Porfirio Díaz
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Porfirio Díaz | |
Fonctions | |
---|---|
Président du Mexique (Porfiriato) | |
28 novembre 1876 – 25 mai 1911 (34 ans, 5 mois et 27 jours) | |
Vice-président | Juan Nepomuceno Méndez Manuel González |
Gouvernement | Porfirio Díaz |
Prédécesseur | José María Iglesias |
Successeur | Francisco León de la Barra |
Biographie | |
Date de naissance | 15 septembre 1830 |
Lieu de naissance | Oaxaca (Mexique) |
Date de décès | 2 juillet 1915 (à 84 ans) |
Lieu de décès | Paris (France) |
Nationalité | Mexicain |
Parti politique | Libéral |
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José de la Cruz Porfirio Díaz Mori, plus connu sous le nom de Porfirio Díaz, né le 15 septembre 1830 à Oaxaca et mort le 2 juillet 1915 à Paris, est un homme d’État et militaire mexicain.
Il dirige le Mexique de 1876 à 1911, instaurant un régime autoritaire nommé « Porfiriato » ou encore « Porfiriat », et ne cédant le pouvoir par intérim qu'à ses fidèles Juan N. Méndez puis Manuel González.
Il gouverne sans partage le pays pendant 34 ans jusqu'à la révolution mexicaine de 1911 qui le contraint à l'exil en France, où il meurt en 1915.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Jeunesse
1.2 Carrière militaire
1.3 Prise du pouvoir
1.4 Premier mandat présidentiel
1.5 Autres mandats présidentiels
1.6 Le Porfiriat
1.6.1 Politique économique
1.7 Renversement
1.8 Exil et mort
2 Hommages
2.1 Citations
2.2 Lieux
3 Notes et références
4 Bibliographie
5 Voir aussi
5.1 Articles connexes
5.2 Liens externes
Biographie |
Jeunesse |
Porfirio Diaz est né le 15 septembre 1830[1] dans la ville d'Oaxaca, fils de José Faustino Díaz, tanneur, décédé alors que Porfirio n'avait que trois ans, d'ascendance créole (au Mexique un créole est un Espagnol né aux Amériques) et de María Petrona Mori, d'ascendance espagnole et mixtèque[2]. Après avoir étudié les arts et les sciences en 1849, il suit des cours de droit jusqu’en 1854 mais n'obtient pas son diplôme[3].
Carrière militaire |
Porfirio Díaz a eu dans sa jeunesse pour mentor Benito Juárez (dont il instaura le culte officiel qui perdure jusqu'à aujourd'hui. [4]) Il participe à la Guerre de Réforme puis, (Juárez est alors président) il lutte contre l'intervention française. Il participe notamment à la Bataille de Puebla sous les ordres du général Ignacio Zaragoza, puis au Siège de Puebla (1863) (du 16 mars au 17 mai 1863) à la bataille de Miahuatlán (es) et à la bataille de la Carbonara (es).
Il reprend la ville Puebla le 2 avril 1867 aux partisans de Maximilien de Habsbourg le 2 avril 1867[5] et celle de México le 15 juin de la même année.
Prise du pouvoir |
Adversaire de Benito Juárez, il est battu deux fois par celui-ci aux élections présidentielles. Il se soulève contre lui en 1871 (Plan de la Noria (es)) un an avant la disparition de Juárez, mais échoue. Le nouveau président Sebastián Lerdo de Tejada lui offre alors l'amnistie. Mais Porfirio Díaz organise une rébellion qu'il déclenche contre Lerdo quand celui-ci cherche sa réélection en 1876.
La capitale est conquise le 21 novembre suivant[6].
Premier mandat présidentiel |
Il accède à la présidence le 28 novembre 1876 à la suite de la Révolution de Tuxtepec (es) et devient ainsi le vingtneuvième président du Mexique, mais cède le pouvoir dès le 6 décembre à son compagnon d'armes, Juan N. Méndez qui assure la présidence par intérim jusqu'au 17 février 1877, date à partir de laquelle il reprend la direction du pays. Les élection du mois d'avril suivant le confirment dans ses fonctions présidentielles jusqu'en 1880.
Autres mandats présidentiels |
Ne pouvant se représenter en vertu d'un amendement à la Constitution de 1857, il laisse son ami le général Manuel González être élu président et lui transmet le pouvoir le 1er décembre 1880. Quatre ans plus tard, Díaz obtient facilement d'être élu de nouveau et en 1887, un deuxième amendement constitutionnel autorise Díaz à briguer un second mandat consécutif, puis en 1890, un troisième supprime la limite du nombre de mandats.
