Assurbanipal





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Assurbanipal

Sculpted reliefs depicting Ashurbanipal, the last great Assyrian king, hunting lions, gypsum hall relief from the North Palace of Nineveh (Irak), c. 645-635 BC, British Museum (16722368932).jpg








Fonction
Roi d'Assyrie
667-626 av J-C

Assarhaddon

Assur-etil-ilâni





Titre de noblesse
Roi













































Biographie
Naissance

685 av. J.-C.Voir et modifier les données sur Wikidata
NiniveVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès

627 av. J.-C.Voir et modifier les données sur Wikidata
NiniveVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité

AssyrieVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités

Collectionneur de livres, souverainVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille

Sargonid dynasty (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père

AssarhaddonVoir et modifier les données sur Wikidata
Mère

Ešar-ḫamat (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie

Shamash-shum-ukinVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint

Libbāli-šarrat (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants

Assur-etil-ilâni
Sîn-shar-ishkunVoir et modifier les données sur Wikidata






Assurbanipal, Statue située à San Francisco




Carte des différentes phases d'expansion de l'empire néo-assyrien, jusqu'à son apogée sous Assurbanipal.


Assurbanipal (aussi Asurbanipal, Ashurbanipal, Assur-Banapliou, Assourbanipal) en Akkadien : Aššur-Bāni-Apli ou Aschschur-bani-apli ou Assur-bani-apli "Le Dieu Assour a fait un [autre] fils" ou "Assur est le créateur d'un héritier", ou Sardanapale fut roi d'Assyrie de 669 av. J.-C. à 631 av. J.-C. ou 626 av. J.-C. Il fut le fils du roi Assarhaddon et de la reine Esarhemet (ou Ešar-ḫamat), et fut un des derniers grands souverains de l'Assyrie antique. Son nom, Aššur-ban-apli, signifie « Assur a donné un fils héritier ».


Ce personnage est connu comme l'un des rares souverains de son temps sachant lire et écrire. La sculpture assyrienne atteignit son apogée sous son règne (Palais nord et sud-ouest de Ninive). Pour les Grecs, qui le connaissaient sous le nom de Sardanapal(l)os — d'où la forme latine Sardanapal(l)us et le français Sardanapale —, c'était le symbole d'un homme puissant menant une vie luxueuse et dissolue, d'où le sens de « débauché » pris en français par ce terme. D'après certains chercheurs, As(e)nappar ou Osnapper cité dans la Bible[1], serait en fait Assurbanipal.




Sommaire






  • 1 Biographie


  • 2 Un roi lettré


  • 3 Postérité


  • 4 Références


  • 5 Annexes


    • 5.1 Bibliographie


    • 5.2 Article connexe


    • 5.3 Liens externes







Biographie |




Gardes d'Assurbanipal précédant les porteurs du trône roulant. Bas-relief provenant du palais d'Assurbanipal à Ninive, v. 645 av. J.-C.


Son frère aîné Sin-iddina-apla étant mort en 672, Assurbanipal est couronné roi en 669, à la mort de son père Assarhaddon[2], ou, selon Joachim Menant, le 12 avril 667 av. J.-C.[3]. Cette succession respecte donc le droit d'aînesse, contrairement à celle de Sennachérib, la précédente[4]. Assurbanipal était très impopulaire à la cour et parmi les prêtres. Il passa des accords avec les dirigeants assyriens, les membres de la famille royale et les souverains étrangers afin de s'assurer de leur loyauté envers le prince couronné. Mais il fallut toute l'énergie de sa grand-mère Naqi'a-Zakutu pour le faire monter sur le trône à la mort d'Assarhaddon pendant une campagne militaire en Égypte.


Le règne d'Assurbanipal, comme celui de la plupart des rois assyriens, fut marqué par des guerres incessantes. Il fit notamment la guerre à son frère Shamash-shum-ukin, qui était roi de Babylone, et conquit ainsi la Chaldée ; Assurbanipal conquit Babylone et la détruisit. Il régna d'une main de fer, en écrasant les insurrections égyptiennes comme celles que son frère mena contre lui à Babylone : il détruisit définitivement la ville égyptienne de Thèbes en 663 av. J.-C., poursuivant les conquêtes de son père[5]. Il conquit également, au cours de sa sixième campagne, Élam, dont la capitale Suse fut mise à sac au cours de la huitième campagne. La Phénicie, l'Arménie et une grande partie de l'Arabie furent également conquises.


La date de fin du règne (ou de la mort) d'Assurbanipal n'est pas connue avec certitude : la dernière tablette qui mentionne son nom est un contrat privé de Nippur datant de 631 av. J.-C., la 38e année de son règne. D'autres textes mentionnent un règne de 42 années, c’est-à-dire jusqu'en 627-626 av. J.-C.



Un roi lettré |




Assurbanipal, roi d'Assyrie de 669 av. J.-C. à 631 av. J.-C.


Pendant son règne, la renommée assyrienne ne fut pas seulement due à sa puissance militaire, mais aussi à sa culture et à son art. Assurbanipal fonda à Ninive, sa capitale, une bibliothèque dans laquelle il recueillit plus de 20 000 tablettes, soit l'ensemble de la littérature cunéiforme disponible à son époque, créant ainsi la première « bibliothèque » (en tant que rassemblement organisé et systématique, par opposition à une archive, constituée d'un simple dépôt de documents successifs). Les tablettes de la bibliothèque de Ninive comprennent notamment la source la plus complète de l'épopée suméro-babylonienne de Gilgamesh. D'autres séries de tablettes constituent un dictionnaire sumérien-akkadien. On y trouve également des textes traitant d'astronomie et d'astrologie. Cependant, la plupart des tablettes (qui se trouvent presque toutes au British Museum de Londres) sont des textes de « prédictions » qui permettaient aux scribes de reconnaître le sens des présages.



