Totò
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Nom de naissance | Antonio Clemente |
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Naissance | 15 février 1898 Naples, Campanie, Italie |
Nationalité | Italien |
Décès | 15 avril 1967(à 69 ans) Rome, Latium, Italie |
Profession | Acteur |
Films notables | Le Pigeon Où est la liberté ? Des oiseaux, petits et gros |
Antonio Griffo Focas Flavio Angelo Ducas Comneno Porfirogenito Gagliardi De Curtis di Bisanzio[1] (couramment abrégé en Antonio De Curtis) dit Totò (prononcé : [toˈtɔ]) né Antonio Clemente à Naples le 15 février 1898 et mort le 15 avril 1967 à Rome, est un acteur comique italien. D'abord actif au théâtre, il devient après-guerre l'une des plus grandes vedettes du cinéma italien. Relativement méconnu dans les pays francophones, il demeure encore aujourd'hui très populaire en Italie.
Sommaire
1 Biographie
2 Filmographie
3 Récompenses
4 Anecdotes
5 Notes et références
6 Liens externes
Biographie |
Le futur Totò nait à Naples sous le nom d'Antonio Clemente : il est le fils illégitime d'un aristocrate, le marquis Giuseppe De Curtis, et d'Anna Clemente. Antonio grandit dans un milieu défavorisé : Totò est son diminutif avant de devenir son nom de scène. Son père le reconnaît et épouse sa mère au début des années 1920, ce qui lui permet de porter le nom d'Antonio De Curtis. Il commence sa carrière avec des numéros d'improvisation et d'imitations dans des petits théâtres de Naples. Après être parti pour Rome vers 1922, il gagne en notoriété et en 1930, il possède sa propre compagnie de théâtre et part en tournée en Italie pour diverses revues (riviste), toutes chaleureusement accueillies du public.
En 1933, alors qu'il est déjà un acteur reconnu au théâtre, il se fait légalement adopter par un aristocrate, le marquis Francesco Maria Gagliardi Focas, ce qui lui permet ensuite, alors qu'il a grandi dans la pauvreté, de porter à l'état-civil le nom complet de Antonio Griffo Focas Flavio Angelo Ducas Comneno Porfirogenito Gagliardi De Curtis di Bisanzio. Il peut ainsi faire reconnaître une impressionnante série de titres de noblesse, hérités de son père adoptif, parmi lesquels prince, comte palatin, duc de Macédoine, exarque de Ravenne et chevalier du Saint-Empire[2].
Il apparaît pour la première fois au cinéma en 1937, Fermo con le mani ! (Arrête avec tes mains !) de Gero Zambuto qui sera suivi en 1939 de Animali pazzi (Animaux fous) de Carlo Ludovico Bragaglia et en 1940 de Totò, apôtre et martyr (San Giovanni decollato) d'Amleto Palermi.
Ces films sans grand succès le poussent à continuer au théâtre où il obtient des accueils triomphaux dans des spectacles mis en scène par Antonio Galdieri et où, parfois, il donne la réplique à Anna Magnani.
En 1947, Mario Mattoli lui ouvre la voie du succès sur pellicule avec Les Deux Orphelins (I Due orfanelli). Il va, dès lors, travailler de plus en plus pour le cinéma, ce qui l'amènera à quitter petit à petit les planches.
Au cours de sa carrière, il joua dans plus de cent films. Ses nombreux rôles comiques lui assurèrent une grande notoriété. Il jouera aux côtés de grands noms du cinéma italiens tels que Paolo Stoppa, Titina De Filippo, Peppino De Filippo, Aldo Fabrizi, Giovanna Ralli, Gino Cervi, Vittorio De Sica, Silvana Pampanini, Erminio Macario (un autre grand acteur burlesque de l'époque), Anna Magnani, Marisa Merlini, Sandra Milo, Alberto Sordi, Nino Manfredi, Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman, Renato Salvatori, Carla Gravina, Claudia Cardinale, Marcello Mastroianni, Silvana Mangano ainsi que de célèbres acteurs internationaux tels que Joséphine Baker, Mistinguett, Fernandel, Louis de Funès, Jean-Claude Brialy, Jean Rochefort, Claudine Auger, Viviane Romance, Orson Welles ou Ben Gazzara.
De grands réalisateurs italiens l'ont fait travailler comme Mario Monicelli, Steno, Luigi Comencini, Mario Costa, Lucio Fulci, Sergio Corbucci, Dino Risi, Alessandro Blasetti, Vittorio De Sica, Roberto Rossellini et Pier Paolo Pasolini.
