Araméen





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Araméen
ארמית Arāmît, ܐܪܡܝܐ Oromoyo, آرامية Ārāmiya.mw-parser-output .entete.bd{background-image:url("//upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/2c/Picto_infobox_comicballoon.png")}
Pays




Nombre de locuteurs
438 300[1]
Classification par famille

  • - langues chamito-sémitiques

    • - langues sémitiques

      • - langues sémitiques centrales

        • - araméen



Codes de langue

ISO 639-3

arc




Stèle portant une dédicace en araméen au dieu Salm, Ve siècle av. J.-C., trouvée à Tayma en Arabie.


L'araméen est un groupe de langues chamito-sémitiques (appelées également langues afro-asiatiques). Son nom vient d'Aram[2], une ancienne région du centre de la Syrie.


Dans cette famille, l'araméen appartient à la branche sémitique. Plus précisément, il constitue une partie de la sous-famille sémitique occidentale septentrionale, qui comprend également les langues cananéennes telles que l'hébreu et l'ougaritique. L'alphabet araméen a été largement adopté pour les autres langues et est l'ancêtre des alphabets hébreu et arabe, ainsi que de l'alphabet Kharoshthi dans le nord-ouest de l'Inde, et peut-être l'alphabet Brahmi.


Durant ses 3 000 ans d'histoire écrite[3], l'araméen a été utilisé en tant que langue administrative des empires et langue de culte. C'était une des langues quotidiennes en Judée pendant la période du Second Temple (539 av. J.-C. – 70 apr. J.-C.), la langue parlée par Jésus-Christ[4],[5], la langue d'une grande partie des livres bibliques de Daniel et d'Esdras, et la principale langue du Talmud[6]. Toutefois, le judéo-araméen était différent par les caractères et par la grammaire. La longue histoire de l'araméen et son utilisation diversifiée et généralisée a abouti à la création de nombreux dialectes, parfois considérés comme des langues. Ainsi, il n'y a pas eu une langue araméenne statique, chaque époque et chaque zone géographique a plutôt eu sa propre variété. L'araméen a été retenu comme langue liturgique par certaines Églises orientales, sous la forme du syriaque, variété araméenne dans laquelle a été diffusé le christianisme oriental. Ces communautés parlent cette langue ou parlent une autre forme d'araméen comme langue vernaculaire.


L'araméen moderne est parlé aujourd’hui comme première langue par de nombreuses petites communautés éparses et en grande partie isolées, chrétiennes, juives, et par les groupes ethniques mandéens de l'Asie occidentale[7] — les plus nombreux, les Assyriens, sous la forme de l'assyrien néo-araméen et du chaldéen néo-araméen — ; ils ont tous conservé l'utilisation d'une langue véhiculaire dominante, malgré les transferts linguistiques.


Les langues araméennes sont considérées comme langues en voie de disparition[8].




Sommaire






  • 1 Importance historique de l'araméen


  • 2 Groupe


  • 3 Propagation


    • 3.1 Communauté juive


    • 3.2 Époque de Jésus


    • 3.3 RACHB"I


    • 3.4 De nos jours


      • 3.4.1 Traitement de texte


      • 3.4.2 Le peuple araméen






  • 4 Sources des évangiles en araméen


  • 5 Notes et références


  • 6 Voir aussi


    • 6.1 Bibliographie


    • 6.2 Filmographie


    • 6.3 Articles connexes


    • 6.4 Liens externes







Importance historique de l'araméen |




Inscription en araméen sur la stèle funéraire de Si'gabbor trouvée à Neirab (début du VIIe siècle av. J.-C.).


Au VIe siècle av. J.-C., l'araméen était la langue administrative de l'Empire perse. Du IIIe siècle jusqu'à 650 apr. J.-C., c'était la principale langue écrite du Proche-Orient. Elle a donné son nom à l'alphabet araméen avec lequel elle était écrite. L'araméen pouvait servir de langue véhiculaire ou lingua franca[9].


Une des plus grandes collections de pièces en araméen achéménide, au nombre de 6 000 lisibles (correspondant à environ 500 textes déchiffrés), est celle des tablettes des fortifications de Persépolis[10],[11].