Sous sa dictature, la situation économique du Mexique (es) s'est améliorée (augmentation des investissements étrangers, réduction de la dette) mais l'absence de politique de redistribution des richesses a laissé une grande partie de la population dans une extrême pauvreté [7] ′ [8]. Il serait l'auteur de la phrase « Pauvre Mexique, si loin de Dieu et si près des États-Unis ».
Le Porfiriat |
Son régime est connu au Mexique sous le nom de Porfiriat. Pendant cette période les lois de Réforme (en particulier la Ley Lerdo (es)) ont favorisé la concentration des terres aux mains d'une minorité d'investisseurs et de propriétaires terriens. En 1911, ce sont ainsi 97 % des paysans mexicains qui ne possèdent aucune terre.
De nombreux habitants des campagnes sont contraints à un travail pénible et mal rémunéré dans les haciendas et quelques groupes indigènes se montrent particulièrement rebelles et imperméables aux changements économiques et à la spoliation de leurs terres, particulièrement les Yaquis, peu intégrés à la nation mexicaine[9]. Leurs meneurs les plus actifs sont contraints aux travaux forcés dans des lieux comme Valle Nacional, la vallée du río Yaqui ou le Yucatán, et d'autres déportés dans l'île de Cuba alors colonie espagnole où ils sont vendus comme esclaves. [10]
Il affronte aussi la rébellion de Tomóchic (es) en 1891, révolte de villageois qui coûta à l'armée fédérale près de 1200 morts, suivie d'une répression féroce des populations, principalement composée de métis. Son gouvernement combat les rebelles mayas, qui d'une manière sporadique continuent la guerre des castes et maintiennent une agitation sécessionniste en faveur d'une République du Yucatán,
en 1901 des troupes y sont envoyées rétablir l'ordre sous le commandement de Victoriano Huerta qui est lui même un indigène huichol.
Porfirio Diaz est franc-maçon. Entre 1890 et 1901, il réussit à unifier différentes obédiences, dans certains cas par la force. Il est le grand maître de la loge La Gran Dieta Simbólica jusqu'en 1901, date de sa dissolution[11]. Sous son régime, la presse dite « jaune », sensationnaliste et complaisante, tire ses origines. Les journaux loyalistes reçoivent des financements de l’État, et des journalistes d'opposition sont incarcérés[12].
Il use de la loi sur la fuite (es), qui permet d'abattre un prisonnier qui essaie de fuir. La méthode sera couramment utilisée afin de se débarrasser d'opposants politiques[13]
Politique économique |
Ala fin du XIXème siècle, Díaz s’entoure d’une véritable bureaucratie, les Científicos. Ce groupe est formé par les hommes d'affaires et les intellectuels de l'époque, inspiré par Auguste Comte. L'un des chefs de ce groupe, José Yves Limantour, devient ministre des Finances. Les científicos contrôlent la quasi-totalité de l'économie, des finances et de l'enseignement tandis que Díaz s’occupe des affaires politiques et militaires[14].
Au cours du Porfiriat, pour pallier le manque de capitaux mexicains (nombre de capitalistes mexicains qui ne sont pas propriétaires terriens et qui vivent à l'étranger sans participer à la vie politique préfèrent investir leur argent en Europe ou aux États-Unis), l'investissement étranger est favorisé. La plus grande partie des investissements sont d'origine américaine, suivi par les Anglais, les Français, les Allemands et les Espagnols. Les investisseurs étrangers ont la prépondérance totale dans les infrastructures (chemins de fer, ports, télégraphes et téléphones), les mines, le pétrole, le textile, les plantations, l'industrie[15]. Les grèves se font nombreuses à partir de 1906 mais sont réprimées avec violence[13].
La population mexicaine passa de 9,141,661 habitants en 1872 à 15,160,372 (recensement de 1910) soit une augmentation annuelle de 1,3 %. En 1910, 12 % des Mexicains vivaient dans des villes de plus de 15,000 habitants. A la fin du régime de Díaz le pays comptait 19280 km de voies ferrées, alors qu'il n'en comptait que 638 en 1876. Les lignes télégraphiques 70000 (9000 en 1877)[16]. Le taux de mortalité infantile s’élève à 310,6 ‰ en 1907[13].
