Aisne (Oise)
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Panorama de l'Aisne à Soupir. | |
Caractéristiques | |
---|---|
Longueur | 355,9 km [1] |
Bassin | 7 939 km2 [1] |
Bassin collecteur | Seine |
Débit moyen | 65,4 m3/s (Trosly-Breuil) [2] |
Organisme gestionnaire | EPTB Entente Oise-Aisne[3] |
Régime | pluvial océanique |
Cours | |
Source | Argonne |
· Localisation | Rembercourt-Sommaisne, France |
· Altitude | 250 m |
· Coordonnées | 48° 56′ 15″ N, 5° 11′ 39″ E |
Confluence | Oise |
· Localisation | Compiègne, France |
· Altitude | 30 m |
· Coordonnées | 49° 26′ 07″ N, 2° 50′ 46″ E |
Géographie | |
Principaux affluents | |
· Rive gauche | Suippe, Vesle |
· Rive droite | Aire |
Pays traversés | France |
Départements | Aisne, Ardennes, Marne, Meuse, Oise |
Régions traversées | Grand Est, Hauts-de-France |
Sources : SANDRE:« H1--0200 », Géoportail, Banque Hydro, EPTB Entente Oise-Aisne | |
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L'Aisne est une rivière du nord de la France, dans les deux régions Grand Est, Hauts-de-France, traversant les cinq départements Meuse, Marne, Ardennes, Aisne, Oise et un affluent gauche de l'Oise, donc un sous-affluent de la Seine. Elle donne son nom à un département : l'Aisne.
Sommaire
1 Étymologie
2 Géographie
2.1 Départements et principales villes traversés
2.2 Bassin versant
2.3 Organisme gestionnaire
3 Affluents
4 Hydrologie
4.1 Bassin supérieur - En amont de Rethel
4.1.1 L'Aisne à Givry
4.1.1.1 Étiage ou basses eaux
4.1.1.2 Crues
4.1.1.3 Lame d'eau et débit spécifique
4.2 Cours inférieur
4.2.1 L'Aisne à Trosly-Breuil
4.2.1.1 Étiage ou basses eaux
4.2.1.2 Crues
4.2.1.3 Lame d'eau et débit spécifique
4.3 Débits des cours d'eau du bassin de l'Aisne
5 Aménagements et écologie
5.1 Navigable
5.2 Pêche
6 Tourisme
6.1 Monuments et sites à visiter
7 Voir aussi
8 Notes et références
8.1 Notes
8.2 Références
Étymologie |
Les formes anciennes de la rivière Aisne sont Axona[4], Ier siècle av. J.-C. ; Axuenna, IIIe siècle ; Axina[5] en 650 ; Axna[5] en 850.
Le nom provient du gaulois, selon Ernest Nègre, et il est composé du radical *ax-, qui est peut-être une variante du radical *asca, voir d'esca signifiant « eau » dans cette langue, avec le suffixe -ona où il y a une accentuation sur la syllabe initial[5]. L'étymologie du mot est similaire à celui de la rivière Essonne, affluent de la Seine[5].
Pour Noémie Beck, professeure en civilisation britannique et irlandaise, le terme Axona viendrait d'Acionna, déesse des rivières dont le culte est attesté en Gaule romaine à Orléans, à cause de l'origine similaire entre les noms « Aisne » et « Essonne »[6].
Géographie |
Elle prend sa source dans l'Argonne à Sommaisne, près de la limite entre les départements de la Meuse et de la Marne, et se jette dans l'Oise à Compiègne, dans le département de l'Oise, après un parcours de 355,9 kilomètres[1]. Elle est donc plus longue de 15 kilomètres environ que l'Oise.
Départements et principales villes traversés |
L'Aisne traverse cent-trente communes[1] dont :
Meuse : Vaubecourt, Triaucourt-en-Argonne ;
Marne : Sainte-Menehould ;
Ardennes : Vouziers, Attigny, Rethel, Château-Porcien, Asfeld ;
Aisne : Neufchâtel-sur-Aisne, Vailly-sur-Aisne, Soissons, Vic-sur-Aisne,
Oise : Attichy, Trosly-Breuil, Compiègne.