L’araméen était la « langue de relation » de cette époque, la langue de l’éducation et du commerce. Au VIIIe siècle av. J.-C., on parlait couramment l’araméen de l’Égypte à l’Asie majeure, jusqu’au Pakistan, et c’était la principale langue des grands empires d’Assyrie, de Babylone et, plus tard, de l’empire chaldéen ainsi que du gouvernement impérial de la Mésopotamie. L’araméen s’est également répandu en Palestine, supplantant l’hébreu comme langue la plus couramment parlée entre 721 et 500 av. J.-C. Une grande partie de la loi judaïque a été créée, débattue et transmise en araméen, et c’est aussi la langue à la base du Talmud.


On considère que Jésus a parlé et écrit ce qu’on désigne aujourd’hui comme l’araméen occidental, le dialecte des Juifs de cette époque. Après la mort du Christ, les premiers chrétiens ont rédigé certaines Écritures en araméen, relatant la vie de Jésus et propageant sa parole dans cette langue, dans de nombreux pays.


Langue historiquement employée pour exprimer des idées religieuses, l’araméen constitue un lien entre le judaïsme et la chrétienté. Le professeur Franz Rosenthal a écrit, dans le Journal of Near Eastern Studies (traduction libre) : « À mon avis, l’histoire de l’araméen représente le triomphe, pur et simple, de l’esprit humain incarné dans la langue (qui est la forme la plus directe de l’expression de l’esprit)… [Cette langue] réussissait, avec force, à promulguer les questions spirituelles. »[12]



Groupe |


Les trois groupes dialectaux actuels sont :



  • le néo-araméen occidental (syriaque occidental), parlé par quelques milliers de locuteurs de trois villages syriens de l'Anti-Liban (dont Maaloula), et probablement par certaines familles de la diaspora dans les villes syriennes et libanaises et en Amérique ;

  • le néo-araméen oriental (néo-syriaque, syriaque vulgaire), qui compterait des centaines de milliers de locuteurs particulièrement dans le Nord de l'Irak appelé « soureth », dans le Caucase et dans la diaspora (Europe, Amériques, Australie), membres de diverses églises chrétiennes orientales (voir Assyriens), Juifs targoumis (en) (ou Juifs kurdes, voir Lishán didán et Judéo-araméen) ou Mandéens.

  • le néo-araméen central parlé par quelques centaines de milliers de locuteurs des villages du Tur Abdin dialecte Turoyo et de sa diaspora. Aussi, en Syrie dans la province d'Al-Hasaka et en diaspora particulièrement en Suède.


L'arabe, l'hébreu et le persan ont emprunté de nombreux mots à l'araméen.



Propagation |


Les papyri araméens d’Éléphantine, témoins de la vie d'une communauté juive en Égypte à l'époque achéménide, constituent un autre important corpus de textes.



Communauté juive |


Article détaillé : Judéo-araméen.

Le Livre de Daniel et le Livre d'Esdras sont écrits en partie en araméen.


Parmi les manuscrits de Qumran, une centaine est constituée de textes rédigés en araméen, notamment des traductions de la Bible (targoums)[13].


Le Targoum Onkelos, attribué traditionnellement à Onkelos le Prosélyte, est la traduction officielle de la Torah utilisée par la communauté juive. L'araméen était également la langue employée par les rabbins qui ont participé à l'écriture du Talmud de Babylone et du Talmud de Jérusalem, langue dans laquelle les deux Talmuds furent rédigés intégralement. Seule la Mishna est rédigée en hébreu. Ainsi un étudiant talmudique digne de ce nom a souvent de meilleures connaissances en araméen qu'en hébreu moderne.



Époque de Jésus |




Les dialectes araméens parmi les langues sémitiques de l'Antiquité[Quand ?].


L'araméen était, pense-t-on, la langue usuelle en Judée du temps de Jésus de Nazareth et le resta dans toute la région, puisque Mani prêchait en araméen, bien que certains historiens estiment que l'emploi du grec s'était étendu à tout le pourtour de la Méditerranée[réf. nécessaire].


On estime que Jésus de Nazareth a prêché en araméen[14].


Une phrase mise dans la bouche de Jésus (« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ») est transcrite différemment dans l'évangile selon Marc et dans l'évangile selon Matthieu.


