Françoise Sagan
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Nom de naissance | Françoise Quoirez |
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Naissance | 21 juin 1935 Cajarc (Lot), France |
Décès | 24 septembre 2004(à 69 ans) Honfleur (Calvados), France |
Activité principale | Écrivaine, dramaturge |
Distinctions | Prix des Critiques pour Bonjour tristesse Prix du Brigadier pour Château en Suède Prix Prince-de-Monaco pour l'ensemble de son œuvre (1985) |
Langue d’écriture | Français |
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Mouvement | Nouvelle Vague |
Genres | Roman, théâtre, essai |
Œuvres principales
Bonjour tristesse (1954)
Un certain sourire (1956)
Aimez-vous Brahms... (1959)
Château en Suède (1960)
La Chamade (1965)
Des bleus à l'âme (1972)
Avec mon meilleur souvenir (1984)
Françoise Sagan, de son vrai nom Françoise Quoirez, est une femme de lettres française née le 21 juin 1935 à Cajarc (Lot) et morte le 24 septembre 2004 à Honfleur (Calvados).
Elle devient célèbre dès son premier roman, Bonjour tristesse, publié en 1954 à l'âge de dix-huit ans. Elle est connue pour la « petite musique[1] » de ses récits romantiques mettant en scène une bourgeoisie riche et désabusée. Elle est connue aussi pour défrayer régulièrement la chronique mondaine et judiciaire. Le « charmant petit monstre », comme la surnomme François Mauriac, écrit également des biographies, des pièces de théâtre, des chansons, et collabore à l'écriture de scénarios et de dialogues de films.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Enfance
1.2 Le « charmant petit monstre » et le succès
1.3 La « Mademoiselle Chanel de la littérature »
1.4 Engagements politiques
1.5 Une fin désargentée et désenchantée
2 Œuvres
2.1 Romans
2.2 Nouvelles
2.3 Biographies
2.4 Mémoires, journal et entretiens
2.5 Théâtre
2.6 Cinéma
2.7 Chansons
3 Distinctions
3.1 Récompenses
4 Adaptations de ses œuvres
5 Adaptation de sa vie au cinéma
6 Hommages
7 Notes et références
8 Voir aussi
8.1 Bibliographie
8.2 Discographie
8.3 Liens externes
Biographie |
Enfance |
Françoise Quoirez naît le 21 juin 1935 à Cajarc, dans le Lot, où vit sa famille maternelle, les Laubard, propriétaires terriens[2]. Sa mère, Marie (1903-1989), est l'épouse de Pierre Quoirez (1900-1978), issu d'une famille d'industriels du nord de la France. Ingénieur IDN (École centrale de Lille, promotion 1921), il dirige la société des fours Rousseau, à Argenteuil.
Françoise est la quatrième enfant du couple. Sa sœur Suzanne est née le 6 janvier 1924, son frère Jacques le 20 août 1927. Un autre frère, Maurice, est mort en bas âge[3]. Après la perte de cet enfant, la naissance d'une petite fille apparaît aux Quoirez comme un cadeau du ciel. Ils passent à Françoise tous ses caprices : « Elle était une enfant pourrie-gâtée, dit sa sœur à la journaliste Marie-Dominique Lelièvre. Toute sa vie, elle a joui d'une totale impunité[4]. » « Adulte, écrit Tristan Savin, gâtée par le succès, elle restera un Petit Poucet androgyne, qui sème des trous de cigarettes partout sur son passage[5]. »
Françoise Sagan est surnommée « Kiki »[6]. Son enfance se partage entre Paris et le Lot[7]. Durant l'Occupation, la famille vit à Lyon et passe week-ends et vacances à Saint-Marcellin, dans l'Isère, où Pierre Quoirez dirige l'antenne de la Compagnie générale d'électricité[8]. Françoise Sagan va rester marquée toute sa vie par un film d'actualité sur les camps de la mort qu'elle voit quand elle a dix ans, en 1945, au cinéma Éden de Saint-Marcellin[9].
« Mes parents étaient vaguement antisémites avant la guerre, dit-elle, puis, pendant la guerre ils ont caché des Juifs. C'était normal puisque c'était épouvantable. Après, ils sont redevenus vaguement antisémites, alors que, pendant la guerre, ils ont failli tous nous faire tuer, les enfants et eux-mêmes, pour cacher des gens qu'ils estimaient[10]. »
Après la guerre, la famille retrouve l'appartement du 167, boulevard Malesherbes, à Paris[11]. La scolarité de Françoise Sagan est mouvementée[12]. Elle entre en 6e au cours Louise-de-Bettignies[13]. Elle est renvoyée trois mois avant la fin de l'année scolaire[14] :
« J'étais assez infernale. Finalement, j'ai été mise à la porte. J'avais pendu un buste de Molière par le cou, avec une ficelle, à une porte, parce que nous avions eu un cours particulièrement ennuyeux sur lui. Et puis, jouant au ballon, j'ai flanqué une gifle à quelqu'un, je ne sais plus[15]. »
Elle est ensuite renvoyée du Couvent des Oiseaux pour « manque de spiritualité[16] ». Elle fait un passage « épouvantable et fulgurant[17] » au Sacré-Cœur-de-Bois-Fleuri, à La Tronche, près de Grenoble. Elle fait un trimestre à La Clarté, une école catholique de Villard-de-Lans, où elle laisse un « très bon souvenir[18] ».
Cependant, elle lit énormément : Les Nourritures terrestres de Gide à 13 ans, L'Homme révolté de Camus à 14 ans, Les Illuminations de Rimbaud à 16 ans, Musset, Rousseau[19], Le Sabbat de Maurice Sachs, tout Cocteau, les poèmes de Shakespeare, Proust, Benjamin Constant, Nietzsche, Faulkner[20], Colette, Prévert, Stendhal, la Série noire[21], Flaubert, Hemingway, Fitzgerald, un peu Malraux, et Sartre, avec qui elle deviendra amie plus tard.