Bassin versant |
L'Aisne traverse quarante-quatre zone hydrographiques pour une superficie totale de 7 939 km2[1]. Ce bassin versant est constitué à 73,71 % de « territoires agricoles », à 22,35 % de « forêts et milieux semi-naturels », à 3,56 % de « territoires artificialisés », à 0,31 % de « surfaces en eau », à 0,08 % de « zones humides »[1].
Organisme gestionnaire |
L'organisme gestionnaire est l'EPTB Entente Oise-Aisne, reconnue EPTB depuis le 15 avril 2010, sis à Compiègne[3].
Affluents |
L'Aisne a cent-neuf tronçons affluents référencés[1], dont les principaux affluents sont les suivants :
Ante (rg[note 1]), 26,1 km sur onze communes avec onze tronçons affluents[7]
Auve, grossie de l'Yèvre
- Bionne
- Biesme
- Tourbe
Aire qui reçoit les eaux de la Cousances et de l'Agron
- Vaux
- Retourne
Suippe grossie des eaux de la Py
Vesle qui reçoit les eaux de l'Ardre
- Crise
- Ru de Bernes
Entre Vieux-lès-Asfeld et Semuy, l'Aisne est longée par le canal des Ardennes, lequel se prolonge entre Semuy et Vouziers. A Semuy le canal s'engage dans une vallée latérale en direction nord-est, d'où il rejoindra la Meuse en aval de Sedan en suivant la vallée de la Bar.
En aval de Vieux-lès-Asfeld, l'Aisne est encore longée par un autre canal, le canal latéral à l'Aisne qui relie cette dernière localité à Celles-sur-Aisne.
Hydrologie |
Bassin supérieur - En amont de Rethel |
Dans son cours supérieur, l'Aisne grossie de nombreux affluents issus des hauteurs de l'Argonne se présente comme un cours d'eau assez abondant.
L'Aisne à Givry |
Son débit a été observé sur une période de 38 ans (1969-2007), à Givry, localité du département des Ardennes située un peu en amont de Rethel[8]. Le bassin versant de la rivière y est de 2 940 km2 (soit un peu plus du tiers de sa totalité qui fait 7 920 km2).
Le module de la rivière à Givry est de 31,2 m3/s, c'est-à-dire la moitié du débit final de la rivière (65 m3/s).
L'Aisne y présente des fluctuations saisonnières de débit assez marquées, comme bien souvent dans l'est de la France, avec des hautes eaux d'hiver portant le débit mensuel moyen à un niveau situé entre 50 et 66 m3/s, de décembre à mars inclus (avec un maximum en janvier), et des basses eaux d'été, de fin juin à début octobre, avec une baisse du débit moyen mensuel jusqu'à 6,17 m3/s au mois de septembre.
Étiage ou basses eaux |
À l'étiage, le VCN3 peut chuter jusque 2,00 m3/s, en cas de période quinquennale sèche, ce qui n'est pas excessivement bas.
Crues |
Les crues existent sans être trop importantes, à l'inverse donc des cours d'eau coulant plus à l'est, sur le plateau lorrain entre autres. Ainsi le débit instantané maximal enregistré a été de 300 m3/s le 1er février 1977, tandis que la valeur journalière maximale était de 297 m3/s le 22 du même mois. Le QIX 10 est de 260 m3/s, le QIX 20 de 290 m3/s et le QIX 50 de 330 m3/s. Les QIX 2 et QIX 5 valent quant à eux respectivement 190 et 230 m3/s. D'où il ressort que les crues de février 1977 étaient d'ordre vicennal, et nullement exceptionnelles.