Le texte de Westcott-Hort (en) se présente ainsi :



  • Dans Matthieu 27:46 : « ελωι ελωι λεμα σαβαχθανι[15] » (« elôi, elôi, lema sabachthani »).

  • Dans Marc 15:34 : « ελωι ελωι λαμα σαβαχθανι[16] » (« elôi, elôi, lama sabachthani »).


Le Codex Bezæ, les versions du Stephanus New Testament (1550) et Scrivener New Testament (1894) donnent une autre version de Matthieu 27:46 : « ηλι ηλι λαμα σαβαχθανι[17] » (« êli, êli, lama sabachthani »). Cette transcription en grec du passage de Matthieu, ηλι, est plus proche de l'hébreu officiel de l'époque.


La TOB signale en note que les deux versets représentent une citation en araméen de psaumes 22:2 (en hébreu, אֵלִי אֵלִי לָמָה עֲזַבְתׇנִי) (Eli, Eli, lama azavtani) « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ». La Bible de Jérusalem met en note sur le verset de Marc 15:34 : « Jésus a dû prononcer en araméen, Élahî, transcrit Élôï, peut-être sous l'influence de l'hébreu Élohim. » Ces deux traductions transcrivent Éli (Eli) pour Matthieu, et Élôï (Eloï) pour Marc. À noter également que Élahî (Ilahi) est aussi la prononciation arabe de « Mon Dieu ».



RACHB"I |


Le Zohar, livre ésotérique juif, aurait été selon certaines sources[Lesquelles ?] écrit en Palestine au IIe siècle par le Rabbi Shimon bar Yohaï[18] ; selon d'autres, il aurait été écrit par une multiplicité d'auteurs réunis en « cercles » kabbalistiques disséminés dans l'entourage de Moïse de Léon au XIIIe siècle[19]. Il est rédigé en araméen[20].



De nos jours |



Traitement de texte |






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Le premier logiciel de traitement de texte en langue araméenne a été élaboré en 1986-1987 au Koweït par Sunil Sivanand, un jeune professionnel des technologies de l'information qui est maintenant directeur général et ingénieur en chef chez Acette, une société implantée à Dubaï. Le projet avait été parrainé par Daniel Benjamin, qui était à la tête d'un groupe de personnes qui s'efforcent de préserver et de faire revivre la langue araméenne.



Le peuple araméen |


Article détaillé : Araméens (chrétiens orientaux).

Depuis la seconde partie du XXe siècle, la majorité des Araméens vit dans la région du Proche-Orient[21].


Depuis la guerre du Golfe en 1990, et surtout depuis 2003, aux suites de l'intervention américaine en Irak lors de la Seconde Guerre du Golfe, les Araméens sont menacés. En 2014, l'État islamique au Moyen-Orient et Levant, ou Daech, est proclamé, et cet État non reconnu internationalement, qui s'étend sur une grande partie est de la Syrie, et nord-ouest de l'Irak, persécute les populations araméennes, souvent chrétiennes. Des massacres furent signalés, ainsi que des cas d'esclavagisme. Les dialectes araméens sont en danger critique d'extinction, car les populations fuient les combats et les persécutions, et rejoignent les autres cohortes de réfugiés.



Sources des évangiles en araméen |




Notes et références |





  1. Ethnologue code « syr ».


  2. Cette langue a été connue sous plusieurs noms au cours des siècles. Selon l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, arts et des métiers, « la langue syriaque, appelée en divers temps langue chaldéenne ou babyloniene, araméene, assyriene, fut encore nommée hébraïque, non qu'on la confondît avec l'ancien hébreu, mais parce qu'elle étoit devenue la langue vulgaire des Juifs, depuis leur retour de la captivité de Babylone, & qu'elle l'était encore du temps de Jesus-Christ ». Le mot « araméen » a été créé au XXe siècle pour désigner cette langue.


  3. L'araméen apparaît entre le XIe et le IXe siècle avant notre ère. Klaus Beyer (1986 : The Aramaic language: its distribution and subdivisions) suggère que l'écriture araméenne date probablement du XIe siècle avant notre ère, et il est établi que les plus anciennes inscriptions du Nord de la Syrie datent du Xe siècle. Wolfhart Heinrichs (1990 : Studies in Neo-Aramaic) utilise la date moins controversée du IXe siècle, pour lequel il existe un consensus.


