Concordat de Worms






Concordat de Worms



Description de cette image, également commentée ci-après

Photo du Heinricianum, manuscrit du concordat de Worms (Archives vaticanes).














Type de traité

concordat
Langue

Latin















Signé

24 septembre 1122
Worms
Expiration

-



















Parties


Parties
Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Flag of the Papal States (pre 1808).svg États pontificaux
Ratifieurs
Henri V
Calixte II





Le concordat de Worms est l'accord qui met fin à la querelle des Investitures le 24 septembre[1]1122, conflit qui opposait le pape à l’empereur germanique depuis 1075. L'original de l'acte de l'empereur Henri V est conservé aujourd'hui aux archives du Vatican.




Sommaire






  • 1 Contexte


  • 2 Contenu


  • 3 Texte original (traduit du latin)


  • 4 Voir aussi


    • 4.1 Notes et références


    • 4.2 Bibliographie


    • 4.3 Articles connexes


    • 4.4 Liens externes







Contexte |


Alors que les deux parties sont lasses du conflit, le nouveau pape Calixte II entame, en 1119, des négociations avec l'empereur qui n'aboutissent pas. Alors que l'armée impériale et les rebelles venus de Saxe sont prêts à s'affronter, les princes allemands, réunis à l'initiative de l'archevêque de Trèves, enjoignent à Henri V de se soumettre au pape si celui-ci préserve « l'honneur de l'Empire[2] ». Un an de difficiles négociations commence. Lambert d'Ostie, légat du pape Calixte II, sait ménager l'empereur. Henri V, excommunié, est absous sans faire acte de pénitence[3]. Un accord est trouvé en 1122. Cet accord met fin à la querelle des Investitures et sonne le glas du césaropapisme en Occident[4]. Il s'avère toutefois difficilement applicable.



Contenu |


En signant le concordat de Worms, l'empereur renonce à l'investiture par la crosse et par l'anneau. Il accepte la libre élection des évêques par le chapitre de la cathédrale. En cas de conflit lors de cette désignation, il peut arbitrer en faveur du candidat le plus digne. Il donne ensuite, d'abord en Allemagne puis, après son sacre, sur tout son territoire l'investiture temporelle sous la forme d'un sceptre pour les biens fonciers et les fonctions régaliennes de l'évêque. Ce dernier a l'obligation de s'acquitter des tâches que lui imposent les terres concédées par l'empereur[5]. Mais ce droit de regard sur l'élection épiscopale ne s'exerce que sur les possessions allemandes de l'empereur. Il perd donc son influence sur la nomination des évêques en Bourgogne et en Italie. Or dans cette dernière région, les évêques étaient les plus fidèles soutiens de l'empereur et de gros pourvoyeurs de fonds pour le trésor impérial[6].


L'empereur restitue aussi à l'Église les biens et les régales temporelles (le droit de percevoir les revenus d'un siège épiscopal vacant) et spirituelles (soit la nomination aux bénéfices et donc aux prébendes). Il garantit en outre paix et assistance à l'Église.



