Hippopotamidae







Hippopotamidae



Description de cette image, également commentée ci-après

Un groupe d'hippopotames amphibies.









































Classification
Règne
Animalia
Embranchement
Chordata
Sous-embr.
Vertebrata
Classe
Mammalia
Sous-classe
Theria
Infra-classe
Placentalia
Ordre
Cetartiodactyla
Sous-ordre
Cetancodonta
Super-famille
Anthracotheriodea

Famille



Hippopotamidae
Gray, 1821


Les hippopotames (Hippopotamidae) forment une famille regroupant plusieurs espèces de mammifères cétartiodactyles relativement proches génétiquement des cétacés et dans une moindre mesure des suidés et des Ruminantia. Ils étaient traditionnellement rangés dans les ongulés avant que les études phylogénétiques ne les révèlent comme cétartiodactyles.


De nombreuses espèces ont disparu mais il en existe toujours deux vivantes : l'espèce la plus connue, l'Hippopotame dit amphibie, et l'Hippopotame nain. Leur espérance de vie est d'environ une quarantaine d'années.




Sommaire






  • 1 Caractéristiques


    • 1.1 Morphologie générale


    • 1.2 Sécrétions




  • 2 Comportement


    • 2.1 Alimentation


    • 2.2 Reproduction




  • 3 Prédateurs


  • 4 Étymologie et dénomination


  • 5 Systématique


    • 5.1 Classification


    • 5.2 Histoire évolutive




  • 6 Phylogénie au sein des cétartiodactyles


  • 7 Notes et références


  • 8 Voir aussi


    • 8.1 Références taxonomiques


    • 8.2 Liens externes







Caractéristiques |



Morphologie générale |




Crâne d'hippopotame.




























 v · d · m  Formule dentaire

mâchoire supérieure

3

4

1

2-3

2-3

1

4

3

3

4

1

1-3

1-3

1

4

3

mâchoire inférieure

Total : 44 max

Denture commune aux Hippopotamidae

Ce sont des animaux aquatiques massifs au corps en forme de tonneau. L'hippopotame commun est beaucoup plus grand puisqu'il mesure 1,50 m au garrot, les femelles mesurent entre 3 et 4 m de long et pèsent de 1 à 2 tonnes et les mâles mesurent de 4 à 5 m de long et pèsent de 2,5 à 3,5 tonnes (jusqu'à 4,5 tonnes pour les plus gros), alors que l'hippopotame nain ne mesure qu'un mètre au garrot pour 1,50 à 1,75 m de longueur et un poids de 170 à 275 kg.


Leurs pattes forment des piliers. Les pattes de l'hippopotame nain sont plus déliées et nettement plus adaptées à la marche -- les quatre doigts sont libres, n'étant pas reliés par une membrane, et les ongles sont pointus. Cela lui permet de bien adhérer au sol, même si celui-ci est inégal, dans son habitat constitué de marigots et de sous-bois humide.


Ils possèdent une tête massive à la large gueule pouvant s'ouvrir jusqu’à 180 degrés, avec à l'intérieur des défenses imposantes qui peuvent mesurer plus de 60 cm chez les hippopotames amphibies mâles.


Leurs yeux, oreilles et narines sont placés au sommet de la tête. Leurs narines peuvent se fermer par contraction lorsqu'ils plongent, ce qui s'avère très pratique dans leur mode de vie amphibie puisqu'ils peuvent ainsi éviter l'entrée d'eau dans leurs poumons. De même leurs conduits auditifs se bouchent lorsqu'ils se déplacent sous l'eau. Les deux espèces diffèrent notamment par la forme des oreilles, les arcades sourcilières sont beaucoup plus prononcées chez l'hippopotame amphibie.


Les testicules du mâle se trouvent à l’intérieur de la cavité abdominale (comme chez le rhinocéros). Les mâles sont reconnus pour avoir une apparence plus grisâtre que celle des femelles qui ont une teinte tournant vers le violacé.



Sécrétions |


Les hippopotames ne disposent pas de glande sébacée et de glande sudoripare, le seul moyen pour réguler leur température interne étant la perte d’eau transépidermique (en)[1]. Leur peau est glabre et sécrète, pour se protéger du soleil, une sorte d'écran solaire naturel rougeâtre appelé parfois « sueur de sang » (d'où le mythe des hippopotames qui « suent du sang »), bien qu'il ne s'agisse ni de sang ni de sueur. Ce mucus à pouvoir hydratant, d'abord incolore, vire à l'orangé-rouge au bout de quelques minutes, et devient finalement brun.


