Anthelminthique




Un anthelminthique .mw-parser-output .prononciation>a{background:url("//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/8a/Loudspeaker.svg/11px-Loudspeaker.svg.png")center left no-repeat;padding-left:15px;font-size:smaller}Écouter ou vermifuge est une classe de médicament antiparasitaire[1] qui permet d'éradiquer les vers parasites, notamment gastro-intestinaux chez l'homme ou l'animal.


Étymologiquement parlant, ce mot désigne spécifiquement les médicaments luttant contre les helminthoses, c'est-à-dire détruisant les helminthes (chez l'homme, l'animal ou la plante), mais il désigne en réalité plus souvent les antiparasitaires ciblant les nématodes et trématodes (Platyhelminthes) susceptible de parasiter les réseaux sanguin et lymphatique, des tissus conjonctifs ou des organes creux (cavités urogénitales, poumons avec par exemple Syngamus trachea, parasite hématophage des poumons des oiseaux), ainsi que tous les parasites intestinaux de type vers (oxyures, ascaris (Ascaris lumbricoides chez l'Homme), ankylostome, anguillule et ténia en particulier).


Ce sont des pesticides et des biocides au sens des directives européennes concernant ces produits. Ils doivent aussi répondre aux réglementations concernant les médicaments humains et vétérinaires.


On appelle « vermifugation » l'action de vermifuger. Le vermifuge peut se retrouver sous forme de comprimé ou sous forme liquide. Une fois administré, il permet d'éliminer, notamment par les selles, les parasites présents dans l'organisme[2].




Sommaire






  • 1 Parasites et vermifuges


    • 1.1 Chien et chiot




  • 2 Exemples d'anthelminthiques synthétisés (pharmacochimie)


  • 3 Antihelminthiques synthétisés par les végétaux


  • 4 Toxicité et écotoxicité


  • 5 Détournement illégal et dangereux d'usage


  • 6 Références


  • 7 Voir aussi


    • 7.1 Liens externes







Parasites et vermifuges |


Les principaux parasites intestinaux sont :



  • Les vers ronds (nématodes) : ascaris, trichure, ankylostome, etc. ;

  • Les vers plats (plathelminthes : cestodes et trématodes) : ténias, dipylidium, échinocoques, etc. ;

  • Les protozoaires : coccidies, giardias, etc.


Il existe des parasites propres à certaines espèces animales. Le toxocara canis, par exemple infecte habituellement les chiens[3], tandis que le toxocara cati se retrouve chez le chat[4]. Certains parasites peuvent également avoir plusieurs hôtes possibles ou réagir différemment en fonction de leur hôte. Le toxocara canis, par exemple, reste à l'état larvaire chez l'humain et s'enkyste dans l'organisme de celui-ci[5].


Habituellement, les excréments infectés ou la peau de la région périanale sont les vecteurs principaux de la contamination[5]. Les chiots et les chatons sont parfois infectés par le lait de leur mère, d'où l'importance de faire vermifuger les femelles reproductrices.


Les vers sont surtout acquis par les enfants et par voie orale. Les enfants sont particulièrement à risque puisqu'ils ont moins tendance à se laver les mains après avoir été en contacts étroits avec leur animal[1]. Les femmes enceintes peuvent également être à risque[4]. Un animal domestique tel qu'un chien ou chat vivant auprès d'enfants ou dans contexte de pré-grossesse devrait être particulièrement bien vermifugé, plus encore dans une zone d'endémie de zoonoses telle que l'échinococcose alvéolaire et notamment pour « les chiens de chasse qui semblent être beaucoup plus infectées que les chiens non-chasse » selon une étude récente (2014)[6].


Plusieurs types de parasites peuvent être éradiqués par les vermifuges. On peut parfois les retrouver sous forme d'œufs, de vers ou de larves. Cependant, il faut savoir que certains vermifuges sont plus susceptibles d'éradiquer certains types de parasites. Par exemple, le HeartGard est un vermifuge utile contre les vers du cœur et quelques parasites du type Ascaris. Le Panacur, quant à lui, est un vermifuge à large spectre utilisé contre le toxocara canis.