Texte original (traduit du latin) |


Au nom de la sainte et indivise Trinité. Moi, Henri, par la grâce de Dieu auguste empereur des Romains, avec la force de l'amour que je nourris envers Dieu, la Sainte Église Romaine et le Pape Calixte et pour le Salut de mon âme concédée à Dieu, à ses saints apôtres Pierre et Paul et à la Sainte Église Catholique toutes les investitures au moyen de l'anneau et du bâton; je concède en outre que dans toutes les églises, qui se trouvent sous mon empire ou sous mon règne, puissent avoir lieu des élections canoniques et des consécrations libres. Je restitue à la Sainte Église Romaine les possessions et les droits du Bienheureux Pierre [désigne le pape saint Pierre ayant été le premier pape], qui depuis le début de cette discorde jusqu'à aujourd'hui, c'est-à-dire depuis le temps de mon père jusqu'à moi, lui furent soustraits, et que je possède encore aujourd'hui; ceux au contraire qui ne sont plus en ma possession, je ferai en sorte qu'ils lui soient restitués. Je restituerai en outre sur le conseil de mes princes ou par sens de la justice les possessions de toutes les autres églises, des princes et de tous les autres, clercs ou laïcs, qui dans cette opposition furent perdues et qui sont encore aujourd'hui en ma possession; celles qui en revanche ne sont plus en ma possession je ferai en sorte qu'elles lui soient restituées. Je concède en outre une vraie paix au Pape Calixte, à la Sainte Église Romaine et à tous ceux qui militent ou ont milité de leur côté; je servirai en outre fidèlement la Sainte Église Romaine dans les circonstances dans lesquelles mon aide sera demandée et dans celles dans lesquelles une question me sera posée, je rendrai la justice voulue. Tout cela a été mis en acte avec le consentement et après le conseil des princes, dont les noms suivent : Adalbert, archevêque de Magonze, F. archevêque de Cologne, H. [Hartwig I. von Spanheim][7] évêque de Ratisbonne [Regensburg], O. évêque de Bamberg, B. évêque de Spire, H. d'Augsbourg, G. d'Utrecht, Ö. de Constance, E. [Erlolf von Bergholz][8]abbé de Fulda, Henri duc, Frédéric duc, S. duc, Pertolfe duc, Théopold marquis, Engelbert marquis, Godefroi comte du palais [Gotfried, comte de Calw, comte palatin du Rhin][9], Otton comte du palais [Otto V., comte palatin de Bavière][10], Bérenger comte.



Voir aussi |



Notes et références |




  1. Jean Marc Albert, Petit atlas historique du Moyen Âge, Armand Colin, 2007.


  2. D’après Francis Rapp, le Saint Empire romain germanique d'Otton le Grand à Charles Quint, Tallandier, 2000 (réimpr. Seuil, 20 juin 2003), 384 p. (ISBN 2020555271), p. 148.


  3. Anne Ben Khemis, Henri V, empereur germanique, Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.


  4. Jean Chélini, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Hachette, 1991, p. 293.


  5. Francis Rapp, op. cit. p. 149.


  6. D’après Joseph Rovan, lHistoire de l'Allemagne, Seuil, 1994.


  7. (de) Liste des évêques de Ratisbonne.


  8. (de) Liste des abbés et évêques de Fulda.


  9. [1].


  10. (de) comte palatin.



Bibliographie |




  • Jean Chélini, Histoire religieuse de l'Occident médiéval, Hachette, 1991. (ISBN 2012790747).Document utilisé pour la rédaction de l’article


  • Yves Congar, L'Église de saint Augustin à l'époque moderne, Le Cerf, 1997. (ISBN 2-204-05470-4) (lire en ligne).

  • Sous la direction de A. Fliche et V. Martin, Histoire de l'Église, des origines jusqu'à nous jours, Bloud & Gay :

    • Augustin Fliche, La réforme grégorienne et la reconquête chrétienne, 1934.


  • Sous la direction de J.-M. Mayeur, Charles et Luce Pietri, André Vauchez, M. Venard, Histoire du christianisme, Tome 5, Desclée, 1991-2001 (ISBN 2-7189-0573-5). Document utilisé pour la rédaction de l’article


  • Francis Rapp, Le Saint-Empire romain germanique, d'Othon le Grand à Charles Quint, Point Histoire, Seuil, 2003, (ISBN 2020555271). Document utilisé pour la rédaction de l’article


  • Joseph Rovan, Histoire de l'Allemagne, Seuil, 1994, (ISBN 2020351366).Document utilisé pour la rédaction de l’article



Articles connexes |



  • Histoire de l'Allemagne

  • Worms

  • Lutte du sacerdoce et de l'Empire

  • Théocratie



Liens externes |




  • Concordat de Worms (1122), étude la nature juridique du texte.


  • Texte complet du concordat de Worms.





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