De retour à Paris, elle entre au cours Hattemer[16]. Elle s'y lie d'amitié avec Florence Malraux, fille d'André et de Clara Malraux[22]. En 1951, elle n'obtient sa première partie de baccalauréat qu'à la session de rattrapage. Le scénario se reproduit l'année suivante : elle doit passer l'été 1952 dans une « boîte à bac », l'institut Maintenon[23], et n'obtient sa deuxième partie de baccalauréat qu'en septembre[24]. Elle s'inscrit à la Sorbonne[25]. Jacques, son frère, l'entraîne dans les boîtes de nuit et les clubs de jazz de Saint-Germain-des-Prés. Elle y côtoie la jeunesse parisienne bourgeoise, fait la fête et boit de l'alcool[26].
Le « charmant petit monstre » et le succès |
C'est au cours de cette année de faculté, sur les tables du café Le Cujas, qu'elle commence à écrire Bonjour tristesse[27], son premier livre, dont elle emprunte le titre à un vers d'Éluard[28]. Le roman commence par la phrase : « Sur ce sentiment inconnu dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. » Françoise Sagan échoue à son examen de propédeutique[29]. Elle finit son livre durant l'été 1953, dans l'appartement familial de Paris[30]. Son amie Florence Malraux soumet le manuscrit à sa mère, qui le parcourt distraitement, le transmet sans enthousiasme à François Nourissier, jeune écrivain qui est alors secrétaire général chez Denoël. Nourissier ne le lit pas[31].
Colette Audry, professeur de lettres, suggère à la jeune fille de revoir le dénouement[32]. Elle lui recommande trois éditeurs. Françoise Sagan conçoit un dénouement plus tragique, et fait retaper le manuscrit proprement en trois exemplaires. Le 6 janvier 1954, elle en dépose un chez Julliard et un chez Plon[33]. Chez Gallimard, elle se heurte à Odette Laigle, la secrétaire de Gaston Gallimard, qui la reçoit fort mal. Elle n'insiste pas[34]. Plon tarde à réagir[35]. Julliard donne son accord dès le 17 janvier[36]. Son père ne voulant pas que son nom apparaisse en couverture, Françoise Quoirez devient Françoise Sagan, en référence à un personnage de Proust, Hélie de Talleyrand-Périgord, prince de Sagan[37].
Elle a dix-huit ans. Son court roman sort en librairie le 15 mars 1954[38]. Il obtient le 24 mai le prix des Critiques[39], décerné par un jury prestigieux (Jean Paulhan, Maurice Nadeau, Georges Bataille, Marcel Arland, Roger Caillois, Émile Henriot, Gabriel Marcel, Maurice Blanchot, Dominique Aury, Robert Kemp[40]). Il connaît un succès de librairie immédiat[41].
Le 1er juin[42], François Mauriac écrit à la une du Figaro : « … ce prix des Critiques décerné […] à un charmant petit monstre de dix-huit ans [dont] le mérite littéraire éclate dès la première page et n'est pas discutable[43]. » Dans la France de René Coty, le roman fait un scandale : « Toute une classe établie fut effarouchée au point de faire de ce premier roman un phénomène, qui poussa un François Mauriac à prendre à partie le ciel (« Le diable n'était-il pas envoyé sur terre en voiture de sport ? ») tandis que ses pairs concluaient à la décadence pendant que la légende prenait son essor[44] ». Interrogée quelques années plus tard sur ce sujet, elle répond : « En fait, j'ai été très surprise du scandale que ce livre a suscité. Pour les trois quarts des gens, le scandale de ce roman, c'était qu'une jeune femme puisse coucher avec un homme sans se retrouver enceinte, sans devoir se marier. Pour moi, le scandale dans cette histoire, c'était qu'un personnage puisse amener par inconscience, par égoïsme, quelqu'un à se tuer. »[45].
La même année 1954, Hélène Gordon-Lazareff, la directrice du magazine Elle, lui commande une série d'articles sur l'Italie. On ne sait si elle en profite pour voir Les Vitelloni, le film de Federico Fellini qui décrit la jeunesse dorée de Rimini, mais elle joue au reporter du sud au nord de la péninsule. L'hebdomadaire titre ses reportages « Bonjour Naples », « Bonjour Capri », « Bonjour Venise »... Dans ces petits textes légers, où chaque ville visitée est comparée à une femme, ce « Bonjour » devient sa griffe. Elle se lie d'amitié avec de grands noms : Julien Green, Michel Déon, Pierre Lazareff, Florence Malraux... Ses amis proches qu'elle gardera toute sa vie, Bernard Frank et Florence Malraux, ont le même âge qu'elle, les mêmes origines bourgeoises et le même amour des livres, à cette différence près qu'ils sont juifs, explique Tristan Savin. Il ajoute : « La lucidité, face aux horreurs du monde, aux mensonges des adultes, les rapproche tous les trois[5]. » En 1955, elle part pour New York faire la promotion de son livre. Elle rencontre alors l'éditeur Guy Schoeller (qui deviendra quelques années plus tard son mari). Elle devient l'amie intime du danseur Jacques Chazot.
Son deuxième roman Un certain sourire, dédié à Florence Malraux, paraît en 1956. C'est à nouveau un succès. Happée par le succès et l'argent, Sagan se laisse prendre dans les rets du jeu, notamment à Monte-Carlo. Elle gagne beaucoup d'argent. Elle suit le conseil de son père : « À ton âge, c'est dangereux. Dépense-les ! ». Ce seront les casinos (son gain de 8 000 000 francs[46] dans la nuit du 8 août 1958 à Deauville lui permet d'acheter le manoir du Breuil à Équemauville près de Honfleur[47]), les boîtes de nuit (à Saint-Tropez, Chez Castel, chez Régine), les voitures de sport (Jaguar XK et Jaguar Type E, Aston Martin DB2/4, Ferrari 250 GT California Spyder...), qu'elle conduit à vive allure dans Paris la nuit avec son frère Jacques Quoirez, son complice, ce que la presse appellera le « monde saganesque »[48]...
Le public la confond avec ses personnages et elle devient rapidement, malgré elle, le symbole d'une génération aisée, insouciante et désinvolte, sexuellement libérée, un James Dean au féminin. Éternelle adolescente, elle incarne un mode de vie et même une mode pour les jeunes gens avec ses jeans, ses marinières à rayures, ses espadrilles sans chaussettes. Françoise Sagan a tout, dans ces années de prospérité de l'immédiat après-guerre, du phénomène de société.