Aveugle de l'œil gauche depuis 1938 à la suite d'un décollement de rétine, Totò est victime en 1957 d'une maladie de l'œil droit. Il reste aveugle durant un an, puis récupère partiellement la vue, ce qui lui permet de recommencer à travailler. Du fait de ses problèmes de vision, il doit renoncer définitivement au théâtre, mais tourne pour le cinéma jusqu'à la fin de sa vie.
À la fin de sa vie, il tourne à trois reprises avec Pier Paolo Pasolini. La première de leurs collaborations, Des oiseaux, petits et gros (Uccellacci e uccellini) vaut à Totò une mention spéciale au Festival de Cannes 1966.
Auteur également de chansons à succès, la plus célèbre étant sûrement Malafemmena (it) (littéralement « la mauvaise femme ») en 1951, ainsi que de poésies napolitaines parues dans le recueil 'A livella[3] en 1964.
Totò est mort d'une crise cardiaque, le 15 avril 1967, à Rome, à l'âge de 69 ans.
Franc-maçon, il a été membre dès 1945 de la loge maçonnique « Fulgor » de Naples, et il a fondé la loge « Fulgor Artis », dont il a été vénérable maître, deux loges de l'obédience de la Serenissima Gran Loggia Nazionale italiana[4].
Filmographie |
1935 : Fermo con le mani ! (Arrête avec tes mains !) de Gero Zambuto, rôle du comte Totò di Torretora
1937 : Animali pazzi (Animaux fous) de Carlo Ludovico Bragaglia, rôle du baron Tolomeo dei Tolomei
1940 : Totò, apôtre et martyr (San Giovanni decollato) d'Amleto Palermi et Giorgio Bianchi, rôle de maître Agostino Miciacio
1941 : L'Allegro fantasma d'Amleto Palermi
1943 : Due cuori fra le belve de Giorgio Simonelli, Arcobaleno de Giorgio Ferroni
1945 : Il Ratto delle sabine de Mario Bonnard
1947 : I due orfanelli de Mario Mattoli avec Luigi Almirante, rôle de Gasparre
1948 : Totò al giro d'Italia de Mario Mattoli
1948 : Fifa e arena de Mario Mattoli
1949 : Yvonne la nuit de Giuseppe Amato
1949 : L'Empereur de Capri de Luigi Comencini
1949 : I Pompieri di Viggiù de Mario Mattoli
1949 : Totò cherche un appartement de Mario Monicelli et Steno
1949 : Totò le Moko de Carlo Ludovico Bragaglia
1950 : Naples millionnaire (Napoli milionaria) d'Eduardo De Filippo, rôle de Pasquale Miele
1950 : Deux légionnaires au harem (Totò sceicco) de Mario Mattoli
1950 : 47 morto che parla de Carlo Ludovico Bragaglia
1950 : Figaro qua, Figaro là de Carlo Ludovico Bragaglia
1950 : Les Femmes de Barbe Bleue (Le sei mogli di Barbablù) de Carlo Ludovico Bragaglia
1950 : Totò cerca moglie de Carlo Ludovico Bragaglia
1950 : Totò Tarzan de Mario Mattoli
1951 : Gendarmes et voleurs (Guardie e ladri) de Mario Monicelli et Steno, rôle de Ferdinando Esposito
1951 : Sette ore di guai de Marcello Marchesi et Vittorio Metz
1951 : Totò e i re di Roma de Mario Monicelli et Steno
1951 : Totò terzo uomo de Mario Mattoli
1952 : Totò et les femmes de Mario Monicelli et Steno
1952 : Totò a colori de Steno
1953 : Il più comico spettacolo del mondo de Mario Mattoli
1953 : Un Turco napoletano de Mario Mattoli
1953 : Una di quelle (Totò, Peppino e una di quelle) d'Aldo Fabrizi
1953 : L'Uomo, la bestia e la virtù de Steno, rôle du professeur Paolino
1954 : L'Or de Naples (L'Oro di Napoli) de Vittorio De Sica, segment La Gouape (Il Guappo), rôle de Don Saverio Petrillo
1954 : Où est la liberté ? (Dov'è la libertà ?) de Roberto Rossellini, rôle de Salvatore Lojacono
1954 : Misère et Noblesse (Miseria e nobiltà) de Mario Mattoli
1954 : Quelques pas dans la vie (Tempi nostri) d'Alessandro Blasetti et Paul Paviot
1954 : Il medico dei pazzi (litt. : le médecin des fous) de Mario Mattoli
1954 : Questa è la vita segment La Patente de Luigi Zampa
1954 : Totò all'inferno de Camillo Mastrocinque