Renversement |
Peu avant la révolution, des compagnies américaines contrôlent les trois quarts des mines et plus de la moitié des gisements pétroliers[17]. Les politiques de Díaz ont accentué les inégalités et la concentration de la propriété[18] : Près de 11 000 haciendas contrôlent 57 % du territoire national, alors que 95 % des paysans ne possèdent aucune terre[19]. L'historien Leslie Manigat décrit le Mexique de Díaz comme « une immense entreprise d'exploitation et d'aliénation »[13].
Pour célébrer le centenaire du Grito de Dolores et l'anniversaire de Porfirio Díaz, les autorités organisent de grandes festivités. Cent six dirigeants politiques, militaires ou intellectuels venus des États-Unis y assistent : le vice-président, le secrétaire d’État et le secrétaire au Trésor, 14 députés, 20 sénateurs, 14 hauts fonctionnaires du Département d’État, des gouverneurs, des présidents d'université, des généraux et amiraux. Les festivités représentent 20 millions de pesos ; on y boit 20 wagons de champagne de France[13].
Lors d'un entretien avec le journaliste canadien James Creelman (en), le président estime que le Mexique est prêt pour la démocratie. Ses opposants feignent de le croire. En 1910, Porfirio Díaz, au pouvoir depuis une trentaine d'années, veut à nouveau se représenter à l’élection présidentielle, mais Francisco Madero annonce aussi sa candidature.
Díaz le fait emprisonner puis relâcher, Madero s'enfuit aux États-Unis. Les autorités déclarent que Díaz a gagné les élections et que Madero n'a recueilli que quelques centaines de voix à travers tout le pays.
Ainsi commence en 1910 la révolution méxicaine. Après la prise de Ciudad Juárez le 10 mai 1911 par les troupes de Francisco Villa, Díaz, qui veut éviter à son pays une guerre civile et qui craint une intervention militaire des États-Unis pour soutenir Madero, après la signature des traités de Ciudad Juárez (es), abandonne le pouvoir le 25 mai et part en exil en direction de Cuba puis de l'Espagne.
Exil et mort |
Il séjourne à Interlaken en Suisse, où il suit une cure et y étudie le système de mobilisation des troupes helvétiques, ainsi qu'à Paris. Il se rend ensuite en Allemagne, où il est reçu avec de grands honneurs militaires par Guillaume II, et visite aussi l'Égypte et séjourne à Rome et à Naples.
Il meurt le 2 juillet 1915 à Paris dans une de ses résidences en France.
Précédemment enterré en l'église de Saint-Honoré d'Eylau, il repose depuis le 27 décembre 1921 au cimetière du Montparnasse.
En 2015, la question de rapatrier les restes de Porfirio Diaz au Mexique et plus particulièrement dans son État natal est étudiée par certains députés du Parti révolutionnaire institutionnel, alors au pouvoir[20].
Hommages |
Porfirio Díaz fut l'homme le plus décoré de son temps au Mexique, il reçut aussi de très nombreuses décorations étrangères, dont la Grand'croix de la Légion d'honneur en 1888[21]. A Paris le 20 juillet 1911, il lui fut présenté aux Invalides des mains du général Gustave Léon Niox l'épée que portait Napoléon Ier à Austerlitz[22]. Un projet de réinstallation de la statue de Porfirio Díaz sur le Malecon de la ville portuaire de Veracruz est à l'étude, à l'occasion des festivités prévues pour le 500ème anniversaire de la fondation de la ville et pour célébrer le 115e anniversaire du début des travaux de l'actuel port [23].
Il est aussi considéré par un sondage réalisé sur le site internet de l'Université autonome de México (UNAM) comme étant le troisième meilleur président du pays, précédé en cela par Benito Juárez et Lázaro Cárdenas [24].
Citations |
Léon Tolstoi le qualifia de « miracle de la nature[25] ».
Lieux |
Il existe plusieurs municipalités portant son nom :
Tlacotepec de Porfirio Diaz, État de Puebla, env. 1 600 habitants en 2006.
Miahuatlán de Porfirio Diaz, État d'Oaxaca, env. 33 000 habitants en 2005.
Encarnación de Diaz, État de Jalisco env. 48 000 habitants en 2005.
Des voies portent également son nom :
- Une grande artère de la ville d'Oaxaca porte son nom (Calzada Porfirio Diaz).
