Charles-Alexandre de Lorraine
Pour les articles homonymes, voir Charles de Lorraine.
Grand maître de l'ordre Teutonique | |
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1780-1801 | |
Clément-Auguste de Bavière Maximilien François d'Autriche |
Naissance | 12 décembre 1712 Lunéville |
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Décès | 4 juillet 1780 (à 67 ans) Tervueren |
Sépulture | Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles |
Activités | Homme politique, philosophe, militaire |
Famille | Maison de Lorraine |
Père | Léopold Ier de Lorraine |
Mère | Élisabeth-Charlotte d'Orléans |
Fratrie | François Ier du Saint-Empire Élisabeth-Thérèse de Lorraine Élisabeth Charlotte de Lorraine (en) Louis de Lorraine (en) Léopold-Clément de Lorraine Anne-Charlotte de Lorraine |
Conjoint | Marie-Anne d'Autriche |
Propriétaire de | Château de la Favorite |
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Grade militaire | Généralissime |
Distinctions | Chevalier de l'ordre de la Toison d'or Grand-croix de l'ordre militaire de Marie-Thérèse |
Charles-Alexandre de Lorraine, né à Lunéville le 12 décembre 1712 et mort au château de Tervueren, près de Bruxelles, le 4 juillet 1780, est un gouverneur général des Pays-Bas autrichiens (1741 à 1744 et de 1749 à 1780), grand maître de l'ordre Teutonique (1761-1780) et chevalier de l'Ordre de la Toison d'or.
Sommaire
1 Vie de famille
2 Une famille européenne
3 Un prince à Vienne
4 Un mariage en famille
5 Carrière militaire
6 Carrière politique et administrative
7 Bibliographie
8 Notes et références
9 Voir aussi
9.1 Articles connexes
9.2 Liens externes
Vie de famille |
Le prince Charles-Alexandre est le douzième enfant de Léopold Ier, duc de Lorraine et de Bar, et d'Élisabeth-Charlotte d'Orléans, nièce du roi Louis XIV de France.
Cependant à sa naissance, dix enfants du couple sont déjà morts. Il ne reste au couple ducal que Léopold-Clément de Lorraine né en 1707, François-Étienne né en 1708 et Élisabeth-Thérèse née en 1711. Une fille dont Charles-Alexandre sera très proche, naîtra en 1714, Anne-Charlotte.
La duchesse, qui a supporté quatorze grossesses en 19 ans de mariage, très éprouvée par la mort de ses enfants mais aussi par la relation du duc avec la princesse de Beauvau-Craon, fera une dernière fausse-couche en 1718 à l'âge de 42 ans.
Une famille européenne |
En octobre 1722, le duc et la duchesse de Lorraine mènent leur progéniture à Reims assister au couronnement de leur neveu "à la mode de Bretagne" le jeune roi Louis XV de France. À cette occasion les petits Lorrains rencontrent leur grand-mère la fameuse Palatine qui, dans sa correspondance, ne tarira pas d'éloges sur la bonne éducation qu'ils ont reçue et leur comportement digne (ce qui la change des filles de son fils le régent). Elle apprécie la beauté d'Anne-Charlotte, l'humour de Charles-Alexandre et la haute taille du prince Léopold-Clément qui, à quinze ans, vient d'être proclamé officiellement héritier des duchés et mesure déjà 1,80 m. Son père désire l'envoyer à Vienne parfaire son éducation avec l'idée secrète de le voir épouser la fille aînée et héritière de l'empereur Charles VI.
Hélas, la croissance rapide du prince ayant peut-être fragilisé sa santé, il contracte la variole et meurt l'année suivante. L'héritier est désormais le prince François-Étienne, 14 ans, qui s'apprête à partir pour Vienne en lieu et place de son frère défunt.
Seuls restent avec leurs parents à Lunéville Charles-Alexandre et ses deux sœurs.
En 1725, le jeune roi de France cherche une épouse. Les princesses de Lorraine sont le meilleur parti, mais des intrigues de cour amènent le roi à porter son choix sur une princesse polonaise en exil et vieille fille. La duchesse est révoltée par ce choix "indigne" et le duc resserre davantage les liens qui le lient à la cour de Vienne.
À défaut du roi, la duchesse espère marier une de ses filles au duc d'Orléans, premier prince du sang et son neveu veuf depuis peu. Mais celui-ci tout à sa douleur refuse de remarier.
