Hafez el-Assad
















































































Hafez el-Assad
حافظ الأسد

Illustration.
Hafez el-Assad en 1987.
Fonctions
Président de la République arabe syrienne
22 février 1971[N 1] – 10 juin 2000
(29 ans, 3 mois et 19 jours)
Prédécesseur

Ahmad al-Khatib
Successeur

Abdel Halim Khaddam (intérim)
Bachar el-Assad
Biographie
Nom de naissance
Hafez el-Assad
Date de naissance
6 octobre 1930
Lieu de naissance

Qardaha (Syrie mandataire)
Date de décès

10 juin 2000(à 69 ans)
Lieu de décès

Damas (Syrie)
Nationalité

syrienne
Parti politique

Parti Baas (1946–1947)
Front national progressiste (1947–1966)
Parti Baas Syrien (1966-2000)
Fratrie

Rifaat el-Assad
Conjoint

Anissa Makhlouf
Enfants
Bouchra el-Assad
Bassel el-Assad
Bachar el-Assad
Maher el-Assad
Majid el-Assad
Religion

Islam chiite, branche alaouite




Hafez el-Assad
Présidents de la République arabe syrienne

Hafez el-Assad (en arabe : حافظ الأسد), né le 6 octobre 1930 à Qardaha et mort le 10 juin 2000 à Damas, est un militaire et homme d'État syrien.


Après son accession au pouvoir à la suite d'un coup d'État en 1970, il est président de la République jusqu'à sa mort en 2000. Son fils, Bachar, lui a succédé.


Son régime fortement autoritaire, structuré autour du parti unique du Baas, a mis en place un contrôle de l'ensemble de la vie politique syrienne. Il a conféré une stabilité à un pouvoir politique syrien marqué jusque-là par les coups d'État et a fait de la Syrie un acteur incontournable du Moyen-Orient.




Sommaire






  • 1 Origines du nom de famille


  • 2 Jeunesse


  • 3 L'accession au pouvoir


  • 4 Un régime fortement autoritaire


  • 5 Politique étrangère


    • 5.1 Israël


    • 5.2 Le Liban




  • 6 Bilan


  • 7 Bibliographie


  • 8 Liens externes


  • 9 Notes et références


    • 9.1 Notes


    • 9.2 Références







Origines du nom de famille |


Le père de Hafez el-Assad, s'était opposé au mandat français en Syrie. Les autochtones ayant apprécié son engagement l'appelaient Ali el-Assad, où « Assad » signifie « lion » en arabe. Ce dernier a définitivement adopté ce nom en 1927.



Jeunesse |


Hafez el-Assad est né à Qardaha dans l'ouest de la Syrie au sein d'une famille pauvre appartenant à la communauté religieuse minoritaire des Alaouites, proche du chiisme. Il est le premier membre de sa famille à aller au lycée. Il milite au sein du parti Baas dès l'âge de 16 ans, en 1946. Sa famille ne pouvant lui offrir une éducation universitaire, Assad s'inscrit à l'Académie militaire syrienne, où l'on bénéficie d'une scolarité gratuite. Il s'y révèle un élève brillant et est envoyé en formation complémentaire de pilote de chasse en Union soviétique au sein de l'Armée rouge pendant onze mois. Par ailleurs, Assad rencontre, à l'Académie, Mustapha Tlass, qui devient, par la suite, son compagnon de lutte politique. Son ascension au sein de la hiérarchie militaire est rapide, faisant de lui une figure importante de celle-ci. Assad s'oppose en 1958 à l'union entre l'Égypte et la Syrie qui crée la République arabe unie. Stationné au Caire, il travaille, en compagnie d'autres officiers, à mettre un terme à cette union. Quoique baassiste et favorable à l'idéal d'une union panarabe, il s'oppose à la domination du régime de Nasser au sein de la République arabe unie. En conséquence, Hafez el-Assad est brièvement emprisonné par les autorités égyptiennes lors de la dissolution de la république unitaire en 1961.


Dans l'incertitude qui suit la dissolution de l'union égypto-syrienne, une coalition de groupements politiques de gauche menée par le Ba'as prend le pouvoir. Assad est nommé chef d'état-major de l'armée de l'air en 1964. L'État est alors officiellement dirigé par Amin al-Hafez, d'obédience sunnite. En fait, à travers le parti Baas qu'ils contrôlent, il est dominé par un groupe de jeunes alaouites, dont Assad fait partie.