Deux pigments différents et extrêmement acides ont été identifiés dans les sécrétions, un rouge et un orangé. Le pigment rouge est l'acide hipposudorique (en), et le pigment orangé l'acide norhipposudorique. On a découvert que le pigment rouge inhibe la croissance de bactéries pathogènes (Pseudomonas aeruginosa et Klebsiella pneumoniae), ce qui laisse à croire que la sécrétion a un effet antibiotique. L'absorption de la lumière par ces deux pigments est maximale dans la gamme ultraviolette, ce qui équivaut à l'effet d'un écran solaire[2]. Comme les hippopotames sécrètent ces pigments partout dans le monde, il ne semble pas que ce soit leur alimentation qui en soit la source. Au lieu de cela les animaux peuvent synthétiser les pigments à partir de précurseurs comme la tyrosine, un acide aminé[3].



Comportement |




Fichier:Hippohangingout.ogvLire le média

Hippopotames dans leur milieu naturel.
Agrandir.




Hippopotames près de Bahir Dar Zuria, Éthiopie. Février 2018.


Les comportements observés diffèrent chez les deux espèces actuelles.


L'hippopotame commun ou amphibie vit en grands groupes dominés par un mâle polygame et irascible, tandis que les hippopotames nains vivent en couples ou en très petits groupes. Les hippopotames amphibies passent la journée dans l'eau pour se protéger du soleil, tandis que les hippopotames nains passent la journée cachés en forêt, dans les marais voire dans des terriers.


Certains hippopotames sont accompagnés d'oiseaux qui viennent manger leurs tiques, mais ainsi ils enlèvent également un peu de chair. Certains hippopotames peuvent rester marqués.


Bien qu’ils soient herbivores, ils comptent parmi les animaux les plus dangereux d’Afrique. Ils protègent férocement leur territoire, cause de la plupart des attaques sur les humains (ils font environ trois cents victimes mortelles par an). C'est là d'ailleurs la principale raison au fait qu'ils n'aient jamais été domestiqués par l'Homme[4].



Alimentation |


Ces animaux sont principalement herbivores, toutefois les hippopotames nains ont un régime alimentaire plus diversifié.


Il est très rare de voir un hippopotame hors de l'eau au jour levé. En journée, l'hippopotame se nourrit d'herbe et de graminées à proximité des berges. La nuit tombée, il s'éloigne des berges pour rejoindre des pâturages par des sentiers précis, parcourant pour cela jusqu'à 10 km. Il ne se sert pas de ses dents pour couper l’herbe, mais la cueille avec ses lèvres.


Pendant sa quête de nourriture, il arrive parfois qu'il pénètre dans des plantations, occasionnant des dégâts conséquents.


L'hippopotame amphibie consomme 40 kg de matières végétales en moyenne chaque nuit[5].


Des hippopotames ont occasionnellement été filmés en train de se repaître sur des charognes[6]. D'autres observations montrent des comportements de cannibalisme et de prédation[7]. Cependant le système digestif de l'hippopotame n'est pas adapté à un régime carnivore ; la consommation de viande est probablement causée par un comportement aberrant ou un stress nutritionnel.



Reproduction |


Pour séduire une femelle les hippopotames peuvent se battre jusqu’à la mort, se combattant à l'aide de leurs défenses en béant leur gueule en matière de parade agressive. Ces défenses peuvent faire d'importants dégâts sur l'adversaire.


L’accouplement de l'hippopotame commun se passe dans l’eau. La femelle est alors complètement immergée, seules ses narines sortent de l’eau. Comparativement aux adultes, le jeune est minuscule à la naissance : 30 kg pour 40 cm de long, alors que la mère fait près de deux tonnes. La croissance est très rapide et à un an le jeune pèse déjà 500 kg. En cas de naissance de jumeaux, seul l'un des jeunes est nourri.



Prédateurs |


L'hippopotame amphibie adulte n'a pas d'autre prédateur que l'Homme en raison de sa taille. Les jeunes en revanche sont la proie de lions, de hyènes et de crocodiles[5]. L'hippopotame nain est la proie du léopard, du python de Seba et des crocodiles[8].