À la cour de Vienne aussi on songe au mariage de l'archiduchesse héritière qui, en plus, est fortement éprise du prince François-Étienne.
Mais la France ne peut tolérer que le gendre de l'empereur règne à moins de 200 km de Paris. Les diplomates songent à une solution pacifique : François renonce à ses duchés (lesquels seraient à terme annexés par la France) mais reçoit en compensation la Toscane dont le vieux grand-duc n'a pas d'héritier et se meurt. La duchesse ne peut admettre une telle alternative.
Un prince à Vienne |
En 1735, elle dépêche Charles-Alexandre à Vienne afin d'empêcher son frère de renoncer à ses duchés.
Mais la pression internationale et les intérêts de sa maison contraignent le jeune duc François III à échanger ses domaines patrimoniaux contre le grand-duché de Toscane et la main de l'archiduchesse héritière Marie-Thérèse, ce qui à terme lui permettra d'être élu empereur.
Le prince Charles-Alexandre fut fait maréchal d'Autriche en 1740. Il est également nommé gouverneur des Pays-Bas à la mort de l'archiduchesse Marie-Élisabeth d'Autriche
Un mariage en famille |
Il épouse l'archiduchesse Marie-Anne d'Autriche (1718-1744) à Vienne le 7 janvier 1744, sœur cadette de l'impératrice Marie-Thérèse. Charles-Alexandre de Lorraine devint ainsi, à double titre, le beau-frère de Marie-Thérèse puisqu'il était à la fois le frère de son époux et le mari de sa sœur.
Marie-Anne d'Autriche accouche d'une fille qui ne vivra pas. Elle-même s'éteindra en décembre quelques jours avant la duchesse douairière de Lorraine. En quelques jours, Charles-Alexandre perd sa fille, sa femme et sa mère.
En 1745, son frère François est élu empereur.
Carrière militaire |
Pendant la guerre de Succession d'Autriche, il fut l'un des principaux commandants de l'armée autrichienne.
Il conquit l'Alsace et pénétra en Lorraine, mais ne put pousser son armée jusqu'à Nancy ni reconquérir les terres de ses ancêtres, Marie-Thérèse le rappelant sur le front de Bohême. Il y fut battu par Frédéric II de Prusse aux batailles de Chotusitz (1742) et Hohenfriedberg (1745). L'année suivante, défendant les Pays-Bas autrichiens, il fut battu par Maurice de Saxe à la bataille de Rocourt (1746).
Pendant la guerre de Sept Ans, il commanda de nouveau les armées autrichiennes à la bataille de Prague où il fut battu. Puis, après une victoire contre une armée prussienne à Breslau en 1757, il fut balayé par Frédéric II à la bataille de Leuthen.
Carrière politique et administrative |
En avril 1741, il fut désigné comme successeur aux Pays-Bas de la gouvernante générale, l'archiduchesse Marie-Élisabeth, et il lui succéda effectivement en août. Cependant, en raison de la guerre de Succession d'Autriche, il ne put rejoindre son poste aux Pays-Bas qu'en 1744[réf. nécessaire]. Entre-temps, l'interim fut assuré par le dynamique comte Friedrich August de Harrach-Rohrau.
Il épousa en janvier 1744 l'archiduchesse Marie-Anne d'Autriche, sœur de Marie-Thérèse.
Le jeune couple fit son entrée à Bruxelles le 26 mars de cette année. Deux mois plus tard, il reprenait le commandement des armées du Rhin, laissant gouverner son épouse seule aux Pays-Bas.
Après le décès de celle-ci des suites de ses couches en décembre 1744, l'invasion, puis l'occupation française (1745-1748) empêchèrent son retour aux Pays-Bas. Ce n'est que le 24 avril 1749 qu'il put réellement entamer son gouvernorat avec cet ordre de mission de l'Impératrice : "Soyez le premier coq du pays".
Sa sœur Anne Charlotte de Lorraine abbesse de Remiremont puis de Mons et d'Essen le rejoignit en 1754 à Bruxelles et fit office de première dame. Très critique à l'égard de la relation que son frère entretenait avec Béatrix du Han de Martigny (1711-1793), veuve de François de Choiseul, marquis de Meuse (1716-1746) qui avait rejoint Bruxelles en 1760 et avec qui le gouverneur avait eu une liaison à Lunéville, Anne-Charlotte exerçait néanmoins sur celui-ci une influence qu'elle conserva jusqu'à sa mort en 1773. Leur frère l'empereur s'éteignit en 1765.