La « Mademoiselle Chanel de la littérature » |
Le 14 avril 1957, au volant de son Aston Martin, en compagnie de Bernard Frank, Voldemar Lestienne et Véronique Campion, elle est victime d’un grave accident sur la route de Corbeil près de Paris, qui la laissera entre la vie et la mort durant quelques jours[49]. Elle souffre de multiples fractures du crâne, du thorax et du bassin. Pour atténuer la douleur, et durant trois mois, on lui administre du Palfium 875, un dérivé morphinique. Ses passagers quant à eux s'en tireront avec de légères blessures. À sa sortie de l’hôpital, elle entame une cure de désintoxication dont elle tient le journal. Dans Toxique, illustré par des dessins de Bernard Buffet, elle s'observe, elle s'analyse : « il y avait longtemps que je n'avais pas vécu avec moi-même » et elle s'aperçoit qu'elle ne s'aime pas. Désormais, comme la passion de l'écriture et l'addiction à la drogue, « l'horreur de la solitude est l'un des fils rouges de son existence »[50]. Cette première cure de désintoxication sera un échec, elle se mettra à boire, ce qui lui provoque une polynévrite qui la fait atrocement souffrir. Désormais la jeune femme libre est devenue dépendante des médicaments, de l'alcool et des drogues[51], comme elle le confirme elle-même : « La seule chose que je trouve convenable - si on veut échapper à la vie de manière un peu intelligente – c'est l'opium »[52].
En 1958, elle épouse l'éditeur Guy Schoeller, plus âgé qu'elle de vingt ans, qui la protège depuis de nombreuses années comme un père. Elle en divorce en 1960, pour se marier, deux ans plus tard, avec un mannequin américain Robert Westhoff (1930-1990)[53], dont elle a un fils, Denis Westhoff, en 1962 : « Quand on me l'a mis dans mes bras, j'ai eu une impression d'extravagante euphorie […] je sais ce que c'est d'être un arbre avec une nouvelle branche : c'est d'avoir un enfant »[54]. Le couple divorce rapidement mais poursuit la vie commune avant de se séparer en 1972.
En 1962, elle fait partie des actionnaires fondateurs du magazine hebdomadaire Minute[55], alors positionné politiquement « centre-droit ».
Si Françoise Sagan montrait son amour du jeu et sa passion des belles voitures, elle ne révélait pas sa bisexualité et pourtant les histoires d'amour qui comptent dans sa vie sont féminines. Son grand amour est la styliste Peggy Roche, ancienne journaliste de mode (et ex-épouse de l'acteur Claude Brasseur[56]) qui, jusqu'à sa mort en 1991, fut sa fidèle compagne.
Sagan a vécu entourée d'un petit cercle d'intimes dont Bernard Frank, qui avait sa chambre chez elle et qui la surnommait la « Mademoiselle Chanel de la littérature », Florence Malraux, Jacques Chazot, Juliette Gréco, Charlotte Aillaud et Massimo Gargia. Elle gagne beaucoup d'argent et se montre très généreuse. Ses livres lui rapportent beaucoup d'argent mais cet argent lui brûle les doigts : elle le distribue, comme ses vêtements, ses bijoux et même ses manuscrits dont pas un seul ne parviendra à son fils Denis.
Restant volontiers à l'écart des batailles littéraires, Françoise Sagan écrit une vingtaine de romans : 30 millions de livres vendus en France, de nombreuses traductions (en 15 langues). Ses thèmes favoris : la vie facile, les voitures rapides, les villas bourgeoises, le soleil, un mélange de cynisme, de sensualité, d'indifférence et d'oisiveté. Le besoin d'écrire la taraude : « Écrire est la seule vérification que j'ai de moi-même... J'ai toujours l'impression d'aller à un échec relatif. C'est à la fois fichu et gagné. Désespérant et excitant[57]. » Elle publie régulièrement, connaît chaque fois de grands succès de librairie malgré la critique agacée par « l'incontournable désinvolture » de sa « petite musique »[réf. nécessaire] : La Chamade (1965), Un peu de soleil dans l'eau froide (1969), Des bleus à l'âme (1972).
Si sa préférence va au roman (« Ce que je préfère au monde, c'est le roman. On se crée une famille dans laquelle on vit pendant deux ou trois ans... »[réf. nécessaire]), le théâtre tient une place importante dans son œuvre mais le succès ne sera pas toujours au rendez-vous. Ses pièces seront représentées avec des fortunes diverses : sa première pièce, Un château en Suède, créée par André Barsacq au théâtre de l'Atelier, interprétée par Philippe Noiret et Claude Rich, connaît un très grand succès et reçoit le prix du Brigadier 1960. La deuxième, Les Violons parfois est un échec retentissant mais La Robe mauve de Valentine écrite pour Danielle Darrieux retrouve les faveurs du public. Elle met elle-même en scène Juliette Gréco, Jean-Louis Trintignant et Daniel Gélin dans Bonheur, impair et passe ; la pièce éreintée par la critique est un demi-échec. Elle adapte Doux oiseaux de la jeunesse de Tennessee Williams, monté par André Barsacq au théâtre de l'Atelier avec Edwige Feuillère et Bernard Fresson. Le résultat est en demi-teinte. Elle commentera avec humour : « Généralement, je faisais un succès, un flop, un succès, un flop ».
Son œuvre comprend également des nouvelles (dont Des yeux de soie publié en 1975, recueil de dix-neuf récits légers et graves, doux et cruels sur le thème cher à Sagan de la rupture), des scénarios, des biographies, des fragments d'autobiographie (Avec mon meilleur souvenir) et même des chansons pour Juliette Gréco (Sans vous aimer)[56].
Engagements politiques |
L'Express l'envoie, en 1960, en reportage à Cuba alors qu'elle n'a que 25 ans. Elle en rapporte un reportage qui annonce les futures dérives autoritaires du nouveau régime castriste.
