Madame de Pompadour
Pour les articles homonymes, voir Pompadour et Poisson (homonymie).
Jeanne-Antoinette Poisson marquise de Pompadour | |
François Boucher, La Marquise de Pompadour (1756), Munich, Alte Pinakothek. | |
Titre | Marquise de Pompadour |
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Autres titres | Duchesse de Menars |
Biographie | |
Nom de naissance | Jeanne-Antoinette Poisson |
Naissance | 29 décembre 1721 Paris |
Décès | 15 avril 1764(à 42 ans) Versailles |
Père | François Poisson |
Mère | Madeleine de La Motte |
Conjoint | Charles-Guillaume Lenormant d'Étiolles |
Enfants | Charles Guillaume Louis Le Normant d'Étiolles Alexandrine Le Normant d'Étiolles |
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Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour, duchesse de Menars[1], née le 29 décembre 1721 à Paris et morte le 15 avril 1764 à Versailles, est une Française, femme d'influence sur les plans politique et artistique, devenue favorite de Louis XV, roi de France et de Navarre.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Jeunesse
1.2 Madame Le Normant d'Étiolles
1.3 La favorite du roi
1.4 Le dernier moment
1.5 Descendance
2 Protectrice des arts et des lettres
2.1 Littérature
2.2 Protectrice des arts
2.3 Châteaux
2.4 Gastronomie
3 Mémoire
3.1 Cinéma
3.2 Télévision
3.3 Mode
3.4 Numismatique
3.5 Botanique
4 Sources
5 Bibliographie
6 Voir aussi
6.1 Articles internes
6.2 Liens externes
7 Notes et références
7.1 Notes
7.2 Références
Biographie |
Jeunesse |
La future marquise de Pompadour voit le jour à Paris : « Du mercredi 30 décembre 1721, fut baptisée Jeanne-Antoinette Poisson, née d'hier, fille de François Poisson, écuyer de Son Altesse royale Monseigneur le duc d'Orléans, et de Louise-Madeleine de La Motte, son épouse, demeurant rue de Cléry… »[2]. Le baptême est célébré à l'église Saint-Eustache. Jeanne-Antoinette doit ses prénoms à son parrain, Jean Pâris de Monmartel, et à la nièce de ce dernier, Antoinette Justine Pâris, sa marraine [note A]. François Poisson, fils de tisserands à Provenchères près de Montigny-le-Roi, s'est marié trois ans plus tôt, le 11 octobre 1718 à Saint-Louis des Invalides, avec Madeleine de la Motte qui appartient à une famille plus élevée. De cette union sont nés deux autres enfants : Françoise Louise Poisson, rue Thévenot le 15 mai 1724 et baptisée à l'église Saint-Sauveur[3], ainsi qu'Abel-François, le 18 février 1727 en la paroisse de Saint-Jean-en-Grève à Paris[4].
Son père, François Poisson, a débuté comme conducteur dans le service des vivres. Remarqué par les frères Pâris, des financiers liés à la famille de la Motte, il a rendu de grands services en Provence, au moment de la peste. Mais, chargé comme commissaire aux vivres du ravitaillement de Paris pendant la disette de 1725, il est accusé de trafics et ventes frauduleuses. François Poisson est contraint de quitter le pays, et s'exile en Allemagne. Le 23 avril 1727, une commission du Conseil le déclare débiteur pour la somme de 232 430 livres[5]. Le 12 août de la même année, une sentence du Châtelet de Paris décide la séparation de biens avec son épouse, mais leur maison rue Saint-Marc est saisie. Avant son départ, François Poisson confie sa fille Jeanne-Antoinette au couvent des Ursulines à Poissy en 1727. Ce couvent est connu pour l'éducation des jeunes filles issues notamment de la bourgeoisie. La santé de Jeanne-Antoinette est fragile. Mais elle souffre aussi moralement d'une double absence : celle de son père exilé, et celle de sa mère qui mène une vie pour le moins mouvementée. En janvier 1730, Madame Poisson reprend sa fille à Paris, rue Neuve des Bons-Enfants. Jeanne-Antoinette reçoit alors une éducation soignée et l'enseignement des arts d'agrément, tels que le dessin, la musique, la peinture, la gravure, la danse, les cours de chant donnés par Pierre de Jélyotte mais aussi de déclamation par Jean-Baptiste de La Noue. Dans ce cadre, elle découvre le salon littéraire de Madame de Tencin, une amie de sa mère. C'est dans ce cercle que la jeune fille va apprendre l'art de la conversation et les valeurs de l'esprit[6].
Pendant l'éloignement de François Poisson, sa femme Madeleine de La Motte, « belle à miracle », a entre autres amants le riche fermier général Charles François Paul Le Normant de Tournehem, célibataire et amateur d'art. L'infidélité notoire de Madeleine a fait naître l'hypothèse d'une liaison plus précoce avec Jean Pâris de Monmartel ou Le Normant, d'où la suspicion que Jeanne-Antoinette soit leur fille naturelle[7].
Une légende raconte qu'à neuf ans, elle est allée consulter avec sa mère une voyante qui se serait exclamée : « Vous serez la maîtresse du roi ». Toujours est-il que lorsque le testament de la future marquise a été ouvert, on découvre qu'une dame Lebon, voyante parisienne, s'est vu allouer une pension de 600 livres par an[8].
Madame Le Normant d'Étiolles |
Le Normant, après avoir veillé à l'éducation des deux enfants de sa maîtresse, Jeanne-Antoinette et Abel-François, dont il était le tuteur légal, fait épouser à la première dès qu'elle eut vingt ans, le 9 mars 1741 à Saint-Eustache, son neveu et héritier Charles-Guillaume Le Normant d'Étiolles, âgé de vingt-quatre ans.
Le couple a un fils, Charles Guillaume Louis, né le 26 décembre 1741, baptisé à l'ancienne paroisse Saint-Paul mais qui meurt dans sa première année. Le 10 août 1744 naît une fille, Alexandrine, baptisée à Saint-Eustache.
Le lieutenant des Chasses de Versailles considère Jeanne-Antoinette Le Normant d'Étiolles comme assez belle, « d'une taille au-dessus de l’ordinaire, svelte, aisée, souple, élégante ; son visage était d'un ovale parfait, ses cheveux plutôt châtain clair que blonds. Ses yeux avaient un charme particulier, qu'ils devaient peut-être à l'incertitude de leur couleur. Elle avait le nez parfaitement bien formé, la bouche charmante, les dents très belles, un sourire délicieux, la plus belle peau du monde »[9].