Étymologie et dénomination |


Hippopotame, du grec ἵππος, hippos, « cheval », et ποταμός, potamos, « fleuve », fait référence à leur mode de vie amphibie. Leur nom est dû à Carl von Linné (1707-1778) qui pensait que ces animaux étaient réellement apparentés aux chevaux[9].



Systématique |



Classification |




  • Genre Hippopotamus (Linnaeus, 1758) :


    • Hippopotamus amphibius - Hippopotame


    • Hippopotamus antiquus - Hippopotame européen (espèce disparue)


    • Hippopotamus creutzburgi - Hippopotame nain de Crète (espèce disparue)


    • Hippopotamus minor - Hippopotame nain de Chypre (espèce disparue)


    • Hippopotamus meltensis - Hippopotame de Malte (espèce disparue)


    • Hippopotamus lemerlei - Hippopotame de Lemerle (espèce disparue)


    • Hippopotamus laloumena - Hippopotame de Madagascar (espèce disparue[10])


    • Hippopotamus gorgops - Hippopotame gorgops (fossile)



  • Espèces placées provisoirement dans le genre Hippopotamus :


    • Hippopotamus karumensis (fossile)


    • Hippopotamus aethiopicus (fossile)


    • Hippopotamus protamphibius (fossile)


    • Hippopotamus coryndoni (fossile)


    • Hippopotamus afarensis (fossile) - autrefois classé dans le genre Trilobophorus



  • Genre Hexaprotodon - Hexaprotodons ou hippopotames d'Asie (Falconer et Cautley, 1836)


    • Hexaprotodon palaeindicus - Hippopotame indien (fossile)


    • Hexaprotodon namadicus - (fossile) - probablement le même qu'au-dessus, H. palaeindicus


    • Hexaprotodon bruneti - Hexaprotodon afar (fossile) la seule espèce pour laquelle on utilise le nom vernaculaire « Hexaprotodon » pour ne pas le confondre avec Hippopotamus afarensis


    • Hexaprotodon sivalensis - Hippopotame de Sivalik (fossile)


    • Hexaprotodon sp. - Hippopotame de Birmanie (fossile)



  • Espèces fossiles d'Indonésie vivant au Pléistocène que certains auteurs classent dans le genre Choeropsis :


    • Hexaprotodon liberiensis - hippopotame pygmée africain

    • Hexaprotodon madagascariensis



  • Genre Archaeopotamus - autrefois incorporé dans le genre Hexaprotodon


    • Archaeopotamus harvardi (fossile)


    • Archaeopotamus lothagamensis (fossile)

    • et une ou deux espèces encore non classées.



  • Genre Choeropsis - hippopotame pygmée


    • Choeropsis liberiensis - hippopotame pygmée africain


    • Choeropsis madagascariensis - (préhistorique)



  • Genre Saotherium - autrefois incorporé dans le genre Hexaprotodon

    • Saotherium mingoz (fossile)




Histoire évolutive |


Article détaillé : histoire évolutive des hippopotamidés.

Comme son nom l'indique, les Grecs anciens voyaient dans l'hippopotame une sorte de cheval. Jusqu'en 1985, les naturalistes regroupaient les hippopotames avec la famille des Suidae (porcs et sangliers) ou à celle des Tayassuidae (pécaris), en se fondant sur les particularités des molaires. Pourtant, l'étude au cours des années 1990 des protéines du sang, puis de la systématique moléculaire et enfin plus récemment de fossiles a bien montré que leurs parents génétiques les plus proches sont les cétacés : les baleines, les marsouins et animaux apparentés. Les hippopotames ont plus de points communs avec les baleines qu'ils n'en ont avec d'autres ongulés comme les cochons. Ainsi, l'ancêtre commun des hippopotames et des baleines a existé après que la lignée s’est séparée des ruminants, séparation qui s'est elle-même produite après la divergence du reste des ongulés artiodactyles, cochons compris. Alors que la baleine et l'hippopotame sont les plus proches parents vivants l'un de l'autre, la séparation de leurs lignages s'est produite très peu de temps après leur divergence du reste des ongulés artiodactyles. Elle aurait donné lieu d'un côté aux cétacés, de l'autre aux anthracothères, dont les plus anciens fossiles retrouvés ont environ 40 millions d'années, lignée qui aurait elle-même donné lieu aux hippopotames, dont le plus ancien fossile a 16 millions d'années.