En 1960, en pleine guerre d'Algérie, elle signe la Déclaration sur les droits à l'insoumission dans la guerre d'Algérie, qui approuve l'insoumission des appelés en Algérie (ce texte est connu également sous le nom abrégé de Manifeste des 121). Dans une interview à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel[58], elle affirme qu'elle « ne donnerait jamais à un militaire le conseil de déserter », mais qu'il convient de reconnaître à chaque soldat le droit de le faire « s'il a horreur de la guerre » et la force de supporter « qu'on le traite en lâche et en déserteur. » En représailles, l'OAS plastique le domicile de ses parents le 23 août 1961, mais l'explosion ne fera que des dégâts matériels. Bien des années plus tard, en décembre 2001, elle adressera au rédacteur en chef de Libération un fax par lequel elle rappellera qu'elle et Bernard Frank ont signé le Manifeste des 121 et elle conclura son texte par cette formule : « Ma réputation de futilité étant bien assise, je vous serais reconnaissante d'en citer à l'occasion les exceptions ».
En mai 1968, elle arrive en plein meeting étudiant au théâtre de l'Odéon où on l'interpelle : « La camarade Sagan est venue dans sa Ferrari pour encourager la révolution ? » - « Faux, rétorque-t-elle. C'est une Maserati ! » En avril 1971 elle signe le Manifeste des 343, plus connu sous le nom de Manifeste des 343 salopes. Elle fait don de ses droits polonais à Solidarność.
« Je ne suis inscrite à aucun parti politique, mais je suis engagée à gauche. Je déteste tuer, s'il y avait une guerre, je m'en irais. Où ? Je ne sais pas... Mais s'il y avait une invasion fasciste, je me battrais. Contre une cause indigne, je me battrais[57]. »
Une fin désargentée et désenchantée |
Françoise Sagan et François Mitterrand ont fait connaissance dans un aéroport de province et ont pris l'avion ensemble. Ils se lient d'amitié et une grande complicité naît entre eux dont Laure Adler, conseillère culturelle de l'Élysée, sera le témoin. Le président aime les écrivains et l'invitera dans ses voyages présidentiels. En octobre 1985, invitée par François Mitterrand en voyage officiel à Bogota, elle y est, annonce-t-on à la presse, victime d'un accident respiratoire. Tombée dans le coma, elle est rapatriée d'urgence. Le protocole indiquera que « fatiguée par le voyage, Madame Sagan a été victime du mal de l'altitude[59] ». Quelques décennies plus tard, les journaux affirmeront qu'elle aurait pu alors être victime d'une « overdose de cocaïne »[60],[61]. En mars 1988, Sagan est inculpée pour « usage et transport de stupéfiants » pour 250 grammes d'héroïne et 250 grammes de cocaïne. L'année précédente, toutefois, elle avait publié Un sang d'aquarelle, qui avait désarmé une partie de la critique et que Jérôme Garcin, dans son émission littéraire la Boîte aux lettres, avait qualifié de « grand et beau roman qui est balayé par le cyclone de la guerre et qui est habité par des personnages puissants ».
Après la mort, en 1989, de son frère Jacques, événement qui l'affecte beaucoup, la disparition prématurée, en septembre 1991, de Peggy Roche, qui apportait de la stabilité dans sa vie, est un choc pour Françoise Sagan. Pendant quinze ans, Peggy Roche avait veillé sur elle, l'avait protégée et soutenue, avait éduqué son fils Denis Westhoff. En quelques années, elle perdra également ses parents, Jacques Chazot, Robert Westhoff, son socle affectif, en somme.
Malgré la fidélité de ses amis, dont Juliette Gréco et son mari le compositeur Gérard Jouannest, ainsi que l'amitié du compositeur Frédéric Botton, la tristesse l'envahit. Ses ennuis de santé ne lui laissent aucun répit et si ses lecteurs la suivent, la critique l'exécute à nouveau, comme Angelo Rinaldi dans son article de L’Express du 25 août 1994, suscité par la parution d'Un chagrin de passage :
« Le succès commercial de Madame Sagan est à ce point automatique désormais que la critique en vient à ne plus examiner ce qu'elle publie. Elle jouit d'une rente de situation. On dirait que le personnage malin et subtil qu'elle présente à travers ses interviews dispense à jamais de prendre connaissance de ses écrits. Il est entendu qu'elle bâcle — elle-même en convient. Et, c'est universellement admis, si elle voulait vraiment, quelles merveilles ne renouvellerait-elle pas ! Le dernier livre est-il exécrable ? Attendons le suivant. Et ainsi passent les années. Cependant, un jour on se décide à y regarder de près. Un jour, on se souvient qu'en littérature comme en amour, ce sont les actes, les preuves qui comptent, et non les virtualités… »
Elle défraie la chronique mondaine et la chronique judiciaire avec les affaires de drogues en 1995[62] et de fraude fiscale dans l'affaire Elf en 2002. En 1991, elle avait accepté d'intervenir auprès de François Mitterrand pour le compte d'André Guelfi, un intermédiaire douteux d'Elf qui souhaite exploiter le pétrole de l'Ouzbékistan malgré l'opposition du ministre des Affaires étrangères. Après son intervention couronnée de succès auprès du chef de l'État, elle s'attendait à recevoir une commission importante (9 millions de francs) pour financer des travaux de rénovation dans son manoir du Breuil, en Normandie (incendié en 1991). Elle ne percevra jamais cette commission, selon son fils Denis Westhoff, mais en échange de son intervention, la facture de la rénovation, qui se montait à quatre millions de francs, est réglée par André Guelfi[63]. N'ayant jamais déclaré cette somme au fisc, Françoise Sagan est condamnée, en février 2002, à un an d'emprisonnement avec sursis pour fraude fiscale et doit acquitter, avec d'importantes pénalités, l'impôt sur les revenus dissimulés grâce à ces travaux de rénovation. Elle est ruinée par sa condamnation dans l'affaire Elf et doit quitter son appartement de la rue de l'Université pour un plus petit, d'abord quai d'Orsay, puis au 73 rue de Lille.
Démunie, privée de chéquier, elle est recueillie par son amie et dernière compagne, Ingrid Mechoulam, qui, dans sa maison parisienne, la soigne et la soutient pendant ses douze dernières années. Elle cesse d'écrire après son roman Le Miroir égaré, publié en 1996. Guillaume Durand la rencontre avenue Foch pour un livre d'entretiens :
« Sa principale blessure venait de cette histoire avec le fisc. Elle se sentait coincée. Elle s'est enfermée dans un désenchantement élégant. Elle restait en pyjama, lisait les grandes romancières anglaises et écrivait au lit, sa célèbre Kool à la main. Elle demeurait pourtant pudique et coquette, se remaquillait un peu avant de me recevoir[5] ».