La beauté de Jeanne-Antoinette et son esprit la font connaître et elle devient l'hôtesse des salons cultivés et mondains de Paris. Madame de Tencin la présente à Madame Geoffrin et à sa fille la marquise de La Ferté-Imbault[10]. Elle donne des représentations intimes dans le petit théâtre qu'elle a fait construire dans son château d'Étiolles, à côté de Sénart où le couple s'installe. Cette propriété se situe dans la forêt royale et le roi vient fréquemment chasser aux abords. Madame d'Étiolles a le droit statutairement d'assister à ces chasses en calèche et se fait accompagner par un des lieutenants de la vénerie royale qui l'informe précisément sur les passages du roi pour qu'elle puisse attirer son attention[11]. C'est au cours de l'une d'elles, durant l'été 1743, que Louis XV l'a remarquée[12].
La favorite du roi |
Proche du père de Jeanne-Antoinette, Joseph Pâris avait été exilé de 1726 à 1729 sous le gouvernement du cardinal de Fleury. La mort de celui-ci, en janvier 1743, donne l'occasion aux frères Pâris, au cardinal de Tencin, à sa sœur la marquise de Tencin et au maréchal de Richelieu de rentrer en grâce. Ce cercle dispose d'une occasion pour se placer auprès de Louis XV. La jeune Jeanne-Antoinette, qui est très proche des Pâris, paraît susceptible de plaire au roi. Le stratagème mis en place fonctionne et porte ses fruits en 1745.
Le 23 février 1745 est célébré le mariage religieux du fils du roi, le dauphin Louis, avec l'infante Marie-Thérèse d'Espagne. Des fêtes sont organisées pendant huit jours pour cet événement. Le 25 février a lieu dans la Galerie des Glaces au château de Versailles, un bal masqué où est invitée Jeanne-Antoinette, sous l'apparence de Diane chasseresse. Le roi et ses plus proches courtisans sont costumés en ifs et la cour observe que l'un d'entre eux s'entretient longuement avec cette belle inconnue[13]. Les conversations se cristallisent autour de ce couple et l'on pense reconnaître le souverain. La scène est immortalisée par le peintre Charles-Nicolas Cochin et « ceux qui prononcent à mi-voix le nom de Mme d'Étiolles croient à un simple caprice »[13]. Trois jours plus tard, le 28 février, au cours du bal offert à l'Hôtel de ville de Paris par le corps municipal, une nouvelle rencontre entre Madame d'Étiolles et Louis XV confirme l'intérêt que lui porte le roi[14].
Jeanne-Antoinette devient une visiteuse régulière et, le 10 septembre 1745, Louis XV l'installe au château de Versailles dans un appartement situé juste au-dessus du sien, relié par un escalier secret[15].
Le 24 juin 1745, le roi lui fait don du domaine de Pompadour, acquis le 15 juin par la Couronne auprès du prince de Conti, le roi relevant le titre tombé en déshérence faute d'héritier mâle[16], la créant ainsi marquise, tandis que Jeanne-Antoinette obtient de son mari une séparation légale. En effet, le Châtelet de Paris prononce le 15 juin 1745, un arrêt de séparation de corps et de biens. La présentation officielle de la nouvelle favorite à Versailles, le 14 septembre 1745, nécessite une princesse de sang. Pour cette cérémonie très protocolaire, la princesse de Conti accepte d'être la marraine de Jeanne-Antoinette, en échange de l'extinction de ses dettes[17]. Elle a 23 ans. Pour l'initier aux « bonnes façons » de la Cour, on lui choisit deux maîtres de conduite, Charles-Antoine de Gontaut-Biron et l'abbé de Bernis[18]. Elle cherche progressivement à conquérir les différents cercles du roi, mais reste haïe par la famille royale, le dauphin la surnommant « maman putain[19] ». Les milieux dévots d'une part et les milieux aristocratiques conservateurs d'autre part concentrent leurs attaques sur la nouvelle maîtresse du roi, certes pécheresse mais surtout parvenue puisque issue de la haute bourgeoisie et non de l'antique noblesse comme l'étaient les précédentes favorites du roi. La veille de Noël, le 24 décembre 1745, décède sa mère Louise Madeleine de la Motte à l'âge de quarante-six ans[20].
Le 21 mai 1746, Louis XV achète pour la somme de 750,000 livres à Louis-Alexandre Verjus, marquis de Crécy, son château pour l'offrir à Madame de Pompadour. Elle charge l’architecte Jean Cailleteau dit « Lassurance » et le paysagiste Jean-Charles Garnier d'Isle d'embellir son domaine en remaniant le château et en redessinant tout le village. Elle commande au peintre François Boucher des trumeaux peints illustrant les arts et les sciences et fait apposer la façade en trompe-l'œil du moulin de la Bellassière, ayant une vraie vision paysagère d'ensemble. Toujours en 1746, Louis XV donne aussi à la Marquise de Pompadour une parcelle d'environ 6 hectares dans le parc de Versailles, au lieu-dit "Les Quinconces". Elle y fait construire en 1749 toujours par son architecte Lassurance[21] une demeure pleine de charme, avec un jardin français, un jardin fruitier, un jardin botanique et des volières, qu'elle appelle son Ermitage[22]. Situé chemin de Versailles à Marly (au 10 de la rue de l'Ermitage, sous sa dénomination à partir de 1835), ce domaine fleuri contenait une fameuse vasque de marbre rose ayant appartenu à Louis XIV[23].
Son influence politique croît au point qu'elle favorise le mariage hautement diplomatique entre Marie-Josèphe de Saxe et le dauphin Louis, fils de Louis XV, célébré le 9 février 1747. Son ascension sociale lui vaut d'être critiquée par des pamphlets injurieux, appelés « poissonnades ». Dans ce contexte, Madame de Pompadour obtient la disgrâce du ministre, le comte de Maurepas, accusé de rechercher avec si peu de zèle les auteurs de ces libelles, d'autant qu'elle le soupçonne de complicité[24]. Sa famille a subi également les quolibets, tel que le grand-père maternel de Jeanne-Antoinette, Jean de la Motte, entrepreneur des provisions, surnommé le « boucher des Invalides », employé par ses ennemis pour rappeler que c'est la première fois qu'un roi de France prend pour favorite une femme du peuple[25].
