Stuka
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Stuka est l'abréviation du mot allemand « Sturzkampfflugzeug » — composé de trois mots : Sturz (« chute »), Kampf (« combat ») et Flugzeug (« avion ») — soit en français « avion de combat en piqué » ou « bombardier en piqué »[1]. Elle désigne l'ensemble des appareils allemands ayant été utilisés à des fins d'appui-sol rapproché et bombardement en piqué, que ce soit au sein des Stukageschwader (« escadres de bombardement en piqué ») ou au sein d'autres unités de la Luftwaffe.
En France, cette abréviation fut rendue célèbre à partir de la campagne de France de 1940 : la population vivant l'exode sur les routes encombrées vécut la peur particulièrement traumatisante[2] qu'infligeait le bombardier en piqué le plus répandu de la Luftwaffe de 1940, le Junkers Ju 87 avec parfois son bruit de sirène hurlante[3] (bien que les frappes ne visaient pas les civils mais des objectifs militaires proches)[4]. À ce point que le terme Stuka est depuis souvent utilisé, à tort, pour désigner ce seul appareil.
Sommaire
1 Stratégie d'attaque
2 Stratégie d'emploi
3 Liste d'avions
4 Notes et références
5 Sources
5.1 Bibliographie
5.2 Liens externes
Stratégie d'attaque |
Avant l'invention du bombardement en piqué, la seule possibilité d'attaquer un objectif bien précis était de s'approcher en vol horizontal à basse altitude le plus rapidement possible afin d'éviter les tirs de la DCA.
À l'inverse, un avion de type "Stuka" arrivait sur la zone de combat à moyenne altitude (3 500 à 4 000 mètres) avant de basculer en demi tonneau en fonçant sur sa cible à la manière des oiseaux de proie. L'attaque en piqué soumettait pilote et appareil à des phénomènes physiques à la limite du supportable. À l'altitude voulue, l'appareil lâchait sa bombe, qui s'apparentait plus à une torpille. L'aviateur devait obligatoirement se débarrasser de sa bombe, sans quoi, avec le poids, il ne pouvait plus redresser son appareil[5]. Cette tactique était la meilleur façon de placer un coup au but et se révéla idéale pour frapper des cibles de faibles surfaces comme les navires, les ponts, les blockhaus, etc. Elle avait également l'avantage d'éviter l'interception par la chasse adverse car lors du piqué, un chasseur ne pouvait suivre faute d'aérofreins[6].
Stratégie d'emploi |
Les Stukas sont, avec les Panzers, des armes qui ont rendu possible le Blitzkrieg (la guerre éclair). Ils sont la création de Ernst Udet, grand pilote de la Première Guerre mondiale. Rien de prime abord ne paraissait aussi peu raisonnable que cette spécification portant sur un avion capable de plonger presque à la verticale sur un objectif fortement défendu, sans dévier de sa route. L'apparition du bombardier en piqué Ju 87 et surtout son utilisation, permit la concrétisation de cette tactique. Sans lui, le succès de l'armée allemande en Pologne, aux Pays-Bas, en Belgique, France, Méditerranée eût été moins éclatant, voire impossible[7].
Liste d'avions |
Parmi les bombardiers allemands destinés au rôle de Stuka, on peut compter :
Arado Ar 81 : biplan prototype développé en 1935 ;
Heinkel He 118 : prototype de 1936 dont le design a influencé le bombardier en piqué Yokosuka D4Y de la Marine Impériale Japonaise ;
Henschel Hs 123 : a servi en tant que Stuka de 1936 à 1940 ;
Junkers Ju 87 : a servi en tant que Stuka de 1937 à la fin de 1943 ;
Junkers Ju 88 : a servi en tant que Stuka de 1939 à 1945 ;
Henschel Hs 132 : prototype capturé en 1945 avant son premier vol.
Notes et références |
Herbert Leonard, André Jouineau, Junkers Ju 87, de 1936 à 1945, Histoire @ Collections, 2003, (ISBN 2-913903-52-5), p. 4
Herbert Leonard, André Jouineau, Junkers Ju 87, de 1936 à 1945, Histoire @ Collections, 2003, (ISBN 2-913903-52-5), p. 84 de couverture
Jean-Louis Roba, Les as du Junkers Ju 87 Stuka : 1936-1945, ETAI, 2013, (ISBN 978-2-726-89694-5), p. 45
Jean-Louis Roba, Les as du Junkers Ju 87 Stuka : 1936-1945, ETAI, 2013, (ISBN 978-2-726-89694-5), p 61
Eddy Przybylski, journal La Dernière Heure, 17 mai 2015.
Général Galland et Hans U. Rudel, Héros de l'air dans la Luftwaffe, Jourdan Editeur, coll. « 39-45 Carnet de Guerre », 2011, (ISBN 978-2-87466-170-9), p. 67
Herbert Leonard, André Jouineau, Junkers Ju 87, de 1936 à 1945, Histoire @ Collections, 2003, (ISBN 2-913903-52-5), p. 5
Sources |
Bibliographie |
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Robert Chaussois, « L’histoire des stukas : redoutables bombardiers en piqué et avions de choc de la Luftwaffe », Historama, no 204, octobre 1968, p. 88-106
- Mister kit et G. Aders, « Junkers Ju-87 STUKA », Spécial la Dernière Guerre, éditions Atlas 1979.
Herbert Leonard et André Jouineau, Junkers Ju87 de 1936 à 1945, collection « Avions et Pilotes », édition Histoire et Collections.
Hans-Ulrich Rudel, Pilote de Stuka, Déterna, 2008 (ISBN 978-2913044852) et éditions J'ai lu leur aventure, no A21/22.- William Green et Gordon Swanborough, Chasseurs Bombardiers de 1916 à 1982, éditions Celiv.
- Général Galland et Hans U. Rudel, Héros de l'air dans la Luftwaffe, Jourdan Editeur, coll. « 39-45 Carnet de Guerre », 2011, (ISBN 978-2-87466-170-9)
- Jean-Louis Roba, Les as du Junkers Ju 87 Stuka : 1936-1945, ETAI, 2013, (ISBN 978-2-726-89694-5)
Liens externes |
Avions légendaires : Junkers JU87 Stuka : consulté le 11/09/2016.
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