Chien et chiot |


Les symptômes provoqués par ces parasites sont :



  • Croissance des chiots ralentie ;

  • Maigreur, appétit irrégulier ou manque d'appétit ;

  • Pelage terne et piqué;

  • Perte de poils ;

  • Diarrhée, ballonnements ;

  • Prurit anal, signe du traineau (le chien se frotte l'anus par terre en continuant d'avancer avec les antérieurs) ;

  • Élimination des vers par les selles et pour certain par les vomissements.


D'autres symptômes plus spécifiques de chaque parasite peuvent s'y ajouter. Il faut également noter que l'examen des selles par un laboratoire et souvent la meilleure façon de repérer les parasites[7].


Vermifugation chez le chien

Pour les chiots et les chatons, le vermifuge doit être administré tous les quinze jours pendant deux mois.


Les vétérinaires conseillent par la suite de faire vermifuger son animal tous les mois jusqu'à l'âge de six mois. Par la suite, le vermifuge devra être administré tous les six mois ou lors des situations qui le nécessitent[1]. Les chiennes reproductrices peuvent contaminer les chiots, il est donc conseillé de les vermifuger une à deux semaines avant la mise bas, juste après la mise bas puis toutes les deux semaines jusqu'au sevrage.


Les protocoles varient selon le médicament prescrit, la plupart nécessitent une seule administration. Les vermifuges se présentent sous forme de comprimés ou de pâte et maintenant sous forme de spot on (liquide à appliquer sur la peau) chez le chien.



Exemples d'anthelminthiques synthétisés (pharmacochimie) |




  • abamectine – contre les vers intestinaux les plus communs, mais inefficace contre les cestodes qui sont plutôt traités au Praziquantel en conjonction avec l'abamectine


  • albendazole –


  • diéthylcarbamazine – utilisé contre des filaires tels que Wuchereria bancrofti, Brugia malayi, Brugia timori, éosinophilie pulmonaire tropicale, loiasise


  • mébendazole – utilisé contre les nématodes (traitement des ankylostomoses et oxyuroses)


  • niclosamide – utilisé contre les cestodes


  • ivermectine – utilisé contre les vers intestinaux les plus communs (mais pas contre les cestodes)


  • suramine –


  • thiabendazole – utilisé contre plusieurs vers intestinaux


  • pyrantel pamoate – utilisé contre la plupart des nématodes


  • lévamisole –


  • pipérazines (famille de molécule) –


  • praziquantel – contre les nématodes et quelques trématodes


  • triclabendazole – contre des trématodes.


  • flubendazole – utilisé contre la plupart des parasites intestinaux


  • fenbendazole – utilisé contre certains parasites gastro-intestinaux

  • dérivés d'aminoacétonitrile ou monépantel) utilisé contre divers helminthes gastro-intestinaux, notamment quand ils sont devenus résistants à d'autres médicaments.



Antihelminthiques synthétisés par les végétaux |


Certaines molécules naturellement synthétisées par des végétaux ont des propriétés antihelminthiques, avec par exemple



  • la gentiane jaune (Gentiana lutea)

  • l'ail (Allium sativum), le bulbe de l'ail des ours,

  • les graines ou feuilles du chénopode Chénopodium ambrosioïdes (attention : plante toxique dont l'essence est particulièrement toxique chez les individus à jeun), etc.)

  • la nicotine du tabac (Nicotiana tabacum & Nicotiana rustica)[8]


  • Moringa Oleifera (Moringaceae)


  • Juglans nigra Noyer noir

  • Artemisia absinthium

  • Artemisia maritima


  • Syzygium aromaticum (Giroflier)


  • Tanacetum vulgare (« thé » de tanaisie commune)

  • Hagenia abyssinica


  • Ananas comosus (ananas)


  • Nigella sativa (kalonji ; graines)

  • Dryopteris filix-mas


  • Plumeria acutifolia or Plumeria rubra (utilisée en médecine traditionnelle au Brésil)[9].


  • Peganum harmala[10]



Toxicité et écotoxicité |


Des résidus écotoxiques de vermifuge sont retrouvés dans les cadavres, les urines et les excréments d'animaux vermifugés.