Assurbanipal se flattait de maîtriser l'art d'écrire. Une des tablettes qu'il a copiée porte le colophon suivant :



« Écrit et collationné en conformité avec son antique modèle. Moi, Assurbanipal, roi de l'univers, roi d'Assyrie, à qui le dieu Nabu et son épouse ont accordé une compréhension aiguisée et la capacité mentale de saisir la lumineuse essence de l'écriture, chose qu'aucun des rois qui me précédèrent ne comprit jamais, j'ai écrit sur les tablettes le savoir de Nabu, la compétence dans les signes cunéiformes et je les ai vérifiés. Je les ai déposées pour la postérité dans la bibliothèque du temple de mon seigneur Nabu, le grand seigneur, qui se trouve à Ninive pour m'accompagner, garder mon âme et me protéger de la maladie et maintenir fermes les fondements de mon trône. O Nabu, regarde avec satisfaction et bénis pour toujours ma royauté. Lorsque j'arriverai vers toi, prête-moi ton attention. Si je passe par ton temple, protège mes pas. Et si ce travail est déposé dans ton temple et placé devant toi, contemple-le et regarde-moi favorablement[6]. »




Postérité |




Delacroix, La mort de Sardanapale, 1827.



Sardanapale a été représenté, d'abord par les Grecs, comme un roi débauché et efféminé. Ctésias de Cnide (vers 400 av. J.-C.), médecin à la cour des rois perses, a été le premier à faire ce portrait du dernier roi assyrien :



« Sardanapale surpassa tous ses prédécesseurs en débauches et paresse. Car non seulement il ne se montrait jamais au monde extérieur, mais il menait la vie d'une femme […]. Il s'efforçait même de rendre sa voix féminine et […] il cherchait aussi les joies de l'amour des deux sexes […]. Pour ne pas tomber aux mains des ennemis, il fit édifier un immense bûcher dans son palais, y amassa tout son or et tout son argent ainsi que ses vêtements royaux. Il enferma dans une chambre construite au milieu du bûcher ses concubines et ses eunuques, se joignit à eux tous et mit le feu à l'ensemble du palais[7]. »



À l'époque d'Alexandre le Grand, il se disait qu'on lui avait élevé, sur son tombeau, la statue d'un danseur ivre, accompagnée de cette inscription qu’il aurait composée lui-même :


« Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien. »

Ces deux vers reprennent la même idée :



« Je n’ai fait que manger, boire et m’amuser bien,

Et j’ai toujours compté tout le reste pour rien. »


Sa légende a particulièrement inspiré écrivains et artistes à l'époque romantique :




  • Sardanapale, un drame de Lord Byron (1821).


  • La Mort de Sardanapale, tableau d'Eugène Delacroix, peint en 1827, actuellement conservé au musée du Louvre.


  • La Mort de Sardapanale, cantate composée par Hector Berlioz pour son prix de Rome (1830)



Références |





  1. Esd 4,10


  2. Die altorientalischen Reiche, Elena Cassin, Jean Bottéro & Jean Vercoutter, Fischer Bücherei, 1965, p. 80.


  3. Joachim Menant, La Bibliothèque du palais de Ninive, Paris, éd. E. Leroux, 1880, p. 52


  4. Voir pages 131-34 in Images, Power, and Politics: Figurative Aspects of Esarhaddon's Babylonian Policy, Barbara N. Porter, Diane Publishing, 1993


  5. Joachim Menant, op. cité, p. 52


  6. H. Hunger, Babylonische und assyrische Kolophone, Kevelaer and Neukirchen-Vluyn, 1968, Col. AOAT 2, p. 102, not. 329. Cité par Baez, p. 48


  7. « Assurbanipal le lettré », Le Monde, 17 août 2007.




Annexes |


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Bibliographie |



  • Pierre Villard, « Aššurbanipal », dans Francis Joannès (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Paris, 2001, p. 102-105

  • (en) Andrew Kirk Grayson, « Assyria 668-635 B.C.: The Reign of Ashurbanipal », dans John Boardman et al. (dir.), The Cambridge Ancient History, volume III part 2: The Assyrian and Babylonian Empires and other States of the Near East, from the Eighth to the Sixth Centuries B.C., Cambridge, Cambridge University Press, 1991, p. 142-161

  • D. Arnaud, Assurbanipal, roi d'Assyrie, Fayard

  • (es) Fernando Báez, Los primeros libros de la humanidad, Msdrid, Forcola, 2013, 621 p. (ISBN 9788415174752)


  • (de) R. Borger, Beiträge zum Inschriftenwerk Assurbanipals, Die Prismenklasse, Wiesbaden, 1996


  • (en) S. Parpola, Letters from Assyrian Scholars to the Kings Esarhaddon and Assurbanipal, 2 vol., AOAT 5, 1993

  • P. Villard, « L'éducation d'Assurbanipal », dans Ktèma 22, 1997, p. 135-149



Article connexe |


  • Bibliothèque d'Assurbanipal


Liens externes |




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    • Bibliothèque royale des Pays-Bas

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    • WorldCat




  • (fr) Les grands souverains Assyriens : Assurbanipal

  • (en) Karen Radner, « Assurbanipal, king of Assyria (669-c.630) », sur Knowledge and Power, Higher Education Academy, 2012(consulté le 1er novembre 2015)




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