Rodolphe Ier de Habsbourg








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Rodolphe Ier de Habsbourg

Illustration.
Gisant de Rodolphe de Habsbourg, dans la cathédrale de Spire.
Titre
Roi des Romains
23 septembre 1273 – 15 juillet 1291
(17 ans, 9 mois et 22 jours)
Prédécesseur

Richard de Cornouailles
Successeur

Adolphe de Nassau
Duc d'Autriche
26 août 1278 – 27 décembre 1282
(4 ans, 4 mois et 1 jour)
Prédécesseur

Ottokar II de Bohême
Successeur

Albert Ier du Saint-Empire
Duc de Carinthie
26 août 1278 – 1er février 1286
(7 ans, 5 mois et 6 jours)
Prédécesseur

Ottokar II de Bohême
Successeur

Meinhard de Goritz
Biographie

Dynastie

Habsbourg

Date de naissance
1er mai 1218

Date de décès

15 juillet 1291(à 73 ans)

Lieu de décès

Spire
Sépulture

Cathédrale de Spire
Père

Albert IV le Sage
Mère

Edwige de Kybourg
Conjoint

Gertrude de Hohenberg
Isabelle de Bourgogne
Enfants

Mathilde
Albert
Clémence
Rodolphe
Judith




Rodolphe Ier de Habsbourg

Rodolphe Ier, roi des Romains ou Rodolphe IV de Habsbourg (1er mai 1218 – 15 juillet 1291 à Spire) est roi des Romains de 1273 à sa mort. Il succède à Richard de Cornouailles et met fin à la période du Grand Interrègne et la dynastie des Hohenstaufen. Premier membre de la maison de Habsbourg à monter sur le trône impérial, il est considéré comme le fondateur de la puissance de la dynastie. Durant son règne, il étend en effet les possessions des Habsbourg à l'Autriche et à ses dépendances.




Sommaire






  • 1 Comte de Habsbourg


  • 2 Roi des Romains


  • 3 La conquête de l'Autriche


  • 4 Mort


  • 5 Vie de famille


  • 6 Iconographie


  • 7 Notes et références


  • 8 Voir aussi





Comte de Habsbourg |


Rodolphe est né le 1er mai 1218, vraisemblablement au château de Limbourg (pays de Bade). Il est le fils aîné et l'unique héritier de Albert IV le Sage († 1239), comte de Habsbourg, et d'Edwige de Kybourg († 1260). Contrairement à la branche cadette des Habsbourg-Laufenbourg, qui avait pris parti pour les guelfes, son père avait choisi de rester fidèle aux Hohenstaufen dans leur lutte contre le pape. L'empereur Frédéric II sera d'ailleurs le parrain de Rodolphe et récompensera la loyauté des Habsbourg par plusieurs dons de territoire. Ayant succédé en 1239 à son père, mort en croisade, il réussit à étendre peu à peu ses possessions en Alsace et dans le nord de la Suisse à la suite de divers conflits de succession dont il sort victorieux par les armes. Il épouse Gertrude de Hohenberg qui deviendra, après le couronnement, la reine Anna de Habsbourg, morte à Vienne, mais dont le monument funéraire se trouve à la cathédrale de Bâle[1].



Roi des Romains |


En 1273, Rodolphe de Habsbourg est ainsi devenu un prince influent du Sud de l'Allemagne, mais il est loin d'être le plus puissant dans l'empire. C'est pour cette raison que les princes-électeurs l'élisent comme roi de Germanie (ou roi des Romains), écartant ainsi le roi de Bohême, Ottokar II, lui aussi candidat. En effet, outre les qualités militaires de Rodolphe, les électeurs étaient soucieux de ne pas porter au pouvoir un prince trop puissant afin de préserver leurs propres prérogatives et d'éviter tout risque de transmission héréditaire de la couronne. Cette élection, le 1er septembre 1273[2] met aussi un terme au Grand Interrègne, c'est-à-dire à la vacance du trône impérial qui durait depuis 1250 en raison de la rivalité avec le pape.


Selon la procédure qui était alors en vigueur, les princes-électeurs n'élisaient pas directement l'Empereur, mais le "Roi des Romains". Celui-ci devait alors entreprendre le voyage à Rome (le Römerzug) afin de se faire officiellement couronner par le pape.


Rodolphe, roi pragmatique et ambitieux, préféra renoncer à cette expédition jamais dénuée de risques. Âgé de 55 ans, il craignait que le temps lui soit compté, il ne souhaitait pas non plus apparaître comme un vassal du pape et son absence aurait pu fragiliser son pouvoir dans une Allemagne qui sortait d'une période troublée. En droit, il n'a donc pas été empereur même si, dans les faits, tout le monde le considérait comme tel.



