Léo Lagrange





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Léo Lagrange

Illustration.
Léo Lagrange lors du congrès socialiste de 1932.
Fonctions
Sous-secrétaire d'État aux Loisirs et aux Sports
4 juin 1936 – 8 avril 1938
(2 ans, 4 mois et 4 jours)
Président

Albert Lebrun
Président du Conseil

Léon Blum
Camille Chautemps
Léon Blum
Gouvernement

Blum I
Chautemps III et IV
Blum II
Prédécesseur

Création du poste
Successeur

Andrée Viénot
Député de la 1re circonscription d'Avesnes
8 mai 1932 – 9 mai 1940
Prédécesseur

Louis Loucheur (Gauche
radicale)

Successeur

Circonscription dissoute
Biographie
Nom de naissance
Léo Lagrange
Date de naissance
28 novembre 1900
Lieu de naissance

Bourg-sur-Gironde
(Gironde)
Date de décès

9 juin 1940(à 39 ans)
Lieu de décès

Évergnicourt (Aisne)
Parti politique

SFIO
Profession

Avocat

Léo Lagrange, né à Bourg-sur-Gironde le 28 novembre 1900 et mort à Évergnicourt le 9 juin 1940, est un socialiste français, sous-secrétaire d'État aux sports et à l'organisation des loisirs sous le Front populaire.

Membre des Éclaireurs de France dans sa jeunesse, il rejoint la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) après la scission de Tours en 1920 et devient rédacteur au Populaire, l'organe de presse de la SFIO. Élu député en 1932 lors du second Cartel des gauches, il est ensuite nommé sous-secrétaire d'État sous le gouvernement Blum. Il soutient aussi la tenue des Olympiades populaires à Barcelone, organisées en contrepoint aux Jeux olympiques de Berlin instrumentalisés par le nazisme.




Sommaire






  • 1 Biographie


  • 2 Sport de masse, sports professionnels


  • 3 Synthèse des fonctions politiques


  • 4 Hommages posthumes


  • 5 Notes et références


  • 6 Voir aussi


    • 6.1 Bibliographie


    • 6.2 Liens externes







Biographie |




Léo Lagrange, ministre des Loisirs (1936).


Adolescent, il est inscrit aux Éclaireurs de France, mouvement de scoutisme alors neutre au point de vue confessionnel ; aujourd'hui Éclaireuses Éclaireurs De France : « Le Mouvement Laïque du Scoutisme Français ». À la fin de ses études au lycée Henri-IV, en août 1917, il s'engage dans l'armée, alors qu'il n'a pas encore 18 ans. À son retour, il s’inscrit en faculté de droit et à l’Institut d'études politiques. Au lendemain du congrès de Tours (décembre 1920), il adhère à la SFIO, dirigée par Paul Faure, Jean Longuet et Léon Blum et rejoint le groupe des étudiants socialistes.


Devenu avocat, il s'inscrit en 1922 au barreau de Paris. Touché par les horreurs de la guerre, il réserve, en particulier, ses services aux tuberculeux, aux malades des poumons et aux gazés. Il épouse Madeleine Weiller (1900-1992) en 1925. L'année suivante, il rencontre André Malraux, Clara Goldschmidt/Malraux et Jean Prévost. Léo Lagrange se mêle ensuite au bouillonnement intellectuel des années 1930, se joignant à nombre d'écrivains, historiens, artistes et savants. Devenu rédacteur au journal Le Populaire, organe de la SFIO, il y relate, dans sa chronique, l'actualité judiciaire.


Il se présente aux élections législatives en 1928, dans le XIe arrondissement de Paris mais il y est battu. Lors des élections de mai 1932, il est désigné comme candidat socialiste pour reconquérir la première circonscription d'Avesnes-sur-Helpe, dans le Nord. Lors des réunions publiques, il met l'accent sur la nécessité, pour la classe ouvrière, d'être instruite et organisée si elle veut diriger un jour. Une fois élu, il est ensuite nommé sous-secrétaire d'État aux Sports et à l'Organisation des loisirs auprès du ministre de la Santé publique Henri Sellier sous le gouvernement du Front populaire, en 1936.
C'est la première fois qu'un maroquin de cet ordre est créé en accompagnement des congés payés et de l'apparition pour les masses laborieuses d'un temps libre, dans lequel Léo Lagrange à la suite d'Albert Thomas voit la condition de la dignité de l'homme. Il s'entoure principalement de gens ayant eu l'expérience de la grande guerre, et qui sont partisans d'une unité d'action entre la SFIO et le parti communiste (Lagrange fait partie du courant dit de la Bataille socialiste).



