Claude Perrault
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Naissance | 25 septembre 1613 Paris |
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Décès | 9 octobre 1688 (à 75 ans) Paris |
Abréviation en botanique | Perrault |
Nationalité | France |
Activités | Biologiste, médecin, anatomiste, architecte, écrivain, zoologiste |
Famille | Perrault |
Fratrie | Nicolas Perrault Pierre Perrault Charles Perrault |
Membre de | Académie des sciences |
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Colonnade du Louvre, observatoire de Paris |
Claude Perrault, né le 25 septembre 1613 à Paris où il est mort le 9 octobre 1688, est un médecin et architecte français.
Claude Perrault est célèbre pour avoir été l’architecte de la façade de l'aile est du Palais du Louvre dit « colonnade du Louvre ». Il est aussi reconnu pour ses travaux en anatomie, physique et histoire naturelle.
Sommaire
1 Naissance et formation
2 Travaux scientifiques
3 Architecture
3.1 Querelle des Anciens et des Modernes
3.2 L’interprétation de « symétrie »
3.3 Les colonnes accouplées
3.4 Les corrections optiques
4 Vie familiale et mort
5 Publications
5.1 Liste d'ouvrages
6 Références
7 Annexes
7.1 Bibliographie
7.2 Liens externes
Naissance et formation |
Claude Perrault est né dans une famille bourgeoise le 25 septembre 1613 à Paris de Pierre Perrault, originaire de Tours et qui sera parlementaire à Paris, et Paquette Le Clerc. Il est le troisième d’une famille de sept enfants et a pour aîné Jean, avocat comme son père, qui meurt en 1669 à Bordeaux ; Pierre (1611-1680), receveur général des finances, perd pour indélicatesse son crédit auprès de Colbert en 1664 et pour cadet Nicolas (1624-1662), amateur de mathématiques et théologien, est exclu de la Sorbonne pour jansénisme en 1656 ; Marie, l’unique fille, meurt à treize ans2 ; et deux jumeaux, François, mort en bas âge, à 6 mois3 et Charles Perrault (1628-1703), futur écrivain français, auteur des Contes de ma mère l'Oye.
Il obtient son titre de docteur en médecine à Paris. Il est l’un des premiers membres de l’Académie royale des sciences en 1666.
Travaux scientifiques |
Il fait de nombreuses observations sur l’anatomie des animaux. Claude Perrault, plus connu comme architecte que comme anatomiste, fut cependant la figure dominante d'un groupe d'anatomistes parisiens qui mena à bien la dissection et la description rigoureuse de 25 espèces de mammifères, 70 espèces d'oiseaux et 5 espèces de reptiles, dont les planches sont gravées par Sébastien Leclerc. Perrault s'attacha principalement à l'étude comparative des organes de l'ouïe et de la vue ainsi qu'au vol des oiseaux. La plupart de ses observations sont incluses dans l'ouvrage collectif intitulé Mémoires pour servir à l’histoire naturelle des animaux publié en deux volumes par l'Imprimerie royale à Paris en 1671 et 1676. Claude Perrault a donné l'exemple à Joseph-Guichard Duverney (1648-1730) des recherches sur la structure des animaux.
Il étudie la circulation de la sève et constate qu’elle circule dans deux sens, ascendant et descendant[1]. Mais, comme d’autres savants de son temps, il tente de découvrir un fonctionnement cellulaire similaire à celui des animaux. Ses idées sont combattues par Denis Dodart (1634-1707) et Samuel Cottereau du Clos (v. 1598-1685), avec qui il dirige en 1676 la publication des Mémoires pour servir à l'histoire des plantes, prémisse d'un catalogue inachevé de toutes les plantes connues.
Versé en mécanique, il rédige un Recueil de plusieurs machines de nouvelles inventions publié après sa mort par Charles Perrault, en 1700.
Architecture |
Recommandé par son frère Charles, il fait partie de 1667 à 1673, de la commission chargée d'élaborer les plans de la façade orientale du Palais du Louvre. Il a entrepris les modifications du projet final de la colonnade du Louvre, mise en œuvre par Louis Le Vau, entre 1667 et 1670, sans être l'auteur de ce projet, comme on l'a longtemps supposé, dont son frère Charles revendique la paternité. Il réalise aussi des portions de la façade sud. Il dessine les plans de l’observatoire de Paris entre 1667 et 1672. Il construit l’Arc de triomphe du Trône au faubourg Saint-Antoine en 1670 à Paris (partiellement construit puis détruit en 1710) et la chapelle de l'ancien château de Sceaux de 1672 à 1677, démolie au début du XIXe siècle. Il travaille également à Versailles dont il dessine des intérieurs et fournit les plans de la grotte de Thétis, du bain de Diane et du Grand Canal. En 1674, il décore une chapelle à Notre-Dame-des-Victoires. Qu'en serait-il si le roi n'avait pas été influencé pour choisir Claude Perrault au lieu du Bernin que pourtant il avait fait venir de Rome ?
Théoricien, Claude Perrault est l'auteur de plusieurs traductions en français des textes de l’architecte romain Vitruve sous le titre de Dix livres d’architecture de Vitruve corrigés et traduits nouvellement en français en 1673, ainsi que d'un ouvrage, L'ordonnance des cinq espèces de colonnes selon la méthode des Anciens (1682), dont les prises de position ont fait l'objet de vives contestations au sein de l'Académie royale d'architecture, notamment de la part de François Blondel, son directeur.