Lame d'eau et débit spécifique |
L'Aisne dans son cours supérieur est une rivière assez abondante, alimentée par des précipitations notables, dans la région des hauteurs de l'Argonne. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 336 millimètres annuellement, ce qui est assez élevé, un peu supérieur à la moyenne d'ensemble de la France, et surtout à la moyenne de la totalité du bassin de la Seine (220 millimètres par an). Le débit spécifique (ou Qsp) de la rivière atteint le chiffre de 10,6 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Cours inférieur |
Entre Givry et la fin de son parcours, l'Aisne a traversé toute l'étendue de la Champagne crayeuse et reçu notamment une série d'affluents moins irréguliers, aux étiages peu sévères, aux crues faibles et au débit maximal décalé vers la période de fin d'hiver et du printemps, tels la Retourne, la Suippe et la Vesle. L'Aisne a aussi bénéficié de nombreux apports souterrains liés à la présence d'eaux souterraines abondantes. Une bonne partie de l'eau des précipitations en Champagne crayeuse échappe en effet à l'écoulement et après s'être infiltrée, est stockée dans le sous-sol, étant donnée la grande perméabilité des terrains. Mais ces eaux d'infiltration ne sont perdues que momentanément par les petites rivières et finissent par retourner aux cours d'eau les plus importants qui coulent toujours en contrebas. En d'autres termes le sous-sol de la Champagne joue le rôle de régularisateur : il absorbe une partie de l'eau excédentaire durant l'hiver, et, lorsque les nappes souterraines ont bien remonté, en fin d'hiver et au printemps, restitue cette eau à la rivière principale de la région, en l'occurrence l'Aisne. Ce phénomène se produit aussi en faveur de la Marne voisine.
De ce fait le profil de l'Aisne s'est relativement adouci lors de la traversée de la Champagne. Elle est devenue plus régulière, son débit d'étiage a nettement augmenté, et sa période de hautes eaux s'est allongée au printemps.
L'Aisne à Trosly-Breuil |
Son débit a été observé durant une période de 42 ans (1961-2002), à Trosly-Breuil, localité du département de l'Oise située un peu en amont de Rethondes[2]. Le bassin versant de la rivière y est de 7 940 km2, soit la presque totalité de celui-ci.
Le module de la rivière à Trosly-Breuil est de 65,4 m3/s.
La saison des hautes eaux s'étend désormais de décembre à début mai pour des débits mensuels moyens allant de 85 à 120 m3/s, avec un maximum en février. La saison des basses eaux se produit de juillet à octobre avec un minimum devenu très confortable de 24 m3/s au mois d'août. Le débit d'étiage VCN3 en cas de quinquennale sèche, passe de 2,1 m3/s (Givry) à 8,6 m3/s à Trosly-Breuil. Il fait plus que quadrupler, alors que le module ne fait que doubler.
Étiage ou basses eaux |
Crues |
A Trosly-Breuil, les QIX n'ont pas été calculés, mais les QJ ou débits calculés pour une crue journalière l'ont bien été. Le QJ 5 vaut 310 m3/s et le QJ 50 500 m3/s. Ces niveaux sont bien suffisants pour occasionner de sérieux débordements. Et si le débit moyen a doublé entre les deux localités, les débits de crue n'ont augmenté que de 45 à 55 %.
Durant la crue de 1784, l'eau serait montée à 8 m sur le bassin versant de l'Oise dont l'Aisne est un affluent. Soissons est inondée, plusieurs ponts sont emportés, notamment à Vouziers et à Rethel[9].
Le 25 janvier 1910 une grande crue gonfle la rivière, 1,38 m à Rethel, 5 m à Vouziers.
Lame d'eau et débit spécifique |
Enfin, la lame d'eau écoulée dans le bassin versant de l'Aisne est passée de 336 millimètres par an à 260 mm annuellement, ce qui devient inférieur à la moyenne d'ensemble de la France, mais reste supérieur à la totalité du bassin de la Seine (240 millimètres par an). Le débit spécifique de la rivière (ou Qsp) n'atteint désormais plus que 8,2 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Débits des cours d'eau du bassin de l'Aisne |