L'accession au pouvoir |


En 1966, l'aile pro-soviétique du Baas, menée par Salah Jedid, entreprend un coup d'État au sein du régime et écarte les autres partis du gouvernement. Pressenti de plus en plus comme un membre puissant du gouvernement, Assad devient ministre de la Défense, et exerce dès lors un pouvoir considérable sur la politique gouvernementale. Le pouvoir est toutefois traversé par d'importantes tensions entre une aile radicale du Baas, favorable à une politique étrangère agressive et à des réformes sociales rapides, et une aile militaire, dirigée par Assad, plus pragmatique. Après le discrédit de la défaite militaire de la guerre des Six Jours et l'intervention avortée de la Syrie dans le conflit jordano-palestinien de Septembre noir, ces tensions se transforment en un conflit ouvert. Quand le président Noureddine al-Atassi et le secrétaire général du parti Baas, Salah Jedid, prennent conscience du danger et ordonnent qu'Assad et Tlass soient écartés de toute position de pouvoir dans le parti et le gouvernement, il est déjà trop tard. Hafez el-Assad lance rapidement un coup de force à l'intérieur du parti qui est « purgé », cependant qu'Atassi et Jadid sont envoyés en prison, et que les partisans d'Assad s'emparent de tous les postes clés de l'appareil d'État.



Un régime fortement autoritaire |


Hafez el-Assad hérite d'un régime dictatorial, établi durant de longues années d'un pouvoir militaire instable, puis réorganisé suivant la politique du parti unique du Baas. Non seulement, il ne rompt pas avec ce régime, mais il en accroît la dimension répressive, et s'efforce de contrôler chaque secteur de la société à travers un vaste appareil policier et de renseignement.


Le régime met également en place un culte de sa personnalité, le décrivant comme un dirigeant juste, sage et puissant de la Syrie et du monde arabe en général. À la manière soviétique, ce culte se traduit par un vaste système de propagande fait notamment d'affichages de son effigie, d'érections de statues, de discours publics glorificateurs. Son fils Bassel appelé à lui succéder, fait, plus tard, l'objet d'un culte semblable mais il trouve la mort dans un accident de voiture le 21 janvier 1994.


Le régime trouve un soutien essentiel dans la minorité alaouite, dont Hafez el-Assad place des membres à de nombreux postes clés de l'appareil d'État.


Le régime se caractérise ainsi par l'emprise qu'il exerce sur la vie sociale et politique, interdisant toute opposition et réprimant avec violence toute contestation.


Articles détaillés : Massacre de Hama et Massacre de la prison de Tadmor.

Le régime syrien mène également une féroce répression contre l'insurrection des Frères musulmans en Syrie. Le 26 juin 1980, Hafez el-Assad échappe de justesse à une tentative d'assassinat. Le lendemain, sous le commandement de son frère, Rifaat el-Assad, des membres des Brigades de Défense se rendent à la prison de Palmyre, où un millier de membres des Frères musulmans sont massacrés[1]. Mais l'épisode le plus marquant du conflit est le massacre de Hama en 1982, au cours duquel 10 000 à 40 000 personnes, en majorité des civils, sont tuées dans les bombardements ou exécutées sommairement[2].


Selon Amnesty International, 17 000 personnes ont disparu dans les prisons du régime syrien entre 1980 et 2000, principalement des membres des Frères musulmans, des communistes et des Palestiniens[3].



Politique étrangère |



Israël |


La politique étrangère de Hafez el-Assad est structurée par le conflit entre la Syrie et Israël – conflit antérieur à la prise de pouvoir de Assad, et qui a continué après sa mort.


Au commencement de sa présidence, la Syrie joue un rôle majeur dans la guerre du Kippour en 1973. La guerre est présentée par le régime comme une importante victoire patriotique, quoique son bilan soit extrêmement nuancé. Après une faible avancée sur le plateau du Golan (territoire syrien occupé par Israël depuis la guerre des Six Jours en 1967), l'armée syrienne connaît d'importantes pertes et doit reculer devant une contre-attaque israélienne. Toutefois, la Syrie regagne, in fine, des territoires sur le tracé de 1967, grâce aux négociations de paix, dirigées par Henry Kissinger.