  4. (en) The Eerdmans Bible Dictionary : Aramaic, Grand Rapids, Michigan, Allen C. Myers, William B. Eerdmans, 1987(ISBN 0-8028-2402-1), p. 72 « It is generally agreed that Aramaic was the common language of Israel in the first century AD. Jesus and his disciples spoke the Galilean dialect, which was distinguished from that of Jerusalem (Matt. 26:73). »


  5. http://markdroberts.com/htmfiles/resources/jesuslanguage.htm.


  6. Beyer 1986, p. 38–43 ; Casey 1998, p. 83–6, 88, 89–93 ; Eerdmans 1975, p. 72.


  7. Heinrichs 1990, p. xi–xv ; Beyer 1986, p. 53.


  8. « L'araméen, la langue parlée par Jésus, menacée d'extinction », article paru sur le site Atlantico, 26 janvier 2013.


  9. « Aramaic language » dans l'Encyclopædia Britannica, version en ligne consultable au 4 novembre 2009.


  10. John A. Matthew Stolper, « What are the Persepolis Fortification Tablets? », The Oriental Studies News & Notes, hiver 2007, pp. 6-9, transcrit sur le site Persepolis Archive Project, consulté le 12 février 2007.


  11. Ces textes ont été édités par R. A. Bowman sous le titre : Aramaic Ritual Texts from Persepolis, Oriental Institute Publications, volume XCI, University of Chicago Press, 1970 (ISBN 978-0-226-62194-4).


  12. Franz Rosenthal, « Aramaic Studies during the past Thirty Years », Journal of Near Eastern Studies, 1978 [lire en ligne].


  13. (en) Ursula Schattner-Rieser, Textes araméens de la mer Morte, Bruxelles, Belgique, Safran, 2005, Édition bilingue, vocalisée et commentée (ISBN 9782874570018, présentation en ligne).


  14. M. Black, An Aramaic Approach to the Gospels and Acts, 3e éd., Hendrickson Publishers, 1967 . C. F. Burney, The Aramaic Origin of the Fourth Gospel, Oxford at the Clarendon Press, 1922 ; M. Casey, The Aramaic Sources of Marks' Gospel, Cambridge University Press, 1998 ; M. Casey, An Aramaic Approach to Q, Cambridge University Press, 2002 . F. Zimmermann, The Aramaic Origin of the Four Gospels, Ktav Publishing House, 1979.


  15. Matthieu 27:46 sur BibleGateway.com.


  16. Marc 15:34 sur BibleGateway.com.


  17. Matthieu 27:46 d'après le Stephanus New Testament et le Scrivener New Testament sur BibleGateway.com.


  18. « C’est ainsi que je fixe les choses, Rabbi Abba notera, Rabbi Eliezer, mon fils, enseignera oralement, et le reste des amis s'exprimeront dans leur cœur… » (Livre du Zohar, Parashat HaAzenou).


  19. Voir les différentes œuvres de Gershom Scholem.


  20. Le Zohar, traduction de l'araméen par Charles Mopsik, Lagrasse, Verdier, 1981-2001, 7 vol.


  21. Sébastien de Courtois, Les derniers araméens, La Table Ronde, 2004.




Voir aussi |


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Bibliographie |



  • (en) Ursula Schattner-Rieser, Textes araméens de la mer Morte, Bruxelles, Belgique, Safran, 2005, Édition bilingue, vocalisée et commentée (ISBN 9782874570018, présentation en ligne).


Filmographie |


  • Robert Alaux, Les Derniers Assyriens, Paris, 2003 (film documentaire de 52 minutes évoquant l'origine des langues araméennes et syriaque).


Articles connexes |




  • linguistique

    • liste de langues

      • langues par famille

        • langues afro-asiatiques
          • langues sémitiques






  • Syriaque.



Liens externes |





Wikipédia en syriaque.




  • (en) Fiche langue (code «syr») dans la base de données linguistique Ethnologue.


  • Institut syriaque de Belgique.


  • La langue araméenne, informations et bibliographie.



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