Ils deviennent des contaminants environnementaux préoccupants pour les écotoxicologues et certains vétérinaires, notamment pour certaines niches écologiques vulnérables à ces produits (nécrophages, coprophages...) ; La contamination de l'environnement se fait en général via l'urine ou les excréments après traitement par voie orale, mais aussi par ingestion de la chair d'un cadavre contaminé (chez le vautour, le sanglier, les insectes nécrophages). Certains, comme G Jonourt (1993) plaident pour un usage vétérinaire raisonné de ces produits dans les écosystèmes fragiles ou fragilisés[11]


Ces médicaments étant pour la plupart écotoxiques, toxiques à très toxiques à faible dose, et pouvant contribuer à la « sélection » involontaire de souches antibiorésistantes, ils doivent être utilisés avec précaution, en respectant la règlementation, sous contrôle médical ou vétérinaire, et en sachant que les excréments des humains ou animaux traités avec certains de ces médicaments peuvent être également très toxiques pour les invertébrés (dont insectes) coprophages ; par exemple, les bouses des vaches traitées à l'ivermectine peuvent tuer toutes les larves de bousiers issues des pontes déposées sur ces bouses. Ces dernières se biodégradent alors beaucoup moins vite, en empêchant l'herbe de pousser.



Détournement illégal et dangereux d'usage |


Depuis 2003 surtout, le lévamisole est retrouvé[12] en quantité dans la cocaïne distribuée par les narcotrafiquants. Ceci a été identifié aux États-Unis d'abord, puis ailleurs dans le monde ; En 2009, la Drug Enforcement Administration ( DEA ) a estimé que 69 % de la cocaïne saisie aux États-Unis contenaient déjà du lévamisole en entrant sur le territoire, alors que moins de 5 % de la cocaïne saisie 2 ans avant (en 2007) en contenait. En France, le Système National d’Identification National des Substances et Toxiques SINTES a alerté en 2008 sur le fait que 29 % des échantillons de cocaïne en contenaient.
Or, associée à la cocaïne cet anthelminthique peut provoquer de graves troubles (neutropénies, purpura pouvant évoluer en lésions nécrotiques et conduire à la mort. Les symptômes apparaissent quelques semaines après la consommation de cocaïne coupée au lévamisole)[13]. Comme on l'avait observé sur certains effets secondaires du médicament, l'oreille[14],[15], et en particulier le lobe de l'oreille fait souvent partie (mais pas toujours) des zones touchées par une vascularite nécrosante[16], de même que les joues, les arcs zygomatiques arc et les membres inférieurs.
Parmi les centaines de cas ayant fait l'objet d'une revue de la littérature scientifique (2012), les deux complications médicales les plus fréquemment rapportées par les médecins sont hématologiques et vasculaire[17],[18]s (140 cas de neutropénie sur 203 cas étudiés) et dermatologiques (rash et/ou nécrose de la peau[19] dans 84 cas sur 203), elles apparaissent souvent conjointement[20].


On a d'abord supposé que ce lévamisole était introduit dans la cocaïne par les fabricants ou des dealers comme simple adultérant (c'est-à-dire pour « couper » la drogue), mais ce produit est beaucoup plus cher que les adultérants classiques et il est trop utilisé pour n'avoir que ce rôle ; des travaux récents on montré que le lévamisole présente les caractéristiques d'un additif chimique psychoactif, qui pourrait encore augmenter la dépendance du cocaïnomane au produit[20] ; Ce produit augmente en effet la neurotransmission noradrénergique en inhibant la recapture[20], il agit sur les récepteurs nicotiniques ganglionnaires. De plus, il est partiellement métabolisé en un composé de type amphétamine[20] ; et il semble aussi pouvoir augmenter la production d'opioïdes endogènes et le taux de dopamine dans le « circuit de la récompense cérébrale »[20] très impliqué dans le phénomène d'addiction.


Le traitement de ces nécroses impose une chirurgie souvent difficile, car elles peuvent s'étendre sur une grande partie du corps. Elles doivent être stabilisées (par des excisions) avant toute greffe de peau (autogreffe). De plus, la nécrose peut aussi parfois atteindre le cartilage (nez, oreille fréquemment)[21], et l'os ce qui conduit à l'amputation si le système vasculaire est trop dégradé[19].


Une autre molécule, la Phénacétine (qui est également un médicament toxique, ayant aussi été utilisé contre polyarthrite rhumatoïde), est de plus en plus fréquemment détecté comme adultérant de la cocaïne[22].