En février 1748, la marquise acquiert le château de la Celle, à quelques kilomètres de Versailles, pour la somme de 260 000 livres[26]. La reine et le Dauphin, appuyés par les milieux dévots, pressent le roi de faire cesser cette relation adultérine notoire et finissent par le faire céder après de nombreuses années de résistance. Cependant, bien qu'elle cesse de partager l'intimité du roi, sa carrière connaît une nouvelle promotion : elle obtient en 1749 le privilège royal de loger dans l'appartement du duc et de la duchesse de Penthièvre au rez-de-chaussée du corps central du château de Versailles alors que Mesdames les filles du roi le convoitent[27]. La même année 1749, elle choisit comme médecin personnel le docteur François Quesnay, futur chef des physiocrates, qui obtient le titre de médecin consultant du roi et un logement à la cour (un « entresol » situé au premier étage) proche du rez-de-chaussée qu’habite Mme de Pompadour[28].
Après 1750, si les relations entre le roi et sa favorite prennent un tour platonique, voire simplement amical, Jeanne-Antoinette ne quitte pas la cour pour autant et reste dans l'entourage immédiat de la famille royale, alignant sa conduite sur celle qu'avait eue en son temps la marquise de Maintenon. Mme de Pompadour excelle en effet à distraire Louis XV, lui fait découvrir les arts, organise des fêtes, des représentations théâtrales[29], entretient le goût du souverain pour les bâtiments et les jardins, multiplie ses résidences hors de Versailles[30]. Ce qui explique qu'après avoir été pendant cinq ans sa maîtresse, elle reste la favorite en titre[31]. Forte de son pouvoir, elle obtient du roi de donner titres et faveurs à son frère, Abel-François Poisson, qui devient successivement marquis de Vandières, de Marigny et de Menars. Ce dernier est enfin nommé en 1751, directeur des Bâtiments du roi[32].
Jeanne-Antoinette ne contente plus la sensualité du roi et elle craint d'être supplantée par une dame de la cour. Ce rôle dont elle ne peut s'acquitter, Madame de Pompadour le délègue obscurément à des subordonnées. Il se trouve « dans l'entourage de Louis XV, des pourvoyeurs compétents »[33], comme le duc de Richelieu ou Dominique-Guillaume Lebel, premier valet de chambre du roi[33]. Des jeunes femmes ou jeunes filles, sont donc présentées au souverain et logées dans la maison du Parc-aux-cerfs, l'actuel quartier Saint-Louis, à Versailles[34]. Les plus célèbres des maîtresses sont Charlotte Rosalie de Choiseul-Beaupré[N 1],[35], Anne Couppier de Romans dont le fils, Louis Aimé, est reconnu par le roi sans le légitimer, ce qui fait trembler la marquise, et Marie-Louise O'Murphy de Boisfailly, dite Morphyse, qui donne naissance à une fille, Agathe Louise[36].
En 1753, Louis XV achète l'hôtel d'Évreux (aujourd'hui, Palais de l’Élysée) et l'offre à son amie pour en faire sa résidence parisienne.
Le 15 juin 1754, la fille unique de la marquise, Alexandrine, née de son mariage, dont elle avait obtenu la garde et qu'elle élevait depuis telle une princesse royale, contracte une péritonite aiguë au couvent des Dames de l'Assomption, rue Saint-Honoré à Paris, où elle recevait son éducation. Madame de Pompadour, retenue à Versailles, n'est pas présente. Lorsque la nouvelle lui parvient, Louis XV dépêche en urgence deux de ses médecins personnels au chevet de l'enfant, mais ils arrivent trop tard. La jeune Alexandrine, âgée de neuf ans, a déjà succombé. La marquise, profondément affectée, ne se remettra jamais vraiment de ce drame. Quelques jours plus tard, le 25 juin 1754 décède son père, François Poisson [note B].
Le samedi 7 février 1756, le roi annonce la nomination de Madame de Pompadour, dame du palais de la Reine et la présentation a lieu le lendemain, après les vêpres[37]. Le 30 juin 1760, la marquise de Pompadour fait l'acquisition, par acte passé devant Maîtres Alleaume et Delamanche, notaires à Paris, du château et du marquisat de Menars, de la terre de Nozieux et de toutes leurs dépendances, propriétés de Mesdames de Lastic et de Castellane. Le montant total de ce vaste domaine s’élève à 880 000 livres[38]. En 1763, le roi érige le marquisat de Menars en duché, ce qui permet à Mme de Pompadour d'accéder au rang de duchesse[1].
Pendant son « règne » de vingt ans, elle maintient des rapports cordiaux avec la reine. Mme de Pompadour entretient aussi des relations avec les ministres qu'elle invite parfois dans ses appartements.
Elle appuie la carrière du cardinal de Bernis, du duc de Choiseul et soutient le renversement des alliances de la Prusse vers l'Autriche qui se concrétise par la guerre de Sept Ans et la perte de la Nouvelle-France. La légende veut que la marquise, pour consoler le roi très affecté par la déroute de Rossbach, l'aurait exhorté à ne pas s'affliger outre mesure, concluant par ces mots : « Il ne faut point s'affliger : vous tomberiez malade. Après nous, le déluge ! »[39].
Le dernier moment |
Épuisée par vingt années de vie, de travail et d'intrigues à la cour, sa santé chancelle, elle contracte la tuberculose. À Versailles, elle se plaint constamment de l'air froid et humide de ses grands appartements[40], regrettant le petit appartement de l'attique nord, plus facile à chauffer, qu'elle a occupé les cinq premières années de son installation. Dans la nuit du 14 au 15 avril 1764, le curé de la Madeleine de la Ville-l’Evêque confesse la marquise et lui administre l'extrême onction. La croyant endormie, le prêtre fait le mouvement de se retirer et la Marquise de Pompadour murmure : « Encore un moment, monsieur le Curé, nous nous en irons ensemble »[41]. Jeanne-Antoinette meurt d'une congestion pulmonaire, à l'âge de 42 ans, le 15 avril 1764 à Versailles, ultime privilège, puisqu'il est interdit à un courtisan de mourir dans le lieu où résident le roi et sa cour.
Madame de Pompadour est emmenée sur une civière à son Hôtel des Réservoirs, où elle est veillée deux jours et deux nuits dans sa chambre, transformée en chapelle ardente[42]. Le mardi 17 avril 1764 en fin d'après-midi, le premier service funèbre se déroule à l'église Notre-Dame de Versailles. L'acte de décès est rédigé par Jean-François Allart[43], le curé de la paroisse (se reporter au chapitre Sources)[44] :
« Madame Jeanne Antoinette Poisson | « L'an mil sept cent soixante et quatre le dix sept d'avril, très haute et très puissante dame Madame Jeanne Antoinette Poisson, |
On raconte que, considérant le mauvais temps alors que le convoi funéraire de Jeanne-Antoinette quittait Versailles pour Paris, Louis XV aurait fait cette remarque : « La marquise n'aura pas beau temps pour son voyage » et voyant le cortège s'éloigner sans avoir pu rendre officiellement hommage à celle qui avait été si longtemps sa confidente : « Voilà les seuls devoirs que j'aie pu lui rendre ! »[45].