Phylogénie au sein des cétartiodactyles |


Phylogénie des familles actuelles de cétartiodactyles (hors cétacés), d'après Price et al., 2005[11] et Spaulding et al., 2009[12]:









Cetartiodactyla 












 Tylopoda 









Camelidae (chameaux, lamas...)





 Artiofabula 












 Suina 














Suidae (porcins)





Tayassuidae (pécaris)





 Cetruminantia 












 Cetancodonta 












 Cetaceamorpha 

Cetacea (cétacés)



 Hippopotamoidea 

Hippopotamidae (hippopotames)





 Ruminantia












 Tragulina 

Tragulidae (chevrotains)



 Pecora 



























Antilocapridae (antilocapres)



 Giraffoidea 

Giraffidae (girafes, okapi...)




















Bovidae (bovins, caprins, antilopes...)


















Cervidae (cerfs, rennes...)





Moschidae (cerfs porte-musc)



















Notes et références |




  1. Nina G. Jablonski, Skin: A Natural History, University of California Press, 2013, p. 87


  2. « Hippos beat the burn », Nature,‎ 27 mai 2004(lire en ligne)


  3. Saikawa et al, 2004.


  4. Jared Diamond (trad. de l'anglais), De l'inégalité parmi les sociétés [« Guns, Germs and Steel »] (essai), Paris, Gallimard, 1997, 484 p., chap. 9 (« Les zèbres, les mariages malheureux et le principe de Anna Karénine »)


  5. a et b(en) Référence Animal Diversity Web : Hippopotamus amphibius


  6. https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/les-hippopotames-ces-herbivores-carnivores_103496


  7. https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/l-hippopotame-est-il-cannibale_100540


  8. (en) Référence Animal Diversity Web : Hexaprotodon liberiensis


  9. Nathaniel Herzberg, « Le plus proche cousin de l’hippopotame est… la baleine », Le Monde.fr,‎ 24 février 2015(lire en ligne)


  10. Martine Faure, Claude Guérin, Dominique Genty, Dominique Gommery et Beby Ramanivosoa ; Le plus ancien hippopotame fossile (Hippopotamus laloumena) de Madagascar (Belobaka, Province de Mahajanga) ; Paléontologie systématique (Paléontologie des vertébrés) ; Comptes Rendus Palevol Volume 9, Issue 4, June 2010, Pages 155-162 doi:10.1016/j.crpv.2010.04.002 (Résumé (anglais et français)).


  11. (en) Price SA, Bininda-Emonds OR, Gittleman JL, « A complete phylogeny of the whales, dolphins and even-toed hoofed mammals (Cetartiodactyla) », Biol Rev Camb Philos Soc., vol. 80, no 3,‎ août 2005, p. 445-473 (DOI 10.1017/S1464793105006743, lire en ligne)


  12. (en) M Spaulding, MA O'Leary et J Gatesy, « Relationships of Cetacea (Artiodactyla) Among Mammals: Increased Taxon Sampling Alters Interpretations of Key Fossils and Character Evolution », PLoS ONE, vol. 4, no 9,‎ 2009, e7062 (PMID 19774069, PMCID 2740860, DOI 10.1371/journal.pone.0007062, Bibcode 2009PLoSO...4.7062S)



Voir aussi |


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Références taxonomiques |



  • (en) Référence Mammal Species of the World (version 3, 2005) : Hippopotamidae Gray, 1821

  • (en) Référence Tree of Life Web Project : Hippopotamidae

  • (fr) Référence Catalogue of Life : Hippopotamidae

  • (en) Référence Paleobiology Database : Hippopotamidae Gray 1821

  • (fr+en) Référence ITIS : Hippopotamidae Gray, 1821 (+ version anglaise )

  • (en) Référence Animal Diversity Web : Hippopotamidae



Liens externes |



  • (en) Référence NCBI : Hippopotamidae

  • (en) Référence UICN : taxon Hippopotamidae

  • (fr+en) Référence CITES : famille Hippopotamidae (sur le site de l’UNEP-WCMC)



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