Références |




  1. a b et chttp://www.veterinairedunord.com/definitions.aspx?itemid=105&detailview=true


  2. « Anthelminthiques », sur pharmacomedicale.org (consulté le 30 mai 2018)


  3. http://www.petsandparasites.org/dog-owners/roundworms/


  4. a et bhttp://www.petsandparasites.org/cat-owners/roundworms/


  5. a et bhttp://www.phac-aspc.gc.ca/lab-bio/res/psds-ftss/toxocara-fra.php


  6. Comte S. & al. (2014), Echinococcus multilocularis screening of dog populations in France, a multiscale approach revealing inappropriate deworming practices ; Entente de Lutte Interdépartementale contre les Zoonoses (ELIZ) & ANSES Nancy, in D.A. Vuitton et al. (2014) Proceedings of the International Symposium
    Innovation for the Management of Echinococcosis Besancon, 27–29 mars 2014 : Parasite 2014, 21, 28,



  7. http://www.cliniqueveterinairecalvisson.com/article-veterinaire-22-3-les-parasites-internes-du-chien-vers-et-protozoaires


  8. The Merck Index, 12th Éd., page 1119: entry 6611 Nicotine, Merck & Co. 1996


  9. Arnold, M.D., Harry L. (1968). Poisonous Plants of Hawaii. Tokyo, Japan: Charles E. Tuttle Co... pp. 51. (ISBN 0-80480-474-5).


  10. Peganum harmala" (consulté 2008-02-02).


  11. Joncour G. Utilisation des anthelminthiques : à raisonner dans les écosystèmes fragilisés, La Semaine Vétérinaire, 1993, 680:18.


  12. Casale JF, Corbeil EM, Hays PA (2008) Identification of levamisole impurities found in illicit cocaine exhibits. Microgram J 2008;6:82-89


  13. Medscape France, Cocaïne et héroïne coupées au lévamisole expédient les usagers aux urgences


  14. Trevor T. Muirhead, M.D., and Melody J. Eide, M.D., M.P.H. (2011), Toxic Effects of Levamisole in a Cocaine User ; N Engl J Med 2011; 364:e52 2011-06-16 ; DOI: 10.1056/NEJMicm1008722résumé, et illustrations


  15. Chung C, Tumeh PC, Birnbaum R, Tan BH, Sharp L, McCoy E, Mercurio MG, Craft N. (2011), Characteristic purpura of the ears, vasculitis, and neutropenia - a potential public health epidemic associated with levamisole-adulterated cocaine. J Am Acad Dermatol. oct. 2011 ; 65(4):722-5. Epub 2011 Jun 11


  16. Bradford M, Rosenberg B, Moreno J, Dumyati G. (2010), Bilateral necrosis of earlobes and cheeks: another complication of cocaine contaminated with levamisole Ann Intern Med. 2010 Jun 1; 152(11):758-9 (Lien PubMed)


  17. Pearson T, Bremmer M, Cohen J, Driscoll M. (2012), Vasculopathy related to cocaine adulterated with levamisole : A review of the literature ; Dermatol Online J. 15 juillet 2012 ; 18(7):1. Epub 2012 Jul 15.


  18. Espinoza LR, Perez Alamino R. (2012), Cocaine-induced vasculitis: clinical and immunological spectrum ; Curr Rheumatol Rep. 2012 Dec; 14(6):532-8.


  19. a et bChing JA, Smith DJ Jr. J (2012), Levamisole-induced necrosis of skin, soft tissue, and bone : case report and review of literature ; Burn Care Res. janv-fev 2012 ; 33(1):e1-5


  20. a b c d et eClin Toxicol (Phila). avril 2012 ;50(4):231-41. doi:10.3109/15563650.2012.665455. Larocque A, Hoffman RS (2012), Levamisole in cocaine: unexpected news from an old acquaintance (résumé)


  21. Arora NP, Jain T, Bhanot R, Natesan SK. (2012), Levamisole-induced leukocytoclastic vasculitis and neutropenia in a patient with cocaine use: an extensive case with necrosis of skin, soft tissue, and cartilage Addict Sci Clin Pract. 2012-09-24; 7(1):19. Epub:2012-09-24. (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/23186390 résumé et illustrations])


  22. OFDT et CEIP DE CAEN, Phénacétine : Produit de coupe de la cocaïne en augmentation. Note d’information SINTES du 21 décembre 2007, Saint-Denis, OFDT, 2007, PDF, 6 p



Voir aussi |


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Liens externes |




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  • Liste d'antihelminthiques utilisés chez l'animal ou comme pesticide des plantes (phytopharmaceutique)] ((fr))



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