Ingrid Mechoulam, épouse d’un millionnaire, rachète ses maisons et ses meubles au rythme des saisies. Elle devient ainsi la propriétaire du manoir du Breuil, près d’Équemauville, rachetée à la banque Dexia, mais lui en laisse la jouissance, tout en la coupant du monde[64]. Sagan décline physiquement ne pesant bientôt plus que 48 kilos.
Elle meurt, le 24 septembre 2004, d'une embolie pulmonaire à l'hôpital de Honfleur près de son ancienne résidence d'Équemauville. Elle est inhumée auprès de son frère, de ses parents, de son second mari, Robert Westhoff, et de sa compagne Peggy Roche dans le cimetière du village de Seuzac, à quelques kilomètres de Cajarc dans le Lot. « Elle a demandé à être enterrée à Seuzac dans le Lot, le pays où elle est née, qu'elle aimait, avec une femme qu'elle a aimée Peggy Roche et qui l'a aimée jusqu'au bout », confie Juliette Gréco. Françoise Sagan et Robert Westhoff partagent le même tombeau ; Peggy Roche repose dans le même tombeau, mais son nom ne figure pas sur la pierre tombale.
En 1998, la romancière avait rédigé son épitaphe[65] : « Sagan, Françoise. Fit son apparition en 1954, avec un mince roman, Bonjour tristesse, qui fut un scandale mondial. Sa disparition, après une vie et une œuvre également agréables et bâclées, ne fut un scandale que pour elle-même. »
Œuvres |
Romans |
Bonjour tristesse, Paris, Julliard, 1954
Un certain sourire, Paris, Julliard, 1956
Dans un mois, dans un an, Paris, Julliard, 1957
Aimez-vous Brahms..., Paris, Julliard, 1959
Les Merveilleux Nuages, Paris, Julliard, 1961
La Chamade, Paris, Julliard, 1965
Le Garde du cœur, Paris, Julliard, 1968
Un peu de soleil dans l'eau froide, Paris, Flammarion, 1969 ; rééd. Stock, 2010
Des bleus à l'âme, Paris, Flammarion, 1972; rééd. Stock, 2009
Un profil perdu, Paris, Flammarion, 1974 ; rééd. Stock, 2010
Le Lit défait, Paris, Flammarion, 1977 ; rééd. Stock, 2010
Le Chien couchant, Paris, Flammarion, 1980 ; rééd. Stock, 2011
La Femme fardée, Paris, coédition Jean-Jacques Pauvert & Ramsay, 1981 ; rééd. Stock, 2011
Un orage immobile, Paris, Julliard, 1983 ; rééd. Stock, 2010
De guerre lasse, Paris, Gallimard, 1985
Un sang d'aquarelle, Paris, Gallimard, 1987
La Laisse, Paris, Julliard, 1989
Les Faux-Fuyants, Paris, Julliard, 1991
Un chagrin de passage, Paris, Plon, 1993
Le Miroir égaré, Paris, Plon, 1996
Nouvelles |
Meurtre à la carte, paru dans Mystère magazine no 221, juin 1966
Des yeux de soie, Paris, Flammarion, 1975 ; rééd. Stock, 2009
Musiques de scènes, Paris, Flammarion, 1981 ; rééd. Stock, 2011
La Maison de Raquel Vega, Paris, La Différence, 1985
Un matin pour la vie, éd. Les Cent-Une (société de femmes bibliophiles), 2011, édition limitée
Menu, paru dans La Revue de Paris, 1955
Histoire d'août, paru dans VSD
Un vrai macho, paru dans Playboy, octobre 1985
Biographies |
Sarah Bernhardt : Le Rire incassable, biographie, éditions Robert Laffont, 1987
Mémoires, journal et entretiens |
Toxiques, journal, Paris, Julliard, 1964 ; rééd. Stock, 2009
Il est des parfums, Paris, Jean Dullis, 1973Roman conçu comme « une promenade à travers le jardin des parfums », ce livre fut écrit avec Guillaume Hanoteau[66]
Réponses, entretiens, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1975
Avec mon meilleur souvenir, roman autobiographique, Paris, Gallimard, 1984
Au marbre, chroniques 1952-1962, La Désinvolture, 1988
Répliques, entretiens, Paris, Quai Voltaire, 1992
...Et toute ma sympathie, roman autobiographique, Paris, Julliard, 1993
Derrière l'épaule, mémoires, Paris, Plon, 1998- Winnie Denker et Françoise Sagan, La Sentinelle de Paris, Robert Laffond, 1988, 111 p. (ISBN 978-2221055168)
Bonjour New-York, Paris, Les Carnets de l'Herne, 2007
Un certain regard, regroupant Réponses et Répliques, autobiographie, Paris, L'Herne, 2008
Maisons louées, Paris, L'Herne, 2008
Le régal des chacals, Paris, L'Herne, 2008
Au cinéma, Paris, L'Herne, 2008
De très bons livres, Paris, L'Herne, 2008
La Petite Robe noire, Paris, L'Herne, 2008
Lettre de Suisse, Paris, L'Herne, 2008
Le Pays où je suis née, Saint-Martin-du-Vieux-Bellême, Concept Image, 2017, (ISBN 978-2-9543434-1-9), Préface Denis Westhoff, Postface Julien Cendres, Photographies Christian Vallée
Chroniques 1954-2003, Paris, Le Livre de poche, 2017, (ISBN 9782253068723) , Préface Denis Westhoff99 chroniques dont certaines jamais publiées depuis leurs parutions originales
Théâtre |
- 1958 : Le Rendez-vous manqué, ballet en trois actes, musique de Michel Magne, théâtre du Casino de Monte-Carlo puis théâtre des Champs-Élysées (éd. Julliard)
- 1960 : Château en Suède, mise en scène André Barsacq, théâtre de l'Atelier (éd. Julliard)
- 1960 : Le Gigolo, (éd. Julliard)
- 1961 : Les Violons parfois, mise en scène Jérôme Kilty, théâtre du Gymnase, (éd. Julliard)
- 1963 : La Robe mauve de Valentine, mise en scène Yves Robert, théâtre des Ambassadeurs (éd. Julliard)
