Carnaval
Pour les articles homonymes, voir Carnaval (homonymie).
Les carnavals sont un type de fête relativement répandu en Europe et en Amérique. Ils consistent généralement en une période où les habitants de la ville sortent déguisés (voire masqués ou bien maquillés) et se retrouvent pour chanter, danser, faire de la musique dans les rues, jeter des confettis et serpentins, défiler, éventuellement autour d’une parade.
Héritiers de rituels antiques tels que les Lupercales et la Guillaneu, ils sont traditionnellement associés au calendrier chrétien et se déroulent entre l'Épiphanie, soit le 6 janvier, et le Mardi gras, une fête mobile entre le 3 février et le 9 mars.
Sommaire
1 Étymologie
2 Périodes du carnaval
3 Travestissement
4 Tradition Catholique
5 Quelques carnavals célèbres
6 Musiques de carnaval
7 Films
8 Législation
9 Annexes
9.1 Bibliographie
9.2 Articles connexes
9.3 Liens externes
9.4 Notes et références
Étymologie |
Le substantif masculin « carnaval » apparaît sous cette forme en français en 1549 pour exprimer le sens de « fête donnée pendant la période du carnaval[1] ».
C'est un emprunt[2],[3] à l'italien carnevale ou carnevalo[2],[3],[4]. Il a pour origine carnelevare, un mot latin formé de carne « viande » et levare « enlever »[5]. Il signifie donc littéralement "enlever la viande".
Des étymologies fantaisistes ont été jadis avancées, telle que « caro vale ! » qui veut dire « adieu la chair ! »[6].
Une autre hypothèse propose carrus navalis, en relation avec le Bateau d'Isis (en) (Isis).
Jusqu'au XIXe siècle, le mot « carême-prenant » a été utilisé en français à égalité avec « carnaval ». Il a été orthographié de diverses manières : caresme-prenant, quaresmeprenant, etc. On le retrouve dans le journal de Pierre de l'Estoile, chez Molière, etc. En France on peut trouver des variantes régionales de « carême-prenant », tel que « caramentran » en provençal[7].
De « carême-prenant », on a dérivé deux expressions. L'une : « tout est de carême-prenant », pour parler de certaines libertés, en particulier dans le domaine des mœurs, qui se prennent ou prenaient traditionnellement pendant le carnaval. L'autre, pour désigner une personne costumée en carnaval, ou en général quelqu'un d'habillé de façon ridicule. Dans cette situation, on entend crier « Au secours, au secours, votre fille on l'emporte, Des carêmes-prenants lui font passer la porte[8], ». « Vous voulez donner votre fille à un carême-prenant[9], ».
Du mot « carnaval » dérive l'adjectif « carnavalesque » (relatif au carnaval), mais aussi certains régionalismes tels que « carnavaleux » et « carnavalier » : le premier désigne, dans la région de Dunkerque, en Belgique et au Québec, un participant au carnaval[10],[11] ; le second un artiste créant des œuvres pour le carnaval tels que chars, des géants, des grosses têtes, etc. Les « carnavaliers » les plus célèbres de France sont établis à Nice, où le métier se transmet de père en fils depuis 1870 et où ce mot est traditionnellement utilisé[12].
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D'après le calendrier religieux, le carnaval débute à l'Épiphanie (le 6 janvier), date qui marque la fin des fêtes de Noël et s'arrête le mardi gras, veille du début de la période de carême. Les Laetare sont des carnavals de mi-carême.
Les Lupercales des Romains et les fêtes dionysiaques en Grèce sont des précédents historiques du carnaval.
Le carnaval est une tradition archaïque liée aux cycles saisonniers et agricoles. L’historien des religions Mircea Eliade écrit : « Toute nouvelle année est une reprise du temps à son commencement, c’est-à-dire une répétition de la cosmogonie. Les combats rituels entre deux groupes de figurants, la présence des morts, les saturnales et les orgies, sont autant d'éléments qui dénotent qu’à la fin de l’année et dans l’attente du Nouvel An se répètent les moments mythiques du passage du chaos à la cosmogonie »[13]. Eliade écrit encore : « Alors les morts pourront revenir, car toutes les barrières entre morts et vivants sont brisées (le chaos primordial n'est-il pas réactualisé ?) et reviendront puisqu'à cet instant paradoxal le temps sera suspendu et qu'ils pourront donc être de nouveau contemporains des vivants »[13]. Eliade souligne que les peuples ont « d’une manière profonde le besoin de se régénérer périodiquement en abolissant le temps écoulé et en réactualisant la cosmogonie »[13].
Dans l’essai Le Sacré et le Profane Mircea Eliade écrit : « L'abolition du temps profane écoulé s’effectuait au moyen des rites qui signifiaient une sorte de « fin du monde ». L'extinction des feux, le retour des âmes des morts, la confusion sociale du type des saturnales, la licence érotique, les orgies, etc. symbolisaient la régression du cosmos dans le chaos »[14].
Mircea Eliade parle des valeurs cosmologiques du carnaval même dans son Traité d'Histoire des religions (chapitre XI, Temps sacré).
En Suisse, le carnaval de Bâle débute le lundi suivant le mercredi des Cendres, à 4H00 du matin, tandis qu"à Lucerne, il commence le jeudi gras à 4H00 du matin[15]. En Grèce, il s'appelle Apokriá et se termine le lundi pur.
