cours des années 1970 (émission de John Nebel et Candy Jones sur WMCA dans les années 1970 consacrée aux OVNI et aux sciences paranormales, Jean-Claude Bourret et sa rubrique "dossier OVNI" dans l'émission de Claude Villers,...).



Exemples d’ouvrages à sensation revisitant l’histoire |




  • Robert Charroux, Histoire inconnue des hommes depuis cent mille ans, éditions Robert Laffont, 1963.


  • Erich von Däniken, Présence des extraterrestres, éditions Robert Laffont, 1969.

  • Michel Bougard, La chronique des ovnis, éditions Jean-Pierre Delarge, 1974.

  • Maurice Chatelain, Nos ancêtres venus du cosmos, 1975.


Pour Erich Von Däniken, certaines conduites d’aqueducs sont des « gaines pour fils électriques ». Il en fera un film mais jamais il n’écrira dans une revue d’histoire et aucun historien n’a jamais repris ses idées. Pour Michel Bougard, les voix de Jeanne d’Arc seraient des « communications télépathiques avec les extraterrestres ». Les historiens parlent des « voix célestes » de Jeanne d’Arc dans le contexte mystique de l’époque mais n’ont jamais envisagé pareille hypothèse.



Exemple de traduction erronée |


Dans « La chronique des ovnis », il est fait référence à un article de la revue Philosophical Transactions. La traduction est non seulement erronée mais en plus l'auteur ajoute des éléments qui ne s'y trouvent pas : « The Head » devient « La tête de cet étrange objet », l'auteur traduit « skyrocket » par « étoile filante » (qui se dit shooting star en anglais) pour faire éliminer par le témoin l'idée qu'il pourrait s'agir d'une étoile filante alors que le témoin décrit simplement l'arrivée dans l'atmosphère d'un météore[71],[72],[73].



La position du monde universitaire |


Le monde universitaire, plongé dans ses propres disciplines, regardait peu ce qui se passait dans les pseudo-sciences. Cela change désormais, celui-ci se rendant compte de sa mission d'éducation de ses propres étudiants[74].



Notes et références |




  1. « ovniologie », Grand Dictionnaire terminologique, Office québécois de la langue française (consulté le 15 juillet 2012).


  2. (en) Edward J. Ruppelt, The Report on Unidentified Flying Objects.


  3. Annexes du Moniteur belge, statuts de la Sobeps, où, parmi les administrateurs, il y a des scientifiques, tandis que parmi les responsables de réseaux d'enquête on trouve des personnes sans formation spécifique comme un négociant en philatélie ou un décorateur.


  4. Au GEPA se trouvent aussi bien des militaires que des scientifiques, mais aussi des techniciens sans formation spécifique.


  5. M. Meurger, M., Scientifiction I - Vol.I. Alien Abductions, éd. Encrage, Paris, 1995 (collection Interface n° I).


  6. Bertrand Méheust, Science-fiction et soucoupes volantes, éd. Mercure de France, 1976.


  7. C'est la version officielle.


  8. (G.E.R.U.)


  9. http://ovniinvestigation.free.fr


  10. Le rapport COMETA.


  11. SIGMA


  12. http://feairplane.canalblog.com/


  13. [1]


  14. http://www.thephenixproject.com/fr/Default.htm


  15. http://www.sceptiques.qc.ca/forum/nouveau-projet-seti-the-phenix-project-t4252.html


  16. COBEPS.


  17. http://www.ufo-science.com


  18. « Historique des objets volants non-identifiés », numéro spécial de la revue Inforespace, éditions Sobeps.


  19. Michel Wautelet, « Les Ovnis », Physicalia magazine, 1993, Volume 15, no 1, pp. 57-68.


  20. Les livres à sensation de Charroux, Von Daniken... n'ont pas fait l'objet de thèse ou de publication dans des revues d'histoire ou d'archéologie


  21. dogu à lunettes de neige, Musée Guimet


  22. En particulier dans La Lune, clé de la Bible, Paris, R. Julliard, 1968 ; Paris, Éditions J'ai lu, « L'Aventure mystérieuse » n° A 208, 1969, ASIN: B0000DSHRN.