La volonté de reconquête de l'intégralité du plateau du Golan n'a pas cessé, par la suite, d'être un des axes centraux de la politique de Hafez el-Assad. Il respecte, toutefois, la ligne de cessez-le-feu placée sous le contrôle des Nations unies. Assad choisit, en effet, une politique indirecte de pression sur Israël, à travers le soutien à divers mouvements arabes, hostiles à l'État juif, qu'il a clientélisés. Ainsi, il soutient le Hezbollah au Liban, durant l'invasion de ce pays par Israël. Il apporte, de même, son soutien à de nombreux groupes palestiniens, comme le Hamas. Assad refuse de reconnaître l'existence d'Israël, officiellement qualifié d'« entité sioniste ». Toutefois, avec la chute de l'URSS, il comprend que l'équilibre des forces avait été transformé en faveur des États-Unis, et de son principal allié dans la région, Israël. Il accepte alors, pressé par les États-Unis, de s'engager dans des négociations avec Israël, qui échouent.



Le Liban |


Article détaillé : Guerre du Liban.

Assad joue un rôle clé dans l'histoire du Liban contemporain. La guerre civile libanaise, qui éclate en 1975 et oppose sur fond de conflit israélo-arabe les communautés religieuses du pays (chrétiens et membres de la droite libanaise d'une part, musulmans, « progressistes de gauche » et Palestiniens de l'autre) finit par tourner à la défaveur des chrétiens. Craignant de perdre le pouvoir présidentiel qui était réservé aux chrétiens de rite maronite depuis le Pacte de 1943, les leaders des milices chrétiennes Camille Chamoun et Pierre Gemayel lancent un appel à l'armée syrienne, pour mettre un terme à cette guerre fratricide. Le président syrien, qui soufflait sur les braises de la guerre du Liban, en soutenant tour à tour les différents belligérants, y voit l'occasion d'installer ses troupes au pays du Cèdre, avant-poste de sa lutte contre Israël. Ce sera le début de la mainmise syrienne sur le Liban, qui durera jusqu'à la révolution du Cèdre en 2005.


Il obtient par ailleurs de Jacques Chirac en 1996 que les dossiers de l'occupation israélienne au Liban et au Golan soient liés, et que la France fasse pression en ce sens sur l'État hébreu.



Bilan |


Le bilan de ses trente années de règne reste controversé : aux critiques contre sa politique interne répressive (écrasement dans le sang des Frères musulmans dont notamment le massacre de Hama) et de son soutien au groupe islamique libanais (Hezbollah), s'opposent des analyses qui voient en lui un « redoutable diplomate » (Henry Kissinger), ainsi que l'homme qui a fait de la Syrie un interlocuteur incontournable dans le règlement des conflits du Proche-Orient.


Son fils aîné, Bassel, devait lui succéder à la présidence mais la mort de ce dernier dans un accident de voiture en 1994 contraint Assad à changer ses plans. C'est son autre fils, Bachar, qui lui succède à la présidence syrienne après sa mort en juin 2000. Jacques Chirac est le seul chef d’État occidental à se rendre à ses funérailles.



Bibliographie |



  • Guingamp, Pierre. Hafez el Assad et le Parti Baath en Syrie (Comprendre le Moyen-Orient). Éditions L'Harmattan, 1996. (ISBN 2738446787 et 9782738446787).

  • Charles Saint-Prot, Les mystères syriens, Paris, Albin Michel, 1984.


  • Lucien Bitterlin, Hafez el-Assad : le parcours d'un combattant, Éd. du Jaguar, 1986.


  • Lina Murr Nehmé, Le Liban assassiné ; Du Règne de la pègre au réveil du lion, Beyrouth, Aleph et Taw, 2008, 2011. (ISBN 978-291781401-7)



Liens externes |



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Notes et références |



Notes |





  1. Par intérim jusqu'au 14 mars 1971.




Références |




  1. Alain Chemali, La prison de Palmyre, un enfer pour les opposants au système Assad, Geopolis, 22 mai 2015.


  2. Syrie : l'ombre du massacre de février 1982 plane toujours sur Hama, Le Monde, 2 février 2012.


  3. Cécile Hennion, Les disparitions forcées, arme de guerre de Bachar Al-Assad, Le Monde, 6 novembre 2015.


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