Travestissement |
Les masques prennent les caractéristiques des êtres surnaturels qui sont les démons et les esprits des éléments de la nature, c’est pourquoi le masque a une fonction apotropaïque.
À la fin le temps et l’ordre du cosmos, bouleversés pendant le carnaval, sont reconstitués (nouvelle création, nouvelle cosmogonie) par la cérémonie de la lecture du « testament » et par les « funérailles » du carnaval qui souvent consistent en la brûlure du « Roi Carnaval » représenté par un mannequin ou une poupée de chiffon. D'autres fois l'image du carnaval est noyée ou décapitée (à propos de la mort rituelle du carnaval voir Le Rameau d’or écrit par James George Frazer).
Les travestissements de tous genres, les bals nocturnes et masqués, les promenades du dimanche gras et du mardi gras sont les principaux amusements auxquels on se livre pendant le carnaval. Le carnaval de Venise et en général ceux des pays méridionaux sont les plus célèbres et les plus brillants.
Tradition Catholique |
Traditionnellement, dans le christianisme, le carnaval marque la dernière occasion de célébration des aliments gras et autres avant le début du Carême. La période entre le début du Carême et Pâques (autrement dit la durée du Carême), selon le calendrier de l'Église, est de quarante jours. Traditionnellement, pendant le Carême, aucune fête ne doit avoir lieu, et les gens doivent s'abstenir de manger des aliments riches, tels que la viande, les produits laitiers, les graisses et le sucre. Les quarante jours du Carême, rappelant le récit biblique des quarante jours que Jésus passa dans le désert, servent à marquer une certaine période où le croyant chrétien se tourne vers Dieu et la discipline religieuse. Dans les jours précédant le Carême, il y aurait lieu de consommer tous les aliments et boissons riches en graisse, en sucre ou aux œufs. La tradition de cette consommation importante d'aliments avant le début du Carême serait censée être à l'origine du carnaval. La pratique du carnaval n'est pas admise dans la tradition vaudou originelle. Elle reste considérée comme une insulte aux peuples africains et aux esprits.
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Samba: Brésil
Frevo: Brésil
Axé: Brésil
Steel-drum, calypso puis soca : Trinité-et-Tobago
Conga : Cuba
Huayno : Pérou
Diabladas : Bolivie
Murga: Uruguay, Argentine, Panama
Samba, Axé, Forró, Maracatu : Brésil
Guggenmusik : Suisse
Mazurka, biguine, piquet : Guyane
Kompa : Haïti
Films |
Carnaval de Henri Verneuil
Orfeu Negro (film franco-brésilien, 1959) de Marcel Camus
Carnaval de Ronny Coutteure
Karnaval de Thomas Vincent
Législation |
- Législation du Carnaval de Paris
Annexes |
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Bibliographie |
Giampaolo di Cocco (2007) Alle origini del Carnevale
Articles connexes |
- Société festive et carnavalesque
- Confetti
- Carnavals par pays
Fallas de Valence (Espagne)
Maslenitsa (culture slave)- Serpentin
Langue de belle-mère (accessoire) ou sans-gêne ou mirliton
- Bals du Carnaval de Paris
- Continuité des religions européennes antiques
- Liste de créatures du petit peuple
Liens externes |
- dictionnaires
- Définitions lexicographiques et étymologiques de « carnaval » du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
- Définitions lexicographiques et étymologiques de « carnaval » du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
Notes et références |
Marguerite de Navarre, L'Heptaméron, Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales : « Ung jour, en masque, à ung carneval […] »
« Carnaval », dans le Dictionnaire de l'Académie française, sur Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 31 janvier 2017].
Définitions lexicographiques et étymologiques de « carnaval » (sens A, 1) du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales [consulté le 31 janvier 2017].
Entrée « carnaval, carnavals »
dans le Dictionnaire de français, en ligne sur le site des éditions Larousse [consulté le 31 janvier 2017].
Étymologie de Carnaval sur le site du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales ; Lo Zingarelli, Vocabolario della lingua italiana ; Henriette Walter, Le français dans tous les sens, Robert Laffont éditeur, Paris, 1988, page 106.
Voir ainsi l'article « Carnaval », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, Hachette, Paris, 1878, p. 316
Caramentran - Carnaval en Provence
Régnard, le Bal, scène 18.
Molière, Le Bourgeois Gentilhomme, 5e acte, scène 7.
Je vis à Dunkerque, site officiel de la ville de Dunkerque : (au moment du carnaval) « On devient très vite acteur parmi des milliers d'autres acteurs : par un air de musique reconnu, par des amis rencontrés, par l'interpellation anonyme de carnavaleux chaleureux »...
Les mots du carnaval, Office québécois de la langue française, consulté en ligne le 5 mai 2011
Site de l'office québécois de la langue française : « Carnavalier / Carnavalière : Artiste ou artisan qui travaille à la conception des chars et des personnages faisant partie des défilés d'un carnaval. »
Mircea Eliade, Le Mythe de l'éternel retour, Gallimard, 1969, p. 69, 78, 91)
Mircea Eliade, Le Sacré et le profane, Gallimard, 1965, p. 71 – 72
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