  23. 4e de couverture de l'édition française par J'ai lu, collection L'Aventure mystérieuse, no A 252 : http://www.delcampe.net/page/item/id,152422125,var,Brinsley-Le-Poer-Trench--Le-peuple-du-ciel--JAi-Lu-aventure-mysterieuse-A252,language,F.html#tabs-1


  24. Erich von Däniken, Présence des extraterrestres, éditions Robert Laffont, 1969.


  25. a b et cJean-Pierre Petit, Enquête sur les OVNI: voyage aux frontières de la science, Paris, A. Michel, 1990.


  26. Claude Poher, « Les observations d'Aluche et de San José de Valderas ainsi que l'affaire UMMO : une supercherie de taille ! », in Lumières dans la Nuit, n° 166, juin-juillet 1977.


  27. a et bAndré Lausberg, « La farce des OVNI », La Meuse, 26-27 octobre 1991, p. 9.


  28. Jean-Pierre Petit, Le mur du silence, Les aventures d'Anselme Lanturlu, bande dessinée, Belin, Paris, 1983, (ISBN 2-7011-0467-X) (thème : la magnétohydrodynamique).


  29. Pierre magain et Marc Rémy, « Les OVNI : un sujet de recherche ? », Physicalia Magazine, 1993, Vol. 15 no 4, p. 316, lignes 31-32


  30. Pierre magain et Marc Rémy, « Les OVNI : un sujet de recherche ? », Physicalia Magazine, 1993, Vol. 15 no 4, lignes 3-4


  31. Pierre magain et Marc Rémy, « Les OVNI : un sujet de recherche ? », Physicalia Magazine, 1993, Vol. 15 no 4, p. 316, lignes 41-43, p. 317, lignes 1-2


  32. Pierre Magain et Marc Rémy, « Les Ovni : Un sujet de recherche ? », Physicalia Magazine, 1993, Vol. 15, no 4, p. 312


  33. Communiqué de presse cité par Marc Hallet


  34. Yves Meelberg, interview dans InterUfo Magazine.


  35. Citation par autorisation légale de Steve Kaeser et UFO UpDates List.


  36. Menzel Donald H. Flying Saucers, Cambridge: Harvard University Press, 1952.


  37. (en) Donald Howard Menzel etLyle G. Boyd, The World of Flying Saucers: A Scientific Examination of a Major Myth of the Space Age, New York : Doubleday, 1963


  38. Jean-Bruno Renard, « Recension de UFO religions de Christopher Partridge », sur assr.revues.org (consulté le 4 octobre 2010)


  39. Mikael Rothstein, dans le chapitre 13 de Les croyances aux OVNI comme composés syncrétistes, examine comment des membres de diverses confessions, dans lesquelles les ovnis sont absents ou marginaux (christianisme, Mormons, Mouvement Hare Krishna, Bahaïsme, Indiens Hopi, La Famille (ex-Les Enfants de Dieu)), intègrent la croyance aux ovnis et aux ET dans leur système de croyance. La connexion entre mythologies différentes se fait dans un « syncrétisme privé » qui rejoint l’idée postmoderne des « religions à la carte ».


  40. Jacques Scornaux, « Et si Michel Monnerie n'avait pas tout à fait tort ? Réflexions à propos de l'ouvrage Et si les ovnis n'existaient pas ? » , Inforespace, no 39, mai 1978, pp. 14-17


  41. Jacques Scornaux, « Et si Michel Monnerie n'avait pas tout à fait tort ? Réflexions à propos de l'ouvrage Et si les ovnis n'existaient pas ? », Inforespace no 40, juillet 1978, pp. 25-30


  42. Un entretien avec Isabelle Stengers, propos recueillis par jacques Baynac, Anomalies, no 2, 1997, p. 34, 1re colonne, ligne 30.