Jeanne-Antoinette est enterrée à Paris, dans la chapelle du couvent des Capucines [note C], au côté de sa mère Louise Madeleine de La Motte (décédée le 24 décembre 1745) et sa fille Alexandrine (décédée le 15 juin 1754). L'emplacement du caveau se situerait actuellement au niveau de l'immeuble numéro 3 de la rue de la Paix[46]. L'écrivain Michel de Decker évoque le devenir de la marquise : « C'est ainsi que Jeanne-Antoinette, demeurée dans son tombeau, dort encore aujourd'hui sous le pavé de l'ancienne rue Napoléon - devenue rue de la Paix en 1814 - et sans doute devant l'immeuble portant le numéro trois »[47].
Dans ses dispositions testamentaires et faute de descendance, Mme de Pompadour offre une partie de ses résidences au roi. Elle lègue également à ses amis et serviteurs des pensions viagères. Le reste de ses biens, dont le château de Menars, est transmis à son frère Abel-François[48].
Danielle Gallet, philologue, historienne, conservateur aux Archives nationales, nous donne une appréciation juste à propos de la postérité de Louis XV et Madame de Pompadour[49] :
« La liaison royale a été considérée par des écrits parfois bienveillants, le plus souvent perfides et venimeux. La personne de Mme de Pompadour y est dépeinte à grands traits, selon l'archétype immémorial de la courtisane princière. Enveloppée dans le déclin de l'institution monarchique, elle fut chargée des erreurs et des malheurs qui précédèrent l'agonie de l'Ancien Régime. »
Descendance |
De son mari, Charles-Guillaume Le Normant d'Étiolles, Madame de Pompadour a eu deux enfants : un fils mort en bas âge et une fille, Alexandrine, morte à l’âge de neuf ans d’une péritonite aiguë. La marquise n’eut jamais d’autres enfants.
De sa liaison avec le roi Louis XV, elle a eu trois fausses couches (accidentelles ou non, l'hypothèse d'avortements pour répondre au souhait du roi de ne pas avoir de bâtards n'étant pas exclue) entre 1746 et 1749. Souffrant de troubles gynécologiques, elle cesse alors toute relation sexuelle avec le roi, et devient l'ordonnatrice de ses plaisirs pour éviter d'être remplacée par une autre favorite officielle, en organisant le Parc-aux-cerfs[50].
Charles-Guillaume Le Normant d'Étiolles en revanche, vécut en concubinage avec une danseuse qu’il épousa une fois devenu veuf de la marquise. La famille entière fut emprisonnée sous la Terreur. Charles-Guillaume avait alors 74 ans.
Protectrice des arts et des lettres |
Littérature |
Madame de Pompadour apporte son soutien indéfectible à Voltaire. La marquise réconcilie l'écrivain et Louis XV. Ce retour en grâce auprès du roi, permet à Voltaire d'obtenir une charge d'historiographe en 1745 et un siège à l'Académie française en 1747.
Madame de Pompadour est particulièrement favorable aux philosophes et au parti intellectuel. Les écrivains ont ainsi pu avoir la relative liberté de répandre des idées contestataires en faisant l'éloge du système politique anglais et en prônant une monarchie éclairée. Elle favorise, par exemple, la publication des deux premiers volumes de l'Encyclopédie de Diderot et D'Alembert, pourtant condamnée par le parlement de Paris. Alors qu'un arrêté du Conseil du roi Louis XV interdit l'impression et la diffusion des deux premiers volumes de l'Encyclopédie le 7 février 1752, ce même Conseil reconnaît « l'utilité de l'Encyclopédie pour les Sciences et les Arts », Madame de Pompadour et quelques ministres pouvant solliciter d’Alembert et Diderot de se redonner au travail de l’Encyclopédie dès le mois de mai[51].
Madame de Pompadour va aussi défendre Montesquieu face aux critiques, lors de la parution de son livre « De l'esprit des lois », publié en 1748. L'un de ses adversaires, Claude Dupin[52], fermier général et propriétaire du château de Chenonceau, est l'auteur d'un ouvrage « Réflexions sur l'esprit des lois » en 1749 qui réfute les arguments développés par Montesquieu. Claude Dupin, avec l'aide de son épouse Louise de Fontaine, défend les financiers attaqués par Montesquieu tout en prenant soin de ne pas nommer le philosophe et observant pour lui-même l'anonymat en homme prudent et avisé. La réaction de Montesquieu ne s'est pas fait attendre et celui-ci demande à Madame de Pompadour d'intervenir en sa faveur[53]. Grâce à son aide, Montesquieu obtient la suppression de l'édition de Claude Dupin. Madame de Pompadour qui protégeait Montesquieu, ne s'est-elle pas fait représenter dans le tableau de Maurice Quentin de La Tour avec, placé sur une table, l'ouvrage « De l'esprit des lois » ? Mais le livre de Montesquieu est mis à l'Index en 1751 et le pape en interdit la lecture.
Ayant choisi pour médecin le docteur François Quesnay, chef des physiocrates et fondateur de l'économie politique, Madame de Pompadour devient la protectrice du jeune mouvement physiocratique. Les premières réunions de l'école ont d'ailleurs lieu dans l'entresol de Quesnay juste au-dessus des appartements de la marquise.
Madame de Pompadour possédait une bibliothèque où l'on trouvait le Grand Testament de François Villon[54].
Protectrice des arts |
La marquise de Pompadour se faisait toujours représenter par des portraits livre en main, à côté d’un globe ou feuilletant une partition de musique… Elle fit travailler de nombreux artisans, ainsi que la manufacture de porcelaine de Vincennes[55], et permit le réaménagement de la manufacture de porcelaine de Sèvres pour rivaliser avec la porcelaine du Japon, de Chine ou de Saxe. Elle promut des artistes de Sèvres, tels Jean-Jacques Bachelier ou Étienne Maurice Falconet, qui mirent au point des couleurs originales (le jaune jonquille, le bleu de Sèvres ou le rose « lilas » appelé « rose Pompadour » et inventé par Philippe Xhrouet), des motifs en « fleurs en naturel » ou le « biscuit de Sèvres »[56]. Elle fut favorable à la construction de monuments comme la place Louis XV (actuelle place de la Concorde) et le Petit Trianon. Elle participa aussi au projet de financement pour la réalisation de l’École militaire aux côtés de son ami Joseph Paris Duverney. Personnellement, elle apprit à danser, graver et jouer de la guitare. Son frère, le marquis de Marigny, fut Surintendant des bâtiments du roi et, à ce titre, l’un des promoteurs du style « à l’antique ».