1954 : Totò cerca pace de Mario Mattoli
1954 : I tre ladri de Lionello De Felice
1955 : Cette folle jeunesse (Racconti romani) de Gianni Franciolini
1955 : Carosello del varietà d'Aldo Bonaldi et Aldo Quinti
1955 : Il Coraggio de Domenico Paolella
1955 : Destinazione Piovarolo de Domenico Paolella
1955 : Siamo uomini o caporali de Camillo Mastrocinque
1955 : Totò e Carolina de Mario Monicelli
1956 : La Banda degli onesti de Camillo Mastrocinque
1956 : Totò, lascia o raddoppia? de Camillo Mastrocinque
1956 : Totò, Peppino e i… fuorilegge de Camillo Mastrocinque
1956 : Totò, Peppino e... la malafemmina de Camillo Mastrocinque
1957 : Dites 33 (Totò, Vittorio e la dottoressa) de Camillo Mastrocinque
1958 : La Loi, c'est la loi (La Legge è legge) de Christian-Jaque, rôle de Giuseppe La Paglia
1958 : Le Pigeon (I Soliti ignoti) de Mario Monicelli, rôle de Dante Cruciani
1958 : Totò nella luna de Steno
1958 : Mon gosse (Totò e Marcellino) d'Antonio Musu
1958 : Jambes d'or (Gambe d'oro) de Turi Vasile et Antonio Margheriti
1958 : Parisien malgré lui (Totò a Parigi) de Camillo Mastrocinque
1958 : Totò, Peppino e le fanatiche de Mario Mattoli
1959 : Fripouillard et Cie (I Tartassati) de Steno
1959 : I Ladri de Lucio Fulci
1959 : Arrangiatevi! de Mauro Bolognini
1959 : La Cambiale de Camillo Mastrocinque
1959 : Un coup fumant (Totò, Eva e il pennello proibito) de Steno
1960 : Totò, Fabrizi e i giovani d'oggi de Mario Mattoli
1960 : Chi si ferma è perduto de Sergio Corbucci
1960 : Letto a tre piazze de Steno
1960 : Noi duri de Camillo Mastrocinque
1960 : Larmes de joie (Risate di gioia) de Mario Monicelli
1960 : Signori si nasce de Mario Mattoli
1960 : Totò ciak de Daniele D'Anza
1961 : Totò, Peppino e... la dolce vita de Sergio Corbucci
1961 : I due marescialli de Sergio Corbucci
1961 : Son Excellence est restée dîner (Sua Eccellenza si fermò a mangiare) de Mario Mattoli
1961 : Totòtruffa 62 de Camillo Mastrocinque
1962 : Les Deux Colonels (I due colonnelli) de Steno
1962 : Le Jour le plus court (Il Giorno più corto) de Sergio Corbucci
1962 : Lo smemorato di Collegno de Sergio Corbucci
1962 : Totò contro Maciste de Fernando Cerchio
1962 : Totò diabolicus de Steno
1962 : Totò di notte n. 1 de Mario Amendola
1962 : Totò e Peppino divisi a Berlino de Giorgio Bianchi
1963 : Il Comandante de Paolo Heusch
1963 : Il monaco di Monza de Sergio Corbucci
1963 : Les Motorisées (Le Motorizzate) de Marino Girolami
1963 : Gli onorevoli de Sergio Corbucci
1963 : Totò contro i quattro de Steno
1963 : Totò e Cleopatra de Fernando Cerchio
1963 : Totò sexy de Mario Amendola
1964 : Ah ! Les Belles Familles (Le belle famiglie) d'Ugo Gregoretti
1964 : Che fine ha fatto Totò baby? d'Ottavio Alessi
1964 : Totò contro il pirata nero de Fernando Cerchio
1964 : Totò d'Arabia de José Antonio de la Loma
1965 : Gli amanti latini de Mario Costa
1965 : La Mandragore (La Mandragola) d'Alberto Lattuada
1965 : Rita, la figlia americana de Piero Vivarelli
1966 : Des oiseaux, petits et gros (Uccellacci e uccellini) de Pier Paolo Pasolini, rôle d'Innocenti Totò / frère Cicillo
1966 : Les Sorcières (Le Streghe), segment La Terre vue de la Lune (La Terra vista dalla luna) de Pier Paolo Pasolini, rôle de Ciancicato Miao
1966 : Caprice à l'italienne, segment Che cosa sono le nuvole, de Pier Paolo Pasolini
1966 : Opération San Gennaro (Operazione San Gennaro) de Dino Risi
1967 : Il Latitante (TV) de Daniele D'Anza
1967 : Don Giovannini (TV) de Bruno Corbucci
1967 : Il Grande maestro de Daniele d'Anza
1967 : La Scommessa (TV) de Daniele D'Anza
1967 : Totò a Napoli (TV) de Daniele D'Anza