  43. Josef Allen Hynek.


  44. voir le livre de Jean-Jacques Velasco, Ovni, l'évidence.


  45. Les Ovni, Michel Wautelet, Physicalia Magazine, 1993, volume 15, no 1, page 58, ligne 23.


  46. (en) Changing Beliefs About Implausible Autobiographical Events


  47. (en) Our changeable memories: legal and practical implications


  48. George Gamow, Un, deux, trois... l'infini, Cassini, 2005 (ISBN 978-2-8422-5095-9)


  49. Michel Monnerie, Et si les Ovnis n'existaient pas, Les humanoïdes Associés, 1978.


  50. a b et cScience et Vie Junior, janvier 1990


  51. L'ovni du 23 septembre 1986, Inforespace, no 72, avril 1987.


  52. Commentaires, Inforespace, no 71, novembre 1986, p. 31


  53. Ciel et Terre, vol. 102, no 6, nov.-déc. 1986.


  54. Afis, no 165, janv.-fév. 1987.


  55. Sky and Telescope, juillet 1974.


  56. Guide de l'enquêteur, éd. Sobeps, le guide déconseille les questions orientées.


  57. Jacques Scornaux, « Et si Michel Monnerie n'avait pas tout à fait tort ? Réflexions à propos de l'ouvrage Et si les ovnis n'existaient pas ? », Inforespace no 40, juillet 1978, p. 25, ligne 19


  58. Guide de l'enquêteur, éditions Sobeps


  59. Les Ovnis : un sujet de recherche ? , Pierre Magain et Marc Rémy, Physicalia magazine, 1993, Vol.15 no 4, page 314, Ligne 40


  60. Jacques Scornaux, « Et si Michel Monnerie n'avait pas tout à fait tort ? Réflexions à propos de l'ouvrage Et si les ovnis n'existaient pas ? », Inforespace no 40, juillet 1978, p. 25, ligne 21


  61. Jacques Scornaux, « Et si Michel Monnerie n'avait pas tout à fait tort ? Réflexions à propos de l'ouvrage Et si les ovnis n'existaient pas ? », Inforespace no 40, juillet 1978, p. 25, ligne 26


  62. Triangle et Pentagone, J.-L.V., Inforespace, no 79, novembre 1990.


  63. Triangle et Pentagone, J.-L. V., ibidem.


  64. Michel Bougard, « Escorté par des hélicoptères », Inforespace no 78


  65. A. Van Gennep, La formation des légendes, Flammarion, Paris, 1917, pp. 158-159


  66. Ibidem.


  67. Léon Brenig, « L'irrésistible ascension de Mystero Ufo », Physicalia Magazine, 1993, vol. 15, no 1, pp. 69-76.


  68. Roman Ikonicoff, « Roswell : Cinquante ans de délire », Science et Vie, no 959, août 1997


  69. a et bPierre Lagrange, « Extraterrestres : La grande arnaque », Science et Vie, no 935, août 1995


  70. La fausse photo d'Adamski.


  71. (en) Philosophical Transactions, Numb. 477, For the months of August, September, October, November, and December, 1745, [524] et [525].


  72. Michel Bougard, La chronique des ovnis, éd. J-P. Delarge, 1974.


  73. Michel Bougard, Chronique des ovnis, 18e siècle : OVNI et Royal Society, Inforespace, no 39.


  74. Alain Lallemand, Guerre ouverte au paranormal : et si les universités remplissaient enfin leur rôle de garde-fou face au charlatanisme ?, Le Soir, 22 octobre 1993 (discours du recteur de l'Université Libre de Bruxelles, le 2 octobre 1993, intitulé « Mythes, magies, miracles, un serpentement sur les chemins de l'irrationnel ».