Le « style Pompadour » était en plein épanouissement avant qu’elle ne devînt la maîtresse du Roi.[réf. nécessaire]
Elle exerce un véritable mécénat par de nombreuses commandes aux peintres Boucher[57], La Tour et van Loo[58]. Elle encourage un grand nombre d’artistes comme le peintre Nattier, le graveur Cochin, l’ébéniste Oeben, le sculpteur Pigalle, le gainier Jean-Claude Galluchat ou encore l’écrivain La Place.
Châteaux |
Durant sa vie, la marquise de Pompadour a résidé dans les châteaux suivants, successivement et parfois simultanément :
- le château d'Étiolles ;
- un hôtel particulier dans le centre de Paris (2e arrondissement) qu’elle quitte en 1745 pour Versailles ;
- le château de Pompadour en Corrèze, cadeau du roi en 1745, qui est vendu en 1760 sans qu'elle ne l'ait jamais occupé[59] ;
- le château de Versailles, où elle possède son propre appartement ;
- le château de Choisy Val-de-Marne, à partir de 1746 ;
- le château de Crécy de 1746 à 1757[59] ;
- le château de Montretout (surnommé Tretout) à Saint-Cloud jusqu’en 1748 ;
- le château de La Celle (également dit le petit château) à La Celle Saint-Cloud de 1748 à 1750[59] ;
- le château de Bellevue à Meudon qu’elle fait construire, achevé en 1750[59] ;
- l’hôtel des Réservoirs à Versailles en 1751 ;
- l’hôtel d’Évreux (actuel palais de l'Élysée), cadeau du roi en 1753[59] ;
- le pavillon de l’Hermitage à Fontainebleau à partir de 1754, qui possède des jardins dessinés par Lassurance[59] ;
- le château de Champs-sur-Marne où, en 1757, elle devient locataire et y séjourne dix-huit mois[59] ;
- le château de Menars (Loir-et-Cher), à partir de 1760[59].
En 1762, sous l’impulsion de la marquise, Louis XV ordonne la construction d’un nouveau Trianon dans le parc de Versailles. Madame de Pompadour supervise elle-même les plans et la construction de ce qui allait devenir « le Petit Trianon » et devait être sa future résidence à la cour. Mais sa mort en 1764 ne lui permet pas d’assister à l’achèvement de son œuvre et c’est la nouvelle favorite du roi, Madame du Barry, qui l’inaugure aux côtés du roi et s’y installe.
Gastronomie |
- La légende veut que la marquise de Pompadour eût une passion pour la soupe de truffes et de céleri, arrosée de tasses de chocolat ambré, selon les Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. Ces aliments avaient la réputation d'être aphrodisiaques, « échauffant les esprits et les passions ».
- Grande amatrice de champagne, dont elle aurait dit, selon la légende, qu’il est « le seul vin qui laisse la femme belle après boire »[60], la marquise de Pompadour favorisa sa consommation à Versailles. Mais le champagne avait été introduit à la cour sous la Régence. Une légende veut que la première coupe à champagne ait été moulée sur son sein[61].
- La « sauce Pompadour », utilisée notamment dans les « asperges à la Pompadour », est une sauce hollandaise dans laquelle est incorporé du macis[62].
Mémoire |
Cinéma |
1952 : Fanfan la Tulipe, avec Gérard Philipe dans le rôle principal de Fanfan et Geneviève Page dans celui de Madame de Pompadour.
1954 : La marquise apparaît dans le film Si Versailles m'était conté de Sacha Guitry, avec Micheline Presle dans le personnage de Mme de Pompadour et Jean Marais dans celui de Louis XV.
2003 : Dans la nouvelle version du film Fanfan la Tulipe, Vincent Pérez reprend le rôle de Fanfan et Hélène de Fougerolles, celui de Mme de Pompadour[63].
Télévision |
2006 : Jeanne Poisson, marquise de Pompadour, téléfilm avec Hélène de Fougerolles (la marquise), Vincent Pérez (le roi), Charlotte de Turckheim (la reine), Patrick Haudecœur, Damien Jouillerot, Rosemarie La Vaullée.
2006 : L'épisode La Cheminée des temps (saison 2, épisode 4) de la série britannique Doctor Who a comme personnage central, la marquise de Pompadour.
2007 : La Pompadour a-t-elle mené Louis XV à sa perte ?, épisode du magazine Secrets d'histoire de TV5 Monde.
2009 : Louis XV, le Soleil noir, téléfilm de France 2.- 2018 : Louis XV, l'homme qui aimait trop les femmes, L'Ombre d'un doute
Mode |
Le créateur britannique de chaussures de luxe Rupert Sanderson, s'inspire des souliers de Madame de Pompadour et imagine une ligne d'escarpins, pour sa collection automne-hiver 2012-2013.
Numismatique |
La marquise de Pompadour est l'effigie d'une pièce de 10 € en argent éditée en 2012 par la Monnaie de Paris, pour la collection « Les Euros des Régions » afin de représenter la région Limousin où elle était propriétaire d'un domaine.
Botanique |
La rose Madame de Pompadour (obtenteur Gaujard).
Sources |
- Département des Yvelines :
Archives départementales des Yvelines - 2 Avenue de Lunca 78180 Montigny-le-Bretonneux - Archives numérisées des registres paroissiaux et de l'État civil : « Site officiel des Archives départementales des Yvelines et de l'ancienne Seine-et-Oise »
Décès de Madame de Pompadour, pour la recherche : commune actuelle Versailles, autre institution Notre-Dame, acte sépultures et décès, année 1764.
Collection départementale, cote du document 1112503, image 27, page de droite.
Bibliothèque nationale de France - Bibliothèque numérique Gallica :
Nicole du Hausset, Mémoires de Madame du Hausset, femme de chambre de Madame de Pompadour, Baudoin frères (Paris), 1824
Auteur : Nicole du Hausset (1713-1801) servante, confidente et dame de compagnie de Madame de Pompadour. Annotation de l'ouvrage par Quentin Craufurd (1743-1819) écrivain britannique.- Plan du couvent des Capucines en 1686 : « Plan de l'étage au rez-de-chaussée du couvent à bastir pour les Capucines de la rue Saint-Honoré »
La Nef de l'église (A) dispose de chaque côté, de quatre chapelles (H). Six d'entre elles sont matérialisées sur le plan d'origine. Le chœur de nuit (D) et la grande sacristie (E) deviendront les deux dernières, de part et d'autre du sanctuaire (B).