Nom | Localité | Débits en m3/s | Côte max (m) | Max. instant. | Max. journ. | Lame d'eau (mm) | Surface (km2) | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Module | VCN3 (étiage) | QIX 2 | QIX 5 | QIX 10 | QIX 20 | QIX 50 | |||||||
Aisne | Passavant-en-Argonne | 2,66 | 0,027 | 24 | 35 | 43 | 50 | 59 | 3,18 | 46,9 | 45,6 | 377 | 223 |
Ante | Châtrices | 0,993 | 0,029 | 9,3 | 13 | 15 | 17 | 20 | 2,34 | 14,0 | 13,1 | 278 | 113 |
Biesme | Le Claon | 0,925 | 0,014 | 15 | 19 | 21 | 23 | 26 | 2,80 | 23,3 | 17,3 | 411 | 71 |
Aire | Chevières | 13,6 | 0,420 | 100 | 140 | 160 | 180 | 210 | 3,49 | 240,0 | 190,0 | 431 | 1 000 |
Aisne | Mouron | 23,9 | 1,100 | 150 | 210 | 250 | 290 | 340 | 3,93 | 296,0 | 310,0 | 332 | 2 280 |
Aisne | Givry | 31,2 | 2,100 | 190 | 230 | 260 | 290 | 330 | 5,09 | 300,0 | 297,0 | 336 | 2 940 |
Vaux | Écly | 4,46 | 0,300 | 54 | 74 | 87 | 99 | - | 2,90 | 113,0 | 87,7 | 446 | 316 |
Retourne | Houdilcourt | 1,59 | 0,050 | 2,8 | 4 | 4,8 | 5,5 | 6,5 | 1,48 | - | 7,5 | 156 | 322 |
Suippe | Orainville | 4,34 | 0,300 | 7,8 | 11 | 13 | 15 | 17 | 1,54 | 16,4 | 16,4 | 171 | 802 |
Aisne | Berry-au-Bac | 48,20 | 3,900 | 200 | 280 | 330 | 380 | 450 | 3,78 | - | 478 | 291 | 5 230 |
Vesle | Braine | 7,72 | 1,400 | 18 | 24 | 27 | 31 | - | 1,89 | 34,1 | 32 | 169 | 1 440 |
Crise | Soissons | 0,78 | 0,310 | 2,3 | 2,8 | 3,2 | 3,5 | - | 0,90 | 3,8 | 3,4 | 209 | 118 |
Aisne | Trosly-Breuil | 65,40 | 8,600 | 220 | 310 | 370 | 420 | 500 | 3,69 | - | 451,0 | 260 | 7 940 |
Aménagements et écologie |
|
L'Aisne est une rivière navigable sur laquelle de nombreuses écluses sont aménagées. La partie amont de la rivière, non navigable, est également appelée « Aisne sauvage ».
Pêche |
Du point de vue piscicole, l'Aisne est classée cours d'eau de deuxième catégorie. La rivière est riche en poissons blancs dont les plus représentés sont les gardons, les ablettes et les brèmes. Elle abrite également de belles populations de brochets, de carpes, de tanches, de barbeaux, de goujons et de perches. Toutes ces populations sont présentes en grande densité.
Tourisme |
Monuments et sites à visiter |
Soissons, sa cathédrale gothique et ses abbayes.
Compiègne, son château et sa forêt.
Rethondes et la clairière de l'armistice.
Asfeld et son église très particulière.- Rethel
- Vouziers
- Forêts de l'Argonne.
Voir aussi |
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- la Liste des rivières de France
- la Vaux (rivière)
- la Serre (rivière)
- la Suippe
- la liste des cours d'eau de l'Aisne
- la liste des cours d'eau des Ardennes
Notes et références |
Notes |
rd pour rive droite et rg pour rive gauche
Références |
Sandre, « Fiche cours d'eau - L'Aisne (H1--0200) » (consulté le 16 mars 2014)
Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - L'Aisne à Trosly-Breuil (H6531011) » (consulté le 16 mars 2014)
« Cartographie thématique sur les milieux aquatiques », sur www.entente-oise-aisne.fr (consulté le 15 janvier 2017)
Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, Livre II, 5.
Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, vol. 1 : Formations préceltiques, celtiques, romanes, Librairie Droz, Genève, 1990, 704 p. (ISBN 978-2-600-02883-7, lire en ligne).
(en) Noémie Beck, Goddesses in Celtic Religion : Cult and Mythology: A Comparative Study of Ancient Ireland, Britain and Gaul, Université Lumière Lyon 2 et University College Dublin, 2009, 603 p. (lire en ligne), p. 407.
Sandre, « Fiche cours d'eau - l'Ante (H1020600) » (consulté le 16 décembre 2017)
Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - L'Aisne à Givry (H6221010) » (consulté le 16 mars 2014)
Jean-Yves Bonnard, « Une catastrophe naturelle dans le bassin versant de l'Oise : l'inondation de 1784 », CDDP de l'Oise, 2009(lire en ligne, consulté le 4 février 2018).
Ressources relatives à la géographie : Digital Atlas of the Roman Empire • Sandre
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