Querelle des Anciens et des Modernes |
Dans la querelle des Anciens et des Modernes, Claude Perrault prend ainsi parti, aux côtés de son frère Charles pour les Modernes et s’oppose à l’architecte tenant des Anciens, François Blondel, ce qui lui vaut cette cruelle épigramme de Boileau :
- Oui, j’ai dit dans mes vers qu’un célèbre assassin,
- Laissant de Galien la science infertile,
- D’ignorant médecin devint maçon habile :
Mais de parler de vous je n’eus jamais dessein,
- Perrault ; ma muse est trop correcte :
Vous êtes, je l’avoue, ignorant médecin,
- Mais non pas habile architecte
Perrault expose son point de vue moderne dans les notes de sa traduction de Vitruve, expliqué. François Blondel publie son Cours d’architecture enseigné à l’Académie royale d’architecture (1675), dans lequel il défend le point de vue des Anciens.
Ces différends théoriques portent sur :
L’interprétation de « symétrie » |
- La symétrie (symmetria en grec) a le sens de proportion. François Blondel reste fidèle à la définition grecque de la symétrie. Pour Claude Perrault, l'Ordre, l'Ordonnance et la mise en proportion des bâtiments, doit répondre à un ensemble de règles qu'il s'agit de définir, et ne résulte en aucune manière d'une beauté universelle et rationnelle en elle-même. Claude Perrault prend parti pour la symétrie prise au sens moderne de l’équilibre des masses de part et d’autre d’un axe, au détriment de la « symmetria » ou proportion qui implique le recours à un module et à une « raison de progression » pour régler la correspondance entre les parties.
Les colonnes accouplées |
- Claude Perrault invoque le droit de se démarquer de la tradition gréco-romaine et d’introduire ce motif d’inspiration médiévale au grand dam de François Blondel et des partisans de l’antiquité. Il ajoute ainsi cet « ordre français », supplémentaire aux cinq ordres hérités de Vitruve. Perrault a utilisé ce dispositif à la colonnade du Louvre à la fin des années 1660.
Les corrections optiques |
- Claude Perrault est opposé à cette pratique qui veut que l’on augmente les dimensions des objets situés en hauteur ou à distance. Il s’appuie sur ses recherches physiologiques et considère que ce n’est pas la vue qui trompe, mais le jugement de la vue. Par cette prise de position, Perrault prend le contre-pied de Vitruve et des pratiques courantes de son époque.
Vie familiale et mort |
Claude Perrault réside à la fin sur la place de l'Estrapade à Paris.
Il meurt de septicémie en 1688, infecté par une piqûre au cours de la dissection d'un chameau au Jardin royal des plantes médicinales[2]. Il est inhumé le surlendemain en l'église Saint-Benoît-le-Bétourné, en présence notamment de Charles Perrault. Dans le registre paroissial, on peut lire la mention suivante : M. Claude Perrault de l'Académie royale des sciences et docteur en médecine de la faculté de Paris a été pris en sa maison dans la place de Fourcy autrefois dite de l'Estrapade et inhumé en l'église, le onzième jour d'octobre mil six cent quatre-vingt huit, en présence de monsieur Perrault (Charles) ancien contrôleur des bâtiments du Roy et l'un des quarante de l'Académie française, son frère, de M. Hector Hermand Guichon et autres qui ont signé : Perrault, Guichon, Charles Perrault, Pierre Perrault[3].
Publications |
Les Murs de Troyes, ou L’origine du burlesque (1653) disponible sur Gallica. Réédition : Les Murs de Troye ou l’origine du burlesque. Livre 1 : Les Frères Perrault et Beaurain, texte établi, présenté et annoté par Yvette Saupé, Tübingen, Narr, 2001.
Les Dix Livres d’architecture de Vitruve, corrigez et traduits nouvellement en françois avec des notes et des figures (1673) Texte en ligne
Les Dix Livres d’architecture de Vitruve, corrigez et traduits nouvellement en françois avec des notes et des figures, 2e édition (1684) Texte en ligne
Ordonnance des cinq espèces de colonnes selon la méthode des anciens (1683) Texte en ligne
Abregé des dix livres d’Architecture de Vitruve, Paris, Jean-Baptiste Coignard, 1674 Texte en ligne
Du bruit et de la musique des Anciens, extrait des Œuvres diverses de physique et de mécanique, Tome 2 ; et Préface manuscrite du Traité de la musique de Claude Perrault (1721)
Mémoires pour servir à l’histoire naturelle des animaux, dans Mémoires de l’Académie royale des sciences depuis 1666 jusqu’en 1699 (1729-1734)
Mémoires de ma vie. Voyage à Bordeaux (1669), publiés avec une introduction, des notes et un index, par Paul Bonnefon, H. Laurens, Paris, 1909. Texte en ligne
Liste d'ouvrages |
Ouvrages d'architecture sur le site « Architectura » du CESR
Références |
Ferdinand Hoefer, Histoire de la botanique, de la minéralogie et de la géologie, p. 190
Antoine Picon, Claude Perrault, 1613-1688 ou la curiosité d'un classique, Picard, 1988, p. 17
Extrait du registre paroissial de l'église Saint-Benoît de Paris, registre détruit par l'incendie de 1871 mais acte transcrit par l'archiviste Auguste Jal dans son Dictionnaire critique de biographie et d'histoire, Paris, Henri Plon, 1867, p. 957.
Annexes |
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Bibliographie |
Claude Perrault de l'Académie royale des sciences, dans Charles Perrault, Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant ce siècle, chez Antoine Dezallier, 1697, tome 1, p. 67-68 (lire en ligne)
Liens externes |
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Ouvrage de Perrault numérisé - SCD de l'Université de Strasbourg
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Perrault est l’abréviation habituelle de Claude Perrault en zoologie.
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