À l'entrée du couvent des Capucines, en bas et à gauche de la Nef, se situe la première chapelle où reposent Madame de Pompadour, sa fille Alexandrine et sa mère Louise, Madeleine de La Motte. Ce caveau était précédemment la propriété de la famille de La Trémoille.
Bibliographie |
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Robert Muchembled, Madame de Pompadour, Paris, Éditions Fayard, 1er octobre 2014, 600 p. (ISBN 978-2-213-66665-5, présentation en ligne, lire en ligne)
- Cécile Berly, Lettres de Madame de Pompadour, Paris, Éditions Perrin, coll. « Documents Historiques », 15 mai 2014, 441 p. (ISBN 978-2-262-04222-6, présentation en ligne)
- Edmond de Goncourt et Jules de Goncourt (préf. Jean Castarède), Madame de Pompadour, Chaintreaux, Éditions France-Empire, 29 novembre 2012 (1re éd. 1881 et 1888), 352 p., 24 cm x 16 cm, couverture couleur, broché (ISBN 978-2-70481-177-9, présentation en ligne)
- Pierre de Nolhac, Louis XV et Madame de Pompadour, Besançon, Éditions Graine d'Auteur, coll. « Hommes et périodes de l'Histoire », 27 septembre 2011 (1re éd. 1903), 200 p. (ISBN 978-2-35663-019-3, présentation en ligne)
- Henri Pigaillem, Dictionnaire des favorites, Paris, Éditions Pygmalion, coll. « Histoire », 9 juin 2010, 493 p. (ISBN 978-2-75640-254-3, présentation en ligne)
- Pierre-Philippe Baudel (préf. Morad El Hattab), Les Beaux Esprits se rencontrent… (roman historique), Paris, Éditions Édilivre, coll. « Classique », 10 janvier 2008, 512 p. (ISBN 978-2-35607-183-5)
- Benedetta Craveri, Reines et favorites : le pouvoir des femmes, Paris, Éditions Gallimard, coll. « Hors série Connaissance », 7 juin 2007, 400 p. (ISBN 978-2-07078-063-1, présentation en ligne)
Michel de Decker, La Marquise des plaisirs : Madame de Pompadour, Paris, Éditions Pygmalion, 16 mars 2007, 216 p. (ISBN 978-2-85704-948-7).
Évelyne Lever, Madame de Pompadour, Paris, Éditions Perrin, coll. « Biographies historiques », 14 août 2006 (réimpr. 14 mai 2009) (1re éd. 16 mars 2000), 408 p. (ISBN 978-2-26202-583-0, présentation en ligne).
- Xavier Salmon (dir.), Madame de Pompadour et les arts, Paris, Éditions de la Réunion des musées nationaux, 13 février 2002, 543 p. (ISBN 978-2-71184-304-6, présentation en ligne)
Danielle Gallet, Madame de Pompadour ou le pouvoir féminin, Paris, Éditions Fayard, coll. « Histoire », 10 janvier 1985 (réimpr. juin 2002), 306 p. (ISBN 978-2-21301-516-3, présentation en ligne).
- René de la Croix, duc de Castries, La Pompadour, Paris, Éditions Albin Michel, 13 avril 1983, 336 p. (ISBN 978-2-22601-763-5)
- Jean Nicolle, Madame de Pompadour et la société de son temps, Paris, Éditions Albatros, 1980, 367 p. (notice BnF no FRBNF34654574)
- Ludovic Michel, Prestigieuse Marquise de Pompadour, Paris, Éditions Société Continentale d'Éditions Modernes Illustrés, coll. « Connaissance du passé », 1er janvier 1972, 368 p.
- Pierre de Nolhac, Madame de Pompadour et la politique, Paris, Éditions Louis Conard, coll. « Versailles et la cour de France » (no 7), 1930, 340 p.
- Pierre de Nolhac, Louis XV et Madame de Pompadour, Paris, Éditions Calmann-Lévy, 1903, 292 p. (lire en ligne)
- Edmond de Goncourt et Jules de Goncourt, Madame de Pompadour, Paris, Éditions Firmin Didot, 1888 (1re éd. 1881), 402 p. (lire en ligne)
- Adolphe Jullien, Histoire du théâtre de Madame de Pompadour dit théâtre des Petits Cabinets, Paris, Éditions J.Baur, 1874, 84 p. (lire en ligne)
Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire : Errata et supplément pour tous les dictionnaires historiques, Paris, Éditions Henri Plon, 1872 (1re éd. 1867), 1382 p. (lire en ligne), « Pompadour Jeanne Antoinette Poisson, marquise de », p. 985.
- Émile Campardon, Madame de Pompadour et la cour de Louis XV au milieu du dix-huitième siècle, Paris, Éditions Henri Plon, juin 1867 (1re éd. 1867), 532 p. (lire en ligne)
- Cécile Berly, Les femmes de Louis XV, Perrin, 2018, 350 p.
Voir aussi |
Articles internes |
- Louis XV
- Liste des maîtresses des rois de France
- Appartement de la marquise de Pompadour
- Madame de Pompadour à son métier à broder
Liens externes |
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- Château de Versailles : « Madame de Pompadour, une favorite protectrice des arts »
- Musée du Louvre : « Le portrait de la Marquise de Pompadour à la loupe »
- Site de Lorenzo Crivellin : « Madame de Pompadour »
- Dictionnaire de la Société Internationale pour l'Étude des Femmes de l'Ancien Régime (Siefar) : « Notice biographique de Alden R. Gordon, 2003 »
« Biographie de Madame de Pompadour », dans le Dictionnaire historique, littéraire et bibliographique des Françaises de Fortunée Briquet, 1804.
Notes et références |
Notes |
Note A L'acte de baptême original a été détruit dans l'incendie de l'Hôtel de Ville de Paris en mai 1871, sous la Commune de Paris. On estime à huit millions, le nombre d'actes paroissiaux et d'État-Civil disparus lors des incendies qui ont ravagé les Archives de la Seine et le Palais de Justice de Paris, où les doubles des actes de naissances, mariages et décès, étaient déposés. L'historien Auguste Jal (1795-1873) avait recopié avant l'incendie, l'acte de baptême de Madame de Pompadour à partir des registres de l'église Saint-Eustache, pour l'année 1721 :
« Du mercredi 30 décembre 1721, fut baptisée Jeanne-Antoinette Poisson, née d'hier, fille de François Poisson, écuyer de S.A.R. monseigneur le duc d'Orléans, et de Louise-Madeleine de Lamotte, son épouse, demeurant rue de Cléry.
