Livre française
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La livre est une monnaie de compte utilisée en France de 781 à 1795, date à laquelle elle sera remplacée par le franc. La monnaie de compte française s'appelle officiellement « livre » (sans autre précision) seulement à partir de 1780, après une série de crises financières en Europe (1770-1773). Auparavant, on distinguait livre tournois et livre parisis. Dans le système de l'Ancien régime, elle valait 20 sous, soit 240 deniers.
Sommaire
1 Histoire
2 Références
3 Ouvrage cité
4 Liens externes
Histoire |
La livre est établie comme unité de compte égale à une livre d'argent par Charlemagne. On parle de livre carolingienne. Elle était divisée en 20 sous, valant chacun 12 deniers ; la livre valait donc 240 deniers. Au départ, une livre correspondait littéralement au poids d'une livre d'argent – environ 409 grammes –, à partir de laquelle les pièces étaient frappées. Cependant, avec l'usure naturelle progressive des deniers et des sous, la livre ne valait plus, dans les années 1790, que le dix-huitième de sa valeur réelle en argent de 1266.
Il existait sous l'Ancien Régime différentes livres en France, dont la livre tournois – c'est-à-dire de Tours –, la plus couramment utilisée, et la livre parisis – c'est-à-dire de Paris. Quatre livres parisis valaient cinq livres tournois. C'est le roi de France Philippe Auguste (1165-1223) qui, après avoir rattaché au domaine royal les possessions des Plantagenêts, unifiera le système monétaire en y généralisant la livre tournois.
En 1250, le roi Louis IX instaure le monopole royal sur la monnaie sur l'ensemble du royaume et non plus sur le seul domaine royal. Il fait frapper le premier écu d'or, équivalent de la livre tournois, et le premier gros d'argent, équivalent du denier. Entre 1360 et 1641, la livre tournois est appelée communément « franc ».
Sous l'Ancien Régime, le mot « livre », ou parfois le « franc », était aussi utilisé pour désigner une simple unité de compte, dont la valeur n'apparaissait sur aucune pièce. Par exemple, il existait des pièces d'un écu qu'on portait en compte pour une valeur de trois livres.
En 1641, Louis XIII remplace le franc par l'écu d'argent et le Louis d'or, avec une parité de 6 livres tournois pour un écu.
En 1667, la livre parisis est définitivement abolie. Une livre vaut vingt sols. Un écu vaut trois livres. Une pistole vaut dix livres. Un louis d'or vaut onze livres. La livre équivaut approximativement à onze euros de 2010[1].
En 1701, la Banque royale édite les premières livres tournois en billets. Mais, en 1720, la Banque s'effondre et, avec elle, la monnaie papier.
En 1726, le cardinal Fleury, ministre de Louis XV, met en place un système monétaire stable. Un Louis d'or vaut alors 24 livres. Un écu d'argent vaut 6 livres, soit 120 sols ou sous.
En 1776, la Caisse d'Escompte tente de réintroduire le papier monnaie, mais échoue, car seuls ses actions seront côtés sur le marché jusqu'en 1793 et circuleront entre investisseurs, un temps, à côté des assignats de la Révolution française. Elle n'eut jamais pouvoir d'émettre des billets.
En 1795, la République française instaure le franc sur la base d'une livre et 3 deniers.
Références |
Forestier-Bourqui, t. 1, p. LI.
Ouvrage cité |
- Georges Forestier et Claude Bourqui, Molière : Œuvres complètes, t. 1, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade » (no 8), 2010, 1728 p. (ISBN 9782070117413, présentation en ligne)
Liens externes |
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Le Cambiste universel, tome premier, éditions Aillaud, Paris 1823, pp. 141-142- Théophile Gabriel Auguste Ducrocq, Etudes d'Histoire Financiere et Monetaire, Poitiers 1887
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