Sa mission s'adresse donc à toute la société et non pas exclusivement à la jeunesse. Il se fonde néanmoins sur celle-ci parce qu'elle constitue le futur d'une société plus juste sans chercher à l'embrigader :



« … il ne peut s'agir dans un pays démocratique de caporaliser les distractions et les plaisirs des masses populaires et de transformer la joie habilement distribuée en moyen de ne pas penser. »



Il s'emploie à développer les loisirs sportifs, touristiques et culturels. Il est à l’origine de la création du billet populaire de congés annuels qui accorde 40 % de réduction sur les transports ferroviaires, tandis qu'il encourage et impulse le mouvement des auberges de jeunesse. Ce sont les premiers départs vers la neige avec les trains spéciaux et les tarifs réduits sur les téléphériques, des croisières populaires voient également le jour.


Léo Lagrange s'occupe aussi des Olympiades populaires, Jeux olympiques alternatifs qui devaient se substituer aux Jeux olympiques de Berlin. Prévues à Barcelone, les épreuves officielles qualificatives pour ces Olympiades populaires se déroulent le 4 juillet 1936 au stade Pershing à Paris. Léo Lagrange préside en personne ces journées. À travers leur club, la FSGT, ou individuellement, 1 200 athlètes français s'inscrivent à ces olympiades antifascistes. Pourtant, le 9 juillet, toute la droite vote « pour » la participation de la France aux Jeux olympiques de Berlin, tandis que l'ensemble de la gauche (PCF compris) s'abstient — à l'exception notable de Pierre Mendès France. Néanmoins, des sportifs français se rendent tout de même à Barcelone, où les Olympiades sont interrompues le 18 juillet 1936 par le pronunciamento militaire du général Franco.


Après avoir quitté le sous-secrétariat, il devient alors président du Comité laïque des auberges de jeunesse. À la déclaration de guerre, en 1939, alors parlementaire, il rejoint volontairement le commandement militaire, avant d'être tué le 9 juin 1940 à Évergnicourt d'un éclat d'obus.


Sa veuve, Madeleine, fut une militante socialiste et députée à l'Assemblée constituante de 1945.



« Il est mort dans le courage, dans la recherche de la vérité et dans la dignité. C'était un homme que nous aimions.  »



André Malraux.


Sport de masse, sports professionnels |




Léo Lagrange à la finale du Championnat de France de rugby 1937.


Citations d'autres discours de Léo Lagrange :



  • « Dans le sport, nous devons choisir entre deux conceptions :
    - la première se résume dans le sport spectacle et la pratique restreinte à un nombre relativement petit de privilégiés,
    - selon la seconde conception, tout en ne négligeant pas le côté spectacle et la création du champion, c’est du côté des grandes masses qu’il faut porter le plus grand effort.
    Nous voulons que l’ouvrier, le paysan et le chômeur trouvent dans le loisir la joie de vivre et le sens de leur dignité ».
    Léo Lagrange, discours du 10 juin 1936.

  • « Notre but simple et humain, est de permettre aux masses de la jeunesse française de trouver dans la pratique des sports, la joie et la santé et de construire une organisation des loisirs telle que les travailleurs puissent trouver une détente et une récompense à leur dur labeur ».
    Léo Lagrange, sous-secrétaire d'État aux sports et à l'organisation des Loisirs, 1936.

  • « Notre souci est moins de créer des champions et de conduire sur le stade 22 acteurs devant 40 000 ou 100 000 spectateurs, que d’incliner la jeunesse de notre pays à aller régulièrement sur le stade, sur le terrain de jeux, à la piscine ».
    Léo Lagrange, discussion du budget à la Chambre des députés, 1937, cité par J.P. Callède, ibid.

  • « Si nous avons à faire un effort commun dans le domaine sportif, comme dans bien d’autres, c’est un effort de moralité. J’ai écouté avec grand intérêt M. Temple qui a fait apparaître les dangers redoutables du développement du sport professionnel. Hélas ! lorsqu’on accepte qu’un geste humain qui, par nature doit être désintéressé, devienne la source de profits importants, la juste mesure est très difficile à déterminer.
    Je crois que le jour où l’on a admis que le jeu sur le stade pouvait être l’occasion de profits importants, on a fortement atteint la moralité du sport.
    Aussi, de toutes mes forces et quelles que soient les critiques, parfois sévères, dont mon action pourra être l’objet, je m’opposerai au développement du sport professionnel dans notre pays. Je détiens au Parlement la charge de servir les intérêts de toute la jeunesse française, et non de créer un nouveau spectacle de cirque ».
    Léo Lagrange, sous-secrétaire d'État aux Sports, aux Loisirs et à l’Éducation physique – ministre des Sports –, définit et précise sa politique et celle du Front populaire, le 3 décembre 1937, à la tribune de la Chambre des Députés.