Le parrain Jean Pâris de Montmartel, écuyer, conseiller secrétaire du Roy, maison couronne de France et de ses finances. La marraine Demoiselle Antoinette-Justine Pâris, fille d'Antoine Pâris, écuyer, trésorier, receveur général de la province de Dauphiné. (signatures) Pâris de Montmartel, Antoinette-Justine Pâris, Poisson, Secousse. »
Note B François Poisson revient à Paris en 1736, après versement d'une provision de 400 000 livres. Un arrêt du conseil le décharge d'une partie de sa dette en 1739. Enfin, la sentence de 1727 est cassée et François Poisson est rétabli dans ses droits en 1741.
Note C Cette chapelle a été détruite sous le Premier Empire, en 1806. Elle serait aujourd'hui située à l'intersection de la rue de la Paix et de la place Vendôme (anciennement place Louis-le-Grand). Pour plus d'informations, se reporter à l'histoire du couvent des Capucines et plus particulièrement, le chapitre consacré à sa disparition[64].
Cette nièce de la comtesse d'Estrades, qui était la cousine et une des ennemies de la favorite, faillit obtenir le renvoi de la marquise. Son cousin, le comte de Choiseul, obtint d'elle les lettres que Louis XV lui avait écrites, et les transmit à Madame de Pompadour, inaugurant ainsi sa relation avec la favorite.
Références |
L'acte de décès de Madame de Pompadour en date du 17 avril 1764 à Versailles, mentionne ses titres sans toutefois respecter l'ordre d'accession : « très haute et très puissante dame madame Jeanne Antoinette Poisson, duchesse marquise de Pompadour et de Menar ».
Michel de Decker, La Marquise des plaisirs : Madame de Pompadour, Paris, Pygmalion, mars 2007.
Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire : Errata et supplément pour tous les dictionnaires historiques, Paris, Éditions Henri Plon, 1872 (1re éd. 1867), 1382 p. (lire en ligne), « Pompadour Jeanne Antoinette Poisson, marquise de », p. 985.
Les registres paroissiaux originaux de Paris sont détruits lors de la Commune de Paris en 1871, mais la date et lieu de naissance du marquis de Marigny figurent dans son acte de mariage, le 11 janvier 1767 à Menars avec Marie, Françoise Julie Constance Filleul. Celle-ci est née le 15 juillet 1751 en la paroisse de la Sainte-Trinité à Falaise, fille de Charles François Filleul et d'Irène du Buisson de Longpré, maîtresse de Louis XV. Source : registres paroissiaux de Menars-le-Château aux archives départementales de Loir-et-Cher.
Danielle Gallet, Madame de Pompadour ou le pouvoir féminin, Paris, éditions Fayard, juin 2002 (1re éd. 1985).
Alfred Leroy, Madame de Pompadour et son temps, Paris, Éditions Albin Michel, 1949, p. 24.
Xavier Salmon, Madame de Pompadour et les arts, Paris, Éditions de la Réunion des Musées Nationaux, 2002, p. 64 à 65.
Ludovic Michel, Prestigieuse Marquise de Pompadour, Paris, Société Continentale d'Éditions Modernes Illustrés, 1972, p. 13.
Pierre de Nolhac, Louis XV et Madame de Pompadour, Paris, Éditions Calmann-Lévy, 1903, 292 p. (lire en ligne), chap. 1er (« Madame Le Normant d'Étioles »), p. 41.
Maurice Hamon, Madame de La Ferté-Imbault, Editions Perrin, 2011, pages 28 à 30
Henri Carré, La marquise de Pompadour. Le règne d'une favorite, Hachette, 1937, p. 16.
Alfred Leroy, op. cit., p. 42.
Évelyne Lever, Madame de Pompadour, Paris, Éditions Perrin, coll. « Biographies historiques », 14 août 2006 (réimpr. 14 mai 2009) (1re éd. 16 mars 2000), 408 p. (ISBN 978-2-26202-583-0, présentation en ligne), « Madame d'Étiolles », p. 26 à 27..
Jean Nicolle, Madame de Pompadour et la société de son temps, Paris, Éditions Albatros, 1980, 367 p. (notice BnF no FRBNF34654574), p. 104.
Société des Amis de Versailles – Château de Versailles Appartement Madame de Pompadour.
Danielle Gallet, Madame de Pompadour ou le pouvoir féminin, Fayard, 1985, p. 103.
Danielle Gallet, Madame de Pompadour ou le pouvoir féminin, Fayard, 1985, p. 41.
Nancy Mitford, Madame de Pompadour, Random House, 2011, p. 42.
Robert Muchembled, Madame de Pompadour, Fayard, 2014, p. 127.
Alfred Leroy, Madame de Pompadour et son temps, Albin Michel, 1949, p. 70.
https://www.versailles.fr/fileadmin/user_upload/Versailles-fr/Culture/Etablissements_culturels/Mus%C3%A9e_Lambinet/Expositions/brochure-10-ans.pdf
Madame de Pompadour est propriétaire de différents ermitages :
« Ermitage de Versailles »
« Ermitage de Fontainebleau »
« Ermitage de Compiègne ».
http://www.histoire-vesinet.org/vasque.htm
Pierre de Nolhac, Madame de Pompadour et la politique, Paris, Éditions Louis Conard, coll. « Versailles et la cour de France » (no 7), 1930, 340 p., p. 47.
Jean Nicolle, Madame de Pompadour et la société de son temps, Paris, Éditions Albatros, 1980, 367 p. (notice BnF no FRBNF34654574), p. 77.
Xavier Salmon, Madame de Pompadour et les arts, Réunion des Musées Nationaux, 2002, p. 120.
Xavier Salmon, Madame de Pompadour et les arts, Réunion des Musées Nationaux, 2002, p. 78.
Gustave Schelle, Le Docteur Quesnay : chirurgien, médecin de Mme de Pompadour et de Louis XV, physiocrate, Paris, F. Alcan, 1907, p. 95-96.
Elle crée sa propre troupe de théâtre composée d'amateurs aristocrates et fait construire en 1748 sur l'escalier des Ambassadeurs de Versailles le théâtre des Petits Cabinets, destiné à des représentations privées. Source : Adolphe Jullien, Histoire du théâtre de Madame de Pompadour dit théâtre des Petits Cabinets, Paris, Éditions J.Baur, 1874, 84 p. (lire en ligne).
Benedetta Craveri, Reines et favorites : Le pouvoir des femmes, Paris, Éditions Gallimard, 2007, p. 296.
Aurélien Fayet, Michelle Fayet, L'histoire de France. Des origines à nos jours, Éditions Eyrolles, 2009, p. 178.
Xavier Salmon, Madame de Pompadour et les arts, Réunion des Musées Nationaux, 2002, p. 134.