Sans trahir les intérêts de la couronne impériale, il parvint à défendre les intérêts locaux, et à faire respecter les privilèges. Il encouragea simultanément le progrès des Lumières et le développement économique, en patronnant, par exemple la création de l'Académie de Bruxelles (1772). Le peintre Jacques-Charles Oudry qui réside longtemps à la cour de Bruxelles, y devient premier peintre. Il soutient la réalisation par Joseph de Ferraris d’une carte du territoire (1770-1778) et diverses expériences techniques, industrielles et biologiques[1].
Successivement, le marquis de Botta-Adorno (1749-1753), le comte de Cobenzl (1753-1770) et le prince de Starhemberg (1770-1780) le secondèrent en tant que ministres plénipotentiaires. Il eut avec le second - personnage orgueilleux et fastueux - des rapports quelquefois tendus. Le chef de son conseil-privé était le comte Patrice-François de Neny.
Il fut certainement le plus populaire des gouverneurs généraux des Pays-Bas autrichiens. Les Bruxellois lui doivent l'embellissement de leur ville (notamment le quartier des actuels place Royale, Parc royal, rue Royale, place Anneessens, place des Martyrs, Palais de la Nation...). En témoignage de cela, une statue à son effigie fut élevée de son vivant en 1775 à Bruxelles sur la toute nouvelle place de Lorraine, devenue depuis place Royale ; cette statue fut financée par les États de Brabant. Une large drève, longue de plusieurs kilomètres, reliant Bruxelles à Groenendael à travers la Forêt de Soignes a été baptisée en sa mémoire "drève de Lorraine".
Ses armoiries figurent également sur l'église Notre-Dame de Bon Secours de Bruxelles, et sur le château de Heuchlingen (Bade-Wurtemberg), propriété de l’ordre Teutonique, qu'il avait rénové. En effet en 1761, il fut nommé Grand-Maître de l'ordre Teutonique.
Il mourut à l'âge de 68 ans quelques mois avant l'impératrice et est inhumé le 10 juillet 1780 en l'église collégiale Sainte-Gudule à Bruxelles. Il est le dernier prince de la maison de Lorraine.
Son neveu, l'empereur Joseph II, qui honnissait son apparente désinvolture, désigna pour lui succéder son beau-frère et sa sœur, le duc Albert de Saxe-Teschen et l'archiduchesse Marie-Christine.
Statue, Grand-Place de Bruxelles
Palais de Charles de Lorraine. Façade des appartements d'été, Bruxelles
Statue de Charles de Lorraine à Bruxelles
Profil
Armoiries, Heuchlingen
Bibliographie |
Michel Dugast Rouillé, Les maisons souveraines de l'Autriche, Babenberg, Habsbourg, (Habsbourg-d'Espagne), Habsbourg-Lorraine, (Lorraine), Paris, l'auteur, 1967- Michèle Galand, Charles de Lorraine, gouverneur général des Pays-Bas autrichiens (1744-1780), Bruxelles, Éditions de l'Université de Bruxelles, 1993, 203 p. (ISBN 2-8004-1076-0)
- Hervé Hasquin (dir.), Dictionnaire d'Histoire de Belgique : Vingt siècles d'institutions, les hommes, les faits, Bruxelles, Didier Hatier, 1988, 1re éd., 524 p. [détail des éditions] (ISBN 9782870886267)
Georges-Henri Dumont, Histoire de Bruxelles - Biographie d'une capitale, Edit. Le Cri, Bruxelles, 475 p., 2001
Notes et références |
D'hybridation, en particulier. Denis Diderot y fait référence dans Le Rêve de D'Alembert : (...) c'est qu'ils ont vu dans la basse-cour de l'archiduc un infâme lapin qui servait de coq à une vingtaine de poules infâmes (...) dans son château de Tervueren. Voir René Pomeau, Diderot, Presses universitaires de France, 1967, p. 58. NB. Il s'agit du château de Tervueren, ravagé en 1782 et non l'actuel château, commandé par Léopold II.
Voir aussi |
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Articles connexes |
- Palais de Charles-Alexandre de Lorraine
- Liste des grands maîtres de l'ordre Teutonique
- Liste des gouverneurs des Pays-Bas espagnols et autrichiens
- Drève de Lorraine
Liens externes |
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