1967 : Totò Ye Ye (TV) de Daniele D'Anza
1967 : Il Tuttofare (TV) de Daniele D'Anza
1968 : Caprice à l'italienne (Capriccio all'italiana), segment Le Monstre du dimanche (Il Mostro della domenica) de Steno, rôle d'Anziano père, et segment Que sont les nuages ? (Che cosa sono le nuvole ?) de Pier Paolo Pasolini, rôle de Iago
Récompenses |
1952 : Ruban d'argent du meilleur acteur pour Gendarmes et voleurs (Guardie e ladri) de Mario Monicelli
1966 : Mention spéciale au Festival de Cannes pour sa performance d'acteur
1967 : Ruban d'argent du meilleur acteur pour Des oiseaux, petits et gros (Uccellacci e Uccellini) de Pier Paolo Pasolini
Anecdotes |
- À l'école primaire Totò fut puni par son professeur par un coup de poing à la mâchoire. Ce coup la lui déboîta jusqu'à sa mort, ce qui explique sa mâchoire de travers tout au long de sa carrière[5].
- En 1933, Totò, alors âgé de 35 ans, est adopté par le marquis Francesco Maria Gagliardi Focas, qui lui transmet ses titres nobiliaires.
- En 1937, alors qu'il a presque 40 ans, son père, le marquis Giuseppe de Curtis le reconnaît légalement en lui donnant la possibilité d'utiliser son nom et de s'enorgueillir des titres nobiliaires dus à son ascendance et à son adoption : le nom que Totò arborera fièrement sera :
- Antonio Griffo Focas Flavio Dicas Commeno Porfirogenito Gagliardi De Curtis di Bisanzio, altezza imperiale, conte palatino, cavaliere del sacro Romano Impero, esarca di Ravenna, duca di Macedonia e di Illiria, principe di Costantinopoli, di Sicilia, di Tessaglia, di Ponte, di Moldavia, di Dardania, del Peloponneso, conte di Cipro e di Epiro, conte e duca di Drivasto e Durazzo.
(Antonio Griffo Focas Flavio Dicas Commeno Porfirogenito Gagliardi De Curtis de Byzance, altesse impériale, comte palatin, chevalier du Saint-Empire romain, exarque de Ravenne, duc de Macédoine et d'Illyrie, prince de Constantinople, de Sicile, de Thessalie, du Pont, de Moldavie, de Dardanie, du Péloponnèse, comte de Chypre et d'Épire, comte et duc de Drivasto et de Durazzo.)[6]
Fred Pasquali le doublait généralement dans les versions françaises de ses films.
Louis de Funès, avant d'être connu, l'a doublé pour le film L'Or de Naples. Totò jouera cinq ans plus tard avec lui dans Toto à Madrid. Neuf ans plus tard, ce film n'étant (d'après l'absence de statistiques d'exploitation du film) jamais sorti en France, un distributeur veut profiter de la popularité de Louis de Funès en sortant le film et en mettant De Funès en tête d'affiche et reléguant Totò au second rôle (du moins sur l'affiche) et en le renommant Un coup fumant. De Funès, par respect pour Totò, lance un procès contre le distributeur et obtient que le film ne sorte pas. Les Français ne découvriront ce film qu'en DVD, en 2005[7].
Notes et références |
René MARX, Toto, Le rire de Naples, Editions Henri Berger, 1996, 116 p. (ISBN 2909776018).
Site antoniodecurtis.com, rubrique biographie
littéralement « le niveau », l'outil du maçon, métaphore de la mort, qui « nivelle » les différences sociales.
(it) Vittorio gnocchini, L'Italia dei Liberi Muratori, Roma-Milano, Mimesis-Erasmo, 2005, p. 95-96.
La Loi, c'est la loi dans les Intégrales de Fernandel.
Les villes de Drivasto (Drisht) et Durazzo (Durrës) sont des villes fortifiées situées en Albanie.
Bertrand Dicale, Louis de Funès, de A à Z, Paris, Tana, 27 septembre 2012, 456 p. (ISBN 2845677855).
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(en) Totò sur l’Internet Movie Database
- L'encinémathèque
(it) Totò, Antonio De Curtis
(it) Site en hommage à Totò
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