- En France, il existe une avenue Porfirio Diaz à Barcelonnette dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Notes et références |
Selon le livre numéro 77 de la paroisse de la ville d'Oaxaca. Selon certains historiens, Diaz serait né en 1828 et il aurait falsifié sa date de naissance pour la faire coïncider avec le début du mouvement indépendantiste. Porfirio Diaz y su tiempo - page 9 - Fernando Orozco Linares - Panorama Editorial - México juin 1986
Memorias de Porfirio Diaz - page 14 - Madrid - mars 1980
Encyclopedia of Mexico, éd. WERNER S. Michael, Dearborn, Chicago, 1997, p. 406-407.
[1]
PLANA M., Pancho Villa et la révolution mexicaine, trad. de GAUDENZI B., Casterman, s.l., 1993, p. 22.
Jean Lamore, José Martí. La liberté de Cuba et de l'Amérique latine, Éditions Ellipses, 2017, p. 34
[2]
HUMBERT M., Le Mexique, Que sais-je, PUF, Paris, 1976, p. 99.
Fernando Orozco Linares - Porfirio Díaz y su tiempo - page 136 - panorama editorial - juin 1986 - Mexico
Jesús Flores Jaime : Nosotros los Mexicanos (El sometimiento de un Pueblo por la Falsificacion de la Historia, (chapitre 13) México, 2017 (ISBN 978-1-64086-068-1)
José Luis Trueta Lara - Masones en México - edit. Grijalbo - Mexico - 2007
« Au Mexique, la presse au service d’une tyrannie invisible », Le Monde diplomatique, 1er novembre 2017(lire en ligne, consulté le 15 décembre 2017)
Leslie Manigat, L’Amérique latine au XXe siècle,1889-1929, 1991, p. 106
NUNES A., Les révolutions du Mexique, Flammarion, Paris, 1975; réédition augmentée, Ab irato, 2009.
[3]
Enrique Krauze : Místico de la autoridad, Porfirio Díaz, pages 103 et 106 | Fondo de cultura económica.(tome 1) (ISBN 968-16-2286-3)
« Un siècle de socialismes en Amérique latine », Le Monde diplomatique, 1er août 2011(lire en ligne, consulté le 26 septembre 2017)
« PROFMEX-Consorcio Munidal para la Investigación sobre México », sur www.profmex.org, 1998
« La concentración de la propiedad de la tierra en América Latina », janvier 2011
[4]
[5]
[6]
(es) « Quieren colocar estatua de Porfirio Díaz en el Malecón », {{Article}} : paramètre «périodique
» manquant, paramètre «date
» manquant (lire en ligne, consulté le 15 décembre 2017)
(es) « Porfirio Díaz, ¿el tercer mejor presidente en la historia de México? », SDPnoticias.com, 14 septembre 2013(lire en ligne, consulté le 26 octobre 2017)
Ignacio Solares - Nexos en línea - Porfirio Díaz y Madero en caliente - =1.09.2009 - México
Bibliographie |
(es) Lucas Alamán, Historia de México desde los primeros movimientos que prepararon su independencia en 1808 hasta la época presente, México D.F., Fondo de Cultura Económica, 1985.
(es) Carmen Blázquez Domínguez, Veracruz, una historia compartida, Gobierno del Estado de Veracruz, Instituto Veracruzano de Cultura, 1988, 369 p. (ISBN 968-6173-60-9).
(es) Carlos María de Bustamante, Cuadro histórico de la Revolución mexicana, México D.F., INEHRM, 1843 (réimpr. 1985).
(es) Luis Garfias Magana, Guerrilleros de México: Personajes famosos y sus hazanas, desde la Independencia hasta le Revolución mexicana, México D.F., Panorama, 1980, 138 p..
(es) Luis Pazos, Historia sinóptica de México de los Olmecas a Salinas, México D.F., Diana, 1993, 165 p. (ISBN 968-13-2560-5).
Vicente Rivas Palacio (coord.), Julio Zárate, México a través de los siglos, vol. III : La guerra de independencia (1808 - 1821), México D.F., Cumbre, 1880 (réimpr. 1970).
Vicente Rivas Palacio (coord.), Juan de Dios Arias, Enrique de Olavarría y Ferrari, México a través de los siglos, vol. IV : México independiente (1821 - 1855), México D.F., Cumbre, 1880 (réimpr. 1970).
Voir aussi |
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La propriété agraire durant l'époque porfirienne (UNAM - Université Nationale Autonome du Mexique (lire en ligne) : [7]
Articles connexes |
- Gouvernement Porfirio Díaz
Liens externes |
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L'interview Creelman Dans laquelle Diaz déclara qu'il ne chercherait pas la réélection en 1910.
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