- 1964 : Bonheur, impair et passe, mise en scène Claude Régy et Françoise Sagan, théâtre Édouard VII(éd. Julliard)
- 1966 : Le Cheval évanoui et L'Écharde, mise en scène Jacques Charon, théâtre du Gymnase (éd. Julliard)
- 1970 : Un piano dans l'herbe, mise en scène André Barsacq, théâtre de l'Atelier (éd. Flammarion, 1970 ; rééd. Stock, 2010)
- 1971 : Le Doux Oiseau de la jeunesse[67], adaptation française de la pièce de Tennessee Williams Sweet Bird of Youth, mise en scène André Barsacq, théâtre de l'Atelier
- 1978 : Il fait beau jour et nuit, mise en scène Françoise Sagan, comédie des Champs-Élysées (éd. Flammarion, 1978 ; rééd. Stock, 2010)
- 1987 : L'Excès contraire, mise en scène Michel Blanc, théâtre des Bouffes-Parisiens (éd. Stock, 2010)
Cinéma |
1963 : Landru de Claude Chabrol - scénario et dialogues
1970 : Le Bal du comte d'Orgel de Marc Allégret - dialogues d'après le roman homonyme de Raymond Radiguet
1974 : Encore un hiver, court métrage, scénario et réalisation
1977 : Les Borgia ou le Sang doré de Alain Dhénaut - scénario co-écrit avec Jacques Quoirez d'après le récit d'Étienne de Monpezat
1977 : Les Fougères bleues - réalisation et adaptation d'après sa nouvelle Les Fougères bleues, contenue dans le recueil Des yeux de soie
1982 : Chassé-croisé d'Arielle Dombasle - actrice
Elle ne participera pas en revanche à Un peu de soleil dans l'eau froide (1971) de Jacques Deray et La Femme fardée (1990) de José Pinheiro, tous deux adaptés de ses romans.
Chansons |
Françoise Sagan est l'auteur des textes d'une quinzaine de chansons :
1956 : Sans vous aimer, La Valse, Vous, mon cœur, musique de Michel Magne ;
1957 : Les Jours perdus, Pour toi et moi, Le Jour, En dormant, Ciel et Terre, Va vivre ta vie, musique de Michel Magne ;
1961 : Quand tu dors près de moi, adaptation française par Françoise Sagan de la chanson Goodbye Again du film Aimez-vous Brahms…, musique de Georges Auric d’après Johannes Brahms ;
1964 : Parallélébipèdes[68], musique de Philippe-Gérard ;
1970 : De toutes manières, musique de Frédéric Botton ;
1971 : Doux oiseau de jeunesse, de la pièce de théâtre homonyme de Tennessee Williams, musique de Frédéric Botton ;- 1971 : Dis-moi, du film Un peu de soleil dans l'eau froide, musique de Michel Legrand ;
1976 : Melanco, musique de Philippe-Gérard ;
1999 : Quelques cris, musique de David Hallyday ;
Roses[Quand ?].
Distinctions |
- En 1979, Sagan est choisie pour présider le jury du 32e Festival de Cannes. Elle est d'ailleurs à l'origine d'une controverse médiatique après avoir révélé que la direction du Festival a influencé, dans l'attribution de la Palme d'or, son jury qui penchait pour Le Tambour de Volker Schlöndorff en faveur d'Apocalypse Now de Francis Ford Coppola[69],[70]. Après une longue négociation, les deux films partagent finalement la palme ex-æquo.
Récompenses |
1954 : prix des Critiques pour Bonjour tristesse
1960 : prix du Brigadier pour Château en Suède, théâtre de l'Atelier
1985 : prix Prince-Pierre-de-Monaco pour l’ensemble de son œuvre
Adaptations de ses œuvres |
Adaptation de sa vie au cinéma |
- En 2008, la réalisatrice Diane Kurys a consacré à Françoise Sagan un film plus ou moins biographique, intitulé Sagan, avec Sylvie Testud dans le rôle-titre. « Il y a des choses vraies — la maison en Normandie, les huit millions qu'elle gagne au casino qui lui permettent de l'acheter — et d'autres, un peu réinventées[71]. »
Hommages |
- En 1963, Michel Audiard, dans Les Tontons flingueurs, faisait dire aux personnages de Fernand Naudin et Patricia (joués par Lino Ventura et Sabine Sinjen) :
- — Monsieur Fernand : « Eh bien, les génies se baladent pas pieds nus, figure toi ! Hein ? »
- — Patricia : « Et Sagan ? »
- En 2005, Alain Souchon écrit, compose et interprète la chanson Bonjour Tristesse (publiée dans l'album La Vie Théodore), qui évoque Françoise Sagan, et divers titres de ses romans et de ses nouvelles.
- Le prix Françoise-Sagan est une récompense littéraire créée en 2010 par Denis Westhoff, fils de Françoise Sagan, et décernée à un auteur francophone jamais encore récompensé, privilégiant « une révélation à un talent déjà confirmé »[72].
Notes et références |
« Ses livres, ses personnages étaient fréquentables sans être follement audacieux. L'héroïne, c'est elle. Mais attention, si ses romans n'avaient pas dégagé ce charme étrange et vaguement suranné qu'on a une fois pour toutes nommé « la petite musique » de Sagan, ce qui l'énervait , il ne lui serait pas arrivé de vivre cette expérience bizarre : être adorée par des centaines de milliers de gens qui la trouvaient irrésistiblement sympathique, intelligente en diable. » Claire Devarrieux, « Françoise Sagan, la vie chamade », sur liberation.fr/, 25 septembre 2004 (consulté le 7 octobre 2016).
Jean-Claude Lamy, Sagan, Paris, Mercure de France, p. 33.
Sophie Delassein, Aimez-vous Sagan…, coll. « Biographie », Paris, Fayard, 2002, p. 12.
Marie-Dominique Lelièvre, Sagan à toute allure, Paris, Denoël, 2008.