Danielle Gallet, Madame de Pompadour ou le pouvoir féminin, Paris, Éditions Fayard, coll. « Histoire », 10 janvier 1985 (réimpr. juin 2002), 306 p. (ISBN 978-2-21301-516-3, présentation en ligne), « L'amour platonique », p. 154 à 155.
Bernard Hours, Louis XV : un portrait, Toulouse, Éditions Privat, coll. « Histoire », 1er octobre 2009, 732 p. (ISBN 978-2-70896-898-1), p. 316.
Henri Pigaillem, Dictionnaire des favorites, Éditions Pygmalion, 5 juin 2010, 493 p. (ISBN 978-2-75640-254-3), p. 41.
Jean Meyer, Louis XV ou le scepticisme politique, Paris, Éditions Sicre, 1er juillet 2003, 176 p. (ISBN 978-2-91435-258-1), p. 88.
Danielle Gallet, Madame de Pompadour ou le pouvoir féminin, Paris, Éditions Fayard, juin 2002 (1re éd. 10 janvier 1985), 306 p. (ISBN 978-2-21301-516-3), « La treizième dame du palais », p. 212.
Frédéric Lesueur, Mémoires de la Société des sciences et lettres de Loir-et-Cher, Blois, Éditions de la Société des sciences et lettres de Loir-et-Cher, 1867, 268 p., « Menars, le château, les jardins et les collections de Mme de Pompadour et du marquis de Marigny ».
(en) Colin Jones, The Great Nation : France from Louis XV to Napoleon, 1715–99, Columbia Univ., 2002, p. 236.
Au rez-de-chaussée du corps central du bâtiment, au Nord.
Évelyne Lever, Madame de Pompadour, Paris, Éditions Perrin, coll. « Biographies historiques », 14 août 2006 (réimpr. 14 mai 2009) (1re éd. 16 mars 2000), 408 p. (ISBN 978-2-26202-583-0, présentation en ligne), « Un instant, monsieur le curé », p. 340 à 341.
Jacques Levron, Secrète Madame de Pompadour, Arthaud, 1961, p. 278.
Jean-François Allart (1712-1775), né le 30 mars 1712 à Nuncq, dans le diocèse de Boulogne-sur-Mer. Il est reçu au séminaire de Paris le 2 août 1729 et prononce ses vœux le 3 août 1731. Nommé curé de Notre-Dame de Versailles en 1760. Décédé le 17 décembre 1775 à Versailles.
Archives paroissiales Notre-Dame de Versailles : Archives départementales des Yvelines - 2 Avenue de Lunca 78180 Montigny-le-Bretonneux
Cote du registre : 1112503. L'acte de décès transcrit ne tient pas compte des ratures, des renvois et mentions marginales avec signature.
Jean-Nicolas Dufort de Cheverny, Mémoires, éd. par J.-P. Guicciardi, Paris, Perrin, 1990, p. 335.
Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, vol. 1 et 2, Éditions de Minuit, octobre 1985 (1re éd. 1960), 1600 p. (ISBN 978-2-70731-054-5)
Site Jean-François Parot : Le couvent des Capucines
Site Tombes et sépultures : Le couvent des Capucines de la place Vendôme.
Michel de Decker, La Marquise des plaisirs : Madame de Pompadour, Paris, Éditions Pygmalion, 16 mars 2007, 216 p. (ISBN 978-2-85704-948-7), chap. XVIII (« Sous le pavé de la rue de la Paix »), p. 206.
Edmond de Goncourt et Jules de Goncourt, Madame de Pompadour, Paris, Éditions Firmin Didot, 1888 (1re éd. 1881), 402 p. (lire en ligne), chap. 17, p. 306 à 313.
Danielle Gallet, Madame de Pompadour ou le pouvoir féminin, Paris, Éditions Fayard, coll. « Histoire », 10 janvier 1985 (réimpr. juin 2002), 306 p. (ISBN 978-2-21301-516-3, présentation en ligne), p. 251.
Benedetta Craveri, Reines et favorites. Le pouvoir des femmes, Gallimard, 2007, p. 291.
Hans Christoph Hobohm (de), « Le progrès de l'Encyclopédie. La censure face au discours encyclopédique», in E. Mass et P-E. Knabe (éd.), L'Encyclopédie et Diderot, dme-Verlag, 1985, p. 80.
Son arrière petite-fille sera Aurore Dupin, plus connue sous le nom de George Sand.
Consulter les ouvrages suivants : Francine Markovits, Montesquieu : Le droit et l'histoire, Librairie philosophique J. Vrin, coll. « Bibliothèque des philosophies », 24 novembre 2008, 232 p. (ISBN 978-2-71162-155-2, lire en ligne), p. 131
Antoine-Alexandre Barbier, Dictionnaire des ouvrages anonymes et pseudonymes, vol. 2, Imprimerie Bibliographique (Paris), 1806, 678 p. (lire en ligne), p. 136. L'édition que Claude Dupin a détruit est celle des « Réflexions sur l'esprit des lois ». L'auteur publie en 1752, une nouvelle version plus modérée : « Observations sur l'Esprit des lois », et cette critique n'a pas fait l'objet d'un sort identique.
Robert Ranjard, Le secret de Chenonceau, Tours, Éditions Gibert-Clarey, 8 juin 1976 (1re éd. 1950), 256 p., « Monsieur et madame Dupin », p. 185.
Aujourd'hui à la Bibliothèque de l'Arsenal.
« Madame de Pompadour et la Manufacture de Sèvres », Versailles passion, 5 avril 2015 (en ligne).
Janine Terrasson, Madame de Pompadour et la création de la « Porcelaine de France », Bibliothèque des arts, 1969, 144 p..
« Madame de Pompadour », sur departments.kings.edu (consulté le 27 novembre 2018)
« La Pompadour en ses meubles à Versailles », Libération.fr, 3 avril 2002(lire en ligne, consulté le 27 novembre 2018)
Claire Bommelaer, « La marquise de Pompadour, une multipropriétaire », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », samedi 25 / dimanche 26 novembre 2017, page 30.
XVIIIe siècle : Succès et consommation - 2.
Jean-Noël Kapferer, Vincent Bastien, Luxe oblige, Éditions Eyrolles, 2012, p. 112.
(en) Charles Ranhofer, The Epicurean, Hotel monthly Press, 1920, p. 313.
Nous retrouvons ces deux acteurs dans le téléfilm Jeanne Poisson, marquise de Pompadour, où Hélène de Fougerolles conserve le personnage de la marquise.
Voir également le site du musée Carnavalet : La place Louis-le-Grand et le couvent des Capucines.
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