Annexes |



Bibliographie |




  • Gérard Barthel et Jacques Brucker, La Grande peur martienne, Nouvelles Éditions rationalistes, Paris, 1979


  • Bertrand Méheust :


    • Science-fiction et soucoupes volantes, éd. Mercure de France, Paris, 1976


    • Retour sur l’anomalie belge, éd. Le Livre bleu, 2000




  • Carl Gustav Jung, Un mythe moderne, éd. Folio Essais, Paris, 1961


  • Carl Sagan et Thornton Leigh Page, UFO's - A Scientific Debate, in Actes d'un colloque de l'Association américaine pour le progrès des sciences (AAAS), Cornell University Press, 1972


  • Condon, E. U., Scientific Study of Unidentified Flying Objects, (Dr Edward U. Condon, Scientific Director), University of Colorado, 1968. Le rapport Condon est disponible sur le web dans son intégralité (en) Scientific Study of Unidentified Flying Objects


  • Jean-Jacques Velasco, Ovnis l'évidence, éd. Carnot, 2004

  • Jean-Philippe Dain, L'Épreuve de la preuve. La photographie et le phénomène des ovnis, mémoire de maîtrise sous la direction d'André Rouillé, Université Paris 8 - Département Image photographique, 1994


  • Jean-Pierre Petit :


    • Enquête sur les ovnis – Voyage aux frontières de la science, Albin Michel, Paris, 1990 (ISBN 2-226-04120-6)


    • Ovnis et armes secrètes américaines – L'extraordinaire témoignage d'un scientifique, Albin Michel, Paris, 2003 (ISBN 2-226-13616-9), et Librairie générale française, Paris, 2005 (ISBN 2-253-11494-4)


    • L'Année du contact – D'autres intelligences sont-elles à l'œuvre dans l'univers ?, Albin Michel, Paris, 2004 (ISBN 2-226-15136-2)



  • M. Jimenez et P. Besse, « Note Technique du GEPAN no 15 : Recherche des stéréotypes – Dessine-moi un ovni ».

  • Manuel Jimenez :


    • Témoignage d'ovnis et psychologie de la perception, thèse d'État en psychologie expérimentale, Université Paul-Valéry, Montpellier

    • Pour une approche constructiviste des erreurs perceptives : l'exemple des témoignages des phénomènes rares, in Sciences, no 97, pp. 45-52


    • La psychologie de la perception. 2e partie : La construction de la signification, Flammarion, Paris



  • Les cahiers zététiques, no 6, printemps 96 : « Un "cas Béton" de la SOBEPS ; le cas "Bidule" »

  • D. Menzel, pour l'ensemble de ses travaux, notamment sur les « bulles de convection » expliquant les faux échos radar

  • M. Meurger, Scientifiction I - Vol. I, Alien Abductions, éd. Encrage, Paris, collection Interface no 1, 1995


  • Michel Monnerie :


    • Et si les Ovnis n'existaient pas ?, éd. Humanoïdes Associés, Paris


    • Le Naufrage des extra-terrestres, Nouvelles Éditions rationalistes, Paris, 1979



  • P. Pinvidic, Ovni - Vers une anthropologie d'un mythe contemporain, éd. Heimdal, Paris, 1993


  • Philip J. Klass :


    • (en) Ufos explained, Vintage paperback, 1974


    • (en) Ufos: The public deceived, Promotheus Books, New York, 1983


    • (en) Ufo Abductions: A dangerous game, Promotheus Books, New York, 1989



  • J.-B Renard, « La Croyance aux extraterrestres - Approche lexicologique », in Revue française de sociologie, no 27, 1986, pp. 221-229

  • D. Rossoni, E. Maillot, et E. Déguillaume, Les ovnis du CNES – 30 ans d’études officielles, 2007, book-e-book.com



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  • Les ufologues et les scientifiques, article de Marc Hallet sur le site Projet 22, 28 septembre 2011


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