La conquête de l'Autriche |


Dès son accession au pouvoir, Rodolphe entend remettre de l'ordre dans l'empire, d'abord en mettant fin aux multiples petites guerres privées entre seigneurs locaux, mais aussi et surtout en récupérant des territoires qui étaient indûment occupés par certains princes, à commencer par le duché d'Autriche. Celui-ci avait longtemps été la propriété de la famille des Babenberg, mais cette lignée de ducs s'était éteinte en 1246, avec la mort sans héritier mâle du duc Frédéric le Batailleur. L'héritage d'un fief ainsi tombé en déshérence devait normalement revenir à l'empereur. Cependant, le roi de Bohême Ottokar II, qui avait épousé Marguerite la sœur du duc défunt, avait profité de la vacance du pouvoir durant le Grand Interrègne pour s'emparer du duché d'Autriche après avoir vaincu son rival, le roi de Hongrie Béla IV. Craignant sans doute l'arrivée au pouvoir de l'ambitieux Rodolphe de Habsbourg, Ottokar avait aussi été le seul des sept princes-électeurs à ne pas voter pour lui. Il ne s'était pas rendu non plus à la cérémonie du couronnement.


Rodolphe ne tarde pas à convoquer Ottokar II devant la Diète impériale afin qu'il lui prête l'hommage pour ses fiefs de Bohême et de Moravie et qu'il restitue le duché d'Autriche. Comme le roi de Bohême ne répond pas à cette convocation, il est mis au ban de l'empire et Rodolphe met sur pied une coalition contre lui. En Autriche même, une partie de la noblesse et des villes se soulève contre Ottokar, qui est contraint de négocier la paix: il ne conserve que ses possessions de Bohême et de Moravie. Ayant reconstitué des forces, il reprend les hostilités quelques années plus tard, mais il est finalement vaincu et tué à la bataille de Marchfeld, le 26 août 1278[3].


Rodolphe prend ainsi possession des duchés d'Autriche, de Styrie et de Carinthie qu'il inféode à son fils aîné et successeur Albert et de la Carniole qu'il confie à Meinhard de Goritz dont la fille Élisabeth épouse son fils Albert.



Mort |


Rodolphe meurt à Strasbourg le 15 juillet 1291. Adolphe de Nassau lui succède en 1292.



Vie de famille |


Il épouse en premières noces en 1245 Gertrude de Hohenberg (1225-1281), dont il eut onze enfants, parmi lesquels :




  • Mathilde de Habsbourg (1251-1304), mariée en 1273 à Louis II de Bavière, duc de Bavière


  • Albert Ier de Habsbourg (1255-1308), roi des Romains (empereur du Saint-Empire non sacré)

  • Catherine de Habsbourg, mariée en 1279 avec Othon III de Bavière roi de Hongrie de 1305 à 1308


  • Agnès de Habsbourg, mariée en 1273 à Albert II († 1298), duc de Saxe


  • Hedwige de Habsbourg, mariée en 1279 à Othon VI, margrave de Brandebourg


  • Clémence de Habsbourg, mariée en 1281 avec Charles Martel de Hongrie, duc de Calabre

  • Hartmann

  • Rodolphe II d'Autriche


  • Jutte de Habsbourg, mariée en 1285 à Venceslas II, roi de Bohême

  • (illégitime) Albert Ier de Schenkenberg, comte de Löwenstein


Il épouse en secondes noces en 1284 Isabelle de Bourgogne (1270-1323), fille de Hugues IV de Bourgogne duc de Bourgogne



Iconographie |


Une statue équestre de Rodolphe de Habsbourg occupe une niche sur la façade ouest de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg. L'original a été détruit pendant la Révolution française, puis reconstitué vers 1810[4].



Notes et références |





  1. (de) Dorothea Schwinn Schürmann, « Das Grabmal der Königin Anna von Habsburg und ihres Sohnes Karl im Basler Münster », Revue suisse d’art et d’archéologie, vol. 73, no 3,‎ 2016, p. 169-186 (ISSN 0044-3476)


  2. Joseph Epiphane Darras, Histoire générale de l'église: depuis le commencement de l'ère chrétienne jusqu'à nos jours, Volume 3, éditions Vives, 1854


  3. Jacques Bretel fait allusion à la guerre entre Rodolphe Ier de Habsbourg et Ottokar II de Bohême dans son poème du Tournoi de Chauvency, écrit en 1285


  4. Serge Dufour, Les Statues de Strasbourg, Coprur, Strasbourg, 1992, p. 10




Voir aussi |


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