Tristan Savin, Lire, février 2008.
Sophie Delassein, op. cit., p. 9. — Jean-Claude Lamy, op. cit., p. 38. — Alain Vircondelet, Sagan : un charmant petit monstre, Paris, Flammarion, 2002, p. 15.
Alain Vircondelet, op. cit., p. 18.
Sophie Delassein, op. cit., p. 16 et 17.
Alain Vircondelet, op. cit., p. 28.
Françoise Sagan, Répliques, Paris, Quai Voltaire, 1992. Cité par Sophie Delassein, op. cit., p. 15 et 16.
Sophie Delassein, op. cit., p. 21.
Alain Vircondelet, op. cit., p. 23.
Alain Vircondelet, op. cit., p. 30.
Alain Vircondelet, op. cit., p. 33.
Jean-Claude Lamy, op. cit., p. 63.
Alain Vircondelet, op. cit., p. 34.
Sophie Delassein, op. cit., p. 25.
Sophie Delassein, op. cit., p. 26.
Alain Vircondelet, op. cit., p. 37 et 38.
Sophie Delassein, op. cit., p. 27 et 28.
Jean-Claude Lamy, op. cit., p. 88.
Sophie Delassein, op. cit., p. 28.
Jean-Claude Lamy, op. cit., p. 64 et 65.
Alain Vircondelet, op. cit., p. 61.
Sophie Delassein, op. cit., p. 29.
Jean-Claude Lamy, op. cit., p. 74.
Sophie Delassein, op. cit., p. 34.
Paul Éluard, « À peine défigurée », La Vie immédiate, Paris, Cahiers libres, 1932.
Alain Vircondelet, op. cit., p. 70.
Loïc Sellin et Denis Taranto, « Sagan : l'album retrouvé », Vanity Fair, no 26, août 2015, p. 140-149.
Jean-Claude Lamy, op. cit., p. 129.
Jean-Claude Lamy, op. cit., p. 94.
Alain Vircondelet, op. cit., p. 85-87.
Sophie Delassein, op. cit., p. 37.
Alain Vircondelet, op. cit., p. 106.
Marie-Dominique Lelièvre, op. cit., p. 32 et 33.
Sophie Delassein, op. cit., p. 9. — « Il est vrai que ces grands hommes voyaient chez les Guermantes la princesse de Parme, la princesse de Sagan (que Françoise, entendant toujours parler d'elle, finit par appeler, croyant ce féminin exigé par la grammaire, la Sagante)… » Marcel Proust, Le Côté de Guermantes, Paris, Gallimard, p. 190. Coll. « Folio », p. 198.
Alain Vircondelet, op. cit., p. 108.
« Bonjour tristesse », sur franceculture.fr, 17 novembre 2014 (consulté le 18 septembre 2016).
Jean-Claude Lamy, op. cit., p. 26.
Sophie Delassein, op. cit., p. 41.
Françoise Dargent, « Sagan en héritage », sur lefigaro.fr, 24 avril 2014 (consulté le 18 septembre 2016).
Claire Devarrieux, article cité.
Françoise Sagan, signatrice du « Manifeste des 121 ».
Entretien avec Alain Louyot, L'Express, 27 septembre 2004.
L'équivalent de 139 263 euros en 2015.
Jean-Claude Lamy, « La maison de Sagan mise en vente », sur lefigaro.fr, 15 octobre 2007 (consulté le 19 septembre 2016).
Christiane P. Makward, Madeleine Cottenet-Hage, Dictionnaire littéraire des femmes de langue française, Karthala, 1996(lire en ligne), p. 525
€t Dieu créa les femmes, Jean-Claude Lamy
M.-L. Delorme, Le Journal du dimanche, 13 octobre 2009
Geneviève Moll, Madame Sagan, Ramsay, 2005.
Françoise Sagan : Un entretien, un dossier, Magazine Littéraire no 29, juin 1969.
Traducteur de La Chamade en 1966.
Je ne renie rien : Entretiens (1954-1992), Stock, Paris, 2014, p. 145.
http://www.liberation.fr/ecrans/2013/11/18/minute-ascenseur-pour-les-fachos_947919.
Michaël Delmar, Sans vous aimer, Lire, 1er février 2008
Réponses, entretiens avec Jean-Jacques Pauvert, 1975.
Cité par « Une interview de Françoise Sagan au sujet de la guerre d'Algérie et de l'insoumission », Le Monde, 11 octobre 1960
Journal télévisé, Antenne 2, 19 octobre 1985.
« Comic strip avec cocaïne », article journal Libération, du 24 janvier 2008.
« Cocaïne et cadeaux pharaoniques : les coulisses des voyages présidentiels », , article magazine Les Inrocks , du 6 mars 2015.
La relecture de son journal, Toxiques, permet de comprendre les raisons de sa dépendance.
« Le manoir du Breuil, repaire normand de Françoise Sagan », sur Le Point, 12 juillet 2010
Une maison, un écrivain : Françoise Sagan, manoir du Breuil, documentaire de Marianne Lamour, 2011
Jérôme Garcin, Le Dictionnaire, éd. François Bourin.
Il est des parfums sur le site biblioparfum.net.
Affiche du spectacle sur le site de l'Association de la régie théâtrale.
La graphie d'origine du titre est bien « Parallélébipèdes » et non « Parallèlébipèdes » comme il a pu être orthographié par la suite.
Gilles Jacob, La Vie passera comme un rêve, Paris, Robert Laffont, mars 2009, 384 p. (ISBN 9782221087398)pages 180 à 186
Jean-Luc Douin, « Sagan et le "complot" cannois », Vanity Fair, 14 mai 2014(lire en ligne)
Propos de Diane Kurys recueillis par Marie-Élisabeth Rouchy pour Le Nouvel Observateur, no 2275.
Dossier de presse du prix Françoise-Sagan.
Voir aussi |
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Bibliographie |
Denise Bourdet, Françoise Sagan, dans: Pris sur le vif, Paris, Plon, 1957.
Gérard Mourgue, Françoise Sagan (précédé de) Le secret de Françoise Sagan, Paris, éd. universitaires, 1959
Pol Vandromme, Françoise Sagan ou l’Élégance de survivre, Paris, éd. Régine Deforges, 1977 ; rééd. Le Rocher, 2002.
