Plagioclase
Les plagioclases sont des minéraux silicatés, des tectosilicates de la famille des feldspaths. Leur composition chimique varie d'un cristal à l'autre, pouvant prendre toute valeur comprise entre deux compositions extrêmes, celles des pôles purs albite (NaAlSi3O8) et anorthite (CaAl2Si2O8) : les plagioclases constituent une solution solide, la série albite-anorthite.
Sommaire
1 Historique de la description et appellations
2 Série des plagioclases
2.1 Albite
2.2 Oligoclase
2.3 Andésine
2.4 Labradorite
2.5 Bytownite
2.6 Anorthite
3 Articles connexes
4 Références
Historique de la description et appellations |
Son nom provient du grec plagios = oblique et klasis = cassure, autrement dit « fracture oblique », en référence à ses deux clivages. Il fut d'abord représenté en 1826 par le minéralogiste allemand Johann Friedrich Christian Hessel (en) (1796-1872). La série s'étend de l’albite à l'anorthite (avec les compositions chimiques respectives NaAlSi3O8 et CaAl2Si2O8) .
Le plagioclase est le minéral constituant majoritaire des deux types de croûte terrestre, en domaine océanique (roches de la famille des basaltes) comme en domaine continental (roches de la famille des granitoïdes). Il est d'ailleurs un outil de diagnostic important en pétrologie pour identifier le nom (selon les diverses nomenclatures), l'origine et le degré d'évolution des roches magmatiques. Le plagioclase est aussi un constituant majeur des roches lunaires et de plusieurs classes de météorites silicatées différenciées.
Série des plagioclases |
La composition d'un feldspath plagioclase est généralement précisée par sa fraction globale d'anorthite (% An), ou par son complément à 100 %, qui est sa fraction d'albite (% Ab). Elle est facilement déterminée en mesurant l’indice de réfraction d'un grain cristal du plagioclase, ou l’angle d'extinction d’un individu en lame mince de roches avec un microscope polarisant. En effet, ces deux paramètres optiques, parmi d'autres, varient continûment et de manière monotone en fonction de, par exemple, la fraction albitique (% Ab). Plusieurs noms de minéraux ont été définis par gammes selon la valeur de cette fraction albitique. Le tableau suivant présente ces noms et les gammes associées de compositions, en termes de pourcentages anorthitique et albitique.
Nom | % NaAlSi3O8 (% Ab) | % CaAl2Si2O8 (% An) |
---|---|---|
Albite | 100–90 | 0–10 |
Oligoclase | 90–70 | 10–30 |
Andésine | 70–50 | 30–50 |
Labradorite | 50–30 | 50–70 |
Bytownite | 30–10 | 70–90 |
Anorthite | 10–0 | 90–100 |
Albite |
L'albite est nommée à partir du latin albus (albinos), en référence à sa couleur blanche anormalement pure. Il s'agit d'un silicate double d’aluminium et de sodium. On la trouve dans les contextes de pegmatite, souvent associée avec des minéraux plus rares comme la tourmaline et le béryl.
Oligoclase |
L’oligoclase est communément présent dans le granite, la syénite, la diorite et le gneiss. Il est fréquemment associé à l'orthose. Le nom oligoclase est dérivé du grec petit et rupture, en référence au fait que son angle de clivage diffère sensiblement de 90°. L'héliolite est principalement formée d'oligoclase allant parfois jusqu'à l'albite, et de cristaux d’hématite.
Andésine |
L'andésine est un minéral caractéristique des roches comme la diorite qui contiennent une quantité modérée de silice, et d'autres roches volcaniques telles que l’andésite.
Labradorite |
La labradorite est un plagioclase comportant de 50 à 70 % du pôle anorthite (50 à 30 % d'albite). Elle a été décrite par Foster en 1780. Son nom fait référence à la région de sa localité-type : le Labrador au Canada[1].
Bytownite |
La bytownite (Jonhston, 1915[2]) est une variété de plagioclase, comportant de 70 à 90 % d'anorthite. Décrite en 1835 sur la base d'un échantillon trouvé près d'Ottawa (alors appelée Bytown) au Canada, ce minéral est présent à divers endroits en Afrique du Sud, en Australie, au Canada, en Norvège et au Royaume-Uni, et aussi en France à Château-Lambert (Haute-Saône)[3].
Anorthite |
L’anorthite est une espèce minérale du groupe des silicates sous-groupe des tectosilicates. Nommée par Rose en 1823, d’après le grec oblique, se référant à sa cristallisation triclinique. C’est un minéral relativement rare, qui se trouve dans les roches plutoniques de base de certaines orogenèses calco-alcalines.
Articles connexes |
- Liste de minéraux
- Argile
Références |
MINER Database von Jacques Lapaire - Minéraux et étymologie
Jonhston, R.A.A. "A list of Canadian Mineral Occurrences", GSC Memoir 74, 1915.
F. André and J. Béhien, Bull. Minéral. , France, 1983, 106, p. 341-351.
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