Ce n'est pas lui mais ce fut le président du conseil Camille Chautemps qui donna, le 12 janvier 1938, l'agrément juridique Société Agréée par le Gouvernement (S.A.G.) à la LFR.XIII que, depuis le deuxième trimestre 1934, le Comité national des sports (C.N.S.) refusait d'admettre dans son sein.



Synthèse des fonctions politiques |


Il fut sous-secrétaire d'État :



  • du gouvernement Léon Blum (1) du 4 juin 1936 au 21 juin 1937,

  • du gouvernement Camille Chautemps (3) du 29 juin 1937 au 14 janvier 1938,

  • du gouvernement Léon Blum (2) du 13 mars 1938 au 8 avril 1938.



Hommages posthumes |


Articles connexes : Stade Léo-Lagrange et Piscine Léo-Lagrange.

Léo Lagrange a été décoré à titre posthume de la Croix de guerre 1939-1945, puisque tué au feu lors des combats de 1940.


Les premiers clubs Léo-Lagrange (qui deviendront plus tard la Fédération Léo-Lagrange) ont été fondés en 1950 par Pierre Mauroy alors secrétaire des Jeunesses socialistes.


Une station du réseau métropolitain parisien porte son nom sur la ligne 7, dans la commune de Villejuif. Elle se trouve sur la branche sud de la ligne.


De nombreux stades et salles de sport en France portent son nom, notamment le stade du Ray - Léo-Lagrange à Nice mais aussi ceux de Besançon, Cachan, Guéret, Toulon, Lormont, Maxéville-Champs le bœuf, Poissy et Bourg-sur-Gironde (où il est enterré). Un gymnase à Pau, Belfort, Decazeville ou encore à Pontarlier, des salles municipales à Mouans-Sartoux et à Châteauneuf-les-Martigues. Des piscines portent également son nom à Nantes, à Saint-Nazaire, à Béziers, à Toulouse et à Brétigny-sur-Orge.


Des rues Léo-Lagrange existent à Brest, à Saint-Denis de La Réunion, à Saint Nazaire, à Aix-en-Provence et une place à Cenon.


La 402e promotion d'élève-officier de réserve de l'École de l'artillerie de Draguignan a reçu comme nom de baptême Sous-lieutenant Léo Lagrange[1] en 1983.


Un quartier Léo-Lagrange, édifié de 1963 à 1967 et composé de cinq immeubles pour un total de 128 logements est présent à Guebwiller. Architectes : Pierre Guéret et Léon Schlegel[2]


La promotion 2016-2017 des élèves administrateurs territoriaux de l'Institut national des études territoriales (INET) s'est baptisée Léo Lagrange[3].


Un lycée Léo-Lagrange se trouve à Bully-les-Mines (62160) dans le Pas-de-Calais.


Une école primaire à La Seyne-sur-Mer dans le Var (83) porte également le nom de Léo Lagrange.



Notes et références |





  1. Léo Lagrange - 61e Régiment d'artillerie divisionnaire - Officier de liaison avec le 151e RI.


  2. « La cité Léo Lagrange devient une réalité », DNA,‎ 12 septembre 1962


  3. Promotion Léo Lagrange 2016-2017 sur inet.cnfpt.fr




Voir aussi |



Bibliographie |



  • Yann Lasnier, Léo Lagrange - L'artisan du temps libre, Mémoire(s) du socialisme, (ISBN 978-2-916333-28-1) lien éditeur

  • Jean-Louis Chappat, Les Chemins de l'espoir ou Combats de Léo Lagrange, Éditions Fédération Léo-Lagrange, 1983 (ISBN 2-904434-01-1)

  • Christine Bouneau et Jean-Paul Callède, Léo Lagrange : une perspective de renouvellement dans la construction des jeunes générations ?, Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine, 2012, (ISBN 9782858924097) lien éditeur.


  • Jean-Pierre Chabrol, dans sa trilogie Les Rebelles - La Gueuse - L’Embellie, évoque largement Léo Lagrange et plusieurs personnalités de l'époque.



Liens externes |



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  • Biographie sur le site de la fédération Léo-Lagrange

  • Madeleine Léo Lagrange, Le Présent indéfini, mémoires d'une vie, Éditions Corsaire




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