(en) Judith Graves Miller, Françoise Sagan, Boston, Twayne, 1988
Jean-Claude Lamy, Sagan, Paris, Mercure de France, 1988 ; nouvelle édition sous le titre Sagan, une légende, Mercure de France, 2004- Nathalie Morello, Françoise Sagan : une conscience de femme refoulée, New York ; Bern ; Berlin, P. Lang, 2000
- Sophie Delassein, Aimez-vous Sagan..., Paris, Fayard, 2002 ; rééd. Livre de Poche, 2004.
Alain Vircondelet, Un charmant petit monstre, Paris, Flammarion, 2002.- Marie-Thérèse Bartoli, avec la collab. de Claude Mendibil, Chère madame Sagan, Pauvert, 2002
Geneviève Moll, Madame Sagan : à tombeau ouvert : biographie, Ramsay, 2005 ; rééd. J'ai Lu, 2007.
Annick Geille, Un amour de Sagan, Paris, Pauvert, 2007.- Michaël Delmar, "Sans vous aimer" : le chef-d’œuvre de Sagan & Gréco, illustrations de Gabriel Gay, Paris, Scali, 2007
Marie-Dominique Lelièvre, Sagan à toute allure, Paris, Denoël, 2008 (ISBN 978-2207256947) - Grand prix de l'héroïne Madame Figaro 2008
(it) Pascal Schembri, Essere Françoise Sagan, Villorba, Anordest, 2010
Denis Westhoff, Sagan et Fils, Paris, Stock, 2012.- Pascal Louvrier, Sagan : un chagrin immobile, Paris, Hugo doc, 2012
Thierry Séchan, Le Roman de Sagan, Éditions Romart pour Alpen Éditions, 2013.
Bertrand Meyer-Stabley, Françoise Sagan, le tourbillon d'une vie, Pygmalion, 2014.
Anne Berest, Sagan 1954, Stock, 2014.
Alain Vircondelet, Le Paris de Sagan, Paris, Alexandrines, 2015.- Ève-Alice Roustang, Françoise Sagan, la générosité du regard, Paris, Classiques Garnier, 2016
- Valérie Mirarchi, Françoise Sagan ou l'ivresse d'écrire, collection Essais, Editions Universitaires de Dijon, 2018.
Discographie |
(par ordre chronologique)
Sans vous aimer, interprété par Renée Caron[a], 45 tours EP Philips 432.100BE, 1956.
Juliette Gréco chante Françoise Sagan, 45 tours EP Philips 432.121BE, 1956Comprend Sans vous aimer, Le Jour, La Valse et Vous, mon cœur.
Mouloudji chante Françoise Sagan, 45 tours EP Philips 432.132NE, 1957Comprend Les Jours perdus, En dormant, Ciel et Terre et Va vivre ta vie.
La Valse / Vous, mon cœur, interprété par Eddie Constantine, 45 tours EP Barclay Records 70.036, 1957.
Françoise Sagan dit Françoise Sagan, Annabel chante Françoise Sagan, 33 tours 25 cm Versailles MED4001, 1957Comprend La Valse, Les Jours perdus, Pour toi et moi et Le Jour chantés en face A par Annabel et lus en face B par Françoise Sagan.
Quand tu dors près de moi, interprété par Dalida, 45 tours EP Barclay Records 70.386M, 1961.
Quand tu dors près de moi, interprété par Mathé Altéry, 45 tours EP Pathé Marconi EG563, 1961.
Quand tu dors près de moi, interprété par Yves Montand, 45 tours EP Philips 432.572BE, 1961.
Quand tu dors près de moi, interprété par Anthony Perkins, 45 tours EP Pathé Marconi EG591, 1962.
Parallélébipèdes, interprété par Juliette Gréco, extraite de l'album live Juliette Gréco à Bobino, 33 tours 30 cm Philips B77.814L, 1964
Parallélébipèdes (version studio), interprété par Juliette Gréco, 45 tours EP Philips 434.968BE, 1965[b].
De toutes manières, interprété par Régine sur l'album La Fille que je suis, 33 tours 30cm Pathé-Marconi 2C062-10.700, 1970.
Doux oiseau de jeunesse, interprété par Juliette Gréco, 45 tours EP Philips Série Parade 6009-176, 1971.
Dis-moi, interprété par Nana Mouskouri sur l'album Comme un soleil, 33 tours 30cm Fontana 6312.026, 1971.
Avec mon meilleur souvenir, livre audio lu par Françoise Sagan, coll. Bibliothèque des voix, éditions des Femmes, 1986.
Quelques cris, interprété par Johnny Hallyday, Mercury Records, 2000.
Chansons et Ballets, 2 CD, Frémeaux & Associés FA5433, 2014.Compilation comprenant la quasi-totalité des enregistrements ci-dessus ainsi que :
• Surprise-partie chez Françoise Sagan, versions instrumentales de Le Jour, Les Jours perdus, Va vivre ta vie, Sans vous aimer, Ciel et Terre et Pour toi et moi interprétées par Michel Magne et son orchestre (33 tours 25 cm Fontana Surprise-partie n°2 660.002TR, 1957) ;
• Bonjour tristesse, chanson du film homonyme, paroles de Jacques Datin et Henri Lemarchand, musique de Georges Auric, interprétée par Juliette Gréco (33 tours 25 cm Philips B76417R, 1958) ;
• Le Rendez-vous manqué, Orchestre symphonique sous la direction de Michel Magne (33 tours 30 cm Pathé DTX272, 1958) ;
• Good Bye Again, version originale anglaise de Quand tu dors près de moi, paroles de Dory Langdon, interprétée par Diahann Carroll (45 t. EP Barclay 70.385M, 1961)[c].
Notes sur la discographie :
Première interprète à avoir enregistré une chanson de Françoise Sagan selon le livret de la compilation Frémeaux & Associés.
Parlez-moi d'amour, vol.7 de l'intégrale Gréco L'Éternel Féminin, 21 CD, Mercury Records/Universal Music, 2003.
Françoise Sagan et Michel Magne, Chansons et Ballets sur le site de Frémeaux & Associés.
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